En résumé, les États-Unis ne se retireront pas de Syrie tant que les pourparlers de Genève n’auront pas progressé ! : la bonne direction des progrès aux yeux des États-Unis c'est le renversement du régime de Bachar el-Assad.
La formidable campagne d'information/désinformation médiatique entreprise pour nous faire "admettre" l'intervention en Syrie nous contraint à d'étranges comportements.
Ainsi,me voici contraint d'écouter alternativement ou parallèlement les sons de cloche discordants émis en français par " La voix de l'Amérique" et " La voix de la Russie" pour me faire une opinion mieux « ajustée » quant aux tenants et aboutissants de la guerre civile syrienne.
Une chose est certaine, toutefois : je ne saurais me satisfaire des analyses et commentaires distillés ou assénés par les chaînes françaises qui relaient la propagande officielle.
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"Pour la première fois, Hollande évoque des frappes aériennes en Syrie" titrait le HUFF voici peu.
Il n’y a pas si longtemps son prédécesseur les avait évoquées ….. et les avait même mises en oeuvre. C’était sous d’autres cieux. Mais une certaine continuité, d’autres diraient une continuité certaine, apparaît en ce domaine comme en d’autres.
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Message de Nabila :
"Hé ! Mélanchon ! Ton capitaine a quitté son pédalo pour un mirage ! Et tu dis rien" ?
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Aujourd'hui, en Syrie, il semblerait que le scénario irakien se renouvelle.
D'abord on diabolise et on criminalise. Puis on intervient sous les applaudissements de tous les lobotomisés.
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Colin Powell et John Kerry : l'histoire se répète: tous deux nous "terrifient" en évoquant les armes chimiques détenues, voire utilisées par l'adversaire (Irak jadis, Syrie actuellement) .
Kerry s'honore tout de même de l'adhésion inconditionnelle de deux indéfectibles pseudo croyants : Fabius et Hollande.
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Dans un passé récent nous connûmes le scénario Libyen avec Obama, Cameron et Sarkozy.
Aujourd'hui nous voyons se dérouler le scénario Syrien avec Obama, et Hollande.
Même commanditaire mais un caniche en moins.
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Les manipulations et les désinformations antérieures (Timisoara, Irak notamment) permettent d'être particulièrement sceptique. Le prétexte dont s’est servi l’Allemagne nazie pour envahir la Pologne fait figure de précédent historique.
Il y a de quoi s'étonner par ailleurs qu'il ait fallu attendre 100.000 morts pour que les interventionnistes réagissent par la menace des armes. Ces derniers, d'ailleurs, ont par le passé démontré, pour certains, que l'utilisation de l'arme chimique ne leur posait pas problème. (guerre Iran/Irak, Vietnam).
Une solution politique négociée constitue la solution la plus intelligente. Mais les intérêts des interventionnistes principaux (nos responsables actuels étant simplement et pitoyablement à leur remorque) font que l’objectif de l’affaiblissement militaire de Bachar El Assad au profit des rebelles qui sont leurs affidés est largement privilégié.
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Pour justifier par avance les bombardements de Damas, la presse a lancé le pilonnage médiatique. Les rumeurs sur l’utilisation des armes chimiques par le régime syrien sont devenues une vérité révélée.
En Grande-Bretagne, la presse britannique somme David Cameron de bien réfléchir avant de jouer au Tony Blair conservateur en fonçant tête baissée sur la Syrie. En Italie, tout le monde prend l’affaire des attaques chimiques avec des pincettes. En Allemagne, la prudence est de mise, au gouvernement comme dans les médias.
Aux Etats-Unis, nonobstant les déclarations d’un Obama que l’on a connu plus inspiré (c’était il y a longtemps, c’est vrai), certains éditorialistes, à l’image de l’opinion américaine, sont très sceptiques sur le soudain virage de la Maison Blanche. D’aucun vont même jusqu’à regretter qu’Obama se soit ligoté les mains en déclarant que l’usage des armes chimiques constituait « une ligne rouge. »
En France, rien de tel. A de très rares exceptions, la presse et les éditocrates se sont rangés derrière la version officielle comme des soldats derrière leur lieutenant. Chacun, à sa manière, reprend un discours répété en boucle. La fameuse « ligne rouge » a été franchie avec l’utilisation d’armes chimiques par Bachar Al-Assad. Il faut donc le « punir » - élément de langage conçu dans les agences de com de la Maison Blanche et repris tel quel par un François Hollande transformé en petit messager.
Vous avez aimé les faux charniers de Timisoara (Roumanie) ? Les bébés assassinés dans leurs couveuses du Koweït par Saddam Hussein ? Les massacres arrangés de Racak (Kosovo) ? Les fioles exhibées par Colin Powell à l’ONU comme preuves de l’existence des armes de destruction massive de l’Irak ? Vous adorerez l’utilisation d’armes chimiques.
D’ailleurs, la confirmation de leur usage est imminente. Elle ne viendra pas de Damas où l’ONU a envoyé ses experts, mais de Washington, où la Maison Blanche a les siennes. Enquêter dans les rues de la capitale américaine, c’est quand même plus sûr que dans les quartiers de la capitale syrienne. Colin Powell aurait-il repris du service à l’insu de son plein gré ?
Que la Syrie possède des armes chimiques, nul n’en doute. Qu’elle puisse les utiliser, c’est possible. Bachar Al-Assad est capable de tout, surtout du pire. Son passé comme son présent sont là pour en témoigner. Mais pour l’heure, sur ce sujet explosif – au sens plein du terme – nul ne sait rien.
Le régime peut avoir utilisé ces armes prohibées par le droit international. Mais une partie des rebelles peut en avoir fait autant. Un dépôt où étaient entreposées ces bombes toxiques peut aussi avoir été touché involontairement. Aucune de ces hypothèses n’est à exclure. Mais aucune preuve formelle n’a pu être apportée. Et, dans tous les cas, l’important est de se demander si une éventuelle intervention étrangère servirait ou non à servir la cause de la paix.
Or, pour les va-t-en guerre du cirque médiatique, la cause est entendue. BHL s’est aussitôt exhibé sur les écrans pour dire tout le bien qu’il pensait d’une opération inspirée de celle qui a permis de tuer Kadhafi mais aussi de livrer la Libye au chaos. Bernard Kouchner a expliqué qu’il aurait fallu lancer l’assaut depuis longtemps.
Laurent Joffrin, du Nouvel Obs, ex-soutien enthousiaste de la guerre du Kosovo, a appelé à la mobilisation générale. Il a même expliqué dans un éditorial que « Saddam Hussein mis à part, aucun pays n’a fait l’usage de l’arme chimique au combat depuis près d’un siècle ». On en déduira donc que l’agent orange déversé par les Etats-Unis sur le Vietnam avait vocation à permettre l’embellie printanière de la flore locale, ou que l’aide apportée par la CIA à l’Irak de Saddam Hussein pour gazer les Iraniens lors de la guerre entre les deux pays relevait de l’intoxication au gaz de la désinformation.
Comme l’a écrit Nathalie Nougayrède dans un éditorial du Monde digne de passer à la postérité :« Le crime de trop appelle une riposte ».
Passons sur le « crime de trop », comme si 100.000 morts depuis mars 2011, ce n’était pas assez. Selon la directrice du Monde, l’emploi d’armes chimiques « ne fait guère de doute ». C’est donc qu’il y a doute. Mais tout le reste du propos consiste à expliquer qu’il n’y en a pas, qu’un « tabou »a été levé, que « le crime chimique d’ampleur change la donne », qu’il s’agit d’un « Srebrenica syrien » (sic), et qu’il faut agir au plus vie puisque de toute façon « le régime syrien s’est employé à détruire, depuis le 21 août, les éléments de preuve ».
En quelques lignes, on est passé du doute à la certitude, du conditionnel au présent. En fonction de quoi ? Des seuls éléments fournis par la faction intégriste des « rebelles » syriens contre qui l’Occident a mené la guerre en Afghanistan ou au Mali en expliquant qu’elle représentait le Mal absolu. Et aujourd’hui, par la grâce de Jésus et de Mahomet réunis, ils deviennent soudain fiables, crédibles, honnêtes ?
