"La vérité est pareille à l'eau, qui prend la forme du vase qui la contient" (Ibn Khaldoun) /// «La vérité est le point d’équilibre de deux contradictions » (proverbe chinois). /// La vérité se cache au mitan du fleuve de l'info médiatique (JM).
"u zinu" se fait un plaisir de reproduire ci-après in extenso un article émanant du "contributeur" Sigismond, paru dans AGORAVOX.
Cet article, incisif mais clair et limpide autant que solidement étayé, dénonce la politique "gribouillesque" menée au plan extérieur sous le septennat de François Hollande et singulièrement sous la houlette du laudateur d'Al Nosra, le petit marquis Fabius, caniche exemplaire.
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Quelques considérations sur le déclin de notre politique étrangère
par Sigismond
dimanche 14 août 2016 -
Qu'ont en commun le grand Colbert, Talleyrand, Chateaubriand, Thiers, Guizot, Gambetta, Jules Ferry, Poincaré, Aristide Briand, Laval, Léon Blum, et Jean-Marc Ayrault ? Ils auront tous été un moment de leur vie parfois assez court, ministre des affaires étrangères de la France. De tous, sauf celui en titre évidemment, l'histoire, parfois pour le meilleur, parfois pour le pire, a retenu le nom. Ne me prêtez pas de vertus de prescience pour cette affirmation, mais les chances que Ayrault entre dans l'histoire semblent ridiculement minces. Il faut dire que là on a vraiment touché le fond. Cela dit mieux vaut peut-être ce qu'on appellera pudiquement une certaine discrétion que les sorties de son prédécesseur, l'ex ancien plus jeune premier ministre de la France, déclarant par exemple qu'un chef d'Etat en exercice ne mérite pas de vivre tandis que ceux qui s'emploient à exaucer ce vœu font du bon boulot. Je parle ici respectivement de Bachar el Assad et du front al nosra, filiale locale d'al qaida.
De fait on m'objectera que sous la 5ème République la politique étrangère se traite à l'Elysée. Ce qui n'était pas faux jusqu'à une certaine époque. Ça l'est moins maintenant, et même de moins en moins. Reste que néanmoins il était sans doute possible d'éviter de placer à la tête du Quai d'Orsay des clowns comme Kouchner en son temps ou Ayrault aujourd'hui pour en faire la démonstration. Ce ne sont que deux exemples parmi quelques autres choisis ainsi pour des raisons d'impartialité de ma part, et aussi parce qu'ils sont assez récents pour qu'on ne les ait pas complètement oubliés. Même si le souvenir de leur action n'a pas laissé de trace on a encore leur tête en mémoire. J'inclus d'ores et déjà Ayrault dans ce temps passé et sans risque que l'avenir me contredise. C'est dire l'importance qu'ont les affaires étrangères désormais en France. Parce qu'autant le dire tout de suite, même à l'Elysée on n'en fait plus guère. Dans ce domaine également il ne reste plus guère que la com en guise de paravent du néant.
