Au quotidien
Edito de Thomas Legrand, dans le 7/9 de Patrick Cohen sur France Inter, le 27 août 2015 au sujet de la démission de François de Rugy d'EELV.
Aujourd'hui 28 août, c'est au tour de Jean-Vincent Placé de quitter le mouvement, pour cause de "dérive gauchiste"....
Leurs propos outranciers n'ont pas fait que décrier une position politique qu'ils sont en droit de ne pas approuver : pour eux l'action et la sagesse passent par une alliance quasi sans condition avec le PS..
Depuis des mois en effet EELV balance dans son analyse : essayer de peser à l'intérieur de l'alliance politique avec le PS - alors que l'accord programmatique n'est pas repecté - ou bien rester à l'extérieur pour tenter de peser d'une autre façon sur la gouvernance du PS....
La réalité du parti - tout de même, il faut le dire - et ce au fil de tous les conseils fédéraux - est que la majorité des militants ne sont pas pour une alliance et un soutien quasi inconditionnel à François Hollande. mais la majorité des militants n'est pas non plus dans un suivisme de JL Mélanchon, et les rapprochements avec le Front de gauche se font au cas par cas.
Les écologistes sont régionalistes et décentralisateurs, et pour un autre mode de développement économique qui clairement rejette la recherche du profit libéral et le productivisme..
Ce matin, 28 août sur Europe 1, JV Placé a fait le plus beau lapsus de l'été.. il apprécie disait-il Emmanuel Macron, comme un excellent ministre de "L'Ecologie"...
Inutile de dire que la dérive libérale du PS m'inquiète et que je ne regrette ni le départ de F de Rugy, ni celui de JVP...
La crise de civilisation que nous vivons est le résultat de deux phénomènes qui vont absolument conjointement : la destruction des ressources de la planète et les écarts de fortune et de privilèges entre les individus et les peuples, insupportables ! Destructeurs et meurtiriers !
Ces deux maux et mots vont de pair..
A suivre..
Pour ma part, je réfléchis toujours à caler mon action sur le plus d'efficacité, même s'il s'agit d'avancer d'un pas... mais dans le bon sens, et sans cautionner ou flatter inutilement des décisions qui vont à l'encontre de l'écologie politique. Au niveau local c'est plus simple qu'au niveau national ; même si sans cesse la question du compromis et celle de la compromission se présentent....Mais l'urgence absolue dans laquelle nous sommes demande cet effort. Car comme le disait Nicolas Hulot par la voix de Chirac en ouverture du discours qu'il fit devant l'assemblée plénière du IVe Sommet de la Terre, le 2 septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs »
Peser sur la COP 21 de ce mois de décembre à Paris, voilà l'actualité importante...
Lisez cet édito de Thomas Legrand, c'est vraiment une très bonne analyse.
Patrick Cohen : "Dernier symptôme de la crise à EELV : le député de Loire-Atlantique, François de Rugy, quitte le parti en dénonçant la dérive gauchiste de celui-ci."
Thomas Legrand :
"Oui, et il y a tout juste deux ans, c’était Noël Mamère qui quittait EELV…pour cause de dérive droitière. C’est dire l’état de maturité de ce parti. Son drame, c’est que l’avenir ministériel de Jean-Vincent Placé ou Barbara Pompili n’intéresse personne. Moi-même, dont le métier est de vous y intéresser, je m’en contre-fous. C’est dire ! En revanche, il faut se pencher sur la question de savoir pourquoi ce parti donne l’impression de n’être jamais à la hauteur des enjeux primordiaux qu’il est pourtant le premier et le seul à mettre en avant. Les organisations politiques écologistes ne nous paraissent jamais tout à fait finies, autant faites pour le pouvoir que vous Patrick pour la matinale de Rire et Chansons. Les écologistes, du fait de la spécificité de leur sujet, ont bien du mal à proposer un projet global. Ils ont une priorité. Et ce devrait être la priorité de l’ensemble du monde politique : trouver les voies et moyens d’organiser la vie sur terre sans détruire la planète. C’est aussi essentiel que vaste. Mais ça ne dit rien de toute une série de questions, notamment régaliennes ou sociétales, que doit aussi traiter un parti politique. Les écologistes sont donc là pour faire en sorte qu’à l’instar de la république, l’écologie soit une matrice commune, une valeur de base de l’ensemble du monde politique.
