José Sales Albella / Julie Butterfass / Frédéric Orel / Collectif d’artistes de l’HDJ Élise Saunier / Aïko
Vernissage le 10 janvier à 18h30
José Sales Albella
Depuis 1992, il travaille à l’école des beaux arts à Montpellier dans les ateliers des arts graphiques et photographie.
Comment décrire cette manière de peindre sans évoquer ces souvenirs fondateurs, ces premières images qui me relièrent au monde ? Tout commence dans la maison où je suis né, avec une fascination pour une image glissée sous verre à côté de mon lit d’enfant : « Le Triomphe de Bacchus » ou « Les Ivrognes » de Velázquez (1628-1629). Plus loin, un vieux calendrier demeure encore, épinglé sur la paroi qui sépare la cheminée des escaliers, montrant « L’Arche de Noé » de Jacopo Bassano. Plus tard, une double page des « Ménines » dans un manuel d’histoire du secondaire vint s’ajouter à cet imaginaire.
En regardant aujourd’hui ma peinture dans son ensemble, je me demande : que signifient ces assemblages ? Chacun y trouvera son propre sens. Je crois que l’art, et la peinture en particulier, est capable de marier questions et intentions, comme s'ils étaient faits pour coexister. Certains propos semblent inaccessibles, mais peut-on se les approprier dans leur incomplétude ? Malgré moi, un corpus singulier se forme, universel et formel, tourné vers la mémoire à venir. Ainsi, ma culture, la culture générale et des images chères à mon passé s’entremêlent en permanence.
Quelle marge de manœuvre me reste-t-il ? Celle qui va de la toile que je termine à celle que je commencerai demain. Cela peut sembler infime, infra-mince. Pour ne pas citer personne"
Pour en savoir plus sur l'artiste :
https://www.josesales.com/
L'artiste nous parle du travail qu'il présentera à l'Espace Gibert :
Évocations
"Un thème récurrent dans mon travail artistique demeure le lieu de ma naissance : le Mas d’Enromeu, aux Coves de Vinromà, dans le nord de Castelló de la Plana. Là, j’ai passé vingt-deux années de mon existence – mon enfance, ma scolarité et une grande part de ma jeunesse, marquées par les dynamiques d’un monde rural en transition. Ce lieu est le témoin d’une modernisation tardive, à son ultime étape, à tel point que ce processus avait déjà fait chuter la natalité avant même ma venue au monde, et poussé les jeunes de ma génération à partir. Résultat : des cinquante personnes qui peuplaient ce réseau d’entraide, il n’en reste aujourd’hui qu’un seul, bien qu’il passe ses après-midis au village voisin à jouer aux cartes, et ses dimanches à danser.
Trois fois par an, je retourne là-bas, pour me ressourcer. Je passe mes vacances au Mas, tandis que le reste de l’année, je vis à Montpellier. Pendant ces séjours, je lis, je parcours ces lieux où, enfant, je jouais souvent seul. Mon attachement à ces paysages, devenus toujours plus silencieux, grandit. Je les peuple de mon imaginaire, les dessine, les peins, comme si seules mes fictions pouvaient désormais les habiter.
Voilà ce qu’ils m’évoquent…"
Julie Butterfass
Formée aux Beaux Arts, puis spécialisée en restauration de peinture murales," j'ai toujours travaillé dans les traces de pinceaux des autres". il a bien fallu admettre qu'il fallait à la restauration des récréations, oser la création.
Comment avez vous commencé ?
Au commencement était le bleu, et bla bla bla. Sérieusement ? Un "coup de non hasard " de la vie.
Pour ne pas étouffer, il fallait faire exploser les couleurs. No comment.
A quoi pensez vous quand vous peignez ?
C'est physique ! Je me laisse porter par les mouvements épaule et main. Le pinceau n'en est que le prolongement. "Je m'arrête quand cela me raconte une histoire".
Vos sources d'inspiration ?
Le tripatouillage émotionnel ! Traduction : Je suis une boule d'émotions et totalement incapable de m'exprimer verbalement. Restent les couleurs...
Pourquoi exposer ?
Pour partager, offrir, si cela est possible, un déclencheur émotionnel. " J'aime que mes toiles provoquent d'autres histoires que les miennes. Chacun y voit ce qu'il veut, en fonction de ce qu'il ressent, de son vécu. L'émotion pour tous !
"Parce que les longs discours et descriptions conventionnels ne me correspondent pas."
Collectif d’artistes de l’HDJ Élise Saunier & Aïko
L’atelier d’art plastique est un des piliers de l’hôpital de jour, il offre aux jeunes une expérience enrichissante à travers des visites de musées et des sessions de création inspirées par les œuvres admirées.
Rôle crucial dans le bien-être des adolescents, il permet non seulement l’expression des émotions et le développement personnel, mais renforce également le sentiment d’appartenance à une communauté. En travaillant ensemble sur des projets artistiques, les jeunes développent un lien social fort, essentiel pour leur épanouissement.
Le collectif d’artistes, composé de jeunes talents tels que Cassandra, Charles, Mathis, Audran, et Clara, s’est formé au fil des ans dans cet atelier. L’exposition actuelle présente une sélection remarquable des créations des cinq dernières années, témoignant de l’évolution artistique et personnelle de ces jeunes artistes.
Cette exposition met en relief l’importance de l’art dans le parcours thérapeutique et éducatif des jeunes en milieu hospitalier
Frédéric Orel
Mis au point en 1842 par le scientifique et astronome anglais John Fréderick William Herschel, le cyanotype est un procédé photographique monochrome négatif ancien par le biais duquel on obtient un tirage photographique bleu de prusse, bleu cyan.
Il nous présente ses rencontres photographiques avec les œuvres dont il ne connaitra jamais les auteurs, précisant : « Dans ces tableaux la monochromie et la force bleue des tirages cyanotypes vont de pair avec le regard évidemment subjectif que j’ai posé sur les réalisations de l’AUTRE »