Napoléon III
- origine : Louis-Napoléon BONAPARTE né à Paris, le 20 avril 1808, neveu de Napoléon 1er (il est le fils de Louis BONAPARTE, roi de Hollande et plus jeune frère de Napoléon, et de Hortense de BEAUHARNAIS, fille de Joséphine, l'impératrice)
- influences :
• il part en exil dès l'âge de 6 ans et il voyage dans de nombreux pays
• il séjourne en particulier à Londres (de 1846 à 1848). Ce séjour a une grande influence sur ses projets pour Paris. En effet, Londres, détruite par un grand incendie en 1666, avait été totalement reconstruite et était devenue, au début du 19ème un modèle d'urbanisme et d'hygiène par rapport aux autres villes d'Europe
- idéologie : Louis-Napoléon est un saint-simonien convaincu. SAINT-SIMON (1760-1825) développe une théorie des classes sociales, soulignant l'exploitation d'une majorité de travailleurs par une minorité de propriétaires rentiers, non entrepreneurs. Dans l'ère industrielle naissante, il considère que l'âge d'or est à venir et à trouver dans la perfection de l'ordre social qui passera par une forme de capitalisme qui créera une abondance de richesse profitant à tous. L'approche socialiste de Saint-Simon se remarque particulièrement dans la tendance à l'organisation et à la planification; son objectif est l'élévation morale du prolétariat grâce à une organisation des richesses par les capitalistes eux-mêmes. En écrivant, dans sa captivité de HAM, "L'extinction du paupérisme", Louis-Napoléon reprend à son compte les thèses saint-simoniennes. La transformation de Paris voulue par Napoléon III s'appuiera largement sur les thèses de SAINT-SIMON et des écrivains se réclamant de celles-ci ("Voyage en Icarie" de CABET, par exemple). Il sera, à la différence d'HAUSSMANN, particulièrement sensible à l'habitat des classes ouvrières en faisant réaliser plusieurs cités, parfois sur ses propres deniers
- pouvoir:
• après plusieurs coups d'Etat manqués, un exil forcé aux USA et un emprisonnement de 6 ans à la forteresse d'Ham, il devient, en 1848, le premier président de la République
• le coup d'Etat du 2 décembre 1851 : dissolution de l'Assemblée nationale et rétablissement du suffrage universel; agitation nationale réprimée, puis large approbation populaire par référendum (7.145.000 "oui" contre 600.000 "non")
• le 7 novembre 1852, la seconde République se transforme en second Empire par un senatus-consulte, mutation approuvée (à 97% des suffrages) lors d'un nouveau référendum
• le 2 décembre 1852, le Président Louis Napoléon BONAPARTE devient officiellement "NAPOLEON III, Empereur des Français"
• de 1852 à 1859 : période autoritaire, pratiquement sans opposition
• de 1860 à 1970 : période plus souple
- chute et fin
• 2 septembre 1870 : défaite de Sedan
• mars 1871 : exil en Angleterre
• 9 janvier 1873 : mort à Chislehurst (Bromley) en Angleterre, où il demeure enterré (Farnborough).