La com, c'est ce qui permet, de plus en plus mal, de masquer davantage que notre impuissance. Car davantage que celle-ci, corrélative à un abaissement de la place de la France au niveau international, c'est d'un abandon tout à fait volontaire de souveraineté dont il s'agit. On n'accablera pas particulièrement Ayrault et son chef qui ne sont que les continuateurs d'un mouvement engagé depuis longtemps qu'on peut associer à un renoncement général à assumer un rang conféré par l'histoire. Certes on me dira que la première guerre mondiale, la seconde, l'entre-deux-guerres, la collaboration, la décolonisation, tout ça a contribué à ce que nous nous montrions humbles. Peut-être. Mais reste que de Gaulle qui avait eu le temps d'apprendre à Londres qu'être peu de chose pouvait être compensé par la volonté, reste que de Gaulle qui organisant la décolonisation de l'Afrique (mettons à part l'Algérie qui en tant que colonie de peuplement, la seule, ne pouvait connaitre une même évolution) garantit pour des décennies, et nous sommes arrivés à la fin des effets de cette politique, notre influence sur une bonne partie de l'Afrique, reste que de Gaulle qui dotant la France du nucléaire militaire (et civil) pouvait tirer un grand bras d'honneur aux Américains et s'extraire de la logique des blocs, nous démontrait qu'une puissance devenue moyenne pouvait avoir une influence supérieure à son poids réel grâce à une politique étrangère volontariste et surtout indépendante. Tout ça est à comparer avec un président qui se sachant écouté par son allié américain ferme sa gueule, avec un président qui à quelques heures de bombarder la Syrie se fait lâcher par ce même allié américain qui oublie de le prévenir et repart la queue entre les jambes attendant la prochaine humiliation qui viendra quelques mois plus tard quand après avoir annoncé haut et fort qu'un contrat est un contrat décide de suspendre la vente de deux navires à la Russie à la veille d'un sommet de l'OTAN sans évidemment aucune contrepartie. Quel chemin parcouru en à peine un demi-siècle ! Nos progressistes de tout poil sauront apprécier sans doute, parce que la Françafrique c'est caca, parce que les moyens sur lesquels peut s'appuyer une politique étrangère c'est cher et ça tue. Et donc vive la Chinafrique ou l'Usafrique, et vive l'affaiblissement continu de notre outil militaire qui nous aura permis de faire plein de social sans discernement, car le discernement c'est aussi de la stigmatisation, ou encore de recruter encore davantage d'enseignants dans l'éducation nationale pour les résultats que l'on sait, cela justifiant d'augmenter encore et toujours les effectifs, la quantité devant sans doute pallier la qualité mais aussi les problèmes d'organisation et gestion des ressources humaines.
On se retrouve ici face à la question hautement métaphysique de l'antériorité de l'œuf par rapport à la poule et réciproquement. A savoir, est-ce l'affaiblissement moral au profit du moralisme qui a engagé la France (et on pourrait élargir à la majorité des pays d'Europe occidentale) qui a conduit à l'affaiblissement de notre (nos) pays sur la scène internationale, où est-ce l'abandon de la part de nos dirigeants successifs d'une relative volonté de puissance, en fait d'influer sur le destin du monde, qui a été accompagné de campagnes moralisatrices destinées à masquer le déclin ? En fait les deux sont très imbriqués et se légitiment mutuellement.
Si nous considérons notre politique étrangère elle semble être légitimée, même si ça ne tient guère la route si on fait le petit effort d'observer les contradictions, par la morale. Le monde serait divisé entre gentils et méchants, et comme nous on est des gentils, forcément gentils puisque nous avons compris nos grandes fautes historiques, la colonisation, l'esclavagisme et tout ça, dont nous nous repentons et qui datent de l'époque où nous étions méchants, on s'oppose naturellement aux méchants. Nous avons été enfin touchés par la grâce. Les gentils d'un côté, les méchants de l'autre, c'est en quelque sort la reprise de la rhétorique de l'axe du mal si cher à Bush. Nous nous la sommes approprié. Alors les méchants c'est qui pour nous ? Ben… la Russie, les islamistes, Bachar el Assad, pour faire court, tous ceux que nous désigne Washington. Et les gentils c'est les autres, avec des plus gentils parmi eux qui nous achètent des armes en même temps que notre patrimoine. C'est simple et surtout con. Parce que cette politique justifiée par une morale à deux balles ne tient aucunement en compte les principes de ce que devrait être une politique étrangère, à savoir nos intérêts fondamentaux. Cette maxime, parait-il de de Gaulle encore, "Les Etats n'ont pas d'amis mais des intérêts" semble avoir été oubliée. Or ni Poutine, ni Bachar par exemple n'ont jamais constitué une menace pour nos intérêts tandis que certains de nos amis, financiers internationaux de l'islamisme par exemple, en constituent un évident. Notre politique étrangère, parce que soumise et parce que