Dialogue de sourds et messages codés...
Un maire apprend vite à décoder certains messages. Très souvent, dans les permanences du samedi, où je reçois les lovériens dans mon bureau, j'entends dire : « Monsieur le maire, je vous ai écrit, vous ne m'avez pas répondu.»
Vérification faite, dans 99,99 % des cas, une lettre de réponse signée de ma main a bel et bien été postée. Ce que la personne veut dire, c'est : « Vous ne m'avez pas répondu oui, vous ne m'avez pas accordé ce que je demandais. » C'est plus qu'une nuance...
De la même façon, hier, les manifestants clamaient que je ne les écoutais pas et que la municipalité ne les avait pas écoutés.
Affirmation ahurissante quand on connait le dispositif exceptionnel de concertation dont disposent les lovériens pour rencontrer leurs élus. Je n'y peux rien si les gens ne se rendent pas aux réunions où ils sont invités régulièrement pour parler de leur quartier.
Affirmation d'autant plus ahurissante que le PLU a fait l'objet d'une vaste enquête publique, dans des conditions ouvertes par la loi pour permettre l'expression de tous. Bien entendu, ces conditions ont été respectées scrupuleusement.
Tous les habitants du quartier ont pu s'exprimer. Ce qu'ils ont dit a bel et bien été «écouté» par la municipalité. Mais rien, dans ce qui a été dit, n'est de nature à nous convaincre de surseoir ou de supprimer du PLU la disposition permettant de vendre à des gens du voyage, au prix du marché, trois petites parcelles de terrain, quasiment invisibles.
Car ce qui a été dit est tristement banal : " Nous n'avons rien contre les gens du voyage... mais ils seraient mieux loin de notre vue, chez le voisin, dans un autre quartier. " En d'autres lieux, les maires entendent le même discours contre le logement social, les équipements publics pour handicapés, les foyers de travailleurs migrants, les services de santé pour les toxicomanes, l'hébergement des SDF, etc... Bref le refus de voir la différence.
Je passe sur les stupidités genre : « On ne pourra plus circuler aux Monts, avec toutes les caravanes » alors qu'il s'agit de trois caravanes sédentarisées, immobiles sauf durant les vacances scolaires...
Je passe sur les contre-vérités : « Nos propriétés vont se dégrader, perdre leurs valeurs » alors que les 3 caravanes seront invisibles... etc ...
Je passe sur l'hypocrisie de ceux qui affirment, « pour le bien des gens du voyage», que Les Monts sont un quartier trop éloigné des commerces, des écoles... », bref que le quartier des Monts est bien pour ceux qui ont choisi d'y habiter, mais qu'il n'est pas assez bien pour les gens du voyage... Faut-il en rire ou en pleurer ?
Bref une foule de prétextes pour exprimer, ce que j'ai clairement entendu : « Nous ne voulons pas voir des gens du voyage aux Monts, nous ne voulons pas de mode de vie différent du notre. » What else ?
Sauf que voilà : aussi microscopique que soient ces trois minuscules parcelles ouvertes à la sédentarisation des gens du voyage, elles sont l'expression de l'ouverture du quartier à la mixité sociale, dont le fondement réside dans le droit au logement pour tous. Et la mixité sociale ne se négocie pas. J'ai bien entendu le message venu des Monts, mais je ne suis pas d'accord et n'y cèderai pas.
Vérification faite, dans 99,99 % des cas, une lettre de réponse signée de ma main a bel et bien été postée. Ce que la personne veut dire, c'est : « Vous ne m'avez pas répondu oui, vous ne m'avez pas accordé ce que je demandais. » C'est plus qu'une nuance...
De la même façon, hier, les manifestants clamaient que je ne les écoutais pas et que la municipalité ne les avait pas écoutés.
Affirmation ahurissante quand on connait le dispositif exceptionnel de concertation dont disposent les lovériens pour rencontrer leurs élus. Je n'y peux rien si les gens ne se rendent pas aux réunions où ils sont invités régulièrement pour parler de leur quartier.
