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Le droit de mourir, ultime liberté à conquérir


Franck Martin

Né et vivant en Suisse, le cinéaste de génie que fut Jean-Luc Godard a choisi d'y mourir. Le 13 septembre dernier, il a mis fin à ses jours par un suicide médicalement assisté. Ce que permet la législation de son pays.

Ce suicide assisté d'une personnalité mondialement connue a mis en lumière le retard pris par la France pour légaliser l'euthanasie. Comme aux heures sombres de l'interdiction de l'avortement, il faut avoir les moyens de franchir nos frontières pour pouvoir activement mettre fin à des souffrances incurables, pour mourir dans la dignité.

Cette semaine, l'espoir d'une évolution vient de se concrétiser, avec le lancement des travaux d'une Convention citoyenne sur la fin de vie.

Malgré les réserves que m'inspirent les "Conventions citoyennes", outils hypocritement démagogiques, je me félicite de cette initiative. Elle ouvre un débat fondamental, à la recherche d'un consensus sur un cadre législatif difficile à élaborer.

Débat nécessaire, bienvenu mais délicat car l'évolution de la loi sur la fin de vie touche à l'éthique, aux valeurs morales, aux convictions philosophiques ou religieuses, à l'intime comme au collectif.


Le suicide assisté du cinéaste Jean-Luc Godard, citoyen helvétique, a remis en lumière le triste retard pris par la France dans la légalisation de l'euthanasie
Le suicide assisté du cinéaste Jean-Luc Godard, citoyen helvétique, a remis en lumière le triste retard pris par la France dans la légalisation de l'euthanasie

Evaluation, évolution de la loi Léonetti

Depuis la loi Léonetti, adoptée en 2005, l'évolution des mentalités ne fait aucun doute : les Français.es sont très largement favorables à ce qu'une loi autorise le suicide médicalement assisté.

Conscient de l'évolution des mentalités, lié par sa promesse de campagne électorale, Emmanuel Macron a chargé son gouvernement de mettre en place une Convention citoyenne sur la fin de vie, dont les travaux, pilotés par le Conseil économique social et environnemental, ont officiellement commencé ce 9 décembre.


Pour piloter ce dispositif, le CESE a désigné un Comité de Gouvernance, présidé par Mme Claire Thoury, issue du mouvement associatif.
« Le sujet de la fin de vie nécessite l’ouverture d’un débat national, un dialogue entre citoyens issus d’horizons divers, représentatifs des différentes sensibilités qui s’expriment au sein de la société française, au plus près de la complexité des intérêts et opinions.  L’outil convention citoyenne est idéal pour mener ce débat, et permettre à chacun d’exposer ses avis, pour aboutir à des propositions communes en respectant toutes les libertés de parole. La redevabilité envers les citoyens sera une pierre angulaire de nos travaux : cette convention citoyenne doit replacer les citoyens au cœur de débat public pour irriguer la législation future. Le comité de gouvernance de la convention citoyenne sur la fin de vie, garant des débats apaisés, sera particulièrement vigilant à la façon dont les pouvoirs publics se saisiront de ces travaux. ».

Déclaration de Claire Thoury, membre du CESE et présidente du Comité de Gouvernance.

Ce débat sera décentralisé et relayé régionalement par les CESE dans les 22 régions, selon des modalités que notre ami, le président Jean-Luc Léger se fera un devoir de faire connaître en Normandie.

Cette convention devra répondre, d'ici fin mars 2023, à la question officiellement posée :

« Le cadre de l'accompagnement de fin de vie  est-il adapté aux différentes situations rencontrées, ou d'éventuels changements devraient-ils être introduits ? »
En clair, le bilan et l'évolution possible de la loi Léonetti, loi qui encadre la fin de vie des Français.es.

«J'aime les gens, je ne veux pas les voir souffrir» Depuis fort longtemps, Line Renaud défend le droit à mourir dans la dignité.  Elevée à la dignité de Grand-Croix de la Légion d'Honneur par le président de la République, elle affirme avoir convaincu Emmanuel Macron de lancer le processus de légalisation de l'euthanasie.
«J'aime les gens, je ne veux pas les voir souffrir» Depuis fort longtemps, Line Renaud défend le droit à mourir dans la dignité. Elevée à la dignité de Grand-Croix de la Légion d'Honneur par le président de la République, elle affirme avoir convaincu Emmanuel Macron de lancer le processus de légalisation de l'euthanasie.

Le bilan de la loi Léonetti

Une telle évolution reste délicate à élaborer. Parce qu'elle touche à l'éthique, aux valeurs morales, à l'intime et au collectif, Il faut lui trouver un cadre législatif qui fasse consensus, finement nuancé par la diversité des situations examinées,  qui protège les personnes vulnérables et respecte l'intime conviction des soignants.

En septembre dernier, le Conseil consultatif national d'éthique, jusqu'alors opposé à toute aide active à mourir, a rendu un avis qui estime qu' « Il existe désormais une voie pour une application d'une aide active à mourir.»

