Le théâtre du 18ème siècle (suite)
Regnard et Lesage (1668-1747) ont eux aussi marqué la comédie de mœurs avec le Légataire universel (Regnard, 1708) et Turcaret (Lesage, 1709), mais l’autre grand auteur de comédies du siècle est Beaumarchais (1732-1799) qui se montre habile dans l’art du dialogue et de l’intrigue mais aussi dans la satire sociale et politique à travers le personnage de Figaro, valet débrouillard qui conteste le pouvoir de son maître et qu’on retrouve dans deux œuvres majeures : le Barbier de Séville (1775) et le Mariage de Figaro (1784).
Le théâtre du XVIIIe siècle est marqué aussi par des genres nouveaux, aujourd’hui considérés comme mineurs mais que reprendra et transformera le XIXe siècle, comme la comédie larmoyante et le drame bourgeois qui mettent en avant des situations pathétiques dans un contexte réaliste et dramatique qui touchent des familles bourgeoises. Quelques titres explicites : le Fils naturel (Diderot, 1757), le Père de famille (Diderot, 1758), le Philosophe sans le savoir (Sedaine, 1765), la Brouette du vinaigrier (Louis-Sébastien Mercier, 1775) ou encore la Mère coupable (Beaumarchais, 1792).
Mentionnons enfin le développement de genres qui associent texte et musique comme le vaudeville ou l’opéra comique ainsi que des textes de réflexion sur le théâtre avec Diderot et son Paradoxe sur le comédien, les écrits de Voltaire pour défendre la condition des gens de théâtre toujours au ban de l’Église et les condamnations du théâtre pour immoralité par Rousseau.
Le théâtre du XVIIIe siècle est marqué aussi par des genres nouveaux, aujourd’hui considérés comme mineurs mais que reprendra et transformera le XIXe siècle, comme la comédie larmoyante et le drame bourgeois qui mettent en avant des situations pathétiques dans un contexte réaliste et dramatique qui touchent des familles bourgeoises. Quelques titres explicites : le Fils naturel (Diderot, 1757), le Père de famille (Diderot, 1758), le Philosophe sans le savoir (Sedaine, 1765), la Brouette du vinaigrier (Louis-Sébastien Mercier, 1775) ou encore la Mère coupable (Beaumarchais, 1792).
Mentionnons enfin le développement de genres qui associent texte et musique comme le vaudeville ou l’opéra comique ainsi que des textes de réflexion sur le théâtre avec Diderot et son Paradoxe sur le comédien, les écrits de Voltaire pour défendre la condition des gens de théâtre toujours au ban de l’Église et les condamnations du théâtre pour immoralité par Rousseau.
Le roman du XVIIIe siècle
Le roman du XVIIIe siècle est marqué par le renouvellement des formes et des contenus qui préfigurent le roman moderne considéré comme une œuvre de fiction en prose, racontant les aventures et l’évolution d’un ou de plusieurs personnages. Le genre, en pleine croissance avec un lectorat élargi, est marqué par le développement de la sensibilité, par le souci d'une apparente d'authenticité (avec le procédé du manuscrit trouvé, l’emploi de la première personne, de l’échange épistolaire ou des dialogues) et par l’esprit des Lumières en prenant en compte les valeurs nouvelles d’une société qui évolue.
L’influence la littérature anglaise est également sensible à travers la traduction des œuvres de Richardson, Swift ou Daniel Defoe. Néanmoins le roman restera, au cours du XVIIIe siècle siècle, un genre en quête de légitimation et de définition, comme le montrent les nombreuses réflexions sur le roman au XVIIIe siècle.
Le roman de ce siècle très riche explore toutes les possibilités romanesques : question du narrateur, éclatement du récit, engagement, analyse psychologique minutieuse, peinture réaliste du monde, imagination et confidence, apprentissage, souci de la forme… et les textes sont difficilement réductibles à des catégories indiscutables ; on peut cependant risquer un regroupement par sous-genre.
- Les romans philosophiques : on peut discuter le genre des œuvres narratives de Voltaire comme Zadig (1747) ou Candide (1759) mais l’appellation la plus fréquente aujourd’hui est « contes philosophiques ». La discussion est plus pertinente pour l'Ingénu, plus tardif (1768), qui s’éloigne du merveilleux et introduit une large part de réalisme social et psychologique.
- Les romans réalistes : l’association du réalisme social et du parcours amoureux s’installe au cours du siècle. Citons les romans-mémoires la Vie de Marianne (1741) le Paysan parvenu (1735) de Marivaux, Manon Lescaut (1731) de l’abbé Prévost (1697-1763), le Paysan perverti (1775) et son deuxième volet la Paysanne pervertie (1784), roman épistolaire de Restif de la Bretonne (1734-1806). On peut aussi déterminer un sous-genre né de l’influence espagnole : le roman picaresque avec sa truculence satirique, sa variété des milieux sociaux et l’apprentissage de la vie et qu’illustre l’Histoire de Gil Blas de Santillane (1715-1735) de Lesage (1668-1747).
- Le roman d’imagination est, pour sa part, représenté par des romans d’anticipation comme l’An 2440 de Mercier (1771) ou des romans fantastiques comme le Diable amoureux de Jacques Cazotte (1772).
- Les romans libertins associent grivoiserie, érotisme, manipulation et jeu social avec Crébillon fils (le Sopha, 1745), Diderot (les Bijoux indiscrets, 1748 ; la Religieuse, 1760-1796) ; Laclos (les Liaisons dangereuses, 1782) et finalement Sade (Justine ou les Malheurs de la vertu, 1797).
- Les romans du sentiment s’imposent dans la deuxième moitié du siècle avec la Nouvelle Héloïse (1761), le roman par lettres de Jean-Jacques Rousseau (sur le modèle anglais du Pamela de Richardson) qui sera le plus gros tirage du siècle en séduisant par sa peinture préromantique du sentiment amoureux et de la nature, ou Paul et Virginie (1787) de Bernardin de Saint-Pierre (1737-1814).
- Les romans « éclatés » comme Jacques le fataliste et son maître (1773-1778) ou le Neveu de Rameau (1762-1777) de Diderot sont des œuvres assez inclassables mais porteuses de modernité.
La poésie du XVIIIe siècle
Si la forme versifiée est utilisée avec habileté par Voltaire dans son Poème sur le désastre de Lisbonne ou dans le Mondain, la poésie, au sens commun du terme, ne se libère pas des influences du classicisme et l’histoire littéraire ne retient que quelques noms comme ceux de Jacques Delille (1738-1813) (les Jardins, 1782) ou Évariste Parny (1753-1814) (Élégies, 1784) qui préparent modestement le romantisme en cultivant une certaine sensibilité à la nature et au temps qui passe. Mais c’est essentiellement André Chénier (1762-1794) qui réussit une poésie expressive comme dans le poème célèbre de la Jeune Tarentine ou celui de la Jeune Captive (son œuvre ne sera publiée qu’en 1819, bien après sa mort tragique lors de la Terreur). On mentionnera aussi Fabre d'Églantine pour ses chansons (Il pleut bergère) et sa participation « poétique » au calendrier révolutionnaire.
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