Christiane Taubira ? C'est Lamartine !
J'ai voté pour Christiane Taubira et fait campagne pour elle et le PRG en 2002. Je ne le regrette pas. Mais que faire en 2022 ? Sur la photo, Didi Boketsu (PRG) Michel Champredon (PRG, maire d'Evreux) et Didi Boketsu, à Evreux, pour un hommage à Aimé Césaire
Christiane Taubira et Alphonse de Lamartine ont deux points communs : la foi en la République, l'engagement courageux politique et... un souffle poétique flamboyant.Ô Temps suspends ton vol !
La Révolution de 1848, fraternelle et romantique, porta Lamartine, poète engagé, à la Présidence de la Seconde République. Un éphémère mandat pour une éphémère République, vite balayée par le coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte, le futur Napoléon III.
Christiane Taubira met son lyrisme flamboyant, son amour et sa maîtrise de la langue française au service d'un engagement sincère pour la République et les valeurs de gauche.
Ministre, elle a montré une compétence, un courage et un panache admirables, dans le combat pour le Mariage pour Tous, face aux attaques indignes, parfois racistes, de la droite. Toutefois, il faut reconnaître que ses discours émouvants, mobilisateurs masquent, pour l'heure, la fragilité concrète d'un programme, d'un projet pour la France. A l'instar d'un certain Alphonse de Lamartine...
Taubira, la langue de bois masquée par la langue du vent, aussi belle que vague ?
De plus, Taubira traîne une « casserole » devant les électeurs socialistes.
Ils la tiennent pour responsable de l'échec, aussi spectaculaire qu' inattendu, de la candidature de Jospin au premier tour de l'élection présidentielle de 2002. Que Jean Marie Le Pen accède au second tour pour la première fois, ce serait la faute de Taubira.
Accusation parfaitement injuste.
Taubira n'est pas responsable de l'éclatement de la Gauche Plurielle et de l'échec de Jospin en 2002
Nous sommes quelques mois avant l'élection présidentielle de 2002. Le président Chirac va briguer un second mandat.
Lionel Jospin, devenu Premier ministre à la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale et de la période de "cohabitation", peut mettre en avant un remarquable bilan : l'économie se redresse, les finances de l'Etat se portent bien : les polémiques ne s'attaquent pas aux habituels déficits, mais sur l'excédent budgétaire de 50 milliards, la fameuse "cagnotte" de Jospin. La gauche s'est montrée meilleure gestionnaire que la droite.
La réussite de Lionel Jospin est aussi politique : il a réussi à rassembler une brillante équipe ministérielle, de Dominique Strauss-Kahn à Jean-Pierre Chevènement, en passant par Dominique Voynet composée de représentants de la gauche plurielle.
Il se présente à l'élection présidentielle de 2002 avec un bilan exceptionnel, qui le conforte - un peu trop - dans sa certitude d'une victoire acquise. On ne gagne pas sur un bilan, mais par un projet porté l'union des forces de son camp.
Bien que candidat "naturel" de la gauche il ne parvient pas à rassembler la "dream team", dont l'unité d'action sous son leadership a permis la réussite de la Gauche Plurielle. Car, pour le premier tour de 2002, la Gauche Plurielle vole en éclats : Chevènement veut faire "le troisième homme" et "turbuler" le système. Le PCF veut rester dans la course avec la candidature de Robert Hue.
Lionel Jospin, devenu Premier ministre à la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale et de la période de "cohabitation", peut mettre en avant un remarquable bilan : l'économie se redresse, les finances de l'Etat se portent bien : les polémiques ne s'attaquent pas aux habituels déficits, mais sur l'excédent budgétaire de 50 milliards, la fameuse "cagnotte" de Jospin. La gauche s'est montrée meilleure gestionnaire que la droite.
La réussite de Lionel Jospin est aussi politique : il a réussi à rassembler une brillante équipe ministérielle, de Dominique Strauss-Kahn à Jean-Pierre Chevènement, en passant par Dominique Voynet composée de représentants de la gauche plurielle.
Il se présente à l'élection présidentielle de 2002 avec un bilan exceptionnel, qui le conforte - un peu trop - dans sa certitude d'une victoire acquise. On ne gagne pas sur un bilan, mais par un projet porté l'union des forces de son camp.
Bien que candidat "naturel" de la gauche il ne parvient pas à rassembler la "dream team", dont l'unité d'action sous son leadership a permis la réussite de la Gauche Plurielle. Car, pour le premier tour de 2002, la Gauche Plurielle vole en éclats : Chevènement veut faire "le troisième homme" et "turbuler" le système. Le PCF veut rester dans la course avec la candidature de Robert Hue.
Taubira 2002-Taubira 2022
Secrétaire national du PRG en 2002, j'ai été témoin du débat interne sur l'élection présidentielle. Jean-Michel Baylet était favorable au rassemblement de la Gauche Plurielle.
