Les congressistes et leurs invités, venus des quatre coins de l’Europe ont commencé par saluer le drapeu de la première république du Rif sous l'hymne national rifain mis en place par Abdelkrim Khattabi. S'en est suivi la projection d'un film documentaire sur les événements du RIF survenus au cours des années 2011, 2012; un documentaire réalisé par Rachid OUFKIR.
A la fin du documentaire, plusieurs membres du mouvement indépendantiste rifain ont pris la parole, notamment Mounaïm EL AYOUBI (Ayujir), Fethi MUSA, Rachid OUFKIR et Fikri El AZRAK. Plusieurs thèmes ont été abordés dont le contexte de la création du Mouvement 18 septembre, la symbolique de la date, la stratégie du mouvement, sa structuration, etc., tous ont publiquement pris l'engagement de lutter pour la cause défendue par le M-18-Septembre en vue de l’indépendance totale du RIF.
La parole fut ensuite donnée aux invités, dont Yella Houha qui représentait le Mouvement autonomiste Chaoui (MAC), Yasmina Oubouzar, porte-parole du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), de même qu'à une délégation de l’organisation des peuples et nations non représentés UNPO, représentés par un allemand, Jeroen Zandberg et une kurde, Hajzah Saleh. (voir ICI leur publication à ce sujet)
Tous ont apporté leur soutien à la cause légitime et souverainiste du peuple rifain. Les invités ont chacun lu leur déclaration avant de participer aux débats qui ont animés les congressistes rifains. Il est à noter que tous les intervenants ont apporté leur ferme soutien à Said Chaoui, victime d'un emprisonnement "préventif" en attendant des preuves qui tardent à être "produites"... Tous se sont dit convaincus que Said Chaou est surtout, et avant tout, victime de son engagement pour le Rif; ce dernier étant, pour rappel, poursuivi en justice aux Pays-bas par le Makhzen.
Nous publions ci-après l'intégralité de la déclaration de la porte parole du MAK, Yasmina Oubouzar, qui a représenté le Mouvement souverainiste kabyle auprès du Mouvement indépendantiste rifain.
Déclaration du MAK au Congrès constitutif du Mouvement 18 septembre pour l’indépendance du Rif, le 18 septembre 2015, Rotterdam.
AFRANIMAN I TMURT N YIQVAYLIYEN
MOUVEMENT POUR L’AUTODÉTERMINATION DE LA KABYLIE
Déclaration du MAK à l’occasion du Congrès constitutif du
Mouvement 18 septembre pour l’indépendance du Rif
Azul merra i yimdukkal i d-yefkan afud i wegraw irifiyen,
Azul ameqran i watmaten-negh irifiyen,
Azul ahmayan i yimeghnasen n tegduda tarifit "tis-snat"
En ce jour doublement historique du 18 septembre, j’ai l’honneur et le privilège de représenter ici le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie et de transmettre aux militantes et militants rifains les salutations chaleureuses et fraternelles de notre Mouvement et de son président, Mas Bouaziz Ait-Chebib.
Nos camarades et militants pour l’indépendance du Rif ont eu l’heureuse initiative de faire coïncider la tenue du Congrès constitutif de leur Mouvement avec la date hautement symbolique du 18 septembre, date à laquelle Muhend U Abdelkrim Khattabi proclamait, le 18 septembre 1921, la première république moderne, et authentiquement amazighe, d’Afrique du Nord.
Aujourd’hui, à près d’un siècle de la première République du Rif, après son anéantissement par la coalition des entités prédatrices et coloniales du Makhzen, de la France et de l’Espagne, après avoir subi les horreurs de la première guerre chimique de l’histoire de l’humanité, après avoir subi massacres et spoliations en tous genres, le peuple du Rif, jaloux de sa liberté et de son authenticité, œuvre légitimement à rétablir sa république, conformément à ses droits politique et historique, conformément au droit international qui, « théoriquement » reconnait aux peuples autochtones le droit légitime à l’autodétermination.
C’est tout naturellement que notre Mouvement, qui œuvre lui aussi à restituer au peuple kabyle sa liberté, sa souveraineté et son authenticité, exprime ici et aujourd’hui, à l’occasion du congrès constitutif du Mouvement 18 septembre pour l’indépendance du Rif, sa pleine solidaire avec le combat du Rif pour sa souveraineté, comme il l’a déjà mainte fois exprimé, tout comme il est solidaire de celui du peuple Touareg, du peuple Mozabite et de tous les peuples, amazighs ou autres, qui sont injustement privés de leurs droits légitimes à une existence libre et digne sur leurs propres territoires historiques.
Malgré la persistance de nos peuples qui ont réussi l’incroyable exploit de traverser les millénaires sans jamais se perdre, nos peuples demeurent néanmoins les éternels colonisés que nous sommes malheureusement encore aujourd’hui.
