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Union de la gauche aux municipales : la balle est dans le camp du PS


Franck Martin

J'avais prévenu mes amis juste avant les vacances : dès la rentrée, le petit monde politico-médiatique aura en tête les prochaines élections municipales.

Prévision confirmée par l'interview - à paraître demain - dans La Dépêche de l'Eure. Le journal me pose deux questions clés : « Serez vous tête de liste en mars 2014 ? La gauche se présentera-t-elle unie au premier tour ? »


J'aime Louviers... continuons ensemble

L'élection municipale, c'est - presque - demain
L'élection municipale, c'est - presque - demain
A vrai dire, la première question m'a surpris. Selon la journaliste, une rumeur court dans Louviers, mettant en doute ma volonté d'emmener mon équipe vers une nouvelle victoire. A la question « Allez vous abandonner Louviers ? » je réponds « Non ! Certains le souhaitent, en particulier mes opposants politiques. Seul mon départ pourrait leur donner une lueur d'espoir. Ils n'ont pas réussi à se rendre crédibles en cinq ans d'opposition partisane et irréaliste. Une fois de plus, en propageant la rumeur sur mon départ, ils prennent leurs envies pour la réalité. »

Le choix de la tête de liste revient naturellement à l'équipe qui se formera autour du projet collectif porté par mon équipe actuelle. Mais aujourd'hui, tout me porte à croire qu'à l'instar des Lovériens, cette équipe, certes renouvelée, me fera confiance. Oui, sauf à ce qu'un successeur s'impose au sein de ma majorité, je serai tête de liste aux municipales.

Certes, depuis 1995, j'ai répété que je ne voulais surtout pas faire le mandat de trop. Mais qu'est-ce qu'un mandat de trop ? C'est celui où l'on perd la capacité à écouter les autres, à décider fermement, à innover chaque semaine. Si je perds cette capacité, mes amis se chargeront de me le dire et j'accepterai de passer sur le banc de touche. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Assis sur un bilan positif, je proposerai un projet d'avenir, de vraies perspectives de progrès collectif à ce Louviers que j'aime tant.


Que feront les dissidents socialistes ?

Les socialistes lovériens ont rompu l'union de la gauche aux dernières élections municipales. 5 ans d'opposition stérile ne leur laissent aucun espoir de gagner seuls à Louviers. Choisiront-ils, comme notre député François Loncle, la voie de la réconciliation ? Je n'en sais rien. La balle est dans leur camp.

En 2008, après la reconquête de Louviers sur la droite extrême, après douze années de travail en commun, douze années sans le moindre nuage politique au firmament de notre majorité, les socialistes lovériens ont fait le choix de quitter la majorité d'union de la gauche aux dernières élections municipales. La voie de la dissidence se termine aujourd'hui en impasse.

D'abord, parce les raisons de cette dissidence n'ont jamais été comprises par l'électorat. Les dissidents n'ont jamais pu expliquer leur démarche. Pas plus sur le terrain des valeurs politiques que celui de la stratégie électorale.

Le discours anti-Martin a fait long feu...

Crédité d'un bilan solidement positif par les lovériens, j'ai toujours été reconnu par le Parti socialiste comme un homme de gauche incontestable, comme un partenaire fiable menant une politique de progrès, tant à Louviers qu'à la CASE.  Président de l'agglomération Seine-Eure avec les voix des maires de gauche, naguère vice-président du conseil général dans l'équipe de Jean-Louis Destans, aujourd'hui conseiller régional dans l'équipe d'Alain Le Vern, soutien indéfectible des candidats de gauche aux élections nationales, je ne suis ni un paria ni un dissident, ni un homme seul...

Largement battus aux dernières municipales, les socialistes n'ont pas réussi à expliquer le sens de leur démarche. Maigre consolation, leur score est resté honorable. Ce qui permet à certains d'entre eux de persister à se bercer d'illusions... sur ce matelas de 20% des voix, bien insuffisant pour les faire gagner. Or, de toute évidence, ces voix ne sont pas la propriété de la dissidence socialiste : elles sont l'expression de l'implantation de François Loncle, pardi !

Or François Loncle proclame haut et fort sa volonté de réconciliation avec Franck Martin. Cette volonté affirmée - et partagée - de réconciliation tant personnelle que politique, ne peut pas laisser indifférent son électorat... qui sera beaucoup moins enclin à suivre une dissidence anti-Martin, aujourd'hui implicitement désavouée par le député de Louviers, brillamment réélu.

François Loncle a balisé le chemin à suivre pour les socialistes lovériens : celui de la réconciliation et du retour à l'union de la gauche. Le suivront-ils ? La balle est dans leur camp.

A Louviers, le chemin du pouvoir passe toujours par l'union

L'analyse politique est dictée par le simple bon sens. Et sa conclusion sans appel : en aucun cas, les dissidents d'hier ne peuvent gagner seuls l'élection de demain. La seule voie vers le pouvoir passe par l'union de la gauche.

