La baronnie constituée autour de Bouteflika espère ramasser une dernière fois pour cinq ans, le « contenu de la caisse » au détriment des clans rivaux, avec pour étendard, un Bouteflika gonflé, s’il le faut et le temps d’une photo, à l’hélium. (PH/DR)
Contribution
La présidentielle algérienne : « jouer les prolongations »
Si l’objectif final de toute action politique est la prise de responsabilités pour gouverner sur la base de convictions, au service des autres et de la chose publique, le modèle algérien, fait exception puisque les jeux sont faits d’avance et l’objectif connu : jouer les prolongations.
La participation à un scrutin sans autre enjeu que celui de perpétuer un modèle politique désastreux est dès lors, un simple non-sens. La baronnie constituée autour de Bouteflika espère ramasser une dernière fois pour cinq ans, le « contenu de la caisse » au détriment des clans rivaux, avec pour étendard, un Bouteflika gonflé, s’il le faut et le temps d’une photo, à l’hélium.
Les partis et candidats qui y participent, même en célébrant le Pouvoir et ses autoroutes, se verront inévitablement et au mieux crédités de quelques pourcentages. Ils rejoindront ensuite le plus strict anonymat.
Figurants d’une mauvaise pièce de théâtre, et conscients de l’être, ils seront rétribués par des incitants médiocres qui, dans le contexte algérien, peuvent être ressentis comme motivants : frais de campagne, exposition publique, postes et autres avantages. Même l'étrange Yasmina Khadra, pourtant « candidat », en a fait le constat lors d'une sortie dans l'Ouest algérien.
Cette présidentielle algérienne se résume à une mise en scène « classique » : Valse des courtisans pour le premier cercle et simple jeu de chaises musicales pour le second. Sans doute la dernière du genre, avant de graves problèmes qui ne manqueront pas de secouer l’Algérie et desquels découleront les violences interminables que la matrice arabo-islamique enfante inévitablement, comme c’est déjà le cas à Ghardaïa.
Il y a certes, au Mzab l’intolérable violence des arabes châambas qui sont, preuve à l’appui, couverts par des policiers algériens. Mais il y a aussi, cette autre violence, ce tueur silencieux symptomatique de toute nation qui se meurt: l’indifférence. Les militants kabyles, l’Anavad et les militants Amazighs font honorable exception. L’Histoire en prend acte.
D’un point de vue politique, aucune raison valable ne justifie la participation à cette « élection ». Tant pour les « Partis » que pour les « citoyens ». Il va de soi, enfin et surtout, qu’aucun programme digne de ce nom n’est disponible. Sous d’autres cieux il s’agit d’un pré requis qui, en Algérie est semble-t-il, inutile...
D’un point de vue de la population algérienne,
Pour des raisons hétéroclites, les algériens semblent désabusés et ne fondent aucun espoir dans ce scrutin. Il y a à l’évidence les béni oui-oui dont les atavismes traversent les générations et qui sont légion, mais la majorité reste éloignée de cette énième mise en scène qui ne cache même plus ses trucages.
Les soucis quotidiens pour se procurer de quoi vivre, se loger, se soigner, la raréfaction d’une élite politique (corrompue, domptée, âgée, condamnée à l’exil ou décimée par les « GIA ») à même de prendre le leadership d’une opposition, ne peuvent donner corps à des mouvements citoyens dans l’immédiat.
Par la même occasion, le lit de l’islamisme, au moins sociétal si ce n’est politique, s’agrandit dangereusement. Cette « élection » ne peut pas constituer un « nouveau départ ». Elle révélera au grand jour les premières « métastases » d’un pays gravement malade pour avoir été affaibli, depuis avant même son « indépendance ».
D’un point de vue économique, politique, culturel et social, le point de non-retour a été atteint. L’Algérie ne sera jamais celle de la Soummam. C’est « l’autre » Algérie qui, par le nombre, la brutalité, la tromperie, le tribalisme et l’usurpation identitaire et religieuse, a pris possession des lieux.
Manifester sa désapprobation par rapport à ces constats ne peut se faire au minimum, que par le biais d’un boycott du prochain scrutin puisqu’il ne recèle, une fois de plus, aucun remède. Au contraire, il consolide l’échec.
