ARELACOR

Apollodore penche pour la fille de Lycaon, roi d'Arcadie, Callisto,
plutôt que pour la belle Io.
Mais quoi qu'il en soit la terrible Héra
a encore frappé et transforma
Io en vache.
Pour Callisto, elle lui ravit
sa beauté fatale qui plut
trop à son époux et la
métamorphosa
en ourse.






Plus qu'Hyginus, Ovide nous décrit dans Les Fastes, livre ll, 153-192 et les Métamorphoses

les malheurs de cette jeune fille qui, sans le vouloir, charma le dieu des dieux :

" soudain l'amour enflamme ses désirs."




Comment séduire cette nymphe, la plus chère des compagnes d'Artémis pour lui avoir juré rester pure ?

Simple pour Zeus ! Prendre les traits et les habits de la déesse elle-même,

s'allonger près de Callisto, couchée sur le gazon.

Le dieu sourit des propos naïfs de la jeune vierge qui avoue la préférer au dieu des dieux.

Très vite Callisto s'aperçoit que les baisers brûlants de Zeus ne sont pas ceux d'une chaste déesse.

Elle se défend autant qu'une femme peut se défendre, mais quelle nymphe peut résister à Zeus,

qui, une fois le crime accompli, remonte dans les cieux, abandonnant à sa honte la jeune fille.



Passent les jours, passent les semaines, "Phébé renouvelait, dans les cieux, son neuvième croissant"

quand Artémis, "fatiguée de la chaleur du jour, vit un ruisseau roulant ses flots paisibles sur un

sable léger" et décida de se baigner avec ses nymphes dans cette onde qui semble les inviter.

Quand la tunique de Callisto tombe à ses pieds, sa nudité révèle un crime; ses compagnes

découvrent sa honte en découvrant son sein.

"Fuis loin d'ici, sors du chœur des vierges et ne souille pas ces ondes sacrées !"


Héra achève sa vengeance en lui ravissant sa beauté : elle la jette à terre, couvre ses bras

d'un poil noir et hérissé, arme d'ongles aigus ses mains.

Callisto erre dans les champs qui naguère étaient son royaume, poussée dans les montagnes

par les chiens, épouvantée par les chasseurs, tremblante à la vue des bêtes féroces :

ourse dans les montagnes, elle craignait les ours et évitait les loups.




Callisto, Deinoménès d'Argos (400 av J. -C.), musée du Louvre
Callisto, Deinoménès d'Argos (400 av J. -C.), musée du Louvre

Arrive alors la rencontre fatale : 3 lustres avaient passé, quand Arcas, son fils,

le fruit de son crime, parti chasser avec ses compagnons, rencontre sa mère.

Callisto s'arrête, éperdue, croit reconnaître son fils, pousse un long gémissement,

le seul langage qui lui reste.

L'enfant sans le savoir va la percer d'un javelot acéré.


Et alors... et alors....


Voulant éviter un matricide, Zeus arrête le bras du jeune Arcas, le fils et la mère

sont enlevés aux célestes demeures et brillent tous deux, l'un près de l'autre,

parmi les constellations.

Callisto est la Grande Ourse, Arcas, la petite Ourse.

Héra, à la vengeance inassouvie, condamne les ourses à tourner perpétuellement

autour du pôle Nord, sans jamais être autorisées à se reposer sous la mer.


"Ses compagnes découvrent sa honte en découvrant son sein."
"Ses compagnes découvrent sa honte en découvrant son sein."



Pausanias dans sa Périégèse, l, 25, 1, indique que cette figure se trouvait près de l'autel de Zeus Polieus,

à l'est du Parthénon.

"On voit dans la citadelle d'Athènes, la statue de Périclès, et deux ouvrages de Dinomène, Io et Callisto,

fille de Lycaon. Leur histoire est à peu près la même. Zeus en fut amoureux et Héra, irritée, les

changea l'une en vache, l'autre en ourse."