Comprenne qui pourra. En vérité, les adeptes de l’intervention humanitaire à géométrie variable sont retombées dans le schéma binaire qu’ils adorent par-dessus tout : les Bons contre les Méchants, le Bien contre le Mal.
Si l’on est contre Bachar Al-Assad (et il n’y a aucune raison d’être pour) il faut soutenir ceux qui le combattent, même s’il y a parmi eux de futurs Bachar Al-Assad en puissance. Toute approche circonstanciée est à bannir. Toute interrogation sur les conséquences d’un engrenage incontrôlable dans la région est hors de saison. Il faut in-ter-ve-nir, comme si la seule forme d’action possible était le bombardement, avec sa cohorte de morts civils.
On a pourtant entendu des voix fort diverses mettre en garde contre les dangers de l’intervention, de Jean-Luc Mélenchon au Pape François en passant par François Bayrou, Pierre Lellouche, François Longuet, Pierre Laurent, ou l’évêque catholique d’Alep. Des analystes ont resitué le conflit dans son contexte régional et son héritage historique, rappelant qu’en Syrie, la France et la Grande-Bretagne, les deux anciennes puissances coloniales, pouvaient vite susciter un phénomène de rejet.
Un homme comme Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller de Jimmy Carter, a relevé non sans raison que l’occident mobilisait son armada au moment même où Damas semblait prendre le dessus face à ses adversaires. Enfin, l’opposition laïque à Bachar Al-Assad a rappelé qu’elle s’opposait fermement à toute intervention étrangère.
Dans les médias, ces commentaires et ces réactions ont été balayés comme poussière après l’explosion de la bombe. Ne reste que la voix des adeptes de la guerre rajoutée à la guerre. « Ce n’est pas le doute qui rend fou, c’est la certitude », disait Nietzsche. Certains sont fous de leur certitude.
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Intervention en Syrie: Obama ne s'est pas décidé, Londres attend l'enquête de l'ONU
U ZINU :
Hier on nous annonçait qu’Obama avait pris sa décision sur la foi d’écoutes téléphoniques transmises par la NSA, écoutes faisant état d’échanges absolument édifiants (et accusateurs, cela va de soi) entre hauts responsables syriens.
Cela présentait un double avantage :
- justifier l’espionnage planétaire mis en place par la NSA.
- légitimer l’intervention et les « frappes punitives ».
Qu’en est-il du « contenu explosif » de ces écoutes ?
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Hier faucons, aujourd'hui colombes ? J'en doute.
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Ce tableau de Jean-Léon Gérôme (1896), me servit à illustrer l'intervention en Libye de notre précédent calife, le bien aimé Sarkozy, qui désirait réduire au silence son ancien ami Mouammar.
Las ! Me voici contraint aujourd'hui d'illustrer de la même manière l'ardeur punitive qui anime son successeur, le docile affidé d’Obama, à propos de la Syrie.
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01/09/2013
Obama rentre momentanément son épée dans le fourreau.
Holllande continue à faire des moulinets avec son sabre de bois.
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"Pauvre démocratie française: seul pays où le parlement est considère avec tant de mépris".
Ma foi,après cette déclaration, Morin remonte quelque peu dans mon estime.
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"Si vous voulez un ami à Washington, prenez un chien": le président Barack Obama a suivi ce conseil attribué à son lointain prédécesseur Harry Truman en accueillant un second compagnon à quatre pattes à la Maison Blanche.
….. titrait LEXPRESS.fr en date du 20/08/2013
Relisant l’article en question dans mes archives …… il m’est venu quelques pensées pernicieuses.
Disons qu'il est difficile de mener en laisse deux caniches à la fois.
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RÉSEAU INTERNATIONAL
Site de réflexion et de réinformation
SYRIE: LA LETTRE D’UN ANCIEN AMBASSADEUR DE FRANCE À FRANÇOIS HOLLANDE8 septembre 2013 · par avic · dans France, Géopolitique,
U zinu se fait un plaisir de reproduire cette lettre à la fois cinglante et ironique.
Mexico, le 2 septembre 2013
Monsieur le Président de la République,
Dans l’épreuve que subit actuellement l’humanité du fait de la présence d’armes chimiques en Syrie, vous avez pris la tête d’un grand mouvement mondial au nom de « l’obligation de protéger » les populations civiles menacées. Vous avez très bien expliqué dans votre discours du 27 août devant vos Ambassadeurs que c’était là la vocation de la France, comme elle l’a fait en Libye récemment, et qu’elle ne manquerait pas à son devoir. Votre détermination exemplaire devrait rapidement convaincre vos partenaires européens flageolants et les opinions publiques pleutres, en France, en Grande Bretagne, aux Etats-Unis et partout dans le monde, du bien-fondé d’une intervention militaire chirurgicale en Syrie.
Naturellement, comme vous l’avez rappelé le 27 août, « l’obligation de protéger »s’inscrit dans une démarche très réglementée par les Nations Unies et incombe en premier lieu aux Etats concernés : protéger leur propre population. En cas de défaillance de leur part, c’est au Conseil de Sécurité qu’il appartient de décider des modalités de mise en œuvre de ce principe. Sous votre conduite, la France s’honorera si elle fait respecter à la lettre cette avancée importante du droit international. Je suis sûr que le Président Poutine sera sensible à vos arguments tout comme le Président Xi Jiping et qu’ils ne feront pas obstacle à vos projets en opposant un veto au Conseil de Sécurité. Peu importe que l’objectif final soit encore un peu flou, ce qui compte c’est la défense énergique de principes clairs.
De même, je suis sûr que d’autres pays suivront la France dans son intention de livrer des armes aux rebelles syriens, malgré les risques que cela comporte. M. Laurent Fabius, Ministre des Affaires Etrangères, a annoncé qu’il exigerait des destinataires des armes françaises qu’ils signent un « certificat d’utilisateur final ». Avec une telle fermeté nous aurons l’assurance que nos armes ne tomberont pas entre les mains des combattants Jihadistes du Front Al Nusra-Al Qaeda, qui font partie de la Coalition rebelle (encore très hétéroclite mais que avez le mérite de vouloir unifier, bon courage !) et ne se retourneront pas contre les pays occidentaux qui les ont aidé ou leurs rivaux au sein de la Coalition, voire des populations civiles.
Nous voilà rassurés. Al Qaeda devrait comprendre le message fort que vous lui envoyez. Il est important de bien expliquer que notre ennemi reste le Terrorisme International, même si de temps en temps il faut se montrer pragmatique, comme disent nos amis anglo-saxons, et tendre la main à ceux qui veulent notre perte. Ceux-ci ne devraient pas être insensibles à nos gestes amicaux. Vos services devraient pouvoir sans peine démentir l’information diffusée par l’agence Associated Press selon laquelle des armes chimiques livrées par notre allié l’Arabie Saoudite (le Prince Bandar Bin Sultan, chef des services saoudiens de renseignement) au Front Al Nusra-Al Qaeda auraient été manipulées maladroitement par ces apprentis-sorciers.
Une fois ce point éclairci vous aurez les mains libres pour agir sur la base des informations fournies par les Etats-Unis et Israël qui ont toute votre confiance. Toutefois il ne serait pas inutile d’éviter que se reproduise le scénario de 2003 aux Nations Unies lorsque Colin Powell a exhibé des photos truquées et un flacon de poudre de perlimpinpin comme preuves irréfutables de la présence d’armes de destruction massive en Irak ! Principe de précaution élémentaire. On vous fait confiance, c’est la crédibilité de la France qui est en jeu.
Quand aux objectifs militaires de cette opération, il paraît évident qu’ils doivent être en priorité de détruire par des moyens aériens les dépôts d’armes chimiques sans les faire exploser au nez de la population civile, ce qui serait un véritable désastre, et de neutraliser tous les engins qui permettent leur utilisation (missiles, chars, lance-roquettes etc.), sans mettre en péril la vie de nos soldats sur un terrain incertain. Si les Américains ont du mal à identifier les cibles, les services français de renseignement se feront un plaisir de leur fournir toutes les informations dont ils disposent, de telle sorte que l’opération soit courte et cinglante et que grâce à vous les armes chimiques soient définitivement éradiquées de la planète.
