Rousseau, un philosophe précurseur des Lumières

Jean-Jacques Rousseau est né à Genève le 28 juin 1712. Il vit une enfance heureuse et lit beaucoup. Entre 1722 et 1724, Jean-Jacques Rousseau vit chez le pasteur Lambercier. Puis, il devient apprenti chez un greffier, un graveur. Il s’enfuit et loge chez Mme de Warens puis devient laquais. Jean-Jacques Rousseau est ensuite domestique chez les Gouvon où on lui enseigne le latin et l’italien. Jean-Jacques Rousseau retourne chez Mme de Warens et étudie la musique qu’il enseigne une fois l’avoir suffisamment étudiée. Entre 1736 et 1740, Jean-Jacques Rousseau vit un amour avec Mme de Warens. Rousseau, remplacé par un autre amant, devient alors précepteur. En 1743 paraît sa « dissertation sur la musique française » qu’il a présentée à l’Académie des sciences. La même année, Jean-Jacques Rousseau suit des cours de chimie et compose son opéra des « Muses galantes ». Il devient secrétaire d’un ambassadeur puis quitte son poste pour regagner Paris. Rousseau prend pour compagne Thérèse Levasseur et lui fait quatre enfants qu’ils abandonnent. Entre 1749 et 1751, Rousseau rédige des articles de musique pour l’Encyclopédie. Jean-Jacques Rousseau devient célèbre pour son « Discours sur les sciences et les arts ». Il compose un autre opéra : « Le devin du village ». Rousseau continue d’écrire notamment une importante « Lettre sur la Providence » en réponse aux poèmes de Voltaire « Sur le désastre de Lisbonne » et « Sur la loi naturelle ». Ses œuvres les plus connues sont La Nouvelle Héloïse, Les rêveries du promeneur solitaire, L’Émile, Le Contrat Social. Jean-Jacques Rousseau succombe à une apoplexie le 2 juillet 1778.

C’est le seul roman écrit par Rousseau : « Julie ou la Nouvelle Héloïse, Lettres de deux Amans, Habitans d’une petite ville au pied des Alpes, recueillies et publiées par J. J. Rousseau, à Amsterdam ». Ce livre devient le plus grand succès en librairie du XVIIIe siècle tandis que ces œuvres les plus novatrices à caractère politique ou sur l’éducation sont interdites et Rousseau est même menacé personnellement. (Du contrat social et l’Émile ou de l’Éducation). La Nouvelle Héloïse est un roman d’amour qui produit une véritable révolution dans la sensibilité des lecteurs. Jean-Jacques Rousseau approfondit la subjectivité amoureuse des deux amants auxquels s’opposent les institutions, le mariage religieux traditionnel. Le roman est de nature très lyrique, construit sur la passion des amants et sur un discours moral sur la vertu. Le roman expose aussi des idées philosophiques et morales sur des thèmes tels que le suicide, les Parisiennes, l’agriculture, le duel, les préjugés de la naissance, le rôle des femmes, l’esthétique des jardins, le rôle des femmes. Ce roman peut être considéré comme immoral car il narre la tromperie de Julie avec son amant Saint-Preux vis-à-vis de son raisonnable mari Wolmar mais on peut aussi penser que ce roman est édifiant et moral car à la fin, la tromperie se tourne vers un dépassement vers l’amitié et la vertu. Intéressons-nous désormais à l’autobiographie de Jean-Jacques Rousseau.

Jean-Jacques Rousseau se sent autre, différent des autres et veut établir la vérité sur lui-même c’est pourquoi il écrit son autobiographie : les Confessions. Il écrit : « Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple et dont l’exécution n’aura point d’imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature et cet homme ce sera moi. » Dans cet ouvrage, Jean-Jacques Rousseau relate d’abord son enfance : sa mère qui lui manque, morte quelques jours après sa naissance. Il vit cependant une enfance heureuse grâce à sa tante Suzanne et à sa nourrice Jacqueline. Jean-Jacques Rousseau éprouve ses premières sensations avec la fessée « voluptueuse » de Mlle Lambercier et très vite découvre l’injustice par une autre punition imméritée. L’amour de sa vie fut Mme de Warens, une femme plus âgée qu’il appelle tendrement maman et qu’il aimera jusqu’au bout ou presque. Remplacé par un autre homme auprès de Mme de Warens, il connaît d’autres femmes et finit par épouser sa compagne Thérèse Levasseur. Malgré son génie pour l’éducation dans son œuvre, l’enfant est un être à part entière différent de l’adulte et non un petit adulte, que l’on doit respecter et éduquer le mieux possible, il abandonne ses quatre enfants car il jugeait sa vie trop dissolue pour les élever correctement. Le brillant Jean-Jacques Rousseau, génial dans ses écrits et précurseur principalement en politique et en éducation, a aussi connu des dérives personnelles.