Les fleurs, entre mythologie et histoire
Dès la plus lointaine antiquité les fleurs ont suscité l’intérêt des hommes par leur beauté et leur mystère. Les sociétés dites « primitives » nous offrent une trace de cette relation mystique entre les sociétés et ces symboles du vivant. Les grecs par exemple leur attribuent une origine divine évidente. Et comment pourrait-il en être autrement ? Elles suivent un cycle de vie similaire à celui des êtres humains et embellissent, par leurs parfums et leurs beautés délicates, les saisons de leur présence. De plus, certaine fleurs au symbolisme très marqué ne peuvent manquer de susciter un étonnement bien compréhensible. Les orchidées par exemple. Si les grecs les ont ainsi appelées c’est à cause de la ressemblance d’une partie de leur structure avec des testicules, orchis en grec. Et de fait, la vanille par exemple, qui est une orchidée, nécessite une opération complexe afin de donner naissance à la gousse si convoitée. Il faut extraire l’organe mâle et l’introduire sans le briser dans la partie femelle de la plante. Ce n’est qu’au prix de cette opération délicate que la fécondation se fait ! Aussi chaque fleur a son histoire divine pour les grecs. Ces mythologies se sont ensuite transmises et ont perduré. A tel point que le narcisse a droit à un chapitre dans Les Métamorphoses du poète latin Ovide. Bien plus près de nous, le Moyen Âge entretient lui aussi un rapport particulier avec les fleurs. Entre symbolisme, mysticisme et phytothérapie avant la lettre, les couronnes de fleurs ont une importante fonction dans la société médiévale. Encore aujourd’hui, on les retrouve parfois ceignant le front des vierges… ou des mariées.
Loin des yeux, loin des fleurs ?
Aujourd’hui, une des fonctions principales des fleurs c’est d’exprimer ses sentiments. Même si elles sont très utilisées pour simplement décorer son intérieur, son balcon ou son jardin, c’est avant tout une manière de dire à quelqu’un ce que l’on ressent. C’est ainsi que la Toussaint voit de nombreuses familles investir les cimetières pour « décorer les tombes », c’est-à-dire exprimer son affection et sa peine au cher disparu. Mais c’est surtout une manière d’exprimer son amour ou son désir. En guise d’exemple, à la Saint Valentin, le chiffre d’affaires des ventes de fleurs, en France, pour ce seul jour, représente 30 000 000€ ! Mais rien de tout ceci n’est neuf : c’est depuis le Moyen-Âge déjà qu'elles sont le moyens le plus utilisé pour dire son amour. La couronne florale était un don fait par une dame à un troubadour vainqueur d’une joute poétique ou à un chevalier vainqueur d’une joute… souvent mortelle pour son adversaire ! On en offre à sa mère, à sa petite amie, à sa femme ; on en offre pour se faire pardonner, pour faire renaître le désir ou simplement par plaisir. Mais on en offre surtout à proximité de chez soi. L’établissement national des produits de l’Agriculture et de la Mer, France Agrimer, révèle que la majorité des ventes sont faites localement. Alors, loin des yeux, loin des fleurs ? L’arrivée massive d’internet dans notre vie a permis d’effacer les distances. Il est aujourd’hui possible plus que jamais d’exprimer ses sentiments à une personne habitant à plusieurs centaines de kilomètres… grâce à la livraison de fleurs !
Les fleurs coupées ne suscitent plus l’intérêt des Français
Si les fleurs sont très consommées à certaines occasions, comme la fête des mères, la fête des secrétaires ou la fête des amoureux, le reste de l’année, il semblerait que les Français les délaissent. En tous cas les bouquets. En effet, des études du secteur de l’horticulture font état d’une progression constante des ventes de plantes en pots, d’extérieur ou d’intérieur, ou des plants destinés au jardin. A l’inverse, les fleurs coupées connaissent une baisse sensible et régulière des ventes. Pour certains c’est simplement à cause de la durée de vie de ces dernières qu’elles sont délaissés. Et pourtant, à la Saint Valentin, ce sont bien des bouquets qui sont majoritairement offertes et non des fleurs en pot. Ce jour symbolise la persistance et l’immortalité de la passion qui unit les amants… par l’intermédiaire des roses. Le caractère éphémère de la composition florale n’effraie donc pas les amoureux en quête de symbole. Dès lors, la désaffection des Français reste un mystère. De plus, les fournisseurs, qu’ils soient en ligne ou en boutique physique, proposent de nombreuses solutions pour allonger la conservation des bouquets. Les fleurs coupées ont aussi l’avantage de pouvoir être changées régulièrement, en fonction de vos envies et de vos humeurs là où une plante en pot reste de manière définitive. Enfin, les fleurs restent un mode de communication malgré tout très prisé. En effet, 54,4% des achats sont faits en vue d’un cadeau. Seuls 18,2% sont destinés à soi et 27,5% à la décoration de cimetières. Si vous avez des choses à dire, des sentiments à exprimer ou simplement l’envie de faire plaisir : faites-le avec des fleurs!
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