ÉTAT DE PERSISTANCE
Jérôme Revon conserve toutefois de la photographie un manque persistant… D’autant que les directs de la télévision ne s’arrêtent jamais, comme condamnés à passer. Il y a un an, sa curiosité éveillée par les techniques nouvelles, ravive son intérêt pour la photographie. Il prospecte, coure les laboratoires, visite les ateliers… Déjà à 15 ans, l’image chevillée à son code génétique, il photographie, développe et découpe ses photos en bandes. De sa créativité adolescence exprimée sur papier Ilford, il conservera le goût du fractionnement de l’image. À la découverte des nouvelles techniques, ses aspirations photographiques font à nouveau valoir leur voie. L’idée prend forme. Vite. Jérôme Revon s’engouffre. Le soir, après ses journées de captations télévisuelles, il passe dans cette autre dimension, faussement statique de l’image. De ses tirages, il élabore des maquettes, découpe, segmente et ce n’est que satisfait de l’ébauche qu’il se rend au laboratoire où les tirages trouvent leur pleine dimension. Une ultime confirmation pour qu’à l’atelier l’œuvre finale prenne corps.
Les colonnes de la Place Saint-Marc, à l’origine cette photo comprend quatre autres vues des colonnes de la place et se lisent fidèlement en reprenant les angles de la pièces dans laquelle dans laquelle elles sont exposées. San Marco/Venise, ci-dessus. Gros plan sur des mosaïques de Gaudi, Jérôme Revon salue le choc visuel des couleurs de l’artiste catalan, « un modeste hommage à la pure beauté de ses créations ». Série Guëll/Barcelone, ci-contre.
L’art se fait composé. La photo immortalise l’instant, le prélève au temps qui passe. Mais plus encore que l’image, Jérôme Revon cherche la rencontre, celle de deux bâtiments, celle d’un regard à double focale porté sur la ville, celle de deux édifices incontournables ou de deux urbanités universelles. Il cherche, expérimente les collisions jusqu’à toucher l’accord parfait. Deux façades se répondent d’une époque à une autre, une vue aérienne de New York tranche avec la circulation des légendaires Yellow cabs, comme la prestance de l’Opéra Garnier contraste avec l’agitation de la nuit parisienne. Il exalte la Place Saint-Marc en noir et blanc ou plonge dans l’abstraction offerte par les mosaïques de Gaudi à Barcelone. Deux photos créent à la rencontre de leurs fractionnements un nouveau propos, né de leur complémentarité ou de leur opposition. « La rencontre est frappante ! J’irai jusqu’à dire que les photos décident. La plupart des rapprochements ne fonctionnent pas jusqu’à ce que deux photos forment une parfaite alchimie visuelle ». Pas d’effet autre que la capacité du photographe à saisir l’instant, le reflet, la tonalité.
L’art se fait composé. La photo immortalise l’instant, le prélève au temps qui passe. Mais plus encore que l’image, Jérôme Revon cherche la rencontre, celle de deux bâtiments, celle d’un regard à double focale porté sur la ville, celle de deux édifices incontournables ou de deux urbanités universelles. Il cherche, expérimente les collisions jusqu’à toucher l’accord parfait. Deux façades se répondent d’une époque à une autre, une vue aérienne de New York tranche avec la circulation des légendaires Yellow cabs, comme la prestance de l’Opéra Garnier contraste avec l’agitation de la nuit parisienne. Il exalte la Place Saint-Marc en noir et blanc ou plonge dans l’abstraction offerte par les mosaïques de Gaudi à Barcelone. Deux photos créent à la rencontre de leurs fractionnements un nouveau propos, né de leur complémentarité ou de leur opposition. « La rencontre est frappante ! J’irai jusqu’à dire que les photos décident. La plupart des rapprochements ne fonctionnent pas jusqu’à ce que deux photos forment une parfaite alchimie visuelle ». Pas d’effet autre que la capacité du photographe à saisir l’instant, le reflet, la tonalité.