Cette créature fantastique ravageait
la région de Calydon, en Etolie
La susceptible déesse Artémis décida de se venger du roi de Calydon,
Oenoé qui, dans ses offrandes, avait eu le malheur de l'oublier.
Pour punir ce roi à qui Dionysos donna, pour le récompenser de lui avoir
offert une nuit son épouse Althée, son nom au vin, Artémis envoya
un sanglier d'une taille gigantesque ravager les terres de son royaume.
Ovide décrit
« un sanglier si énorme que l'Épire herbeuse n'a pas de taureaux plus grands (...) »,
et parle de « soies aussi raides que des javelines qui hérissent son cou ;
tandis qu'il pousse de rauques grognements, une écume brûlante coule
de ses larges épaules ; ses dents égalent celles d'un éléphant ;
la foudre sort de sa gueule ; son souffle embrase le feuillage. »
(Métamorphoses, VIII, 267–525).
« Elle avait donc déchaîné contre eux un sanglier sauvage, un solitaire aux dents blanches, qui sans répit faisait de grands ravages au milieu des vignes d’Oineus et avait déjà sur le sol fait choir de grands arbres avec leurs racines et leurs fruits épanouis. » (Iliade lX, 530-547)
Pour s'en débarrasser, Oené demanda l'aide des plus grands héros de la
Grèce tout entière, héros qui, pour la plupart, accompagnèrent Jason
dans sa quête de la Toison d'Or.
Une chasse s'organise à laquelle prirent part Méléagre, fils d'Oené,
Atalante, Thésée, Pélée, , Castor et Pollux, Jason, Amphiaraos etc.
C'est Méléagre lui-même qui porte à la bête le coup fatal.
Quand vint l'heure de se partager la dépouille, Méléagre accorde à
Atalante dont il est amoureux, la tête et la peau de l'animal.
Les deux frères d'Althée, la mère de Méléagre, ne supportant pas
qu'une femme ait cette récompense, lui arrachèrent son trophée.
Furieux, Méléagre les tue... ce qui causa sa perte car sa mère faisant
passer ses sentiments de sœur avant ceux de mère jeta au feu
le fameux tison qui ne devait surtout pas rejoindre la flamme
sous peine d'entraîner la mort de Méléagre.
A Tégée, cité d'Arcadie, fut érigé un temple en l'honneur d'Athéna Alea,
l'un des plus somptueux de toute la Grèce.
Cette « Alea » associée à Athéna serait une divinité locale dont l’étymologie
signifierait « refuge », particularité -attestée par l’histoire- de cette région
d’Arcadie, terre d’accueil des migrants.
Contemporain de Praxitèle et de Lysippe, Scopas de Paros,
sculpteur de talent, fut architecte à Tégée vers 395,
et participa par la suite à la construction du Mausolée d'Halicarnasse.
Après l'incendie du premier temple qui le détruisit entièrement,
"les habitants de Tégée en bâtirent un beaucoup plus grand
et plus magnifique;
... Le temple qui subsiste de nos jours est le plus grand et le plus orné
qu'il y ait dans tout le Péloponnèse. Sa principale beauté consiste en
trois rangs de colonnes, dont les deux premiers sont au-dedans du temple,
l'un de l'ordre dorique, l'autre de l'ordre corinthien, et le troisième
de l'ordre ionique, qui est au-dehors. J'ai ouï dire que l'architecte de ce
superbe édifice a été Scopas de Paros, celui-là même qui a enrichi
l'ancienne Grèce de tant de belles statues.
Sur le fronton de devant vous voyez la chasse du sanglier de Calydon."
Pausanias, Vlll, 48, 5
Bernard Bouisset
Samedi 17 Août 2019
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