La bit-lit : nouveau genre littéraire à la mode

Sur le stand Bragelonne-Milady, au salon du livre, c'est l'effervescence. Une queue s'est formée tout autour du stand et va jusqu'à empêcher les gens de circuler librement. On croise beaucoup d'adolescentes mais aussi des femmes plus âgées et parfois même quelques garçons. Ils sont tous dans l'attente fébrile de la venue de Laurell K. Hamilton. Ce nom, vous ne le connaissez peut-être pas, mais pour tous ceux qui font la queue au salon du livre dans l'attente d'une dédicace de leur auteur favori, c'est l'auteur des aventures d'Anita Blake, une valeur sûre de la bit-lit.

Mais qu'est-ce que la bit-lit ? La bit-lit, c'est un nouveau genre de littérature qui a vu le jour en France avec le certainement très connu Twilight - et un peu plus tôt dans les années 90 aux Etats-Unis -, ou encore avec des séries télévisées telles que Buffy contre les vampires. Les fans de Laurell K. Hamilton ont tendance à critiquer Twilight, la lecture leur paraissant trop fade car la bit-lit aujourd'hui se résume en trois mots : femme, violence, sexe - sans oublier nos amis les vampires et les lycanthropes. "Bit" signifie "mordre" et "lit" est une abréviation pour "littérature", autrement dit : littérature mordante.

Et si Twilight séduit toutes les tranches d’âge, Anita Blake se réserve un public plus averti. Anita Blake est une femme indépendante et son boulot à elle, c'est de relever les morts. Elle tue aussi des vampires, mais ça, c'est plutôt un boulot à temps partiel. Et comme si ce n'était pas suffisant, il faut aussi qu'elle aide la police dans les enquêtes surnaturelles. Or, c'est ce personnage qui fait fureur en France aujourd'hui. Publié chez Milady, le nouveau label des éditions Bragelonne, la série en est déjà à son onzième tome paru, loin des dix-huit tomes des Etats-Unis où l'engouement pour les aventures d'Anita Blake est bien plus important, avec pourtant déjà plusieurs milliers de lecteurs fidèles en France.

La communauté bit-lit s'étend de plus en plus et est très active sur la toile. Sites, blogs, forums, les fans de bit-lit ont trouvé le lieu pour s'exprimer. Anita-blake.darkbb.com est un forum où tous les âges s’y retrouvent et même les hommes marquent petit à petit leur territoire : en moyenne 15 % des actifs du forum qui s’expriment font partie de la gente masculine. Cette communauté se caractérise par sa fidélité à une série et sa curiosité pour découvrir de nouvelles aventures de bit-lit ainsi qu’une soif insatiable de lecture.

Milady a tiré le gros lot en lançant plusieurs séries de bit-lit : elle est la seule maison d’édition à proposer autant de titres dans le genre et elle compte bien surfer sur la vague. Quatre nouvelles séries verront le jour cet été avec des publications rapprochées, un tome par mois, ce qui permet de garder ses lecteurs en alerte.

Autre atout majeur de la bit-lit : le format. La majorité des titres paraissent en poche, pour ne pas dire quasi tous et qui dit poche, dit petit prix, en moyenne 7 euros par tome. Avec le contexte de crise économique qui entraîne le lecteur à préférer le livre en poche plutôt que le grand format et avec cette mode vampirique, la bit-lit a de beaux jours devant elle. En attendant que le cinéma réclame sa part du gâteau peut-être ?

D’autres auteurs viennent se joindre à Laurell K. Hamilton notamment Jeaniene Frost avec sa série Chasseuse de la nuit, Kelley Armstrong avec Femmes de l’Autremonde ou encore Yasmine Galenorn avec Sœurs de la Lune. Les fans ont de quoi se nourrir en lecture et si jamais ils ne sont pas satisfaits, ils peuvent trouver leur bonheur ailleurs : les vampires et les loups-garous étant à l’ordre du jour, d’autres romans du même genre les mettant en scène fleurissent sur les rayonnages des librairies.

La jeunesse n’est pas en reste avec bien évidemment des textes grand public qui n’iront pas heurter la sensibilité des adolescent : on ne voudrait pas que toutes les jeunes filles rêvent de se faire mordre par un vampire ! Ces jeunes demoiselles se passionnent pour les histoires d’amour impossibles entre un vampire et une humaine – quand il n’y a pas un loup-garou qui s’en mêle. Le goût du fruit défendu, l’homme parfait mais inaccessible, attire les jeunes filles – tout autant que leur mère – qui peut-être rêve du même amour que l’héroïne à laquelle elle s’identifie.

Car – enfin ! – le personnage principal est une femme, fragile et forte à la fois – parce qu’il faut bien un vampire pour la protéger -, prête à affronter toutes les situations et qui trouve toujours le moyen de finir dans les bras d’une créature surnaturelle. Un seul mot d’ordre : essayez !