Larry ( sur le canapé du premier ministre )
Le suspense est à son comble. Les bookmakers prennent les paris. Les conseillers politiques de David Cameron affûtent leur argumentaire. Quand donc Larry, qui fête ce 14 mars son premier mois au 10, Downing Street, attrapera-t-il enfin une souris ? Pour l'heure, le chat de gouttière aux pattes blanches et à la fourrure tigrée que les services du chef de gouvernement britannique ont choisi pour nettoyer les lieux se révèle totalement inefficace.
Calomnie, ont rétorqué dans la presse du lendemain les services de communication du premier ministre, pourtant très occupés entre les affaires libyennes ou la préparation du budget. Il est trop tôt pour juger, ont-ils expliqué aux correspondants politiques du Guardian, du Times ou encore du Daily Telegraph qui se sont empressés d'informer leurs lecteurs. D'autant que Larry n'a pas encore été autorisé à sortir du 10, Downing Street et à sévir dans l'impasse la plus célèbre du royaume où les rongeurs ont été vus.
Les "spin doctors" sont affirmatifs : la bête montre des prédispositions à la chasse, il n'y a qu'à la voir se ruer sur les rats en plastique qui lui ont été offerts. "C'est vrai qu'il dort beaucoup, mais Larry revient de loin", ont-ils ajouté.
De fait, le pauvre Larry, âgé de 4 ans, s'est perdu dans les rues londoniennes avant d'être recueilli en janvier par le Battersea Dogs & Cats Home, dans le sud de la capitale. Un refuge qu'il lui faut quitter quelques semaines plus tard, lorsque M. Cameron, qui ne veut pourtant pas s'embarrasser d'un hôte supplémentaire en ces temps d'austérité, se laisse finalement convaincre par ses enfants et certains de ses plus proches collaborateurs d'acheter un chat.
Comme il se doit, Larry est accueilli en grande pompe. Dans un communiqué, M. Cameron se dit "enchanté" de son arrivée et persuadé qu'il "saura charmer nos nombreux visiteurs". Les journalistes sont présentés à l'animal, qui griffera ceux qui l'approchent de trop près. Les photographes le suivent dans la salle où se réunit le cabinet pour l'immortaliser alors qu'il déambule sur la table autour de laquelle se réunit le conseil des ministres. Ils le mitraillent ensuite dans la salle Thatcher, qui faisait office de bureau à la Dame de fer, puis dans le bureau de presse, dans les escaliers...
"Larry the Cat", comme on l'appelle outre-Manche, préfère flâner dans ce haut lieu du pouvoir et paresser sur les genoux de M. Cameron, dont les costumes impeccables sont, paraît-il, parfois couverts de poils. "Il ne montre aucun intérêt pour les nombreuses souris de Downing Street", a confié, sous le sceau de l'anonymat, un proche du leader tory à l'Independent on Sunday, le 28 février, "il n'a pas d'instinct du tueur".
Calomnie, ont rétorqué dans la presse du lendemain les services de communication du premier ministre, pourtant très occupés entre les affaires libyennes ou la préparation du budget. Il est trop tôt pour juger, ont-ils expliqué aux correspondants politiques du Guardian, du Times ou encore du Daily Telegraph qui se sont empressés d'informer leurs lecteurs. D'autant que Larry n'a pas encore été autorisé à sortir du 10, Downing Street et à sévir dans l'impasse la plus célèbre du royaume où les rongeurs ont été vus.
Les "spin doctors" sont affirmatifs : la bête montre des prédispositions à la chasse, il n'y a qu'à la voir se ruer sur les rats en plastique qui lui ont été offerts. "C'est vrai qu'il dort beaucoup, mais Larry revient de loin", ont-ils ajouté.
De fait, le pauvre Larry, âgé de 4 ans, s'est perdu dans les rues londoniennes avant d'être recueilli en janvier par le Battersea Dogs & Cats Home, dans le sud de la capitale. Un refuge qu'il lui faut quitter quelques semaines plus tard, lorsque M. Cameron, qui ne veut pourtant pas s'embarrasser d'un hôte supplémentaire en ces temps d'austérité, se laisse finalement convaincre par ses enfants et certains de ses plus proches collaborateurs d'acheter un chat.
Comme il se doit, Larry est accueilli en grande pompe. Dans un communiqué, M. Cameron se dit "enchanté" de son arrivée et persuadé qu'il "saura charmer nos nombreux visiteurs". Les journalistes sont présentés à l'animal, qui griffera ceux qui l'approchent de trop près. Les photographes le suivent dans la salle où se réunit le cabinet pour l'immortaliser alors qu'il déambule sur la table autour de laquelle se réunit le conseil des ministres. Ils le mitraillent ensuite dans la salle Thatcher, qui faisait office de bureau à la Dame de fer, puis dans le bureau de presse, dans les escaliers...