sensible à des fables gains financiers à court terme, n'aura cessé d'aller contre nos intérêts fondamentaux. Tous ceux qu'on a aidé à chasser du pouvoir, qu'on a même dézingués, les Ben Ali, les Moubarak, les Kadhafi et aujourd'hui Assad, et quoiqu'on puisse leur reprocher par ailleurs, même si c'étaient des salauds, agissaient non pas en fonction de mais en cohérence avec nos intérêts. C'est peut-être cynique mais c'est ainsi. Cela dit le cynisme est sans doute préférable à l'ignorance, cette ignorance béate qui a consisté à croire qu'une démocratie bienheureuse allait émerger de ce bordel que nous avons contribué à propager dans le monde arabo-musulman. Car évidemment la politique étrangère ne peut s'abstraire d'une connaissance intime des mentalités, en fait de la culture, qui existent dans les zones où elle s'applique. Or cette intelligence est en voie de disparition, parce qu'inutile à une politique aux ordres, parce que opposée aux discours officiels qui sous-tendent cette politique. Par exemple jusque après l'intervention au Mali, le Quai d'Orsay virait des experts qui avaient une toute autre vision que celle exposée par la propagande gouvernementale des origines de la crise (ce fut le cas de celui qui prononçait cet exposé 6 mois avant l'intervention :https://www.youtube.com/watch?v=Rn67xaLPCBM ). De fait on dispose d'une politique étrangère cul-de-jatte, ignorante des intérêts de notre pays et se privant de l'intelligence pour des raisons idéologiques pour comprendre le monde. Son dernier éclat remonte au discours de de Villepin en 2003 devant le Conseil de Sécurité, dernier feu follet dans une nuit qui a commencé sous Mitterrand lequel nous a embringué par son suivisme dans un processus qui allait conduire à notre réintégration pleine et entière dans l'OTAN. Enfin presque puisque notre nucléaire reste sous notre commandement propre en attendant que un de nos futurs dirigeants ne trouve logique de le brader également, comme le reste.
Or qu'est-ce que l'OTAN ? Une vaste illusion, un marché de dupes qui nous fait croire qu'il est inutile de nous donner les moyens de nous protéger puisqu'un puissant allié viendra nous défendre le cas échéant en échange de notre soumission à sa politique internationale, donc à ses intérêts même s'ils ne sont pas les nôtres. Ce marché de dupes a commencé en 1918 quand au prix de seulement 117000 morts le président Wilson joue les maitres de cérémonies lors du traité de Versailles, avec en perspective une autre guerre mondiale 20 ans plus tard, et a continué en 1944 quand Roosevelt se partage l'Europe avec Staline à Yalta créant les conditions d'une guerre froide qui allait mettre l'Europe de l'Ouest sous la dépendance des Etats-Unis via l'OTAN. Ça valait le coup pour eux d'intervenir même si ce n'était pas d'emblée. Quant à nous Français, hormis la parenthèse gaulliste, quant à nous Européens en général, nous avons trouvé cette situation passablement confortable, puisqu'elle nous permettait de négliger notre outil de défense, donc de faire des économies, au point de le réduire à un corps expéditionnaire capable, et encore à condition qu'on lui apporte un soutien logistique extérieur pour cela, d'intervenir ponctuellement en Afrique et de garder l'entrée des synagogues et des mosquées. J'oubliais les gares et aéroports. Parce que sans défense digne de ce nom, nous ne pouvons que servir de supplétifs à celui qui est devenu notre maitre et qui ne supporte pas qu'on lui dise "non", souvenez-vous de la campagne anti-française de 2003. Ne reste ensuite qu'à entretenir l'illusion d'une menace, en l'occurrence une menace qui viendrait de Russie pour que l'édifice tienne. Car après tout si ça dérapait un jour, car ce sont les risques d'une telle politique s'appuyant sur une provocation permanente, ce serait l'Europe qui prendrait tout. Et sans aucune garantie que les Etats-Unis viendraient à notre secours.
Voilà donc où nous en sommes. Nous avons au fil du temps fini par abdiquer ce qui constitue un pilier, peut-être le pilier essentiel de ce qui faisait de nous un Etat indépendant, notre politique étrangère. Sans parler évidemment du reste bradé à l'Union Européenne donc à terme aux mêmes dès lors que sera signé ce fameux traité que quoiqu'en en dise et malgré les rideaux de fumée du moment on finira par signer. Pas étonnant dans ces conditions qu'Erdogan nous l'enfonce profond. Car lui, contrairement à nous sait défendre ses intérêts, comme c'est d'ailleurs le cas de la Russie dont la diplomatie dans sa forme est remarquable. Contrairement d'ailleurs à celle des Etats-Unis à laquelle nous nous sommes volontairement soumis et qui si elle peut s'appuyer sur la force, ce qu'elle n'oublie pas de faire, manque singulièrement d'intelligence et de profondeur et aboutit à la création de monstres comme al qaida et l'Etat islamique. Quand elle n'est pas asservie à des intérêts particuliers. Faites simplement une recherche associant les mots Clinton et Rosatom pour en être convaincus. Ce n'est qu'un exemple.