Et si, à juste titre, nous cherchons les raisons de nos malédictions dans les vicissitudes de l’Histoire et de ses incessantes invasions, nous ne devons pas non plus manquer de regarder nos propres servitudes, car aujourd'hui, pour se libérer de l’impérialisme arabo-islamique, les peuples amazighs doivent d’abord prendre conscience de leur profonde aliénation.
Combien sont-ils parmi les nôtres à se réclamer fièrement du conquérant Tariq ibn Ziyad ? ce berbère parti conquérir l'Espagne pour le compte des Califes arabes alors qu'ils ignorent le patriotisme, le courage et la vaillance de Dihya qui résista contre l'invasion arabo-islamique ? Combien sont-ils aujourd'hui parmi les nôtres à se perdre et à sombrer dans l'islamisme et son indissociable déshumanisation ?
Si aujourd'hui, nous sommes encore emprisonnés dans de fausses identités que le colonialisme occidental a fabriqué pour nous, traçant nos frontières et dictant ce que nous devons être, au grès de ses propres intérêts ; Demain, si nous ne prenons pas la juste mesure du grave danger qui guettent nos peuples à travers l'islamisme, c'est tous les peuples amazighs qui seront définitivement ensevelis sous le voile opaque de la burqa...
Nous avons tous compris que la solution est en nous. Il est donc de notre devoir de prendre nos responsabilités et surtout de ne pas se tromper d'ennemis. Les peuples amazighs doivent s'allier, s'entraider, et non se neutraliser mutuellement, c'est une impérieuse exigence de l'histoire. Le MAK, à cet effet, appelle à la mise en place d'une solide coordination des peuples amazighs souverainistes.
Enfin, je voudrais évoquer ici l'absence du militant Said Chaou qui aurait dû être aujourd'hui parmi nous. Ce dernier a été préventivement arrêté sur la base d'accusation portées par le Makhzen mais qui, 3 mois plus tard, tardent à apporter les preuves de la prétendue culpabilité de Said Chaou. Pour ma part, je reste persuadée que la seule chose dont il soit réellement coupable c'est de son acharnement et de sa volonté inébranlable à lutter pour restaurer la république du Rif et à rendre au peuple ses droits et sa liberté.
Quoi qu'il en soit, pour reprendre les propos de notre leader... " Win iteddun ghef tidett yessawad ! "
Tanemirt-nwen,
Rotterdam, le 18 Septembre 2015
Pour le MAK,
Yasmina Oubouzar,
Porte parole à l'étranger
SIWEL 251210 SEP 15
A la fin du documentaire, plusieurs membres du mouvement indépendantiste rifain ont pris la parole, notamment Mounaïm EL AYOUBI (Ayujir), Fethi MUSA, Rachid OUFKIR et Fikri El AZRAK. Plusieurs thèmes ont été abordés dont le contexte de la création du Mouvement 18 septembre, la symbolique de la date, la stratégie du mouvement, sa structuration, etc., tous ont publiquement pris l'engagement de lutter pour la cause défendue par le M-18-Septembre en vue de l’indépendance totale du RIF.
La parole fut ensuite donnée aux invités, dont Yella Houha qui représentait le Mouvement autonomiste Chaoui (MAC), Yasmina Oubouzar, porte-parole du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), de même qu'à une délégation de l’organisation des peuples et nations non représentés UNPO, représentés par un allemand, Jeroen Zandberg et une kurde, Hajzah Saleh. (voir ICI leur publication à ce sujet)
Tous ont apporté leur soutien à la cause légitime et souverainiste du peuple rifain. Les invités ont chacun lu leur déclaration avant de participer aux débats qui ont animés les congressistes rifains. Il est à noter que tous les intervenants ont apporté leur ferme soutien à Said Chaoui, victime d'un emprisonnement "préventif" en attendant des preuves qui tardent à être "produites"... Tous se sont dit convaincus que Said Chaou est surtout, et avant tout, victime de son engagement pour le Rif; ce dernier étant, pour rappel, poursuivi en justice aux Pays-bas par le Makhzen.
Nous publions ci-après l'intégralité de la déclaration de la porte parole du MAK, Yasmina Oubouzar, qui a représenté le Mouvement souverainiste kabyle auprès du Mouvement indépendantiste rifain.
Déclaration du MAK au Congrès constitutif du Mouvement 18 septembre pour l’indépendance du Rif, le 18 septembre 2015, Rotterdam.