Paradoxe, le régime algérien n’a jamais été aussi vulnérable que ces dernières années. Chef d’état malade, gouvernement qui ne se réunit pas, déclin et fin visible de la rente pétrolière,... et pourtant, nous constatons la mollesse des acteurs politiques.
J’ose espérer qu’une puissante refonte idéologique aura lieu en urgence, au sein de la famille démocrate et laïque du pays et qu’elle s’articulera autour du principe d’autodétermination des peuples.
D’un point de vue de la Kabylie
Les courtisans ont pris place dans la maison de la culture Mouloud Mammeri. Ce symbole à lui seul chagrine tout kabyle conscient de la forfaiture. Ali Belhadj, le meurtrier, vient « prier » à Tizi-Ouzou en réaction aux non jeuneurs héroïques et personne ne réagit, ne serait-ce qu’en prenant son arrière train pour cible d’un lancé de tire boulette.
La riposte eut été certes dérisoire, comparée aux hordes de criminels levées par ce chef terroriste pour décimer notre élite mais, symboliquement, nous aurions marqué le coup. La léthargie ambiante, du moins dans les grandes villes de Kabylie, est un indicateur inquiétant des conséquences de la politique de normalisation qui lui est imposée par le fer. Celui des armes et celui des deniers de la corruption.
Dans les villages, le MAK érige section après section et les jeunes générations assises sur les bancs de l’Université redonnent espoir. Hormis les collaborateurs du régime, dont il faut se méfier car ils sont condamnés à perpétuer le « système », les kabyles continuent leur chemin en poursuivant leurs projets économiques qui rendent l’entreprenariat kabyle (très jalousé) performant mais, malheureusement, sont souvent contraints de fuir cet environnement ardu par le biais de l’immigration.
Les familles politiques kabyles, à l’image de la société dont elles sont issues, ne peuvent raisonnablement s’inscrire dans une dynamique électorale sans issue et à contre courant de tout bon sens. Mais peu importe si de mauvaises partitions seront jouées par les uns et les autres. Les enjeux sont ailleurs, et les défis à venir capitaux. Un jour, pour survivre, nous devrons nous rassembler.
L’Anavad, quant à lui, devra rester sur sa ligne, consolider son opposition et affirmer ses idées en ignorant le régime algérien voué, tôt ou tard, à disparaître. Finalement, plus de trente années n’ont en rien altéré la puissance du texte de Mohya interprété par Ferhat : « Tahya Berzidan »…
Le MAK
Bouaziz Ait-Chebib et son équipe forcent le respect le plus absolu. Dans un contexte où la violence est omniprésente, ils font preuve d’un courage inouï pour animer la vie politique kabyle sur base de surcroît, d’idées dont on connaît les réactions hystériques qu’elles peuvent susciter au sein du Régime, de ses relais et de certaines populations.
A l’évidence, l’enjeu du scrutin présidentiel algérien n’intéressera pas outre mesure les kabyles. Très actif, le MAK continue à construire son réseau avec talent. Sa ligne politique et sa base militante se renforcent et gagnent en maturité.
Dans les villages de nos montagnes, les militants du MAK se déplacent à l’écoute des nôtres, ressentent leurs aspirations et les traduisent dans ce rêve d’Autodétermination. Tandis qu’ils dessinent les contours d’une Kabylie nouvelle, ils se recueillent devant la mémoire des héros d’hier comme Abane, Krim, Bessaoud, Farid Ali et les jeunes kabyles tombés sous les balles en 2001. Grace à la dynamique du MAK, en Kabylie, nous sommes à mille lieux de l’ambiance électorale démagogique, sans consistance et grossière qui se déroule déjà à Alger.
La dernière sortie de Benflis, ce « fils de famille » qui a la particularité d’être décongelé à chaque scrutin, est éloquente. Il mettra fin au régionalisme (alors qu’il faudrait le positiver) mettra fin à « la hogra » (concept intraduisible), et pourquoi pas aux intempéries et aux maladies virales. Gageons qu’il sera le mieux placé si Bouteflika ne résisterait plus à sa camisole chimique…
Sur ce scrutin, le MAK en communion avec l’Anavad, contournera nécessairement les bavardages relatifs à ce faux rendez-vous pour garder le cap de l’autodétermination, par essence démocratique et émancipateur.