Qu'ont en commun le grand Colbert, Talleyrand, Chateaubriand, Thiers, Guizot, Gambetta, Jules Ferry, Poincaré, Aristide Briand, Laval, Léon Blum, et Jean-Marc Ayrault ? Ils auront tous été un moment de leur vie parfois assez court, ministre des affaires étrangères de la France. De tous, sauf celui en titre évidemment, l'histoire, parfois pour le meilleur, parfois pour le pire, a retenu le nom. Ne me prêtez pas de vertus de prescience pour cette affirmation, mais les chances que Ayrault entre dans l'histoire semblent ridiculement minces. Il faut dire que là on a vraiment touché le fond. Cela dit mieux vaut peut-être ce qu'on appellera pudiquement une certaine discrétion que les sorties de son prédécesseur, l'ex ancien plus jeune premier ministre de la France, déclarant par exemple qu'un chef d'Etat en exercice ne mérite pas de vivre tandis que ceux qui s'emploient à exaucer ce vœu font du bon boulot. Je parle ici respectivement de Bachar el Assad et du front al nosra, filiale locale d'al qaida.
De fait on m'objectera que sous la 5ème République la politique étrangère se traite à l'Elysée. Ce qui n'était pas faux jusqu'à une certaine époque. Ça l'est moins maintenant, et même de moins en moins. Reste que néanmoins il était sans doute possible d'éviter de placer à la tête du Quai d'Orsay des clowns comme Kouchner en son temps ou Ayrault aujourd'hui pour en faire la démonstration. Ce ne sont que deux exemples parmi quelques autres choisis ainsi pour des raisons d'impartialité de ma part, et aussi parce qu'ils sont assez récents pour qu'on ne les ait pas complètement oubliés. Même si le souvenir de leur action n'a pas laissé de trace on a encore leur tête en mémoire. J'inclus d'ores et déjà Ayrault dans ce temps passé et sans risque que l'avenir me contredise. C'est dire l'importance qu'ont les affaires étrangères désormais en France. Parce qu'autant le dire tout de suite, même à l'Elysée on n'en fait plus guère. Dans ce domaine également il ne reste plus guère que la com en guise de paravent du néant.
La com, c'est ce qui permet, de plus en plus mal, de masquer davantage que notre impuissance. Car davantage que celle-ci, corrélative à un abaissement de la place de la France au niveau international, c'est d'un abandon tout à fait volontaire de souveraineté dont il s'agit. On n'accablera pas particulièrement Ayrault et son chef qui ne sont que les continuateurs d'un mouvement engagé depuis longtemps qu'on peut associer à un renoncement général à assumer un rang conféré par l'histoire. Certes on me dira que la première guerre mondiale, la seconde, l'entre-deux-guerres, la collaboration, la décolonisation, tout ça a contribué à ce que nous nous montrions humbles. Peut-être. Mais reste que de Gaulle qui avait eu le temps d'apprendre à Londres qu'être peu de chose pouvait être compensé par la volonté, reste que de Gaulle qui organisant la décolonisation de l'Afrique (mettons à part l'Algérie qui en tant que colonie de peuplement, la seule, ne pouvait connaitre une même évolution) garantit pour des décennies, et nous sommes arrivés à la fin des effets de cette politique, notre influence sur une bonne partie de l'Afrique, reste que de Gaulle qui dotant la France du nucléaire militaire (et civil) pouvait tirer un grand bras d'honneur aux Américains et s'extraire de la logique des blocs, nous démontrait qu'une puissance devenue moyenne pouvait avoir une influence supérieure à son poids réel grâce à une politique étrangère volontariste et surtout indépendante. Tout ça est à comparer avec un président qui se sachant écouté par son allié américain ferme sa gueule, avec un président qui à quelques heures de bombarder la Syrie se fait lâcher par ce même allié américain qui oublie de le prévenir et repart la queue entre les jambes attendant la prochaine humiliation qui viendra quelques mois plus tard quand après avoir annoncé haut et fort qu'un contrat est un contrat décide de suspendre la vente de deux navires à la Russie à la veille d'un sommet de l'OTAN sans évidemment aucune contrepartie. Quel chemin parcouru en à peine un demi-siècle ! Nos progressistes de tout poil sauront apprécier sans doute, parce que la Françafrique c'est caca, parce que les moyens sur lesquels peut s'appuyer une politique étrangère c'est cher et ça tue. Et donc vive la Chinafrique ou l'Usafrique, et vive l'affaiblissement continu de notre outil militaire qui nous aura permis de faire plein de social sans discernement, car le discernement c'est aussi de la stigmatisation, ou encore de recruter encore davantage d'enseignants dans l'éducation nationale pour les résultats que l'on sait, cela justifiant d'augmenter encore et toujours les effectifs, la quantité devant sans doute pallier la qualité mais aussi les problèmes d'organisation et gestion des ressources humaines.
