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Jeudi noir à la CASE : la droite détruit la SODEVIL et la Maison de l'Emploi.


Franck Martin

Jeudi noir à la CASE. Dans sa rage de détruire ce que d'autres ont créé, la droite a fermé la Maison de l'emploi et de la formation et la SODEVIL. En privant ainsi de roues l'élan moteur de notre territoire, Leroy & Priollaud signent le premier chapitre de son déclin.


Pourquoi le faire aussi salement ?

Pharmaparc, Ecoparc, hôtel d'entreprises, start-ups, village d'artisans... Tous nous enviaient la réussite de la SODEVIL dans le développement économique
Pharmaparc, Ecoparc, hôtel d'entreprises, start-ups, village d'artisans... Tous nous enviaient la réussite de la SODEVIL dans le développement économique
Jeudi noir à la CASE : lorsque la droite prétend s'occuper de l'emploi, cela se traduit aussi sec par cinq chômeurs de plus. En fermant la SODEVIL et la Maison de l'emploi et de la formation, les patrons de choc de la boutique Leroy & Priollaud ont jeté le personnel à la rue, avec une brutalité inouïe. Une seule personne reclassée ! Les autres pointeront au chômage. C'est comme ça, quand la droite s'occupe de l'emploi.

Depuis le mois de juillet, on a mené en bateau les employés, faisait miroiter des perspectives d'emploi le lundi, démenties le jeudi. " Ils ont le droit de nous virer", soupirait jeudi l'un des licenciés, " mais pourquoi le faire aussi salement ? ". On serait tenté de leur dire : parce que Leroy & Priollaud, c'est la droite, qui se soucie comme d'une guigne du sort de salariés licenciés.

Le numérique, miroir aux alouettes

Depuis plus de dix ans, dans la course à la création d'emplois, notre territoire faisait la course en tête en matière d'implantation d'entreprises ! Une volonté politique forte avait doté notre territoire d'un bolide hyper-performant : la SODEVIL, copiloté par Eure-Expansion et la CASE. Résultat : 3500 emplois de plus en 10 ans. Un territoire qui, au plus fort de la crise, a toujours créé plus d'emplois qu'il ne s'en détruisait localement.

Notre territoire était, de loin, le champion de Normandie en matière d'implantation d'entreprises : 18 hectares vendus, chaque année, pour l'installation d'entreprises à Pharmaparc, Ecoparc, villages d'artisans, hôtel d'entreprise etc. Qui dit mieux ?

Or, Jeudi soir, en supprimant la SODEVIL, la droite a stoppé le bolide en lui enlevant ses roues. Et en supprimant la Maison de l'emploi et de la formation, il prive les chômeurs d'un outil indispensable pour combler le fossé qui les sépare des emplois existants, plus nombreux, sur notre territoire que la population en âge de travaille. En fermant des outils performants et indispensables, c'est l'emploi qu'on assassine.

La formation, clé de l'emploi sur notre territoire.

Peu de gens le savent, mais le problème de l'emploi sur notre territoire n'est pas seulement celui de la création d'emplois. Il y a plus de postes de travail sur notre territoire que d'habitants en âge de travailler ! Par son dynamisme économique, par sa situation géographique privilégiée, notre territoire s'est developpé en créant plus d'emplois qu'il n'en détruisait, même en temps de crise. Donc, les emplois existent.

Mais les chômeurs aussi ! Parce que les habitants de l'agglomération Seine-Eure n'accèdent pas automatiquement aux emplois de notre territoire, faute de qualification correspondant aux emplois offerts. Sur notre territoire, la carence de formation professionnelle pour accéder aux emplois existants est un défi bien plus important que celui de la création d'emplois. Plus qu'ailleurs, la formation est la clé de l'emploi sur notre territoire.

Aussi, pour combler ce fossé qui sépare nos chômeurs des emplois existants, les élus d'hier ont doté la CASE d'un outil stratégique : la Maison de l'emploi et de la formation. Les élus d'aujourd'hui détruisent cet outil, malgré l'extraordinaire qualité du travail accompli, avec des moyens malheureusement trop limités.

Rappelons que cette Maison de l'emploi et de la formation n'est pas née d'une lubie des élus locaux, mais fait partie d'un vaste programme lancé par l'Etat. Elle obéit à un cahier des charges défini par l'Etat, qui lui accorde sa labellisation et de l'argent pour agir. L'Etat, Pôle-Emploi, siègent au conseil d'administration de cette association. Bien entendu, cette association ne peut exister sans la participation des collectivités locales. Et ce sont les élus de la CASE qui, en votant la fin de leur participation, ont tué la Maison de l'emploi.

Berner les élus avec un vote bloqué.

Pour tuer la MEF et la SODEVIL, il fallait l'aval d'une majorité d'élus. Et pour obtenir cet aval, il faut berner les élus. Ce à quoi Bernard Leroy s'est employé, avec brio. Et succès, au final.

Une argumentation en deux temps : l'évolution de la situation économique exige une nouvelle stratégie de développement économique. Pour être appliquée, cette nouvelle stratégie demande de nouveaux outils, remplaçant les anciens. CQFD pour justifier la fin de la MEF et de la SODEVIL.

Sauf que... affirmation n'est pas démonstration.

Sauf que... la belle présentation de la "nouvelle" stratégie n'a été que la présentation détaillée de la stratégie mise en place avec la Sodevil et la MEF depuis belle lurette !