En attendant, le 20 avril faisant partie des dates essentielles de notre peuple, c’est lui qui retiendra notre attention. Le 17 avril ne sera quant à lui, que la pitoyable « mise en scène des prolongations ».
bc,
SIWEL 261708 JANV 14
La présidentielle algérienne : « jouer les prolongations »
Si l’objectif final de toute action politique est la prise de responsabilités pour gouverner sur la base de convictions, au service des autres et de la chose publique, le modèle algérien, fait exception puisque les jeux sont faits d’avance et l’objectif connu : jouer les prolongations.
La participation à un scrutin sans autre enjeu que celui de perpétuer un modèle politique désastreux est dès lors, un simple non-sens. La baronnie constituée autour de Bouteflika espère ramasser une dernière fois pour cinq ans, le « contenu de la caisse » au détriment des clans rivaux, avec pour étendard, un Bouteflika gonflé, s’il le faut et le temps d’une photo, à l’hélium.
Les partis et candidats qui y participent, même en célébrant le Pouvoir et ses autoroutes, se verront inévitablement et au mieux crédités de quelques pourcentages. Ils rejoindront ensuite le plus strict anonymat.
Figurants d’une mauvaise pièce de théâtre, et conscients de l’être, ils seront rétribués par des incitants médiocres qui, dans le contexte algérien, peuvent être ressentis comme motivants : frais de campagne, exposition publique, postes et autres avantages. Même l'étrange Yasmina Khadra, pourtant « candidat », en a fait le constat lors d'une sortie dans l'Ouest algérien.
Cette présidentielle algérienne se résume à une mise en scène « classique » : Valse des courtisans pour le premier cercle et simple jeu de chaises musicales pour le second. Sans doute la dernière du genre, avant de graves problèmes qui ne manqueront pas de secouer l’Algérie et desquels découleront les violences interminables que la matrice arabo-islamique enfante inévitablement, comme c’est déjà le cas à Ghardaïa.
Il y a certes, au Mzab l’intolérable violence des arabes châambas qui sont, preuve à l’appui, couverts par des policiers algériens. Mais il y a aussi, cette autre violence, ce tueur silencieux symptomatique de toute nation qui se meurt: l’indifférence. Les militants kabyles, l’Anavad et les militants Amazighs font honorable exception. L’Histoire en prend acte.
D’un point de vue politique, aucune raison valable ne justifie la participation à cette « élection ». Tant pour les « Partis » que pour les « citoyens ». Il va de soi, enfin et surtout, qu’aucun programme digne de ce nom n’est disponible. Sous d’autres cieux il s’agit d’un pré requis qui, en Algérie est semble-t-il, inutile...
D’un point de vue de la population algérienne,
Pour des raisons hétéroclites, les algériens semblent désabusés et ne fondent aucun espoir dans ce scrutin. Il y a à l’évidence les béni oui-oui dont les atavismes traversent les générations et qui sont légion, mais la majorité reste éloignée de cette énième mise en scène qui ne cache même plus ses trucages.
Les soucis quotidiens pour se procurer de quoi vivre, se loger, se soigner, la raréfaction d’une élite politique (corrompue, domptée, âgée, condamnée à l’exil ou décimée par les « GIA ») à même de prendre le leadership d’une opposition, ne peuvent donner corps à des mouvements citoyens dans l’immédiat.
Par la même occasion, le lit de l’islamisme, au moins sociétal si ce n’est politique, s’agrandit dangereusement. Cette « élection » ne peut pas constituer un « nouveau départ ». Elle révélera au grand jour les premières « métastases » d’un pays gravement malade pour avoir été affaibli, depuis avant même son « indépendance ».
D’un point de vue économique, politique, culturel et social, le point de non-retour a été atteint. L’Algérie ne sera jamais celle de la Soummam. C’est « l’autre » Algérie qui, par le nombre, la brutalité, la tromperie, le tribalisme et l’usurpation identitaire et religieuse, a pris possession des lieux.
Manifester sa désapprobation par rapport à ces constats ne peut se faire au minimum, que par le biais d’un boycott du prochain scrutin puisqu’il ne recèle, une fois de plus, aucun remède. Au contraire, il consolide l’échec.
Paradoxe, le régime algérien n’a jamais été aussi vulnérable que ces dernières années. Chef d’état malade, gouvernement qui ne se réunit pas, déclin et fin visible de la rente pétrolière,... et pourtant, nous constatons la mollesse des acteurs politiques.