On se retrouve ici face à la question hautement métaphysique de l'antériorité de l'œuf par rapport à la poule et réciproquement. A savoir, est-ce l'affaiblissement moral au profit du moralisme qui a engagé la France (et on pourrait élargir à la majorité des pays d'Europe occidentale) qui a conduit à l'affaiblissement de notre (nos) pays sur la scène internationale, où est-ce l'abandon de la part de nos dirigeants successifs d'une relative volonté de puissance, en fait d'influer sur le destin du monde, qui a été accompagné de campagnes moralisatrices destinées à masquer le déclin ? En fait les deux sont très imbriqués et se légitiment mutuellement.
Si nous considérons notre politique étrangère elle semble être légitimée, même si ça ne tient guère la route si on fait le petit effort d'observer les contradictions, par la morale. Le monde serait divisé entre gentils et méchants, et comme nous on est des gentils, forcément gentils puisque nous avons compris nos grandes fautes historiques, la colonisation, l'esclavagisme et tout ça, dont nous nous repentons et qui datent de l'époque où nous étions méchants, on s'oppose naturellement aux méchants. Nous avons été enfin touchés par la grâce. Les gentils d'un côté, les méchants de l'autre, c'est en quelque sort la reprise de la rhétorique de l'axe du mal si cher à Bush. Nous nous la sommes approprié. Alors les méchants c'est qui pour nous ? Ben… la Russie, les islamistes, Bachar el Assad, pour faire court, tous ceux que nous désigne Washington. Et les gentils c'est les autres, avec des plus gentils parmi eux qui nous achètent des armes en même temps que notre patrimoine. C'est simple et surtout con. Parce que cette politique justifiée par une morale à deux balles ne tient aucunement en compte les principes de ce que devrait être une politique étrangère, à savoir nos intérêts fondamentaux. Cette maxime, parait-il de de Gaulle encore, "Les Etats n'ont pas d'amis mais des intérêts" semble avoir été oubliée. Or ni Poutine, ni Bachar par exemple n'ont jamais constitué une menace pour nos intérêts tandis que certains de nos amis, financiers internationaux de l'islamisme par exemple, en constituent un évident. Notre politique étrangère, parce que soumise et parce que sensible à des fables gains financiers à court terme, n'aura cessé d'aller contre nos intérêts fondamentaux. Tous ceux qu'on a aidé à chasser du pouvoir, qu'on a même dézingués, les Ben Ali, les Moubarak, les Kadhafi et aujourd'hui Assad, et quoiqu'on puisse leur reprocher par ailleurs, même si c'étaient des salauds, agissaient non pas en fonction de mais en cohérence avec nos intérêts. C'est peut-être cynique mais c'est ainsi. Cela dit le cynisme est sans doute préférable à l'ignorance, cette ignorance béate qui a consisté à croire qu'une démocratie bienheureuse allait émerger de ce bordel que nous avons contribué à propager dans le monde arabo-musulman. Car évidemment la politique étrangère ne peut s'abstraire d'une connaissance intime des mentalités, en fait de la culture, qui existent dans les zones où elle s'applique. Or cette intelligence est en voie de disparition, parce qu'inutile à une politique aux ordres, parce que opposée aux discours officiels qui sous-tendent cette politique. Par exemple jusque après l'intervention au Mali, le Quai d'Orsay virait des experts qui avaient une toute autre vision que celle exposée par la propagande gouvernementale des origines de la crise (ce fut le cas de celui qui prononçait cet exposé 6 mois avant l'intervention :https://www.youtube.com/watch?v=Rn67xaLPCBM ). De fait on dispose d'une politique étrangère cul-de-jatte, ignorante des intérêts de notre pays et se privant de l'intelligence pour des raisons idéologiques pour comprendre le monde. Son dernier éclat remonte au discours de de Villepin en 2003 devant le Conseil de Sécurité, dernier feu follet dans une nuit qui a commencé sous Mitterrand lequel nous a embringué par son suivisme dans un processus qui allait conduire à notre réintégration pleine et entière dans l'OTAN. Enfin presque puisque notre nucléaire reste sous notre commandement propre en attendant que un de nos futurs dirigeants ne trouve logique de le brader également, comme le reste.