A l'exception du miroir aux alouettes du "numérique", dada de M. Priollaud, le plan d'action présenté est rigoureusement identique à celui que la CASE suit, avec succès, depuis plusieurs années !

Comme l'a fait remarquer Richard Jacquet, il n'est pas démocratique de faire voter en une fois sur trois sujets différents. L'unanimité pouvait se faire sur la continuité de la stratégie à suivre, mais certainement pas sur la suppression des outils indispensables à la mise en oeuvre de cette stratégie !

Le dossier est assez complexe et les nouveaux élus assez nombreux pour que le discours de Bernard Leroy parviennent à masquer des évidences.

" Mais non, mais non... Je change tout... pour ne rien changer. Sauf le personnel."

Première évidence : les fondamentaux de l'économie locale évoluent, certes, mais selon des cycles de long terme. Aucune évolution récente ne saurait justifier que l'on cesse d'implanter des entreprises sur Pharmaparc, Ecoparc 2 et 3, que l'on cesse de créer des villages d'artisans, des hôtels d'entreprises, des pépinières d'entreprises... Ce que fait la Sodevil.
Aucune évolution ne justifie que l'on cesse de soutenir le pôle de compétitivité Cosmétic Valley. Que l'on cesse de travailler sur les secteurs "forts" de l'économie locale que sont les secteurs de la biotechnologie, de la pharmacie et de la chimie fine. Par exemple en réussissant le tour de force qu'a été l'implantion d'un noyau de 4 start-ups issues de l'incubateur d'entreprises de l'université de Rouen.

Opération exemplaire réussie grâce à Eure Expansion, l'EPFN et surtout la SODEVIL, qui a porté le poids financier de l'opération.
Bernard Leroy feint de découvrir l'importance de l'économie du tourisme. Mais l'implantation de la locomotive Biotropica n'est-il pas le fruit la collaboration Eure-Expansion, Sodevil, CASE !

Rien ne justifie que le soutien à l'économie touristique, qui a été l'un des axes majeurs de la présidence Martin-Yung, notamment avec la création de l'office du tourisme, des voies vertes, l'aménagement de la Seine, la conservation-rénovation du patrimoine rural, se traduise, comme le fait Bernard Leroy par une coupe de 100 000 euros dans le budget de l'office de tourisme ! Si c'est cela la nouvelle stratégie de développement touristique, il y a tout à en craindre.



 

Alleluia ! Madame Terlez découvre la GPESC ! Il était temps...

Jeudi soir, infligeant à l'audience un long pensum, madame Terlez annonça, urbi et orbi, qu'elle venait de connaitre une illumination  : oui, la GPEC ( gestion prévisionnelle des effectifs et des carrières) existe, elle l'a enfin rencontrée !

Est-ce une bonne raison pour jeter à la poubelle l'énorme travail de prospective territoriale et de soutien aux PME pour les aider à intégrer cette GPEC dans leur gestion ? Enorme travail autour de la GPEC accompli, des années durant, par la Maison de l'emploi et de la formation ! L'évolution de la situation demande-t-elle que l'on supprime les Forums de l'emploi, les Cafés rencontres avec les employeurs mis en place par la MEF ?

Curieusement, en bon défenseur du patronat, Bernard Leroy n'a pas mentionné l'évolution la plus préoccupante du marché de l'emploi local : le recours massif, exponentiel, à l'intérim. La maison de l'Emploi avait pourtant pris le problème à bras-le-corps...

Je change tout... pour ne rien changer !

Sous les critiques des élus de gauche, Bernard Leroy n'a pas hésité à se contredire pour sauver la face. Incapable de préciser comment sa "nouvelle" stratégie justifiait de stopper ou de changer les actions en cours, il s'est mis à récuser l'idée de tout changer.

Devant l'évidence de l'utilité des actions de la SODEVIL et de la MEF, il change son fusil d'épaule pour affirmer qu'en fait, il n'est animé que par un souci de simplification de l'action publique et que... toutes les missions de la Sodevil, voire de la MEF seront conservées ! Selon lui, la gauche fait beaucoup de bruit pour rien. En effet, pour ce "bon" patron, 5 chômeurs de plus, ce n'est rien.

Mystère et boule de gomme

Bernard Leroy affirme donc que les missions de la MEF et de la SODEVIL seront conservées et confiées à un service de la CASE, qui compte actuellement 7 salariés : la direction du développement économique.

Sauf que... le discours serait crédible s'il était accompagné d'une annonce de création de 5 postes à la CASE correspondant aux licenciements. Car qui fera le travail, qui prendra en charge les missions, maintenant ?

Bernard Leroy, grand pourfendeur des dépenses de personnel à la CASE, s'est bien gardé de dire qu'il créerait des postes pour effectuer les missions confiées jusqu'alors à la MEF et la SODEVIL. Par quel miracle ou par qui seront portées les missions de développement économique de la SODEVIL ? Qui s'occupera de l'évolution de l'offre de formation portées par la MEF ? Mystère et boule de gomme. En attendant 5 salariés sont sur le carreau.

A noter : durant toutes mes années de présidence, j'ai été soumis à de fortes pressions pour supprimer la SODEVIL. La réussite de la SODEVIL faisait de l'ombre à certain patron, fort influent au sein de la Fédération départementale du BTP. Il peut aujourd'hui se frotter les mains : Bernard Leroy a fait le sale boulot que j'ai toujours refusé de faire.





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