La loi Claeys-Léonetti a apporté un immense progrès en autorisant la mise en sommeil, la sédation profonde, jusqu'au décès, des malades en souffrance dont la mort est inéluctable à court terme. Mais elle bloque toute avancée, en interdisant le choix du suicide médicalement assisté.

L'avis du CCNE n'est pas unanime, certains membres estimant que, pour garantir la liberté du choix des malades, toute avancée vers l'euthanasie est à proscrire tant que l'accès aux 7500 lits de soins palliatifs reste inégal 26 départements ne disposent pas d'unités de soins palliatifs. Aujourd'hui l'accès au soins palliatifs n'est possible que dans 26 départements...

Permettre à tous l'accès aux soins palliatifs doit rester une priorité. Mais l'inégalité géographique dans l'accès aux soins palliatifs ne doit en aucun cas en cacher une autre : ceux qui en ont les moyens peuvent choisir le suicide assisté en se rendant dans une clinique belge, suisse, hollandaise, espagnole...

La possibilité d'avoir recours aux soins palliatifs ne doit pas empêcher le choix du suicide assisté, ni de prétexte pour l'interdire.

Le droit de mourir, c'est le combat d'une vie pour le député de la Rochelle, Olivier Falorni (PRG). Il vient d'être nommé président de la mission d'évaluation parlementaire de la loi Léonetti.
Le droit de mourir, c'est le combat d'une vie pour le député de la Rochelle, Olivier Falorni (PRG). Il vient d'être nommé président de la mission d'évaluation parlementaire de la loi Léonetti.

Le droit de mourir, liberté suprême : un combat radical

La conquête de libertés nouvelles, la défense des libertés acquises sont au cœur de l'action politique du Parti radical de gauche, depuis ses origines.

Libertés collectives avec la liberté de conscience qu' apporte la séparation de l'Eglise et de l'Etat, la laïcité, en particulier de l'enseignement public, la liberté d'association, la liberté syndicale, la liberté de la presse, lois fondatrices de la République.

 Mais aussi de liberté, qui pour être individuelles, ne sont pas moins fondamentales : depuis la loi autorisant le divorce, jusqu'au droit à l'avortement, le mariage pour tous, demain la légalisation du suicide assisté et, au passage, la légalisation du cannabis. Sans parler de l'abolition de la peine de mort, symbole humaniste par excellence.

Humanistes, inspirés par la philosophie des Lumières, les radicaux de gauche sont engagés dans la conquête d'une ultime liberté : celle du droit à mourir dans la dignité. Nous ferons entendre notre voix par tous les canaux ouverts par la Convention citoyenne.

Et dans l'enceinte où s'élabore légitimement la Loi : le Parlement.

Olivier Falorni : un symbole et un espoir

Farouche défenseur de la démocratie représentative, je note que le Parlement aura le dernier mot. Il ne pourrait en être autrement.

Malgré la participation - quelque peu démagogique - de citoyens tirés au sort, l'avis de la Convention citoyenne constitue pas un mandat impératif, contraire aux principes constitutionnels...

Echaudé par le fiasco de la Convention citoyenne sur le climat, Emmanuel Macron a précisé que le Président de la République ne reprendra pas forcément à son compte l'avis final de la Convention.

Parallèlement aux travaux de cette Convention, l'Assemblée a lancé une mission d'évaluation parlementaire de la loi Léonetti, dont la présidence à été confiée à Olivier Falorni, député PRG de La Rochelle. Cette nomination est un symbole et un espoir.

Militant de longue date pour la légalisation de l'euthanasie, il avait déposé, en juin, une proposition de loi ouvrant droit à une aide médicalisée active pour les personnes souffrant d'une maladie incurable.

Après le vote de l’article 1 par une large majorité transpartisane (240 voix pour, 48 contre), la proposition de loi a ensuite été été étouffée par le dépôt massif de 3000 amendements LR... rendant impossible l'examen et le vote du texte dans les délais.

La conquête d'une liberté finit toujours par un dur combat politique.