D'abord, un petit rappel historique : l'alternance à Louviers est très fréquente. Trois mandats d'affilée constituent une exception et un record de durée que je dois à l'extraordinaire qualité du travail accompli par mon équipe municipale.

Mais cette alternance a toujours été une alternance entre la droite et la gauche. Louviers n'est pas une ville de la banlieue rouennaise où traditionnellement, l'alternance se fait entre maires socialistes et maires communistes ! Jamais Louviers n'a connu de maire socialiste, tous les maires de gauche étant issus de la gauche non-socialiste, de Mendes France à moi-même, en passant par Ernest Martin et Henri Fromentin.

De plus, les prochaines élections municipales se dérouleront dans un contexte moins favorable pour les candidats socialistes. On sait bien - et la gauche en a largement profité - que les élections locales favorisent l'expression du mécontentement contre le pouvoir en place. Ce n'est pas déterminant dans ville de la taille de Louviers, mais l'étiquette PS sera plus lourde à porter que naguère.

De plus, il est clair que l'opposition de droite, malgré la médiocrité de ses prestations, s'est fait mieux connaître qu'il y a six ans et surtout qu'elle ambitionne de présenter une liste unique, évitant ainsi de passer le plus clair de la campagne électorale dans une confuse bagarre à l'intérieur du même camp. Oui, la droite sera plus dangereuse pour nous qu'en 2008.

J'ai la modestie de croire que je ne suis pas irremplaçable et que je peux être battu. Une élection n'est jamais gagnée d'avance. Mais il me semble évident que si mon équipe quitte la mairie, ce sera par une victoire de la droite et non de la dissidence PS, qui est arrivée troisième sur la ligne d'arrivée en 2008. La démonstration en a été faite aux cantonales...

Qui peut croire que Christian Renoncourt fasse une telle percée dans l'opinion qu'il laisse sur le carreau non seulement l'équipe sortante mais la droite unie ? Ce n'est pas lui faire injure que de dire que depuis cinq ans, rien n'est venu étayer son ambition et que son parcours d'opposant n'a pas brillé au point d'un faire un candidat proche de la victoire sur tous les autres, y compris ceux qui bénéficient de la fameuse « prime au sortant ».


Priorité au projet collectif

J'ai toujours refusé de constituer une équipe municipale comme un cartel de partis politiques, issu d'accords d'appareils. Cette conviction est d'autant plus forte que mes premiers mandats ont été conquis sans que j'appartienne à un parti politique.

Tout citoyen de bonne volonté, inscrit sur la liste électorale partageant nos valeurs républicaines, notre objectif de progrès et soucieux de travailler pour sa ville et ses concitoyens est éligible sur notre liste, a vocation à nous rejoindre, qu'il appartienne ou non à un parti.

Je donne la priorité absolue au projet collectif. C'est autour de l'élaboration et de la mise en oeuvre d'un programme pour Louviers que se rassembleront les candidats et futurs élus, étant entendu que les élus sortants ont vocation, s'ils le souhaitent, à prolonger leur engagement. Bien entendu, certains ne le souhaitent pas et laisseront place au renouvellement, avec de nouveaux élus.

Mais cette priorité absolue donnée à l'élaboration et l'adhésion collective à un projet municipal a une conséquence claire : pas de rabibochage honteux entre les deux tours, en trompant les électeurs. Si les différences sont telles qu'elles donnent naissance à deux projets, deux listes électorales distinctes, aucune gomme magique ne peut les effacer en 24 heures.

J'attends un signal...

Beaucoup aimeraient prendre ma place, mais je ne me sens pas prêt à lâcher la barre
Beaucoup aimeraient prendre ma place, mais je ne me sens pas prêt à lâcher la barre
Heureux d'avoir accompli trois mandats avec des équipes unies et loyales, je ne rempilerai pas pour arbitrer les conflits internes d'une liste bancale. Je souhaite que des socialistes viennent apporter leur imagination, leur force de travail au service de Louviers. Mais pas au prix d'un accord de façade immoral. Je souhaite la réconciliation, je l'ai toujours souhaitée. Mais pas à ce prix là.

Si le PS se contente de faire campagne jusqu'au premier tour contre moi, en espèrant monter dans le train de la victoire entre les deux tours, je dis : « Même pas en rêve ! » Ce serait un cauchemar pour tous.

Avec des élus Verts, communistes, radicaux, sans parti, j'ai gardé la bonne maison de l'union, dont la porte a toujours été ouverte. J'ai même écrit au PS, à deux reprises, pour reprendre le fil d'un dialogue qui n'aurait jamais dû cesser. Lettres mortes.

Il est temps aujourd'hui de faire renaître l'espoir d'une union de la gauche souhaitée par une écrasante majorité de notre électorat, qui n'a pas compris la dissidence et qui souhaite le rassemblement. J'attends un signal...




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