Samedi dernier les agressions châambas contre les mozabites ont repris et trois victimes ont été dénombrées. Les circonstances de leurs morts restent encore controversées selon deux versions contradictoires : l’une affirmant que les trois mozabites assassinés ont été tuées à l’arme blanche, et l’autre affirmant que les trois mozabites ont été assassinés par balle. De plus, de nombreux témoins affirment que des attaques à l’acide ont été perpétrées par les châambas contre les mozabites et des médecins mozabites affirment avoir soigné plusieurs dizaines de blessés chez eux par crainte de se rendre à l’hôpital. La confiance des mozabites pour toutes les institutions, y compris hospitalières, dépendant de l’Etat n’étant plus à l’ordre du jour dans la vallée du Mzab.
C’est dans ce climat tendu où la méfiance vis-à-vis de l’Etat et de ses diverses institutions que le Premier ministre algérien par intérim, Youcef Yousfi, accompagné du ministre de l'Intérieur, du commandant de la gendarmerie et d'un représentant de la sûreté, s’est rendu ce dimanche à Ghardaïa pour « apaiser les esprits ». Ce dernier, faisant mine d’ignorer qui sont les agresseurs et qui sont les agressés, a demandé aux châambas et aux mozabites de « mettre de côté leurs dissensions et à regarder vers l'avenir », ignorant totalement le fond du problème, à savoir le parti pris flagrant des services de sécurité algériens, l’impunité accordée aux châambas ainsi que les poursuites judiciaires contre les victimes, comme cela se produit régulièrement depuis au moins 2008.
D’ailleurs, certains citoyens ont confié soupçonner la délégation gouvernementale algérienne d’avoir plutôt réagi au saccage des édifices publics, à l’incendie du siège du FLN et à la répercussion sur les élections présidentielles, plutôt qu’à la terreur qui sévie depuis des mois à Ghardaïa. D’ailleurs, le matin même de cette visite, le wali (préfet) avait refusé de recevoir un groupe de manifestants mozabites qui exigeaient le respect de la justice et l’application de la loi. Parmi ces manifestants, il y avait la mère de l’une des victimes assassinée la vieille, et comme le wali refusait obstinément de les recevoir, alors qu’il y avait eu mort d’homme, c’est finalement le ministre algérien de l’Intérieur Tayeb Belaiz, qui les a reçu. Or, les services de sécurité algériens, dont la franche implication dans les agressions commises contre les mozabites a été largement démontrée, dépendent directement du ministre de l’intérieur.
Au cours de cette visite d’Etat à Ghardaïa, le premier ministre algérien par intérim a annoncé qu’un conseil du gouvernement se tiendrait la semaine prochaine à Ghardaïa afin d’évoquer « les conflits de propriété » qui opposent les mozabites et les châambas. Mais du côté mozabite, la confiance en l’Etat algérien n’est plus de mise car depuis l’indépendance de l’Algérie, l’Etat algérien s’est systématiquement aligné sur les intérêts des châambas (arabes) au détriment des mozabites (amazighs). Abdelmalek Sellal, qui était premier ministre avant de devenir directeur de campagne de Bouteflika avait lui aussi proposé de régler le différend de propriété dans le Mzab en redistribuant les terrains mozabites de manière « équitable » … entre mozabites et châambas !
Durant toute la journée du dimanche, les officiels venus d’Alger ont enchaîné les rencontres et les réunions menées séparément avec des membres des châambas et des mozabites mais dont on ignore encore la représentativité car depuis le temps que les mozabites subissent les agressions châambas sans qu’il n’y ait aucune amélioration de la situation, les mozabites pourtant très attaché à la tradition, contestent désormais quasi ouvertement la légitimité des notables qui ont toujours été les interlocuteurs traditionnels de l’Etat algérien.
Toujours est-il que s’il y a bien une chose qui soit certaine, c’est que l’Etat algérien agit en pyromane pompier. Il fomente les agressions, les troubles et les soulèvements afin de rééquilibrer les rapports de force en son propre sein tout en matant les populations afin de les délester de leurs biens et de leurs droits.
zp,
SIWEL 171656 MARS 14
C’est dans ce climat tendu où la méfiance vis-à-vis de l’Etat et de ses diverses institutions que le Premier ministre algérien par intérim, Youcef Yousfi, accompagné du ministre de l'Intérieur, du commandant de la gendarmerie et d'un représentant de la sûreté, s’est rendu ce dimanche à Ghardaïa pour « apaiser les esprits ». Ce dernier, faisant mine d’ignorer qui sont les agresseurs et qui sont les agressés, a demandé aux châambas et aux mozabites de « mettre de côté leurs dissensions et à regarder vers l'avenir », ignorant totalement le fond du problème, à savoir le parti pris flagrant des services de sécurité algériens, l’impunité accordée aux châambas ainsi que les poursuites judiciaires contre les victimes, comme cela se produit régulièrement depuis au moins 2008.
D’ailleurs, certains citoyens ont confié soupçonner la délégation gouvernementale algérienne d’avoir plutôt réagi au saccage des édifices publics, à l’incendie du siège du FLN et à la répercussion sur les élections présidentielles, plutôt qu’à la terreur qui sévie depuis des mois à Ghardaïa. D’ailleurs, le matin même de cette visite, le wali (préfet) avait refusé de recevoir un groupe de manifestants mozabites qui exigeaient le respect de la justice et l’application de la loi. Parmi ces manifestants, il y avait la mère de l’une des victimes assassinée la vieille, et comme le wali refusait obstinément de les recevoir, alors qu’il y avait eu mort d’homme, c’est finalement le ministre algérien de l’Intérieur Tayeb Belaiz, qui les a reçu. Or, les services de sécurité algériens, dont la franche implication dans les agressions commises contre les mozabites a été largement démontrée, dépendent directement du ministre de l’intérieur.
Au cours de cette visite d’Etat à Ghardaïa, le premier ministre algérien par intérim a annoncé qu’un conseil du gouvernement se tiendrait la semaine prochaine à Ghardaïa afin d’évoquer « les conflits de propriété » qui opposent les mozabites et les châambas. Mais du côté mozabite, la confiance en l’Etat algérien n’est plus de mise car depuis l’indépendance de l’Algérie, l’Etat algérien s’est systématiquement aligné sur les intérêts des châambas (arabes) au détriment des mozabites (amazighs). Abdelmalek Sellal, qui était premier ministre avant de devenir directeur de campagne de Bouteflika avait lui aussi proposé de régler le différend de propriété dans le Mzab en redistribuant les terrains mozabites de manière « équitable » … entre mozabites et châambas !
Durant toute la journée du dimanche, les officiels venus d’Alger ont enchaîné les rencontres et les réunions menées séparément avec des membres des châambas et des mozabites mais dont on ignore encore la représentativité car depuis le temps que les mozabites subissent les agressions châambas sans qu’il n’y ait aucune amélioration de la situation, les mozabites pourtant très attaché à la tradition, contestent désormais quasi ouvertement la légitimité des notables qui ont toujours été les interlocuteurs traditionnels de l’Etat algérien.
Toujours est-il que s’il y a bien une chose qui soit certaine, c’est que l’Etat algérien agit en pyromane pompier. Il fomente les agressions, les troubles et les soulèvements afin de rééquilibrer les rapports de force en son propre sein tout en matant les populations afin de les délester de leurs biens et de leurs droits.
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SIWEL 171656 MARS 14