Après 2007, date du tournage, j'ai rencontré André à plusieurs reprises en Corse, île dans laquelle il a eu des attaches familiales, son épouse, aujourd'hui décédée, étant originaire du village de Pila Canale.
Voici près de deux ans André s'est installé au Portugal, mais il ne manque pas de passer quelques jours en Corse à l'occasion de conférences ou de séminaires.
Son dernier séjour, datant de fin septembre 2021 m'a permis de mieux connaître André. Nous avons eu des échanges chaleureux.
J'ai découvert et apprécié ses qualités, son sens de la mesure, la densité de ses engagements, sa bienveillance, sa sensibilité, sa conscience de la fraternité et de la solidarité humaines.
Pour mesurer l'étendue des activités artistiques et culturelles qu'il embrasse, il me paraît opportun d'inviter le lecteur à parcourir son site personnel plutôt que de tenter une description maladroite du champ des engagements et des compétences d'André Waksman.
https://waksmana.com
Réalisateur, producteur, scénariste, André Waksman cultive une passion pour la peinture, le dessin, la photo et la Digigraphie
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* Lettre d'un Russe en Corse.
Des 150 000 réfugiés russes à Constantinople, fuyant la révolution bolchevique, aux 300 ayant fait souche en Corse quinze ans plus tard, c’est une véritable épopée humaine qui s’est déroulée dans les années 20. L’histoire de ces Russes en Corse, un bel exemple d’intégration en une seule génération, est au centre de ce documentaire. Le film se présente comme la lettre imaginaire de l'un de ces Russes installés en Corse ; à travers des archives filmées, des documents personnels et des témoignages des descendants du Rion, il raconte le destin des réfugiés russes. Le 15 mai 1921, ils arrivent à Ajaccio sur le Rion, épave plutôt que paquebot.
Ils sont 3 700 à bord. En mer, ils ont connu la faim, la soif et un périple digne de l’Exodus. À quai, ils sont mis en quarantaine, y restent démunis et affamés. Ainsi débute l’histoire des Russes en Corse…
Fipatel
France
Réalisation : Tania Rakhmanova
Auteur : Tania Rakhmanova
Image : Yves Boutry, François Rosolato, Guillaume Léonetti
Son : Francis Richard, Maxime Milluy, Jean-Michel Martinetti
Montage : Caroline Roulet
Production : Vision Internationale,
4 rue du Cange,
75014 Paris, France
Co-Production : France 3 Corse, Wilton Films
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https://waksmana.com/portfolio/andre-waksman/
André Waksman. Autobiographie
Au début des années 60, j’ai le choix entre travailler à Hollywood grâce à un cousin monteur, ou aller peindre à Paris, subventionné par un oncle. Je choisis Paris où je rencontre ma future femme, citoyenne Polonaise vivant à l’étranger, chose rare à l’époque.
A la naissance de mes jumelles, j’enchaîne des boulots variés – sans cesser de peindre, de dessiner, de faire des eaux-fortes et des lithographies. Me voici vendeur de Sicav à la marine américaine sur la Côte d’Azur, puis dans le marketing financier en Grèce et à Genève avant d’être embauché dans une banque à Paris, tout en faisant le mannequin pour une affiche du Crédit Mutuel ou l’acteur dans une série américaine ! J’écris aussi un papier politique dans l’Express, des photos et textes tourisme pour des magazines feminins, réalise un publi-reportage, photo et texte pour Vogue, fais du doublage de films et le pitch en anglais de Fort Boyard.
En 1971, je m’engage dans l’audiovisuel. Au début vendeur de films, je me tourne rapidement vers la réalisation et la production pour la télévision. La plupart de mes films sont des documentaires engagés. Certains ont eu beaucoup de mal à exister. Je me souviens en particulier de « Devine qui ne vient pas dîner ? », sur l’utilisation de la faim comme arme politique, qui a attendu trois ans sa diffusion sur TF1 (service public). Un autre de mes films sur la Nouvelle-Calédonie a été sans cesse programmé puis déprogrammé sur RFO. Une série sur les dictatures que j’ai produite et partiellement réalisée en 1982 pour France 3, a été prématurément interrompue alors qu’Yves Montand qui avait toujours refusé de travailler pour la TV, était d’accord pour y participer.
Peu importe, j’ai toujours créé par envie, non pour construire une carrière.
Avec Pauline Istria, nous avons créé Vision Internationale, puis Vision Internationale Corsica, deux sociétés de production consacrées à des documentaires tournés vers l’ailleurs : la Corse et la Nouvelle-Calédonie, l’Australie des aborigènes, la Réunion, l’Afrique de l’Ouest, la Palestine, Hawaï…
Entre deux films, je peignais – souvent en Corse – et je dessinais – plutôt à Paris – avec le même état d’esprit libertaire que pour mes films. En 60 ans, j’ai accumulé des centaines de toiles et milliers de dessins sur des supports et avec des techniques variées.
Je n’ai pas de théorie sur mon œuvre, je n’y vois pas de thèmes de prédilection ni de « périodes ». Je crée comme je respire : rapidement et sans réfléchir, mais c’est un besoin aussi vital pour moi que de respirer.
Pourquoi avoir attendu tant d’années pour exposer ? Sans doute parce que j’étais trop occupé par mon travail de cinéaste, mais aussi parce que je voulais que si exposition il y avait, elle soit aussi travaillée, aussi préparée qu’un film. Je n’y étais pas prêt jusqu’ici, mais aujourd’hui j’ai envie de montrer ce qui m’a pris toute une vie tant que je suis encore vivant.
https://waksmana.com/portfolio/histoire/
Je suis franco-américain, sans une goutte de sang français ni américain. Mes parents, juifs polonais vivant en Belgique ont voulu fuir le nazisme en passant en Suisse. Avec mon frère ils ont été arrêtés par les gendarmes français et envoyés dans un camp du sud de la France, d’où ma mère a été sortie par une femme Suisse extraordinaire qui avait créé à Elne, près de Perpignan, une maternité destinée aux républicaines espagnoles et aux femmes juives, où je suis né en 1943. J’ai ensuite séjourné avec ma famille à Saint Martin Vésubie où les Juifs ont été protégés par l’armée Italienne et les habitants du village (1) . Puis en suivant l’armée italienne fuyant les allemands dans des conditions terribles, nous avons pu gagner le Piémont et atteindre Rome. A la libération de la ville, invités par le Président Roosevelt avec 1000 autres réfugiés juifs nous sommes partis aux États-Unis qui nous ont expédiés dans un « camp » au bord du lac Ontario près de la frontière canadienne. Enfin, en 1946, nous avons reçu nos visas d’immigration pour les États-Unis.
1. J’ai raconté cet épisode dans mon film « 1943, le temps d’un répit… »
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http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_liste_generique/C_284_F
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Il faut ajouter à cette filmographie, riche et diversifiée, témoignant des intérêts d'André, un film traitant de la langue corse, mais non répertorié dans la liste.
Ce film est intitulé " BISOGNU di Te"
https://www.facebook.com/allindifilm/videos/551887732474161/
Allindì
9 juin ·
[ Documentaire - Identité ] • Quand les corses parlent de leur langue.
→ À travers les témoignages d’anciens, de jeunes, d’artistes, de professeurs ou de simples citoyens, les réalisateurs donnent la parole à ces corses qui refusent de voir leur langue désagrégée par une France résolument jacobine.
« Bisognu di tè » de André Waksman et Julie Perreard, une production Vision Internationale et ViàTéléPaese à découvrir sur allindi.com : https://urlz.fr/fQXx