Les écologistes ne seraient donc que des agents d’influence, pas des acteurs directs du pouvoir ?
En tout cas, ils n’arrivent pas à nous démontrer le contraire. Leur efficacité politique se mesure à l’évolution des autres partis, à la prise de conscience écologique générale, plutôt qu’au nombre de leurs députés ou ministres. Et ces derniers temps, ça patine. A droite, c’est un désastre. Après avoir fait le Grenelle de l’environnement, après avoir enfin admis la réalité du réchauffement climatique, la préoccupation écologique est absente des débats du parti Les Républicains. A gauche, les socialistes, accros à la croissance carbonée, ont avec l’écologie l’attitude d’un alcoolique qui jure de vouloir arrêter de boire. Ils font des promesses de long terme mais agissent à l’inverse à court terme. Oui à l’introduction de la taxe carbone pour les années à venir, mais non à l’écotaxe tout de suite. Oui à la croissance raisonnée mais oui aussi aux infrastructures qui disent le contraire comme Notre-Dame des Landes. Le dilemme pour les écolos est, au fond, toujours le même… Vaut-il mieux être au gouvernement pour peser sur les manettes ou en dehors pour être libre d’alerter et de protester ? Faut-il boire modérément avec l’alcoolique pour l’amener à arrêter progressivement ou faut-il lui hurler dessus ? En attendant, l’alcoolique, le shooté à la croissance carbonée, organise à Paris la plus grande réunion des alcooliques pas si anonymes qui vont tous promettre d’arrêter ! La COP 21. Cette réunion sera-t-elle le lieu, non plus d’une prise de conscience, mais d’un passage à l’acte ? C’est à l’aune des résultats concrets de la COP 21 que l’on mesurera, non pas le poids électoral d’EELV, mais, bien plus important, le poids politique de l’écologie sur ceux qui ont vraiment le pouvoir."
Leurs propos outranciers n'ont pas fait que décrier une position politique qu'ils sont en droit de ne pas approuver : pour eux l'action et la sagesse passent par une alliance quasi sans condition avec le PS..
Depuis des mois en effet EELV balance dans son analyse : essayer de peser à l'intérieur de l'alliance politique avec le PS - alors que l'accord programmatique n'est pas repecté - ou bien rester à l'extérieur pour tenter de peser d'une autre façon sur la gouvernance du PS....
La réalité du parti - tout de même, il faut le dire - et ce au fil de tous les conseils fédéraux - est que la majorité des militants ne sont pas pour une alliance et un soutien quasi inconditionnel à François Hollande. mais la majorité des militants n'est pas non plus dans un suivisme de JL Mélanchon, et les rapprochements avec le Front de gauche se font au cas par cas.
Les écologistes sont régionalistes et décentralisateurs, et pour un autre mode de développement économique qui clairement rejette la recherche du profit libéral et le productivisme..
Ce matin, 28 août sur Europe 1, JV Placé a fait le plus beau lapsus de l'été.. il apprécie disait-il Emmanuel Macron, comme un excellent ministre de "L'Ecologie"...
Inutile de dire que la dérive libérale du PS m'inquiète et que je ne regrette ni le départ de F de Rugy, ni celui de JVP...
La crise de civilisation que nous vivons est le résultat de deux phénomènes qui vont absolument conjointement : la destruction des ressources de la planète et les écarts de fortune et de privilèges entre les individus et les peuples, insupportables ! Destructeurs et meurtiriers !
Ces deux maux et mots vont de pair..
A suivre..
Pour ma part, je réfléchis toujours à caler mon action sur le plus d'efficacité, même s'il s'agit d'avancer d'un pas... mais dans le bon sens, et sans cautionner ou flatter inutilement des décisions qui vont à l'encontre de l'écologie politique. Au niveau local c'est plus simple qu'au niveau national ; même si sans cesse la question du compromis et celle de la compromission se présentent....Mais l'urgence absolue dans laquelle nous sommes demande cet effort. Car comme le disait Nicolas Hulot par la voix de Chirac en ouverture du discours qu'il fit devant l'assemblée plénière du IVe Sommet de la Terre, le 2 septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs »
Peser sur la COP 21 de ce mois de décembre à Paris, voilà l'actualité importante...