Les populations que nous allons protéger auront un prix à payer pour le service rendu et doivent accepter d’avance les quelques centaines ou milliers de morts que peuvent provoquer les effets collatéraux de cette opération et leurs conséquences en cascade. Mais c’est pour leur bien. Si vous prenez la tête de la manœuvre à la place de vos collègues Obama et Cameron, qui semblent rétropédaler avant même que le coup d’envoi ait été donné, Bashar Al Assad comprendra très vite à qui il a affaire. L’Occident ne doit pas de mollir, ce serait un mauvais signal au reste du monde, on compte sur vous pour tenir la barre fermement.
Lorsque cette mission humanitaire sera terminée et que Bashar Al Assad aura fait amende honorable après la tripotée qu’on va lui mettre tout en le laissant au pouvoir, vous aurez la satisfaction d’avoir contribué à appliquer en Syrie la théorie du « chaos constructif » élaborée par des « think tanks » américains à l’époque de George Bush, en espérant que les grandes entreprises américaines, principales bénéficiaires du chaos, auront la bonté de laisser aux entreprises françaises la possibilité de tirer quelques avantages du désordre institutionnalisé qui a désormais vocation à se substituer à des Etats forts comme c’est le cas en Irak ou en Libye. Quelques contrats pétroliers feraient bien l’affaire de nos grands groupes.
Après cette victoire pratiquement acquise d’avance, il vous appartiendra de porter ailleurs le message humanitaire universel de la France. Les crises sont nombreuses dans le monde, la liste des dictateurs sanguinaires est longue, et des millions d’hommes, de femmes et d’enfants attendent avec joie que la France puisse les protéger comme elle s’en est donnée la mission. On pense toujours à l’Afrique qui arrive au premier rang de nos préoccupations. Mais il y a le feu dans de nombreuses régions du monde. Une intervention humanitaire en Palestine serait la bienvenue, vous y songez certainement.
Au Mexique, on estime à 70.000 les morts provoqués par la violence des groupes criminels et des forces de sécurité et 26.000 disparus durant de sexennat du Président Calderón (2006-2012). Après la première année du mandat du Président Peña Nieto, on dénombre déjà 13.000 morts. En toute logique avec de tels chiffres la population civile mexicaine devrait être éligible aux bénéfices du programme « obligation de protéger » concocté par la « communauté internationale », même si celle-ci se réduit aujourd’hui à la France seule. Au point où nous en sommes, il faut bien qu’un pays se dévoue pour être l’avant-garde agissante d’une communauté internationale amorphe et irresponsable, « ensemble gazeux et incertain » comme a dit Hubert Védrine à propos de l’Union Européenne. Mieux vaut être seul que mal accompagné. S’agissant du Mexique, on pourra tirer les leçons de l’intervention militaire française de 1862 et ne pas répéter l’erreur qui a conduit à la déconfiture les armées de Napoléon III : déclencher des opérations militaires injustifiées et lointaines qui dépassent nos forces.
Pour cela il faudra, mais vous l’avez évidement prévu, programmer davantage de moyens budgétaires, par exemple pour la construction de nouveaux porte-avions nucléaires, les avions et missiles qui vont avec. Le « Charles de Gaulle » rend de brillants services lorsqu’il n’est pas immobilisé dans nos arsenaux pour de trop longues périodes de révision, mais il aura du mal à répondre seul à toutes les demandes d’intervention surtout lorsqu’il devra croiser dans des mers lointaines, exotiques et dangereuses. Je suis sûr que vous saurez persuader nos compatriotes que dans les circonstances actuelles, le monde occidental, pour poursuivre sa mission civilisatrice, pilier de la globalisation, devra s’en donner les moyens budgétaires.
On se souvient des contraintes qui ont empêché les forces françaises de frapper encore plus massivement la Libye. Leurs stocks de missiles se sont rapidement épuisés et le budget de la Défense n’avait pas prévu que l’abominable Khadafi, pourtant ami intime de votre prédécesseur, serait aussi peu sensible à nos problèmes budgétaires en opposant une résistance aussi farouche qu’inutile. La population, si elle est bien informée, acceptera certainement de bon gré l’augmentation des impôts et les coupes dans les dépenses publiques, notamment sociales, comme les bourses scolaires pour les français de l’étranger, ainsi que la réduction des moyens du réseau diplomatique, consulaire, éducatif et culturel français dans le monde si c’est le prix à payer pour que la France garde son statut de grande puissance mondiale. Tout est question de pédagogie.
Monsieur le Président, vous n’êtes pas sans savoir que nos amis et alliés américains n’ont pas toujours une très bonne image dans le monde. La France, avec les Présidents De Gaulle, Mitterrand et Chirac, a joui d’un grand prestige international, justement parce ce qu’elle parlait d’une voix différente de celle de ses alliés occidentaux. Le Président Sarkozy a mis fin à cette tradition diplomatique, pensant que la France avait tout intérêt, dans le contexte de la mondialisation et face à la montée en puissance de nouveaux acteurs, à se fondre dans « la famille occidentale » et à réintégrer l’appareil militaire de l’OTAN, c’est à dire à mettre ses forces conventionnelles sous le commandement américain.
« O tempora ! O mores ! » comme a dit Ciceron en son temps. Mais vos Ambassadeurs ont déjà du vous signaler que dans de nombreux pays la France est désormais perçue comme un relais servile de la politique américaine. Des épisodes récents, comme l’affaire Snowden avec l’interception du Président Evo Morales lors de son survol de l’Europe, ont pu donner cette impression fâcheuse, mais je suis convaincu que vous n’aurez aucun mal à persuader vos interlocuteurs du monde entier que cette perception est erronée, car c’est en toute indépendance que vous avez confirmé l’ancrage de la France dans sa « famille occidentale ».
Enfin, je pense que vous avez réfléchi à la meilleure manière de protéger les populations mondiales des catastrophes humanitaires provoquées par le capitalisme mafieux et prédateur à l’origine des dernières crises économiques et financières. Il est probablement dans vos intentions de proposer à vos collègues du G7 et du G20 que vous allez rencontrer au Sommet de Saint Pétersbourg de changer de cap pour mettre fin à l’économie-casino et à l’empire de la finance sans contrôle. L’opinion publique mondiale, les chômeurs en Grèce, au Portugal, en Espagne, en France et ailleurs, apprécieraient vraisemblablement des frappes chirurgicales sur le FMI, la Banque Centrale européenne, la City de Londres, quelques paradis fiscaux « non-coopératifs » ou d’improbables agences de notation qui font plier les gouvernements.
Une telle cohérence dans l’application de « l’obligation de protéger » honorera la France et son Président. En continuant sans relâche sur cette voie et en défendant comme vous le faites le droit international et les normes fixées par les Nations Unies, il ne fait aucun doute qu’avant la fin de votre mandat vous rejoindrez votre collègue et ami Barack Obama dans le club très sélect des Prix Nobel de la Paix. Vous l’aurez bien mérité.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma très haute et respectueuse considération.
Pierre Charasse, Français de l’étranger, contribuable et électeur
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REFLEXIONS SUR L'INTERVENTIONNISME PRESIDENTIEL
De Gaulle disait : « la politique de la France ne se joue pas à la corbeille ».
Il se dira peut-être plus tard: "Sous la Présidence de Hollande, la politique de la France se jouait .... à Washington".
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Une politique de Gribouille : une succession d'errements et de contradictions ne constitue pas une politique.
Exemples : comment peut-on à la fois « pourchasser » les Islamistes au Mali et se faire leur allié en Syrie ?
Comment peut-on, après avoir critiqué l’atlantisme de Sarkozy, aller plus loin que lui dans l’inféodation aux E.U
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La "tuerie confessionnelle" est alimentée, si ce n'est attisée, par des stratèges extérieurs qui jouent alternativement, successivement, ou parallèlement, avec les antagonismes religieux et les cultures traditionnelles. Ces stratèges sont assez connus pour qu’il soit inutile de les nommer.
