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Rencontres

JÉRÔME REVON,
EN COMPOSITIONS PHOTOGRAPHIQUES

Par Barbara Poirette



ENTRE DEUX PAQUETAGES

À peine revenu de Pékin que déjà il repart pour New York. Du soleil levant à la ville qui ne dort jamais, cet hyperactif vit en chasse de huit heures à minuit, parce que les villes lui paraissent plus belles encore vêtues de leurs lumières nocturnes. De retour de ses périples, c’est dans l’enfermement de son atelier qu’il est le premier spectateur de ses expéditions photographiques. Un florilège de ses œuvres à peine décroché du restaurant Quai Ouest sur les bords de Seine que déjà il forme l’exposition Splits, passage Choiseul dans le deuxième arrondissement parisien, avec en tête sa prochaine exposition par laquelle il unira Paris et New York. Une exposition déjà programmée durant un mois, pendant la manifestation Art Saint Germain, entre les murs de la Galerie Images de Fer, rue de Seine à Paris. Paris… Jérôme Revon aime Paris autant qu’il peine à la photographier. L’état de résident, entrave la portée de l’œil, il est peut être plus dur de se laisser surprendre par le quotidien. « En photographie, il y a deux Paris. Celle en noir et blanc, et Paris en couleur qui glisse très vite dans la carte postale ou dans le vieillot ».

JÉRÔME REVON, <br>EN COMPOSITIONS PHOTOGRAPHIQUES
Sous le haut patronage de l’Opéra Garnier à la majesté enveloppée de lumière, se livre le ballet incessant des lumières de la vie parisienne, en mouvement saccadé, atteint de friction. Light Opéra/Paris, ci-dessus.

Jérôme Revon se livre à une collecte pour laquelle il se perd et se laisse séduire, seuls son œil aiguisé et sa traque de l’instant le différentient du flâneur. Il photographie ce qu’il aime, accumule, collectionne, réserve sans réserve jusqu’à la rencontre. Un parti pris dont sont exclus ou presque les personnages. Un autre parti pris, lui fait préférer les grands formats qui révèlent toute la force de l’image. New York, Londres, Venise, Florence, Barcelone, Pékin, Paris… autant de grandes capitales dont l’architecture et les paysages urbains ont inspiré Jérôme Revon et dont il a fait son premier sujet. Moscou, Dubaï, Tokyo… autant de citées dont il aspire à saisir les splendeurs. Mais il voit déjà au delà des murs d’autres sujets possibles. « La composition photographique, la rencontre, sont une forme d’expression déclinable à une infinité de sujets. J’aimerai explorer les visages, les corps, les soumettre à cette fragmentation et au rapprochement. Mais l’urbain le premier m’a stimulé. Cet univers m’agresse et me fascine à la fois. Une part de lui m’est imposée et me dérange. De là certainement me vient l’envie de convertir ce malaise en séduction ». C’est peut être aussi par la lumière et sa capacité à révéler l’espace que Jérôme Revon se laisse guider. La lumière du jour, celle furtive qui sublime l’instant et que seul l’œil avisé sait capturer, mais aussi celle artificielle qui baigne à sa clarté et à sa couleur variables les rues de nos villes. Une lumière dans laquelle le photographe voit une matière. Lumière fugace des feux d’automobiles dont la pellicule fut-elle numérique, conserve la trace. Celle de Paris dont l’éclairage très jaune lui évoque les lampes au tungstène « Paris est très peu éclairée, contrairement à New York ou aux autres capitales, elle semble être restée au XVIIIe siècle ».

23 Mars 2010



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