Lisez cet édito de Thomas Legrand, c'est vraiment une très bonne analyse.
Patrick Cohen : "Dernier symptôme de la crise à EELV : le député de Loire-Atlantique, François de Rugy, quitte le parti en dénonçant la dérive gauchiste de celui-ci."
Thomas Legrand :
"Oui, et il y a tout juste deux ans, c’était Noël Mamère qui quittait EELV…pour cause de dérive droitière. C’est dire l’état de maturité de ce parti. Son drame, c’est que l’avenir ministériel de Jean-Vincent Placé ou Barbara Pompili n’intéresse personne. Moi-même, dont le métier est de vous y intéresser, je m’en contre-fous. C’est dire ! En revanche, il faut se pencher sur la question de savoir pourquoi ce parti donne l’impression de n’être jamais à la hauteur des enjeux primordiaux qu’il est pourtant le premier et le seul à mettre en avant. Les organisations politiques écologistes ne nous paraissent jamais tout à fait finies, autant faites pour le pouvoir que vous Patrick pour la matinale de Rire et Chansons. Les écologistes, du fait de la spécificité de leur sujet, ont bien du mal à proposer un projet global. Ils ont une priorité. Et ce devrait être la priorité de l’ensemble du monde politique : trouver les voies et moyens d’organiser la vie sur terre sans détruire la planète. C’est aussi essentiel que vaste. Mais ça ne dit rien de toute une série de questions, notamment régaliennes ou sociétales, que doit aussi traiter un parti politique. Les écologistes sont donc là pour faire en sorte qu’à l’instar de la république, l’écologie soit une matrice commune, une valeur de base de l’ensemble du monde politique.
Les écologistes ne seraient donc que des agents d’influence, pas des acteurs directs du pouvoir ?
En tout cas, ils n’arrivent pas à nous démontrer le contraire. Leur efficacité politique se mesure à l’évolution des autres partis, à la prise de conscience écologique générale, plutôt qu’au nombre de leurs députés ou ministres. Et ces derniers temps, ça patine. A droite, c’est un désastre. Après avoir fait le Grenelle de l’environnement, après avoir enfin admis la réalité du réchauffement climatique, la préoccupation écologique est absente des débats du parti Les Républicains. A gauche, les socialistes, accros à la croissance carbonée, ont avec l’écologie l’attitude d’un alcoolique qui jure de vouloir arrêter de boire. Ils font des promesses de long terme mais agissent à l’inverse à court terme. Oui à l’introduction de la taxe carbone pour les années à venir, mais non à l’écotaxe tout de suite. Oui à la croissance raisonnée mais oui aussi aux infrastructures qui disent le contraire comme Notre-Dame des Landes. Le dilemme pour les écolos est, au fond, toujours le même… Vaut-il mieux être au gouvernement pour peser sur les manettes ou en dehors pour être libre d’alerter et de protester ? Faut-il boire modérément avec l’alcoolique pour l’amener à arrêter progressivement ou faut-il lui hurler dessus ? En attendant, l’alcoolique, le shooté à la croissance carbonée, organise à Paris la plus grande réunion des alcooliques pas si anonymes qui vont tous promettre d’arrêter ! La COP 21. Cette réunion sera-t-elle le lieu, non plus d’une prise de conscience, mais d’un passage à l’acte ? C’est à l’aune des résultats concrets de la COP 21 que l’on mesurera, non pas le poids électoral d’EELV, mais, bien plus important, le poids politique de l’écologie sur ceux qui ont vraiment le pouvoir."
Pascale Méker
Pascale Méker
Maire-Adjointe de Bagneux,
en charge de la Transition écologique, et du développement durable. Patrimoine historique
Europe Ecologie - Les verts.
Conseillère communautaire déléguée de Sud de Seine, en charge de l'Environnement/développement durable/agenda 21, jusqu'en 2015.
Conseillère territoriale de Vallée Sud Grand Paris depuis 2016
Maire-Adjointe de Bagneux,
en charge de la Transition écologique, et du développement durable. Patrimoine historique
Europe Ecologie - Les verts.
Conseillère communautaire déléguée de Sud de Seine, en charge de l'Environnement/développement durable/agenda 21, jusqu'en 2015.
Conseillère territoriale de Vallée Sud Grand Paris depuis 2016
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