Le collectif « Jeudi Noir » condamné
membres du collectif Jeudi Noir
Le collectif « Jeudi Noir » fait parler de lui depuis plusieurs années : avant d’occuper l’hôtel particulier où est née la Marquise de Sévigné, ils avaient commencé par s’inviter à différents rendez-vous de visite d’appartements, non pour les louer, mais pour y faire la fête ! L’objectif étant - avec ou sans les médias - de dénoncer, avec le sourire, les conditions intolérables imposées aux locataires parisiens, et faire prendre conscience de la galère des jeunes et des moins jeunes pour trouver un logement décent, dont notre région manque cruellement. Par la suite, ils ont occupé plusieurs immeubles dans Paris, notamment en face du Bon Marché l’année dernière, ou encore un immeuble appartenant à la Compagnie Lyonnaise de Banque, rue de la Banque à Paris, en partenariat avec l’association MACAQ et le DAL, à l’occasion du premier de l’an 2008.
Les occupants temporaires du 1Bis place des Vosges organisaient dans la nuit du mardi au mercredi 27 janvier une nuit de soutien au collectif et à leur action, ouvert au public, avec projections de films et de documentaires illustrant les différentes actions contre la crise du logement, des concerts, ainsi qu'un barbecue dans la cour. Le 18 janvier le Tribunal de grande instance de Paris a condamné en référé treize occupants de la « Marquise » à être expulsés en plein hiver, et à payer 115.000 € d’indemnités à la propriétaire des lieux Mme Béatrice Cottin, aujourd’hui âgée de 87 ans, qui a acheté ce bâtiment en 1963. Les avocats de la propriétaire, aujourd’hui en maison de retraite et mise sous tutelle, ont fait valoir qu’il s’agit de sa « résidence principale ». Les inculpés ont décidé de faire appel de cette décision.
Les occupants temporaires du 1Bis place des Vosges organisaient dans la nuit du mardi au mercredi 27 janvier une nuit de soutien au collectif et à leur action, ouvert au public, avec projections de films et de documentaires illustrant les différentes actions contre la crise du logement, des concerts, ainsi qu'un barbecue dans la cour. Le 18 janvier le Tribunal de grande instance de Paris a condamné en référé treize occupants de la « Marquise » à être expulsés en plein hiver, et à payer 115.000 € d’indemnités à la propriétaire des lieux Mme Béatrice Cottin, aujourd’hui âgée de 87 ans, qui a acheté ce bâtiment en 1963. Les avocats de la propriétaire, aujourd’hui en maison de retraite et mise sous tutelle, ont fait valoir qu’il s’agit de sa « résidence principale ». Les inculpés ont décidé de faire appel de cette décision.
Le scandale des logements vides
Julien Bayou, porte-parole du collectif, a fait savoir qu’il s’agit d’« un jugement très dur » qui « impose aux étudiants de partir sans délai et en plein hiver », alors qu’il n’y a « pas de projet pour cet immeuble ». C’est en effet ce que dénonce l’ensemble des associations qui militent pour le droit au logement. Le problème du logement ne vient pas uniquement d’un manque de logements, car aujourd’hui, la France dispose d’une moyenne de 37 m² par habitant, mais surtout des immeubles laissés vacants par les propriétaires, comme celui de la place des Vosges. Lors de son dernier recensement en 1999, l’Insee estimait que la capitale recélait quelque 136 000 logements vacants, soit 10 % des habitations parisiennes. Un pourcentage scandaleux, qui a été ramené, en 2007, à 2 % selon des études menées sur le terrain par la Siemp (Société immobilière d’économie mixte de la mairie de Paris).