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Les raisons de l’interventionnisme présidentiel en Syrie :
1. Les investissements qataris en France.
2. Les ventes d'armes aux monarchies golfiques, notamment de certains avions invendables.
3. Les ordres venus des E.U
4. Peut-être une tractation pour avoir la paix dans les cités (calcul assez sot).
5. Une possible négociation pour la libération de certains otages.
6. Un échange du style préservation des intérêts occidentaux en Afrique sahélienne contre dépeçage de la Syrie.
7. L'inscription dans un plan de recomposition de la carte géographique du Moyen Orient imaginé par le Pentagone et la CIA.
8. Le choix (supposé plus "avantageux") des Sunnites au détriment des Chiites.
9. La participation à la déstabilisation de l'Iran, en accord avec Israël et les E.U.
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Syrie: l'ONU ordonne la destruction des armes chimiques
Le HuffPost/AFP | Publication: 28/09/2013
"La fermeté a payé", a estimé Laurent Fabius en rappelant cette menace. "La coopération de la Syrie devra être inconditionnelle, la transparence totale".
u zinu :
Et Fabius qui continue à jouer les gros bras, alors que tout le monde sait désormais qu’il a fait vainement antichambre et qu'il a été totalement écarté de la négociation bilatérale États Unis –Russie.
Si les Français ont quelque peu oublié ses antécédents en politique intérieure, ils sauront lui rappeler ( et rappeler à Hollande) en temps opportun qu'il s'est prêté avec une complaisance empressée à la manipulation montée par les "services spécialisés" anglo-américains,et les pétromonarchies golfiques.
Il en a même tellement rajouté dans la « commedia dell’arte » que cela a pris des allures de sketches à répétition.
En somme, un mélange de Matamore et de Gribouille.
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Guerre en Syrie: la géopolitique du conflit
Ce billet est la suite du billet Syrie: le départ de Bachar al-Assad changera-t-il quelque chose? de Milad Jokar.
SYRIE - La guerre civile en Syrie est bien plus complexe qu'on ne veut le croire. Il ne s'agit plus d'un simple mouvement démocratique contre une dictature. Cela va même au-delà d'une guerre civile entre une opposition contre un régime. Désormais, il s'agit d'un conflit régional qui déborde chez les pays voisins, le tout entremêlé de conflits sectaires. La Syrie est devenue un théâtre de guerre dans lequel les puissances régionales tentent d'imposer leur influence et défendre leurs propres intérêts géostratégiques et économiques.
La France aussi se doit de tirer son épingle du jeu. Le gouvernement a fondé son discours politique sur une rhétorique dure qui appelle à ce que Bachar al-Assad "dégage". Car suite aux massacres, le régime a effectivement perdu sa légitimité et ne peut rester au pouvoir. Cependant, la crise est tellement profonde que le départ du dirigeant syrien ne stoppera pas la montée de l'islamisme radicale ni l'infiltration d'Al-Qaïda causée par l'érosion de l'Etat. Par ailleurs, son départ ne stoppera pas le bain de sang causé par cette guerre civile qui est alimentée principalement par le Qatar, l'Arabie Saoudite et la Turquie d'un côté, et par l'Iran, la Russie et certains groupes irakiens chiites de l'autre.
La France et ses deux principaux alliés européens, l'Allemagne et la Grande-Bretagne, ont choisi leurs alliés et continuent d'œuvrer pour la chute du régime Syrien pour plusieurs raisons qui sont plutôt d'ordre géostratégique et économique qu'humanitaire. Bien que l'Union Européenne souhaite montrer sa force sur la scène internationale en termes de résolution de conflit, les différents gouvernements de l'EU défendent leurs intérêts et utilisent un discours politique idéalisant en appelant à la paix et la démocratie.
Cependant, d'un point de vue réaliste, il existe trois enjeux stratégiques principaux: l'isolement de l'Iran, le maintien de l'alliance stratégique et économique avec des alliés arabes comme le Qatar, et enfin assurer les besoins énergétiques en gaz vers l'Europe.
Isolement de l'Iran
L'un des piliers de la politique étrangère de la France consiste à isoler l'Iran à cause de son programme nucléaire. La chute d'un allié stratégique de Téhéran tel que Bachar al-Assad serait un coup dur pour la République islamique dans son bras de fer qui l'oppose à l'Europe et les États-Unis. En effet, l'alliance stratégique avec Damas permet à l'Iran de conserver son "axe de résistance" chiite Irak-Syrie-Liban (Hezbollah).
D'une part, ces partenariats permettent à Téhéran de contrer l'isolement infligé par les sanctions européennes et américaines. D'autre part, ils permettent à Téhéran de conserver des "proxies" qui lui servent de levier pour les négociations sur le nucléaire et pour contrer les menaces d'attaques israéliennes. Dans cette optique, la chute de Bachar al-Assad en faveur d'un pouvoir qui accepte d'isoler l'Iran va dans l'intérêt de l'Europe et des pays arabes rivaux dans le Golfe Persique (principalement l'Arabie Saoudite, le Qatar et les Emirats Arabes Unis).
Maintenir l'alliance stratégique et économique avec les alliés du Golfe Persique
La France a privilégié le partenariat avec l'un des principaux rivaux de l'Iran, le Qatar. Déjà sous la présidence de Nicolas Sarkozy, L'Emir Hamad Ben Khalifa al-Thani fut le premier chef d'Etat arabe à être reçu au Palais de l'Elysées en 2007. C'est désormais François Hollande qui continue cette relation spéciale. Depuis son élection, le Qatar est le pays qui a le plus été reçu à l'Elysée avec une visite de l'Emir le 22 août et deux visites plus discrètes du Premier ministre Hamad Ben Jasem al-Thani.
Cette puissance économique investit des milliards dans l'immobilier de luxe, dans le capital des entreprises du CAC 40 (comme Total, Vivendi, Veolia, Lagardère, Suez, LVMH ou encore Bouygues et Vinci pour les différents chantiers du mondial 2022 au Qatar), le sport (avec l'achat du PSG -foot et hand), les médias et dernièrement dans des projets dans les banlieues parisiennes.
L'Europe est en crise économique et ces investissements permettent au Qatar d'influencer la politique de la France. Il en est de même pour l'Allemagne où le Qatar détient 17% du capital de Volkswagen, 10% de Porsche, 9% du géant de construction Hochtief ou encore plus récemment 3% de Siemens.
Les investissements Qataris en Grande Bretagne sont également importants, voir plus. Avec 20% des parts du London Stock Exchange, il est le principale actionnaire de Barclays. Par ailleurs, l'émirat a investit massivement dans les Jeux olympiques, il a financé à 95% le plus haut building de Londres (le Shard) et il fourni à hauteur de 95,5% la Grande Bretagne en Gaz Naturel Liquéfié (GNL), alimentent ainsi les foyers britanniques.
Par conséquent, le Qatar sait mettre en avant sa vision sur le long terme en influençant les gouvernements européens en crise à adopter une ligne dure contre Bachar al-Assad. En appelant à une intervention militaire contre le régime de Damas, le Qatar tire sur la corde afin que ses alliés européens durcissent le ton.
Géopolitique du gaz
L'Europe a des besoins énergétiques en gaz importants. Par conséquent, l'acheminement du gaz qatari vers l'Europe représente l'un des multiples enjeux géostratégiques de la crise syrienne.
Le Qatar partage avec l'Iran le plus grand champ gazier du monde, le South Pars (côté iranien) / North Dome (côté qatari). Il existe des tensions entre les deux pays car l'Iran ne peut pas exploiter le gaz à la même allure que le Qatar, principalement à cause des sanctions et l'Iran voit donc d'un mauvais œil que le Qatar "vide" le champ commun.
L'Iran, l'Irak et la Syrie ont signé il y a plus d'un an un accord pour la construction du gazoduc (le pipelineistan ) qui a pour objectif d'acheminer le gaz du Golfe Persique jusqu'en Méditerranée, et ainsi alimenter l'Europe.