Or qu'est-ce que l'OTAN ? Une vaste illusion, un marché de dupes qui nous fait croire qu'il est inutile de nous donner les moyens de nous protéger puisqu'un puissant allié viendra nous défendre le cas échéant en échange de notre soumission à sa politique internationale, donc à ses intérêts même s'ils ne sont pas les nôtres. Ce marché de dupes a commencé en 1918 quand au prix de seulement 117000 morts le président Wilson joue les maitres de cérémonies lors du traité de Versailles, avec en perspective une autre guerre mondiale 20 ans plus tard, et a continué en 1944 quand Roosevelt se partage l'Europe avec Staline à Yalta créant les conditions d'une guerre froide qui allait mettre l'Europe de l'Ouest sous la dépendance des Etats-Unis via l'OTAN. Ça valait le coup pour eux d'intervenir même si ce n'était pas d'emblée. Quant à nous Français, hormis la parenthèse gaulliste, quant à nous Européens en général, nous avons trouvé cette situation passablement confortable, puisqu'elle nous permettait de négliger notre outil de défense, donc de faire des économies, au point de le réduire à un corps expéditionnaire capable, et encore à condition qu'on lui apporte un soutien logistique extérieur pour cela, d'intervenir ponctuellement en Afrique et de garder l'entrée des synagogues et des mosquées. J'oubliais les gares et aéroports. Parce que sans défense digne de ce nom, nous ne pouvons que servir de supplétifs à celui qui est devenu notre maitre et qui ne supporte pas qu'on lui dise "non", souvenez-vous de la campagne anti-française de 2003. Ne reste ensuite qu'à entretenir l'illusion d'une menace, en l'occurrence une menace qui viendrait de Russie pour que l'édifice tienne. Car après tout si ça dérapait un jour, car ce sont les risques d'une telle politique s'appuyant sur une provocation permanente, ce serait l'Europe qui prendrait tout. Et sans aucune garantie que les Etats-Unis viendraient à notre secours.
Voilà donc où nous en sommes. Nous avons au fil du temps fini par abdiquer ce qui constitue un pilier, peut-être le pilier essentiel de ce qui faisait de nous un Etat indépendant, notre politique étrangère. Sans parler évidemment du reste bradé à l'Union Européenne donc à terme aux mêmes dès lors que sera signé ce fameux traité que quoiqu'en en dise et malgré les rideaux de fumée du moment on finira par signer. Pas étonnant dans ces conditions qu'Erdogan nous l'enfonce profond. Car lui, contrairement à nous sait défendre ses intérêts, comme c'est d'ailleurs le cas de la Russie dont la diplomatie dans sa forme est remarquable. Contrairement d'ailleurs à celle des Etats-Unis à laquelle nous nous sommes volontairement soumis et qui si elle peut s'appuyer sur la force, ce qu'elle n'oublie pas de faire, manque singulièrement d'intelligence et de profondeur et aboutit à la création de monstres comme al qaida et l'Etat islamique. Quand elle n'est pas asservie à des intérêts particuliers. Faites simplement une recherche associant les mots Clinton et Rosatom pour en être convaincus. Ce n'est qu'un exemple.
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