J’ose espérer qu’une puissante refonte idéologique aura lieu en urgence, au sein de la famille démocrate et laïque du pays et qu’elle s’articulera autour du principe d’autodétermination des peuples.
D’un point de vue de la Kabylie
Les courtisans ont pris place dans la maison de la culture Mouloud Mammeri. Ce symbole à lui seul chagrine tout kabyle conscient de la forfaiture. Ali Belhadj, le meurtrier, vient « prier » à Tizi-Ouzou en réaction aux non jeuneurs héroïques et personne ne réagit, ne serait-ce qu’en prenant son arrière train pour cible d’un lancé de tire boulette.
La riposte eut été certes dérisoire, comparée aux hordes de criminels levées par ce chef terroriste pour décimer notre élite mais, symboliquement, nous aurions marqué le coup. La léthargie ambiante, du moins dans les grandes villes de Kabylie, est un indicateur inquiétant des conséquences de la politique de normalisation qui lui est imposée par le fer. Celui des armes et celui des deniers de la corruption.
Dans les villages, le MAK érige section après section et les jeunes générations assises sur les bancs de l’Université redonnent espoir. Hormis les collaborateurs du régime, dont il faut se méfier car ils sont condamnés à perpétuer le « système », les kabyles continuent leur chemin en poursuivant leurs projets économiques qui rendent l’entreprenariat kabyle (très jalousé) performant mais, malheureusement, sont souvent contraints de fuir cet environnement ardu par le biais de l’immigration.
Les familles politiques kabyles, à l’image de la société dont elles sont issues, ne peuvent raisonnablement s’inscrire dans une dynamique électorale sans issue et à contre courant de tout bon sens. Mais peu importe si de mauvaises partitions seront jouées par les uns et les autres. Les enjeux sont ailleurs, et les défis à venir capitaux. Un jour, pour survivre, nous devrons nous rassembler.
L’Anavad, quant à lui, devra rester sur sa ligne, consolider son opposition et affirmer ses idées en ignorant le régime algérien voué, tôt ou tard, à disparaître. Finalement, plus de trente années n’ont en rien altéré la puissance du texte de Mohya interprété par Ferhat : « Tahya Berzidan »…
Le MAK
Bouaziz Ait-Chebib et son équipe forcent le respect le plus absolu. Dans un contexte où la violence est omniprésente, ils font preuve d’un courage inouï pour animer la vie politique kabyle sur base de surcroît, d’idées dont on connaît les réactions hystériques qu’elles peuvent susciter au sein du Régime, de ses relais et de certaines populations.
A l’évidence, l’enjeu du scrutin présidentiel algérien n’intéressera pas outre mesure les kabyles. Très actif, le MAK continue à construire son réseau avec talent. Sa ligne politique et sa base militante se renforcent et gagnent en maturité.
Dans les villages de nos montagnes, les militants du MAK se déplacent à l’écoute des nôtres, ressentent leurs aspirations et les traduisent dans ce rêve d’Autodétermination. Tandis qu’ils dessinent les contours d’une Kabylie nouvelle, ils se recueillent devant la mémoire des héros d’hier comme Abane, Krim, Bessaoud, Farid Ali et les jeunes kabyles tombés sous les balles en 2001. Grace à la dynamique du MAK, en Kabylie, nous sommes à mille lieux de l’ambiance électorale démagogique, sans consistance et grossière qui se déroule déjà à Alger.
La dernière sortie de Benflis, ce « fils de famille » qui a la particularité d’être décongelé à chaque scrutin, est éloquente. Il mettra fin au régionalisme (alors qu’il faudrait le positiver) mettra fin à « la hogra » (concept intraduisible), et pourquoi pas aux intempéries et aux maladies virales. Gageons qu’il sera le mieux placé si Bouteflika ne résisterait plus à sa camisole chimique…
Sur ce scrutin, le MAK en communion avec l’Anavad, contournera nécessairement les bavardages relatifs à ce faux rendez-vous pour garder le cap de l’autodétermination, par essence démocratique et émancipateur.
En attendant, le 20 avril faisant partie des dates essentielles de notre peuple, c’est lui qui retiendra notre attention. Le 17 avril ne sera quant à lui, que la pitoyable « mise en scène des prolongations ».
bc,
SIWEL 261708 JANV 14