De son côté, le Qatar passe par le détroit d'Ormuz et se trouve donc tributaire de l'Iran pour l'exportation de son gaz naturel liquéfié (par méthaniers). L'émirat avait pour projet de construire un gazoduc passant par l'Arabie Saoudite, la Jordanie et la Syrie. Seulement, Bachar al-Assad avait refusé ce projet, préférant signer un accord avec son allié iranien mais surtout pour conserver ses échanges énergétiques sur le long terme avec la Russie.
Par conséquent, l'Europe -qui est en grande partie dépendant du géant russe Gazprom pour ses besoins énergétiques - a intérêt à voir un pouvoir sunnite qui pourrait protéger un gazoduc Qatar-Arabie Saoudite-Jordanie-Syrie afin de diversifier ses sources et diminuer sa facture de gaz. Par ailleurs, ce chemin permettrait à l'Europe d'isoler d'avantage l'Iran en empêchant de s'approvisionner par un "gazoduc chiite" Iran-Irak-Syrie. La pièce maîtresse est donc la Syrie et le Qatar, l'Arabie Saoudite et la Turquie sont prêts à alimenter le conflit en armes pour qu'Assad quitte le pouvoir.
Alors que les diplomates des Nations Unis s'accordent pour une solution diplomatique fondée sur une transition politique en Syrie, les intérêts géostratégiques changent la vision des acteurs politiques qui axent leur rhétorique sur une paix qui dépend du départ de Bachar al-Assad.
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U ZINU - 25/09/2014
Bey Hachel le Libyen, alias Botul le magnifique, répand à présent sa prétentieuse suffisance sur les ondes pour applaudir aux propos guerriers de François Hollande, après avoir encouragé les exploits de son ami Sarkozy à Benghazi puis Tripoli.
François Hollande et son fidèle Manu (en d'autres termes Don Quichotte et Sancho Pança) persistent à vouloir abattre Bachar El Assad au profit de la fantomatique A.S.L en déroute, pure création des "services" occidentaux.
Information concomitante : Israël vient d'abattre au dessus du Golan un avion de chasse syrien qui menait une opération contre "les forces rebelles."
Sérieux coup de main aux "djihadistes" ?
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Il est vrai qu'il s'agissait alors de grossir les rangs d'une Armée syrienne libre entièrement inventée et mise sur pied par les démocraties occidentales, affirment d'affreux "complotistes".
Las ! Sitôt arrivés "la-bas", les Syriens "libres" ont mué.
- Est-il interdit de s’interroger sur les origines de la fameuse "armée de libération de la Syrie" et sur ses commanditaires ?
- Est-il interdit de s'interroger sur les curieux départs de militaires français excellemment formés et entraînés, à propos desquels on fait mine aujourd'hui de s'interroger sur leur subite "conversion" ?
- Est-il interdit de s'interroger sur le fait que, sitôt arrivés en Syrie, certains "voyageurs" partis combattre la tyrannie de Bachar El Assad avec l’étiquette de "démocrates syriens" se sont mués en djihadistes forcenés ?
Je me contenterai donc de paraphraser Corneille .
Nous partîmes 500 "démocrates", mais par un prompt renfort, nous fûmes 3.000 djihadistes en arrivant au port (Syrie).
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Lettre ouverte aux charlatans de la révolution syrienne - mai 2016
Vous nous disiez, au printemps 2011, que les révolutions arabes représentaient un espoir sans précédent pour des peuples subissant le joug de despotes sanguinaires. Dans un excès d'optimisme, nous vous avons écoutés, sensibles à vos arguments sur cette démocratie miraculeusement naissante et à vos proclamations sur l'universalité des droits de l’homme. Vous aviez presque réussi à nous persuader que cette protestation populaire qui emporta les dictateurs tunisien et égyptien allait balayer la tyrannie partout ailleurs dans le monde arabe, en Libye comme en Syrie, au Yémen comme à Bahreïn, et qui sait où encore.
Mais cette belle envolée lyrique laissa rapidement paraître quelques failles. La première, béante, apparut en Libye. Adoptée par le conseil de sécurité pour secourir des populations civiles menacées, une résolution de l'ONU se transforma en chèque en blanc pour la destitution manu militari d'un chef d'Etat devenu encombrant pour ses partenaires occidentaux. Digne des pires moments de l'ère néoconservatrice, cette opération de "regime change" accomplie pour le compte des USA par deux puissances européennes en mal d’affirmation néo-impériale aboutit au désastre dont la malheureuse Libye continue de payer le prix. L’effondrement de ce jeune Etat unitaire livra le pays aux ambitions effrénées des factions et des tribus, sciemment encouragées par les convoitises pétrolières des charognards occidentaux.
Il y avait pourtant de bonnes âmes, parmi vous, pour accorder des circonstances atténuantes à cette opération, comme il y en avait, davantage encore, pour exiger qu'un traitement analogue fût infligé au régime de Damas. Car le vent de la révolte qui soufflait alors en Syrie semblait valider votre interprétation des événements et donner une justification a posteriori au bellicisme humanitaire déchaîné contre le potentat de Tripoli. Pourtant, loin des médias « mainstream », certains analystes firent observer que le peuple syrien était loin d'être unanime, que les manifestations antigouvernementales se déroulaient surtout dans certaines villes, bastions traditionnels de l'opposition islamiste, et que la fièvre sociale de couches paupérisées par la crise n’entraînerait pas pour autant la chute du gouvernement syrien.
Ces avertissements de bon sens, vous les avez ignorés. Comme les faits ne correspondaient pas à votre narration, vous les avez triés comme bon vous semble. Là où des observateurs impartiaux voyaient une polarisation de la société syrienne, vous avez voulu voir un tyran sanguinaire assassinant son peuple. Là où un regard dépassionné permettait de discerner les faiblesses, mais aussi les forces de l’Etat syrien, vous avez abusé de rhétorique moralisante pour instruire à charge le procès d’un gouvernement qui était loin d’être le seul responsable des violences. Vous avez vu les nombreuses manifestations contre Bachar Al-Assad, mais vous n’avez pas vu les gigantesques rassemblements de soutien au gouvernement et aux réformes qui emplirent les rues de Damas, Alep et Tartous. Vous avez dressé la comptabilité macabre des victimes du gouvernement, mais vous avez oublié celles des victimes de l’opposition armée. A vos yeux, il y avait de bonnes et de mauvaises victimes, des victimes qui méritent qu’on en parle et des victimes dont on ne veut pas entendre parler. Délibérément, vous avez vu les premières, tout en vous rendant aveugles aux secondes.
Au même moment, ce gouvernement français, dont vous critiquez volontiers la politique intérieure pour entretenir l’illusion de votre indépendance, vous a donné raison sur toute la ligne. Curieusement, la narration du drame syrien qui était la vôtre coïncidait avec la politique étrangère de M. Fabius, chef d’œuvre de servilité mêlant l’appui inconditionnel à la guerre israélienne contre les Palestiniens, l’alignement pavlovien sur le leadership américain et l’hostilité recuite à l’égard de la résistance arabe. Mais votre mariage ostensible avec le Quai d’Orsay ne sembla pas vous gêner. Vous défendiez les Palestiniens côté cour, et vous dîniez avec leurs assassins côté jardin. Il vous arriva même d’accompagner les dirigeants français en visite d’Etat en Israël. Vous voilà embarqués, complices, pour assister au spectacle d’un président qui déclare qu’il « aimera toujours les dirigeants israéliens ». Mais il en fallait plus pour vous scandaliser, et vous avez repris l’avion avec le président, comme tout le monde.
Vous aviez condamné à juste titre l’intervention militaire américaine contre l’Irak en 2003. La vertu roborative du bombardement pour la démocratie vous laissait froids, et vous doutiez des vertus pédagogiques des frappes chirurgicales. Mais votre indignation à l’égard de cette politique de la canonnière version « high tech » s’avéra étrangement sélective. Car vous réclamiez à cor et à cri contre Damas, en 2013, ce que vous jugiez intolérable dix ans plus tôt contre Bagdad. Une décennie a suffi pour vous rendre si malléables que vous voyiez le salut du peuple syrien, désormais, dans une pluie de missiles de croisière sur ce pays qui ne vous a rien fait. Reniant vos convictions anti-impérialistes, vous avez épousé avec enthousiasme l’agenda de Washington. Sans vergogne, non seulement vous applaudissiez par avance aux B 52, mais vous repreniez la propagande US la plus grotesque, dont le précédent irakien et les mensonges mémorables de l’ère Bush auraient dû vous immuniser.
