Soyez ravis par vos enfants!

26/04 Avez-vous peur du noir ?


... Et vos enfants ? Avez-vous du mal à aller dormir ?
Cela fait quelques semaines que je pense souvent aux probèmes de sommeil que peuvent vivre les parents lorsqu'ils ont des jeunes enfants, en particulier des bébés.
Et je me suis posée la question suivante : Quelles seront les répercussions sur nos enfants des tensions évidentes que nous manifestons au moment de "les endormir" ou bien lorsqu'ils nous réveillent fréquemment la nuit ?
Et si nos angoisses à propos de l'obscurité venaient de là, si nous évitions d'aller nous coucher parce que nous craignons de souffrir encore ?
Je suis presque sûre que nous avons vécu beaucoup de souffrances dans l'obscurité, et plus généralement lorsque nos parents étaient réveillés la nuit par nos cris, comment ont-ils pu réagir ? Lorsque je vois les réactions disproportionnée des parents, le désespoir lié à l'épuisement, le questionnement :"Est-ce normal que mon enfant de deux ans se réveille encore la nuit ?", je ne peux m'empêcher de me poser la question.
Nos parents n'ont pas fait exception à la règle, de plus dans une société qui culturellement s'attendait (et s'attend toujours) à ce que les bébés dorment la nuit, ne soient pas pris dans les bras au risque de les "dérégler définitivement", on peut se demander quelles "méthodes" ont utilisé nos parents pour nous "faire dormir".

A bien y réfléchir ce n'est pas un sujet que j'ai souvent entendu évoquer par mes parents, ou mes grands parents. Ce que je sais c'est qu'on m'a laissée dans le noir seule, pendant trois mois, trois longs mois. J'imagine que le désespoir dans lequel m'a plongée cet abandon nocturne a eu des conséquences importantes sur mon comportement d'adulte. C'est la chose la plus avouable que j'ai entendu, mais j'ai un soupçon, je pense que j'ai au moins reçu la colère de mes parents qui ne supportaient pas, et ne comprenaient pas plus que je les réclame la nuit, le pédiatre ayant recommandé de supprimer le plus vite possible l'unique biberon de nuit.
J'étais seule et j'avais faim. Je sais que ma mère était une jeune femme totalement inexpérimentée, sa mère ne lui était d'aucun soutien, et elle était la première de toutes ses amies à avoir un bébé. Difficile dans ses conditions de bénéficier d'autres expériences.

Aujourd'hui je suis convaincue que les pires violences nous les avons reçu la nuit, au moment de l'endormissement. Un endormissement qui était attendu, espéré en fin de journée, au moment où tout le monde est fatigué, où les adultes espèraient pouvoir se reposer, ou se retrouver en couple.
Pour cela il fallait que les bébés dorment, et d'ailleurs y avait-il d'autres choix ?
Nos avons du en recevoir des tensions, et des colères, des reproches, et peut-être aussi des coups, de la violence... Nous avons peut-être été secoué : "Tu vas dormir oui !!!"
Tout ceci n'est pas sans conséquences sur nos vies d'adultes et sur notre comportement de parents également.

Je ne vous apprends rien si j'ajoute à la peur du noir et à l'impossibilité d'aller se coucher, des difficultés à "gérer" l'endormissement. Nous tentons de gérer d'ailleurs ce qui n'est pas gérable, le sommeil de nos petits qui est un besoin physiologique sur lequel nous n'avons aucune prise. Nous avons seulement le pouvoir de dérégler à vie un processus qui se mettra en place sans notre intervention si nous acceptons notre fonction parentale, nous sommes là pour protéger et accompagner. Dormir avec nos enfants est une manière de jouer ce rôle. Et penser à nos propres difficultés d'enfant liée au sommeil et à l'endormissement , les travailler pourra nous aider à nous débarrasser de ces sentiments d'épuisement qui nous poursuivent.

Bonne journée à tous.


Rédigé par cdk le Mardi 26 Avril 2011 à 16:01 | Lu 623 fois