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1.Posté par Sylvia Mackert le 03/04/2023 16:08 | Alerter
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Sujet très délicat, est-ce qu'un suicide autorisé et assisté médicalement devient autre chose qu'un suicide non assisté ? une meilleure solution ? on se dit d'un seul coup "on a le droit de supprimer sa vie" ? est-ce plus "juste" à ses yeux parce que la loi l'autoriserait ? et combien d'erreurs irréparables seront commises ? combien de fois me suis-je battue contre des maladies dites incurables et même encore des ALD potentiellement mortelles ? je ne pense pas que le suicide serait la solution à mes souffrances, bien que j'ai lu "les souffrances du jeune Werther de Goethe" qui a écrit un roman comme psychothérapie et a fait mourir son héro pour soulager sa conscience et vivre pour de bon dans la vraie vie. Ce qu'on veut, c'est mettre fin à la souffrance et non à la vie, car il arrive qu' on estime que la vie ne vaut plus la peine d'être vécu si on ne fait que souffrir, mais parfois on peut aussi être fier d'avoir surmonté tant d'épreuves et d'être encore en vie malgré les souffrances qu'on endure. Handicapée entre 50 et 80 %, sous Hitler, on n'aurait pas hésité à pratiquer l'euthanasie, vu le coût des soins et AAH et on aurait crié au scandale par la suite, et aujourd'hui les gens réclament l'euthanasie ? et le risque d'abus d'euthanasie ? Sous Hitler on trouvait des capsules de cyanure à acheter et des familles entières se suicidaient par peur de tomber entre les mains de l'ennemi qui les torturerait, est-ce ça la liberté ? Tous les êtres humains naissent libres et égaux en droits etc. et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. Tuer est-ce de la fraternité ? assister un suicide et glorifier la mort ? Et il y a des gens qui se battent contre la peine de mort pour éviter les erreurs alors qu'il y a tant de récidivistes et qu'il faut être gentil envers eux ? respecter la vie ? et voilà qu'il faut autoriser de tuer ? L'avortement est encadré par la loi et en-dessous de trois mois de grossesse ce n'est pas considéré comme foetus donc on ne tue pas encore un être viable et on a autorisé l'avortement thérapeutique jusqu'au 9e mois ? et bientôt la mort sur ordonnance pour les vieux et les malades ? Les soins palliatifs existent aussi et qui a réellement envie de mourir ? Au mois de Mai l'année dernière j'ai encore affronté la mort, mon coeur ne battait qu'à 24 % de ses capacités et grâce aux soins on est arrivé à 45 % et grâce à la réadaptation cardiaque on verra si ça va encore mieux... bien sûr que tout ça nécessite des efforts et coûte cher à la CPAM, la société, mais grâce à ça je peux continuer à vivre. Et j'en ai marre de devoir sans arrêt justifier mon droit de vivre et d'exister, alors quand je lis que certains souhaitent mourir, je ne comprends plus du tout ce qui leur passe par la tête. Ils veulent mourir, mais n'osent pas non plus le faire et demandent à ce que ce soit l'état qui fasse une loi et que l'état passe à l'acte d'euthanasie et voilà qu'on se retrouvera presque comme sous le 3e Reich avec son élitisme, on veut des gens en parfaite santé et on fait comprendre aux malades qu'ils dérangent et qu'on ferait une bonne action en les aidant à "mourir" parce qu'ils passeraient une vie dans la souffrance. Comment justifier alors tous les centres pour handicapées ? Franchement le débat n'a pas à exister, les droits de l'homme précisent qu'il faut respecter la dignité humaine, même de ceux qui ont besoin d'être aidé. Des Humanistes, qui recherchent l'épanouissement, ok, mais la mort est-elle un épanouissement ? la fin de tout. Et selon la religion, la vie éternelle ne concerne que ceux qui y croient. Et à chacun ses responsabilités, ce n'est pas parce que la loi autoriserait de tuer que ce serait plus moral pour autant. On trouvait bien que la peine de mort était immorale. Que ceux qui veulent vraiment se suicider se débrouillent. On leur apporte encore des soins psychiatriques et on a des numéros gratuits pour lutter contre les suicides dans ce cas, donc faut-il réellement en débattre ? Il faut se réjouir de chaque rayon de soleil qui rend la journée belle, et chaque arbre qui fleurit de nouveau au printemps et quand on croit au miracle, un miracle peut se produire aussi. Je suis heureuse d'être encore en vie, malgré les souffrances que j'ai enduré et malgré les rabat-joie qui veulent me plonger dans une dépression pour me pousser au pire, il faut juste éviter de côtoyer des gens toxiques qui nous empoisonnent la vie ou qui veulent nous dénigrer.
L'olivier est un arbre qui vit très longtemps, il y en a qui ont plus de 6000 ans qui ont été retrouvés encore en vie, donc on pensait autrefois déjà que l'huile d'olive apporterait la longévité, voire la vie éternelle et l'huile d'olive est utilisé dans les religions comme "huile sainte" pour soigner et elle serait parfaite pour les malades grâce aux oméga 3, on désinfectait les plaies de Jeanne d'Arc en y versant de l'huile d'olive par exemple. La vie vaut la peine d'être vécu et les difficultés ne sont pas la pour abattre mais pour être abattue et évitons l'euthanasie ou de dire aux gens qu'il n'y a plus d'espoir pour eux, alors que la médecine fait des progrès et que l'espérance de vie augmente et qu'on sait soigner des maladies autrefois mortelles. Le respect des aînés est important, le respect des malades est important jusqu'au bout, restons humains et rendons la vie agréable et que le fort soit au service du faible. La solidarité ? Humanisme ? Ethique ? Dignité humaine ?

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