La situation du marché immobilier de la dernière décennie, et la spéculation qui y est liée, a vu les prix du logement flamber, ce qui encourage certains propriétaires à laisser vacants les immeubles, plutôt que de les utiliser ou de les revendre, en attendant tranquillement que le prix du bien augmente mécaniquement. Certains propriétaires se voient également dans l’impossibilité d’honorer les frais nécessaires engagés pour la réhabilitation de certains bâtis anciens. Fin 2005, la Siemp obtient le droit d’utiliser le fichier de la taxe sur les logements vacants. Depuis, le bilan reste modeste : 710 engagements depuis 2003, dont 540 relocations effectuées.
La situation du marché immobilier de la dernière décennie, et la spéculation qui y est liée, a vu les prix du logement flamber, ce qui encourage certains propriétaires à laisser vacants les immeubles, plutôt que de les utiliser ou de les revendre, en attendant tranquillement que le prix du bien augmente mécaniquement. Certains propriétaires se voient également dans l’impossibilité d’honorer les frais nécessaires engagés pour la réhabilitation de certains bâtis anciens. Fin 2005, la Siemp obtient le droit d’utiliser le fichier de la taxe sur les logements vacants. Depuis, le bilan reste modeste : 710 engagements depuis 2003, dont 540 relocations effectuées.
Les politiques entrent dans la danse
élus de Paris à la Marquise
Le collectif a permis de remettre sur le devant de la scène, et à l’ordre du jour de la campagne pour les régionales, la situation honteuse de la capitale en matière de logement, dont l’exemple de la Marquise, bâtiment vide depuis des décennies, n’est qu’un parmi tant d’autres. Ils ont reçu le soutien de plusieurs hommes et femmes politiques, notamment M. Jean-Paul Huchon, président de Région, accompagné de M. Mano, adjoint chargé du logement à la mairie de Paris, qui s’est rendu sur place mardi soir pour visiter les lieux et discuter avec les représentants du collectif.
Mme Cécile Duflot, candidate Europe Ecologie en Ile-de-France et secrétaire nationale des Verts, qui avait également rendu visite au collectif, s’est prononcée pour la réquisition des logements vides. « Ils représentent 8 % du parc de logements parisien », a-t-elle estimé. Selon les derniers recensements de l’Insee, près de 120 000 appartements seraient vacants... soit à peu près autant que les demandeurs d’un logement social inscrits dans la capitale ».
Le collectif a également bénéficié du soutien de la première adjointe au Maire de Paris, Mme Anne Hidalgo, qui a appelé les juges, la veille du procès, à la « clémence » dans une lettre rendue publique : « J’en appelle à présent à la clémence et à la sagesse des juges… Pour avoir visité les lieux, j’atteste qu’ils ont mis en évidence le scandale d’un patrimoine exceptionnel laissé égoïstement à l’abandon depuis des années et qui appartient de fait aux amoureux de Paris. Jeudi Noir a, à l’évidence, contribué à sa préservation en occupant les lieux, dans une attitude respectueuse vis-à-vis des riverains et de la tranquillité publique ».
Mme Cécile Duflot, candidate Europe Ecologie en Ile-de-France et secrétaire nationale des Verts, qui avait également rendu visite au collectif, s’est prononcée pour la réquisition des logements vides. « Ils représentent 8 % du parc de logements parisien », a-t-elle estimé. Selon les derniers recensements de l’Insee, près de 120 000 appartements seraient vacants... soit à peu près autant que les demandeurs d’un logement social inscrits dans la capitale ».
Le collectif a également bénéficié du soutien de la première adjointe au Maire de Paris, Mme Anne Hidalgo, qui a appelé les juges, la veille du procès, à la « clémence » dans une lettre rendue publique : « J’en appelle à présent à la clémence et à la sagesse des juges… Pour avoir visité les lieux, j’atteste qu’ils ont mis en évidence le scandale d’un patrimoine exceptionnel laissé égoïstement à l’abandon depuis des années et qui appartient de fait aux amoureux de Paris. Jeudi Noir a, à l’évidence, contribué à sa préservation en occupant les lieux, dans une attitude respectueuse vis-à-vis des riverains et de la tranquillité publique ».
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