Affirmation d'autant plus ahurissante que le PLU a fait l'objet d'une vaste enquête publique, dans des conditions ouvertes par la loi pour permettre l'expression de tous. Bien entendu, ces conditions ont été respectées scrupuleusement.
Tous les habitants du quartier ont pu s'exprimer. Ce qu'ils ont dit a bel et bien été «écouté» par la municipalité. Mais rien, dans ce qui a été dit, n'est de nature à nous convaincre de surseoir ou de supprimer du PLU la disposition permettant de vendre à des gens du voyage, au prix du marché, trois petites parcelles de terrain, quasiment invisibles.
Car ce qui a été dit est tristement banal : " Nous n'avons rien contre les gens du voyage... mais ils seraient mieux loin de notre vue, chez le voisin, dans un autre quartier. " En d'autres lieux, les maires entendent le même discours contre le logement social, les équipements publics pour handicapés, les foyers de travailleurs migrants, les services de santé pour les toxicomanes, l'hébergement des SDF, etc... Bref le refus de voir la différence.
Je passe sur les stupidités genre : « On ne pourra plus circuler aux Monts, avec toutes les caravanes » alors qu'il s'agit de trois caravanes sédentarisées, immobiles sauf durant les vacances scolaires...
Je passe sur les contre-vérités : « Nos propriétés vont se dégrader, perdre leurs valeurs » alors que les 3 caravanes seront invisibles... etc ...
Je passe sur l'hypocrisie de ceux qui affirment, « pour le bien des gens du voyage», que Les Monts sont un quartier trop éloigné des commerces, des écoles... », bref que le quartier des Monts est bien pour ceux qui ont choisi d'y habiter, mais qu'il n'est pas assez bien pour les gens du voyage... Faut-il en rire ou en pleurer ?
Bref une foule de prétextes pour exprimer, ce que j'ai clairement entendu : « Nous ne voulons pas voir des gens du voyage aux Monts, nous ne voulons pas de mode de vie différent du notre. » What else ?
Sauf que voilà : aussi microscopique que soient ces trois minuscules parcelles ouvertes à la sédentarisation des gens du voyage, elles sont l'expression de l'ouverture du quartier à la mixité sociale, dont le fondement réside dans le droit au logement pour tous. Et la mixité sociale ne se négocie pas. J'ai bien entendu le message venu des Monts, mais je ne suis pas d'accord et n'y cèderai pas.
Sur le long terme, les électeurs font confiance aux élus capable de tenir parole, d'être fermes dans leur décision, de défendre l'harmonie sociale et les valeurs républicaines sans se mettre à plat ventre devant la meute.
Nous avons été élus sur un programme : un toit pour tous les Lovériens. Nous avons été élus pour construire un habitat harmonieux, ouvert à tous, dans la mixité sociale et la richesse des différences. Nous croyons en la liberté du choix de son habitat, en l'égalité des droits, en la fraternité du voisinage. Je ne m'excuserai pas d'être républicain.
Tout le monde a le droit d'habiter à Louviers, y compris aux Monts. Nous continuerons à combattre toute forme de replis sur soi, de ségrégation, toute forme d'exclusion et d'intolérance. Les quartiers réservés, cela porte un nom : le ghetto. Nous n'en voulons pas à Louviers.
L'apartheid est mort en Afrique du Sud, il ne renaîtra pas aux Monts, berceau de la famille Mendes France.
Nous avons été élus sur un programme : un toit pour tous les Lovériens. Nous avons été élus pour construire un habitat harmonieux, ouvert à tous, dans la mixité sociale et la richesse des différences. Nous croyons en la liberté du choix de son habitat, en l'égalité des droits, en la fraternité du voisinage. Je ne m'excuserai pas d'être républicain.
Tout le monde a le droit d'habiter à Louviers, y compris aux Monts. Nous continuerons à combattre toute forme de replis sur soi, de ségrégation, toute forme d'exclusion et d'intolérance. Les quartiers réservés, cela porte un nom : le ghetto. Nous n'en voulons pas à Louviers.
L'apartheid est mort en Afrique du Sud, il ne renaîtra pas aux Monts, berceau de la famille Mendes France.