Pendant que vous inondiez la presse hexagonale de vos inepties, c’est un journaliste américain, enquêteur hors pair, qui mit en pièces le pitoyable « false flag » destiné à rendre Bachar-Al-Assad responsable d’une attaque chimique dont aucune instance internationale ne l’a accusé, mais que les expertises du Massachussets Institute of Technology et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, en revanche, ont attribuée à la partie adverse. Ignorant les faits, les travestissant au besoin, vous avez joué à cette occasion votre misérable partition dans cette cacophonie de mensonges. Pire encore, vous continuez de le faire. Alors qu’Obama lui-même laisse entendre qu’il n’y a pas cru, vous vous obstinez à réitérer ces sornettes, comme des chiens de garde qui aboient après la disparition de l’intrus. Et pour quel motif ? Pour justifier le bombardement, par votre propre gouvernement, d’un petit Etat souverain dont le tort principal est de refuser l’ordre impérial. Pour venir en aide à une rébellion syrienne dont vous avez sciemment masqué le véritable visage, accréditant le mythe d’une opposition démocratique et laïque qui existe seulement dans les salons des grands hôtels de Doha, de Paris ou d’Ankara.
Cette « révolution syrienne », vous l’avez donc exaltée, mais vous avez pudiquement détourné les yeux de ses pratiques mafieuses, de son idéologie sectaire et de ses financements troubles et douteux. Vous avez soigneusement occulté la haine interconfessionnelle qui l’inspire, cette aversion morbide pour les autres confessions directement inspirée du wahabisme qui en est le ciment idéologique. Vous saviez que le régime baassiste, parce qu’il est laïque et non confessionnel, constituait une assurance-vie pour les minorités, mais vous n’en aviez cure, allant même jusqu’à qualifier de « crétins » ceux qui prenaient la défense des chrétiens persécutés. Mais ce n’est pas tout. A l’heure du bilan, il restera encore cette ultime ignominie : vous avez cautionné la politique d’un Laurent Fabius pour qui Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaida, « fait du bon boulot ». Tant pis pour les passants déchiquetés dans les rues de Homs ou les alaouites de Zahra assassinés par les rebelles : à vos yeux, ils ne sont que du menu fretin.
Entre 2011 et 2016, les masques tombent. Vous vous réclamez du droit international, mais vous applaudissez à sa violation contre un Etat souverain. Vous prétendez promouvoir la démocratie pour les Syriens, mais vous êtes devenus les fourriers du terrorisme qu’ils endurent. Vous dites que vous défendez les Palestiniens, mais vous êtes dans le même camp qu’Israël. Lorsqu’un missile sioniste s’abat sur la Syrie, n’ayez crainte : il ne frappera jamais vos amis. Grâce à Israël, grâce à la CIA, et grâce à vous, ces courageux rebelles vont continuer à préparer l’avenir radieux de la Syrie sous l’emblème du takfir. Le missile sioniste, lui, va tuer l'un des dirigeants de cette résistance arabe que vous avez trahie.
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Les USA vainqueurs en Syrie !?
Deux berceaux de l'humanité ont été détruits : ce sont la Syrie et l'Irak
Ces deux pays sont ruinés par des années de guerre contre des ennemis d'un nouveau genre : des hordes de terroristes bien organisées qui au fil du temps se sont avérées comme étant des mercenaires de certains pays occidentaux notamment les USA et Israël.
Légende des deux cartes : -Zone grise occupée par Daech
-Zone rose sous contrôle du gouvernement syrien ou irakien
-Zone verte, zone de désescalade depuis mi-2017 occupée par Al-Qaïda ou l'ASL
-Zone jaune occupée par les kurdes
Si on compare les deux cartes ci-dessus, nous constatons une régression des zones occupées par Daech très importante au profit des armées gouvernementales.
Cependant , la zone jaune occupée par les kurdes s'est considérablement agrandie en Syrie. Nous constatons que les forces FDS-Kurdes soutenue par les USA se dirigentt vers Abou Kamal au sud, pour s'emparer de toute la rive est de l'Euphrate très riche en pétrole.
Le rouleau compresseur étatsunien envahit méthodiquement le sol syrien. Tout s'est mis en place avec la destruction de Raqqa. Nous allons en voir les raisons.
I - Raqqa en ruine : la prochaine capitale d'une "Syrie bis" sans Assad ?
Il aura donc fallu presque un an pour déloger l’Etat islamique de Raqqa, la « capitale » de Daech de son califat autoproclamé. Plus de 30 000 hommes, environ 25 000 Kurdes et 5 000 Arabes, ont été mobilisés dans les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par la "coalition internationale" disont les USA..
Les États-Unis, ont annoncé la « victoire de Raqqa », le 20 octobre 2017, avec un triomphalisme indécent, repris par la grande presse internationale. Une façon de répondre aux accusations de complaisance envers l'État islamiste formulées par les autorités russes, preuves à l’appui, et de faire oublier les responsabilités de Washington dans ce conflit dont l’objectif premier était de détruire l’État syrien et de réserver à Bachar al-Assad le même sort que Kadhafi.
En Syrie, les USA détruisent systématiquement toutes les infra-structures afin qu'il n'y ait plus d'Etat. Raqqa en est le symbole :
Un drone a capturé des images à couper le souffle de Raqqa, ancien fief de Daesh récemment libéré des terroristes, qui semble être devenue une ville fantôme :
https://francais.rt.com/videos/44846-ville-morte-malgre-liberation-raqqa
Par leurs bombardements, les États-Unis et leurs alliés dans la soi-disant coalition anti-Daech ont réduit à des ruines la ville de Raqqa. Les bombardements de la coalition sous commandement américain ont enterré sous les ruines de Raqqa des milliers de civils : Raqqa c'est donc une Dresde syrienne rayée de la carte en 1945 par les bombardements anglo-saxons USA et GB.
Ceux qui ont fuit la ville se voyaient confisquer leur carte d’identité par des combattants du Parti de l’union démocratique (PYD) [et de leurs milices YPG], branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) turc.
Lors de la dernière phase des opération marquée par de très nombreux raids aériens de la coalition, la population civile s'est vue obligée de fuir la ville : de nombreux civils ont ainsi trouvé la mort dans les bombardements. Ainsi cette ville qui comptait plus de 900 000 âmes est aujourd'hui déserte de ses habitants : ils vivent dans des camps de réfugiés (sous des tentes) ou ils sont morts.
Raqqa, ville réduite en ruines par les bombardements de la coalition militaire internationale menée par les États-Unis en Syrie. ©AP
La vice-présidente du Croissant-Rouge de Raqqa .a déclaré :"Ce que l’on constate à Raqqa, ce n’est pas une libération de la ville, mais sa destruction. Il n’y a actuellement plus d’école, plus de mosquée et les bâtiments publics ont tous été détruits. Les puits qui fournissaient l’eau à boire aux civils sont aussi tous en train d’être bombardés. Et il n’y a plus que deux boulangeries pour toute la ville. "
De plus, le président du Croissant-Rouge de Raqqa, Fouad al-Asaf, a lui aussi affirmé que la coalition internationale poursuivait " la politique de la terre brûlée, ayant détruit 65 infrastructures publiques, dont la plus importante était l’usine de sucre, un élément crucial de l’économie de Raqqa. Il a ajouté aussi que ladite coalition attaquait aveuglément les écoles, les boulangeries et les bazars qui sont désormais vidés de leurs clients et de leurs marchandises.".
Les États-Unis projettent avec l'Arabie Saoudite de reconstruire Raqqa pour en faire la capitale d'un nouvel Etat dans le cadre de la partition de la Syrie. Ce plan a des chances de réussir avec les milliards du pétrole de la plus grande monarchie du Golfe.
La France n’a pas tardé à afficher sa position sur le statut de Raqqa. Elle a été encore bien plus insolente. « Une fois que la ville de Raqqa sera reprise aux terroristes de Daech, la mise sur pied d’un État à Raqqa sera l’une des priorités de la France », a affirmé la porte-parole du Quai d’Orsay, Agnès Romatet-Espagne.