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- influences :
• il part en exil dès l'âge de 6 ans et il voyage dans de nombreux pays
• il séjourne en particulier à Londres (de 1846 à 1848). Ce séjour a une grande influence sur ses projets pour Paris. En effet, Londres, détruite par un grand incendie en 1666, avait été totalement reconstruite et était devenue, au début du 19ème un modèle d'urbanisme et d'hygiène par rapport aux autres villes d'Europe
- idéologie : Louis-Napoléon est un saint-simonien convaincu. SAINT-SIMON (1760-1825) développe une théorie des classes sociales, soulignant l'exploitation d'une majorité de travailleurs par une minorité de propriétaires rentiers, non entrepreneurs. Dans l'ère industrielle naissante, il considère que l'âge d'or est à venir et à trouver dans la perfection de l'ordre social qui passera par une forme de capitalisme qui créera une abondance de richesse profitant à tous. L'approche socialiste de Saint-Simon se remarque particulièrement dans la tendance à l'organisation et à la planification; son objectif est l'élévation morale du prolétariat grâce à une organisation des richesses par les capitalistes eux-mêmes. En écrivant, dans sa captivité de HAM, "L'extinction du paupérisme", Louis-Napoléon reprend à son compte les thèses saint-simoniennes. La transformation de Paris voulue par Napoléon III s'appuiera largement sur les thèses de SAINT-SIMON et des écrivains se réclamant de celles-ci ("Voyage en Icarie" de CABET, par exemple). Il sera, à la différence d'HAUSSMANN, particulièrement sensible à l'habitat des classes ouvrières en faisant réaliser plusieurs cités, parfois sur ses propres deniers
- pouvoir:
• après plusieurs coups d'Etat manqués, un exil forcé aux USA et un emprisonnement de 6 ans à la forteresse d'Ham, il devient, en 1848, le premier président de la République
• le coup d'Etat du 2 décembre 1851 : dissolution de l'Assemblée nationale et rétablissement du suffrage universel; agitation nationale réprimée, puis large approbation populaire par référendum (7.145.000 "oui" contre 600.000 "non")
• le 7 novembre 1852, la seconde République se transforme en second Empire par un senatus-consulte, mutation approuvée (à 97% des suffrages) lors d'un nouveau référendum
• le 2 décembre 1852, le Président Louis Napoléon BONAPARTE devient officiellement "NAPOLEON III, Empereur des Français"
• de 1852 à 1859 : période autoritaire, pratiquement sans opposition
• de 1860 à 1970 : période plus souple
- chute et fin
• 2 septembre 1870 : défaite de Sedan
• mars 1871 : exil en Angleterre
• 9 janvier 1873 : mort à Chislehurst (Bromley) en Angleterre, où il demeure enterré (Farnborough).
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sa volonté pour Paris
- le 22 juin 1853, Napoléon III nomme Georges Eugène HAUSSMANN préfet de la Seine,
- sa mission est de réaliser le Paris dont l'empereur rêve, en particulier depuis son séjour à Londres (1846-1848).
Cette mission comprend trois actions principales
• aérer : cette mission concerne les espaces verts : arbres le long des rues, places arborées, squares, aménagement des Bois de Boulogne et de Vincennes… Mais aussi, la construction de tout un système d'approvisionnement en eau et d'un réseau d'égouts, dont Paris manque cruellement
• unifier : des voies doivent être créées pour relier les différents quartiers de la ville et créer, ainsi, une ensemble urbain. La liaison entre les gares, placées par l'initiative privée de façon anarchique, est une priorité. La liaison ferroviaire entre les régions françaises passe par Paris et donc par ses voies de circulation. Les nouvelles avenues permettent d'atteindre également certains quartiers qui, isolés, demeurent une menace insurrectionnelle pour le pouvoir impérial. On en a fait le reproche à Napoléon III, mais on ne peut prétendre que cela soit la motivation principale de ces travaux
• embellir : les bâtiments historiques, Notre-Dame, l'Hôtel de Ville… doivent être dégagés des immeubles qui les étouffent. Ils sont ainsi valorisés et, souvent, restaurés. De plus, les nouvelles avenues permettent d'offrir à Paris une unité et des perspectives qui font encore beaucoup aujourd'hui pour son image
- le "challenge" confié à HAUSSMANN est de transformer Paris, sans en arrêter l'activité et de réaliser ainsi, sans doute, la plus grande transformation urbaine de l'histoire sans qu'un incendie en soit la cause, comme cela avait été le cas de Rome, Lisbonne (1755) et Londres (1666)
- souhaitée depuis des années (Voltaire en 1749: "on pourrait en moins de dix ans faire de Paris la merveille du monde" ou encore par Napoléon 1er), la restructuration de Paris est réalisée par Napoléon III et Haussmann, avec un succès dont s'enthousiasme Théophile Gauthier, dès 1855, dans sa préface de "Paris démoli", tout en rappelant ce qu'était Paris avant le second empire : "De profondes tranchées, dont plusieurs sont déjà de magnifiques rues, sillonnent la ville en tout sens (…) La physionomie de Paris est en beaucoup d'endroits changée de fond en comble (…) car ce n'est pas seulement le palais du souverain qui s'embellit, la ville aussi s'aère, se nettoie, s'assainit et fait sa toilette de civilisation : plus de quartiers lépreux, plus de ruelles miasmatiques, plus de masures humides où la misère s'accouple à l'épidémie, et trop souvent au vice. Plus de tanières immondes, réceptacles du rachitisme et des scrofules. Les murailles pourries, salpêtrées et noires sont marquées du signe purificateur et s'effondrent pour laisser surgir de leurs décombres des habitations dignes de l'homme, dans lesquelles la santé descend avec l'air, et la pensée sereine avec la lumière du soleil".