Et que devient Humphrey ?
Humphrey, dans les bras de Chérie Blair, épouse de Tony Blair
Larry the Cat n'est pas le premier de son espèce à avoir le privilège de vivre à Downing Street, dont les lambris en bois plaisent tant aux souris et rats. Il descend d'une longue lignée dont la trace remonte à Henri VIII. Et certains de ses ancêtres sont même rentrés dans l'Histoire. C'est le cas, entre autres, de Rufus of England, qui servit notamment le premier ministre travailliste Ramsay Macdonald (1924 et 1929-1935) et dont la réputation de chasseur hors pair a traversé le siècle. Le félin est, aujourd'hui encore, célèbre pour avoir su attendrir le ministre des finances de l'époque, Philip Snowden, connu pour son orthodoxie budgétaire sans concession, et lui avoir soutiré une augmentation de 50 % de la somme allouée à son alimentation. Le Trésor, lit-on dans les archives, avait invoqué "la hausse du coût de la vie" pour justifier ce traitement de faveur.
Plus récemment, les Britanniques se sont entichés de Wilberforce, un autre prédateur de premier rang, qui passa treize ans à Downing Street entre 1973 et 1986. Et y côtoya quatre premiers ministres : Edward Heath, Harold Wilson, Jim Callaghan et Margaret Thatcher, dont on se souvient qu'elle lui avait acheté des sardines lors d'un voyage à Moscou.
Mais c'est Humphrey - qui doit son nom à Sir Humphrey Appleby, l'un des personnages de la série télévisée préférée de la Dame de fer, "Yes, Minister", qui, plus que tous, a conquis le coeur des Britanniques. Entre 1989 et 1997, ses aventures aux côtés de Mme Thatcher puis de John Major font sensation. Quand la Cadillac de Bill Clinton, en visite à Londres, menace de l'écraser, le pays entier s'émeut. Quand le Daily Telegraph l'accuse (à tort) de tuer des bébés rouges-gorges dans les jardins de Downing Street, M. Major monte au créneau : "Humphrey n'est pas un serial killer." Et quand, en 1995, il disparaît pendant trois mois, le Times lui rend hommage dans une nécrologie grâce à laquelle ceux qui l'ont recueilli peuvent l'identifier et le rendre au chef du gouvernement.
Le vieil Humphrey sera remercié fin 1997, six mois après l'élection de Tony Blair. La presse soupçonne Cherie, l'épouse du leader travailliste avec laquelle elle entretiendra toujours des rapports difficiles, d'avoir voulu se débarrasser de la mascotte. Certains journaux vont plus loin : le couple aurait euthanasié le chat fétiche des Britanniques. Pour couper court à ces spéculations, Downing Street emmènera les journalistes dans la famille d'adoption d' Humphrey, qui pourra une dernière fois goûter aux joies d'une séance photo. La retraite, quand même, quelle vie de chien !...
Plus récemment, les Britanniques se sont entichés de Wilberforce, un autre prédateur de premier rang, qui passa treize ans à Downing Street entre 1973 et 1986. Et y côtoya quatre premiers ministres : Edward Heath, Harold Wilson, Jim Callaghan et Margaret Thatcher, dont on se souvient qu'elle lui avait acheté des sardines lors d'un voyage à Moscou.
Mais c'est Humphrey - qui doit son nom à Sir Humphrey Appleby, l'un des personnages de la série télévisée préférée de la Dame de fer, "Yes, Minister", qui, plus que tous, a conquis le coeur des Britanniques. Entre 1989 et 1997, ses aventures aux côtés de Mme Thatcher puis de John Major font sensation. Quand la Cadillac de Bill Clinton, en visite à Londres, menace de l'écraser, le pays entier s'émeut. Quand le Daily Telegraph l'accuse (à tort) de tuer des bébés rouges-gorges dans les jardins de Downing Street, M. Major monte au créneau : "Humphrey n'est pas un serial killer." Et quand, en 1995, il disparaît pendant trois mois, le Times lui rend hommage dans une nécrologie grâce à laquelle ceux qui l'ont recueilli peuvent l'identifier et le rendre au chef du gouvernement.
Le vieil Humphrey sera remercié fin 1997, six mois après l'élection de Tony Blair. La presse soupçonne Cherie, l'épouse du leader travailliste avec laquelle elle entretiendra toujours des rapports difficiles, d'avoir voulu se débarrasser de la mascotte. Certains journaux vont plus loin : le couple aurait euthanasié le chat fétiche des Britanniques. Pour couper court à ces spéculations, Downing Street emmènera les journalistes dans la famille d'adoption d' Humphrey, qui pourra une dernière fois goûter aux joies d'une séance photo. La retraite, quand même, quelle vie de chien !...