Les intentions sont claires, ainsi pour repeupler le "nouveau Raqqa" de familles nouvelles (kurdes, FDS, daech reconditionnés,....), les Forces démocratiques syriennes (FDS), ouvrent le feu sur les réfugiés et empêchent leur entrée dans la ville tout récemment libérée de Raqqa !!!!!...
L'avenir de Raqqa est actuellement entièrement entre les mains des États-Unis. En effet, Brett McGurk, l'émissaire des USA auprès de la coalition internationale, l'a affirmé avec véhémence à Raqqa :« Jamais plus le régime syrien ne mettra pied à Raqqa ». Source : le site officiel des Forces démocratiques syriennes.
Mais, dans les jours qui précèdèrent la chute de Raqqa un événement étrange s'est produit.
II - Des centaines de terroristes ont fui Raqqa 4 jours avant sa chute !!!!!
Selon de nombreux témoignages recueillis par la chaîne d'information britannique BBC, des centaines de combattants de Daesh auraient été évacués de Raqqa quelque jours avant la conquête de la ville.
Après une enquête de terrain, la BBC a révélé que des centaines de terroristes auraient été exfiltrés de Raqqa avec l'accord tacite de la coalition internationale, avec femmes et enfants, afin de précipiter l'issue inéluctable de cette bataille.
« Nous avons transporté environ 4 000 personnes, dont des femmes et des enfants », témoigne ainsi un des nombreux chauffeurs réquisitionnés pour l'opération qui a eu lieu le 12 octobre 2017(5 jours avant la libération de la ville).
Un autre des chauffeurs, du nom d'Abu Fawzi, rapporte la façon dont ceux-ci auraient été mis devant le fait accompli, croyant n'avoir qu'environ 200 civils à évacuer et quelques heures de travail. Les chauffeurs auraient finalement mis trois jours à effectuer leur tâche, apprenant par surprise qu'ils auraient à convoyer des combattants de Daesh en lieu et place de simples civils. !!!!!!!!!!
Les chauffeurs ont eu à convoyer aussi d'importantes quantité d'armement et de munitions. « Un essieu [de camion] s'est cassé sous le poids des munitions », se rappelle ainsi Abu Fawzi.
Un autre chauffeur interrogé par la BBC estime la taille du convoi (djihadistes et civils compris) à six ou sept kilomètres de long, progressant dans les rues dévastées de Raqqa.Selon ce même témoin, 50 camions, 13 bus, ainsi qu'une centaine de véhicules appartenant aux terroristes auraient été nécessaires pour mener à bien l'évacuation.
Tout ceci c'est fait sans l'accord de Damas. Les chauffeurs auraient reçu des milliers de dollars pour leurs services.
Le convoi est parti vers le sud renforcé les positions de Daech face à l'armée syrienne. Pour les Etats-Unis cela s'appelle combattre Daech !!!
Selon la BBC, Il a bien fallu un accord entre la coalition américaine et Daech pour une telle évacuation en direction de Deir ez-Zor.
III - La course aux puits de pétrole : les Forces armées soutenues par les Etats-Unis au bord de la confrontation avec l’armée syrienne dans la la région de Deir ez-Zor
Pour cette course, « les États-Unis vont toujours utiliser les FDS pour leurs propres objectifs politiques en Syrie ». Cette déclaration de M. McGurk atteste que les Etats-Unis vont s'en servir de mercenaires pour conquérir les puits de pétrole syriens.
Voici ci-dessous, la carte des puits de pétrole entre l'Euphrate et la frontière irakienne :
zones de contrôle : Grise : Daech - Beige : armée syrienne - Bleue : Etats-Unis avec les FDS
Après la victoire stratégique de Damas à Deir ez-Zor ( https://www.youtube.com/watch?v=JD9WpDsfi-0 ), début septembre 2017, et alors que ses forces continuaient à écraser les poches de la résistance de Daech dans l’ouest de cette ville, les Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenues par les États-Unis ont rapidement avancé à l’est de Deir ez-Zor vers les puits de pétrole.
Les forces de FDS ont accouru à Deir ez-Zor afin de conquérir tout le territoire syrien à l'est de l'Euphrate. C'est cette zone pleine de pétrole que les États-Unis veulent garder avec l’aide des Kurdes et des terroristes "modérés" .
Si l'armée syrienne avance lentement à cause d'une résistance farouche de Daech, comment se fait-il que les FDS-Kurdes-US avancent sans rencontrer de résistance ?
IV - Les États-Unis, ont scellé un accord de plus avec les terroristes de Daech !!!
Curieusement les unités spéciales de l’armée américaine font passer les Forces démocratiques syriennes (FDS) à travers les positions des terroristes islamiques sans rencontrer la moindre résistance de la part des combattants de Daech.
Selon le site d'information panarabe Al-Araby Al-Jadeed, les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les États-Unis, ont scellé le jeudi 26 octobre 2017, un nouvel accord avec les terroristes de Daech pour que ces derniers leur confient le contrôle de l'est de la province de Deir ez-Zor.
Le dit accord prévoit le retrait de Daech, sans affrontement ni conflit, des zones de l'est de Deir ez-Zor, surtout des champs pétroliers.
Les premiers résultats de cet accord ne se sont pas fait attendre : les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont pris le contrôle du gisement pétrolier majeur d'Al Omar qui était tenu par Daech, sans combat.
Ce gisement d'Al Omar, situé à une dizaine de kilomètres au nord de Mayadine, sur la rive orientale de l'Euphrate est l'un des principaux champs pétroliers du pays.
De plus, les Américains auraient même promis aux terroristes de Daech de les intégrer dans des « institutions militaires à naître », ce qui ferait sans doute allusion au projet d’un « État kurde » à faire naître par les États-Unis en Syrie, État qui inclurait dans les plans US à la fois Raqqa et Deir ez-Zor ». Cet Etat déborderait largement la zone historique des Kurdes syriens. : http://www.presstv.com/DetailFr/2017/10/28/540154/Syrie-lultime-carte-US-antiRsistance.
L’Etat islamique n’est pas encore complètement vaincu, et les graines pour sa prochaine réincarnation sont déjà semées. |
V - Le secrétaire américain à la Défense James Mattis confirme que son pays ne quittera pas la Syrie car "la lutte contre le terrorisme se poursuivra"
Alors que l'armée syrienne et ses alliés multiplient les gains militaires sur tous les fronts contre le terrorisme et que tous les analystes prévoient la défaite imminente des terroristes en Syrie et en Irak, le général James Mattis a affirmé mardi 14 novembre 2017, lors d'un point de presse au siège du Pentagone, que les États-Unis comptaient rester, autant que faire se peut en Syrie !!
Le chef d'état-major des armées des États-Unis : James Mattis. (Photo d'archives)
Le chef du Pentagone,James Mattis a déclaré le 14 novembre 2017 : « Nous n'allons pas nous retirer tout de suite, pas avant d'obtenir des progrès à Genève. Cela ne signifie pas que tout le monde restera là. Certaines troupes seront retirées. Je dis simplement que nous l'accompagnerons (le retrait, ndlr) de conditions »
Mattis n'a pas hésité à mettre l'accent sur l'importance des "initiatives à long terme" des États-Unis, allant jusqu'à reconnaître que "la présence des militaires US en Syrie constitue un levier de pression dans le cadre d'une solution diplomatique". Cela a le mérite d'être clair.
Cette idée d'une présence prolongée des États-Unis en Syrie à titre de levier de pression et de chantage, a été évoquée par Mattis après une rencontre entre les chefs d'état-major américain et israélien : les généraux Gadi Eizenkot et Joseph Dunford qui dirige également les troupes de l'Otan dans la région du Moyen-Orient. !!! Cette rencontre secrète signifie qu'Israël veut peser dans la négociation pour défendre son occupation illigitime du Golan syrien.
La réponse du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov ne s'et pas faite attendre :
« Tout cela contredit les accords de Genève et contredit les affirmations du département d'État américain selon lesquelles la lutte antiterroriste était le seul objectif que Washington poursuivait en Syrie ».