Et Jules SIMON, farouche opposant au Second Empire, écrira vers 1880 : "Haussmann avait entrepris de faire de Paris une ville magnifique et il a complètement réussi. On criait qu'il donnerait la peste, il laissait crier et nous donnait, au contraire, par ses intelligentes percées, l'air, la santé et la vie…"
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- sa mission est de réaliser le Paris dont l'empereur rêve, en particulier depuis son séjour à Londres (1846-1848).
Cette mission comprend trois actions principales
• aérer : cette mission concerne les espaces verts : arbres le long des rues, places arborées, squares, aménagement des Bois de Boulogne et de Vincennes… Mais aussi, la construction de tout un système d'approvisionnement en eau et d'un réseau d'égouts, dont Paris manque cruellement
• unifier : des voies doivent être créées pour relier les différents quartiers de la ville et créer, ainsi, une ensemble urbain. La liaison entre les gares, placées par l'initiative privée de façon anarchique, est une priorité. La liaison ferroviaire entre les régions françaises passe par Paris et donc par ses voies de circulation. Les nouvelles avenues permettent d'atteindre également certains quartiers qui, isolés, demeurent une menace insurrectionnelle pour le pouvoir impérial. On en a fait le reproche à Napoléon III, mais on ne peut prétendre que cela soit la motivation principale de ces travaux
• embellir : les bâtiments historiques, Notre-Dame, l'Hôtel de Ville… doivent être dégagés des immeubles qui les étouffent. Ils sont ainsi valorisés et, souvent, restaurés. De plus, les nouvelles avenues permettent d'offrir à Paris une unité et des perspectives qui font encore beaucoup aujourd'hui pour son image
- le "challenge" confié à HAUSSMANN est de transformer Paris, sans en arrêter l'activité et de réaliser ainsi, sans doute, la plus grande transformation urbaine de l'histoire sans qu'un incendie en soit la cause, comme cela avait été le cas de Rome, Lisbonne (1755) et Londres (1666)
- souhaitée depuis des années (Voltaire en 1749: "on pourrait en moins de dix ans faire de Paris la merveille du monde" ou encore par Napoléon 1er), la restructuration de Paris est réalisée par Napoléon III et Haussmann, avec un succès dont s'enthousiasme Théophile Gauthier, dès 1855, dans sa préface de "Paris démoli", tout en rappelant ce qu'était Paris avant le second empire : "De profondes tranchées, dont plusieurs sont déjà de magnifiques rues, sillonnent la ville en tout sens (…) La physionomie de Paris est en beaucoup d'endroits changée de fond en comble (…) car ce n'est pas seulement le palais du souverain qui s'embellit, la ville aussi s'aère, se nettoie, s'assainit et fait sa toilette de civilisation : plus de quartiers lépreux, plus de ruelles miasmatiques, plus de masures humides où la misère s'accouple à l'épidémie, et trop souvent au vice. Plus de tanières immondes, réceptacles du rachitisme et des scrofules. Les murailles pourries, salpêtrées et noires sont marquées du signe purificateur et s'effondrent pour laisser surgir de leurs décombres des habitations dignes de l'homme, dans lesquelles la santé descend avec l'air, et la pensée sereine avec la lumière du soleil".
Et Jules SIMON, farouche opposant au Second Empire, écrira vers 1880 : "Haussmann avait entrepris de faire de Paris une ville magnifique et il a complètement réussi. On criait qu'il donnerait la peste, il laissait crier et nous donnait, au contraire, par ses intelligentes percées, l'air, la santé et la vie…"
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