AFRANIMAN I TMURT N YIQVAYLIYEN
MOUVEMENT POUR L’AUTODÉTERMINATION DE LA KABYLIE
Déclaration du MAK à l’occasion du Congrès constitutif du
Mouvement 18 septembre pour l’indépendance du Rif
Azul merra i yimdukkal i d-yefkan afud i wegraw irifiyen,
Azul ameqran i watmaten-negh irifiyen,
Azul ahmayan i yimeghnasen n tegduda tarifit "tis-snat"
En ce jour doublement historique du 18 septembre, j’ai l’honneur et le privilège de représenter ici le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie et de transmettre aux militantes et militants rifains les salutations chaleureuses et fraternelles de notre Mouvement et de son président, Mas Bouaziz Ait-Chebib.
Nos camarades et militants pour l’indépendance du Rif ont eu l’heureuse initiative de faire coïncider la tenue du Congrès constitutif de leur Mouvement avec la date hautement symbolique du 18 septembre, date à laquelle Muhend U Abdelkrim Khattabi proclamait, le 18 septembre 1921, la première république moderne, et authentiquement amazighe, d’Afrique du Nord.
Aujourd’hui, à près d’un siècle de la première République du Rif, après son anéantissement par la coalition des entités prédatrices et coloniales du Makhzen, de la France et de l’Espagne, après avoir subi les horreurs de la première guerre chimique de l’histoire de l’humanité, après avoir subi massacres et spoliations en tous genres, le peuple du Rif, jaloux de sa liberté et de son authenticité, œuvre légitimement à rétablir sa république, conformément à ses droits politique et historique, conformément au droit international qui, « théoriquement » reconnait aux peuples autochtones le droit légitime à l’autodétermination.
C’est tout naturellement que notre Mouvement, qui œuvre lui aussi à restituer au peuple kabyle sa liberté, sa souveraineté et son authenticité, exprime ici et aujourd’hui, à l’occasion du congrès constitutif du Mouvement 18 septembre pour l’indépendance du Rif, sa pleine solidaire avec le combat du Rif pour sa souveraineté, comme il l’a déjà mainte fois exprimé, tout comme il est solidaire de celui du peuple Touareg, du peuple Mozabite et de tous les peuples, amazighs ou autres, qui sont injustement privés de leurs droits légitimes à une existence libre et digne sur leurs propres territoires historiques.
Malgré la persistance de nos peuples qui ont réussi l’incroyable exploit de traverser les millénaires sans jamais se perdre, nos peuples demeurent néanmoins les éternels colonisés que nous sommes malheureusement encore aujourd’hui.
Et si, à juste titre, nous cherchons les raisons de nos malédictions dans les vicissitudes de l’Histoire et de ses incessantes invasions, nous ne devons pas non plus manquer de regarder nos propres servitudes, car aujourd'hui, pour se libérer de l’impérialisme arabo-islamique, les peuples amazighs doivent d’abord prendre conscience de leur profonde aliénation.
Combien sont-ils parmi les nôtres à se réclamer fièrement du conquérant Tariq ibn Ziyad ? ce berbère parti conquérir l'Espagne pour le compte des Califes arabes alors qu'ils ignorent le patriotisme, le courage et la vaillance de Dihya qui résista contre l'invasion arabo-islamique ? Combien sont-ils aujourd'hui parmi les nôtres à se perdre et à sombrer dans l'islamisme et son indissociable déshumanisation ?
Si aujourd'hui, nous sommes encore emprisonnés dans de fausses identités que le colonialisme occidental a fabriqué pour nous, traçant nos frontières et dictant ce que nous devons être, au grès de ses propres intérêts ; Demain, si nous ne prenons pas la juste mesure du grave danger qui guettent nos peuples à travers l'islamisme, c'est tous les peuples amazighs qui seront définitivement ensevelis sous le voile opaque de la burqa...
Nous avons tous compris que la solution est en nous. Il est donc de notre devoir de prendre nos responsabilités et surtout de ne pas se tromper d'ennemis. Les peuples amazighs doivent s'allier, s'entraider, et non se neutraliser mutuellement, c'est une impérieuse exigence de l'histoire. Le MAK, à cet effet, appelle à la mise en place d'une solide coordination des peuples amazighs souverainistes.
Enfin, je voudrais évoquer ici l'absence du militant Said Chaou qui aurait dû être aujourd'hui parmi nous. Ce dernier a été préventivement arrêté sur la base d'accusation portées par le Makhzen mais qui, 3 mois plus tard, tardent à apporter les preuves de la prétendue culpabilité de Said Chaou. Pour ma part, je reste persuadée que la seule chose dont il soit réellement coupable c'est de son acharnement et de sa volonté inébranlable à lutter pour restaurer la république du Rif et à rendre au peuple ses droits et sa liberté.
Quoi qu'il en soit, pour reprendre les propos de notre leader... " Win iteddun ghef tidett yessawad ! "
Tanemirt-nwen,
Rotterdam, le 18 Septembre 2015
Pour le MAK,
Yasmina Oubouzar,
Porte parole à l'étranger
SIWEL 251210 SEP 15