B - "L'autorisation" de l'ONU :
Afin de justifier ses actions militaires en Syrie, Mattis avance l’idée que c’est le Conseil de sécurité de l'Onu qui a permis aux États-Unis de mener des opérations militaires en Syrie, alors qu’en réalité cette autorisation n’a jamais été accordée.
Pour appuyer ses propos le chef du Pentagone estime que c'est l'Onu qui a autorisé les États-Unis à entrer sur le territoire syrien, en adoptant des résolutions contre Daech : En effet, pour Mattis : « L'Onu a déclaré qu'en principe, nous pouvions poursuivre Daech. Alors, nous y sommes allés pour les détruire ».
Et d'ajouter avec assurance : « Mais cela ne signifie pas que nous partirons aussi simplement »,
Or, le Conseil de sécurité des Nations Unies n'avait pas donné son feu vert à l'intervention de la coalition en Syrie.
Par ailleurs, les autorités syriennes insistent sur le fait que la présence américaine en Syrie est illégale, puisqu'elle est réalisée sans le consentement des autorités du pays, à la différence de la Russie, qui frappe Daech à l'invitation de Damas.
Remarquons que,c'est l'administration américaine qui est ici dans l'illégalité puisqu'elle doit demander la permission du Congrès afin de mener des opérations militaires à l'étranger. En réalité, cette règle est constamment violée par les différents Présidents des USA depuis 2001. Ainsi, pour combattre les terroristes en Irak, en Syrie, au Yémen et en Libye, l'administration utilise la permission du congrès émise pour combattre Al-Qaïda en Afghanistan après les attentats du 11 septembre 2001.
Les propos tenus par Mattis sur la Syrie « contredisent les accords de Genève », ils ne sont pas « conformes aux décisions de l'ONU » et violent la constitution des US |
VI - La situation actuelle mi-novembre 2017
Rappelons que les États-Unis frappent les positions de Daech en Syrie depuis 2014 sans le consentement des autorités de ce pays. Des unités des forces spéciales américaines soutiennent également des groupes locaux opposés au gouvernement d'un pays souverain.
Les forces gouvernementales syriennes continuent à enchaîner les victoires sur Daech : mercredi 8 novembre 2017, l'armée est entrée dans la ville d'Abou Kamal qui se situe à la frontière de l'Irak.
Or, selon la chaîne libanaise de télévision satellitaire panarabe Al Mayadeen, des images ont été tournées par les satellites espions US et des drones israéliens dévoilant les maillons faibles dans les positions de l'armée syrienne tout au long des frontières syro-irakiennes. Ces images ont été livrées aux terroristes. Ces derniers, il y a quelques jours, ont lancé une vaste contre-offensive contre la ligne du front des forces syriennes réussissant ainsi à s'y infiltrer et à faire une percée dans la ville d'Abou Kamal.
Depuis, de violents combats se poursuivent entre l'armée syrienne et Daech. La chaine Al Mayadeen affirme que des dizaines de raids ont déjà été menés par les avions syriens et russes contre les regroupements de Daech autour d'Abou Kamal, regroupements qui pourraient abriter Abou Bakr al-Baghdadi le chef de Daech !!!. : https://francais.rt.com/international/45711-bombardiers-russes-frappent-daesh-sud-est-syrie  ;  ;
Il est clair que les USA s’ingérèrent désormais de façon patente dans les combats et ce, en faveur de Daech qui se fait aider par des équipements électroniques les plus modernes.
Aujourd'hui, la ville d'Abou Kamal est militairement tombée et les forces syriennes continuent à mener des opérations de "nettoyage" à travers la ville qui est la dernière tenue par Daech en Syrie.
Parallèlement, en Irak, l'armée irakienne vient de libérer la dernière ville occupée par Daech : Rawa.
Ceci marque la fin de l'Etat Islamique de Daech dans ces deux pays.
Or, constatant les derniers succès enregistrés par le gouvernement syrien, les USA n'ont pas attendus pour changer de cheval. Ils avaient préparé, en prévision de la chute de Daech, avec les Kurdes et les soi-disant Forces démocratiques syriennes (FDS) la relève aux djihadistes sanguinaires.
Notons, que les FDS ne sont ni plus ni moins que des forces terroristes reconditionnées par les américains sous une étiquette plus présentable.
Par ailleurs, dans la base US de Al-tanf à la frontière d'Irak et de la Jordanie, sont formée des terroristes dit "modérés" qui devront appuyer les forces FDS ou semer le désordre dans la zone gouvernementale.
Des forces américaines à al-Tanf en Syrie. ©AP/Archives
Au total 13 bases militaires US sont installées illégalement en Syrie avec interdiction de l'approcher à moins de 55 kilomètres. L'armée syrienne qui s'est approchée d'al-Tanf à été violemment bombardée par l'aviation US !!!
Parallélement, l'armée syrienne qui a été au contact des forces FDS, a été bombardée par l'aviation US, un Mig syrien a même été abattu.
VII - CONCLUSION
Il est clair que les États-Unis ne renonceront pas à leur plan initial de fédéralisation ou de partage de la Syrie. Leur soutien continu aux Kurdes sous prétexte de lutte contre Daech en témoigne avec éclat.
Le pouvoir syrien se voit d’ores et déjà interdit de fait d'accéder à la zone comprise entre l'Euphrate et la frontière irakienne.
Or, maintenant que les États-Unis ont réussi à remplir la mission, ils ont l’intention de s’attarder avec des milliers de soldats dans pas moins de treize bases disséminées dans l’est de la Syrie, pour surveiller le processus politique. Ils ont marqué leur territoire et ils possèdent les puits de pétrole. Maintenant il leur reste qu'a officialiser la partition de la Syrie : Ce sont les grands vainqueurs de 4 ans de barbaries et de massacres.
Aujourd'hui les Etats-Unis contrôle 80% du pétrole syrien : ceci constitue une très grave spoliation pour l’État syrien qui en a bien besoin pour sa reconstruction. |
C’est donc maintenant que se profile la véritable bataille entre le gouvernement Syrien et les alliés kurdes-FDS des États-Unis pour la récupération de l'intégrité du territoire.
Que vont faire les alliés du gouvernement légal de la Syrie ? :
- Le Hezbollah se battra jusqu'au bout au côté de l'armée syrienne
- Les russes oseront-ils affronter les forces de la coalition américaine ? Cette interrogation est primordiale pour l'avenir de l'Etat syrien.
La Russie très pointilleuse sur le respect du droit international aura d'énormes difficultés à le faire le respecter, lors de la prochaine conférence de Genève, par les Etats-Unis qui font ce qu'ils veulent.
La Russie soucieuse de la paix mondiale, par peur d'une confrontation qui pourrait dégénérer en conflit mondial, se laissera-t-elle une fois de plus berner par les USA comme en Libye ou en Ukraine ? Ces deux pays étant aujourd'hui en plein chaos qui a été semé par les étatsuniens.
En tout état de cause, le gouvernement syrien n'a pas le choix. Il a besoin du pétrole pour la reconstruction de son pays . Alors, les États-Unis iront-ils jusqu'à entrer en conflit direct avec la Syrie, l'Iran et le Hezbollah, alliés de Damas ? - Les russes laisseront-ils l'armée syrienne se faire bombarder par l'aviation US ?
A quel prix les USA accepteront-ils de partir de Syrie, si toutefois ils le souhaitent ?
La réponse reste ouverte.
Cependant, le président russe Vladimir Poutine accueillera, le 22 novembre à Sotchi, ses homologues turcs et iraniens – Recep Erdogan et Hassan Rouhani – lors d’un sommet trilatéral. Ces trois pays partagent un profond sentiment d’inquiétude par rapport aux stratégies régionales de Washington et ont le sentiment qu’un point d’inflexion a été atteint.
L’agence de presse turque Anadolu a indiqué que cette réunion portera sur la Syrie et la situation globale au Moyen-Orient. Le point le plus important de cette réunion est le processus de transition politique en Syrie. De ce sommet historique peut sortir des éléments de réponse à toutes les questions précédentes.