La ligne politique du Parti radical de Gauche n'a jamais varié : si la gauche veut gagner la présidentielle, il faut créer une fédération commune qui négocie un programme commun entre ses différents composantes, puis fait campagne derrière un candidat unique de la gauche.
Jean-Michel Baylet rencontre Lionel Jospin. Ce dernier lui fait part de son incapacité à retenir le Mouvement des Citoyens ( Jean Pierre Chevènement a quitté le gouvernement peu avant ), Les Verts qui souhaitent accroitre l'audience de leur parti grâce à l'audience acquise par la participation au gouvernement de Dominique Voynet. Le Parti communiste serait favorable à une candidature unique, mais à partir du moment où le MDC de Chevènement fait cavalier seul... le PC défendra son propre territoire...
Jospin aurait préféré, bien sûr, que sa candidature soit celle de toute la gauche et des Verts, mais l'éclatement de la Gauche Plurielle n'entame pas sa confiance dans la victoire finale de la gauche.
" Au premier tour, on choisit, au second tour, on élimine." Il est vrai que le second tour impose le rassemblement des familles politiques derière un seul candidat. Personne n'imagine alors que Jospin ne soit pas le seul candidat de gauche au second tour. Son élimination au premier tour est impensable... On connait la suite...
La ligne politique du Parti radical de Gauche n'a jamais varié : si la gauche veut gagner la présidentielle, il faut créer une fédération commune qui négocie un programme commun entre ses différents composantes, puis fait campagne derrière un candidat unique de la gauche.
Jean-Michel Baylet rencontre Lionel Jospin. Ce dernier lui fait part de son incapacité à retenir le Mouvement des Citoyens ( Jean Pierre Chevènement a quitté le gouvernement peu avant ), Les Verts qui souhaitent accroitre l'audience de leur parti grâce à l'audience acquise par la participation au gouvernement de Dominique Voynet. Le Parti communiste serait favorable à une candidature unique, mais à partir du moment où le MDC de Chevènement fait cavalier seul... le PC défendra son propre territoire...
Jospin aurait préféré, bien sûr, que sa candidature soit celle de toute la gauche et des Verts, mais l'éclatement de la Gauche Plurielle n'entame pas sa confiance dans la victoire finale de la gauche.
" Au premier tour, on choisit, au second tour, on élimine." Il est vrai que le second tour impose le rassemblement des familles politiques derière un seul candidat. Personne n'imagine alors que Jospin ne soit pas le seul candidat de gauche au second tour. Son élimination au premier tour est impensable... On connait la suite...
Le dilemme de Jean Michel Baylet
En 2002, au sein du PRG, une fois constaté l'impuissance de Jospin à rassembler la gauche, une candidature s'impose pour être présent dans le débat politique majeur de l'élection présidentielle. Fidèle allié des socialistes, le petit PRG est trop souvent confondu avec l'énorme PS de l'époque, il doit faire entendre la musique radicale pour exister. Si toutes les composantes de la gauche sonnent la charge sous leur propre drapeau, on ne voit pas pourquoi le PRG se sacrifierait pour la cause perdue d'une union de la gauche qui n'existe plus.
Jean Michel Baylet, pourrait - et aimerait - être candidat au nom du parti qu'il préside et qu'il a profondément renforcé. Il en a la stature. Mais il est patron d'un groupe de presse important. Cela ne l'empêche pas d'être ministre, mais le candidat du PRG a besoin de la neutralité de toute la presse française.
S'il est candidat, Jean Michel Baylet subirait le feu croisé de tous les autres journaux que les siens. Il serait délicat de désigner comme candidat un homme ou une femme encartée et de forte stature, qui deviendrait un(e) rival(e) au sein du PRG.
C'est devenu traditionnel : pour des raisons internes, le PRG choisit son porte-drapeau à l'extérieur du parti. Ce sera Christiane Taubira, après Bernard Kouchner, Bernard Tapie...
Jean Michel Baylet, pourrait - et aimerait - être candidat au nom du parti qu'il préside et qu'il a profondément renforcé. Il en a la stature. Mais il est patron d'un groupe de presse important. Cela ne l'empêche pas d'être ministre, mais le candidat du PRG a besoin de la neutralité de toute la presse française.
S'il est candidat, Jean Michel Baylet subirait le feu croisé de tous les autres journaux que les siens. Il serait délicat de désigner comme candidat un homme ou une femme encartée et de forte stature, qui deviendrait un(e) rival(e) au sein du PRG.
C'est devenu traditionnel : pour des raisons internes, le PRG choisit son porte-drapeau à l'extérieur du parti. Ce sera Christiane Taubira, après Bernard Kouchner, Bernard Tapie...
TAUBIRA 2002 - TAUBIRA 2022 ?
A SUIVRE ...