ARELACOR

Polyclète de Sicyone, disciple d'Agélade, est l'auteur du jeune homme efféminé, dit le Diadumène, célèbre par son prix de cent talents, et de l'adolescent robuste, dit le Doryphore. Il a fait, de plus, ce que les artistes appellent le canon, ou statue modèle : ils en étudient le dessin comme une sorte de loi. Polyclète seul, d'une œuvre d'art, a fait l'art même.







On a encore de lui le baigneur au strigile, l'homme nu qui joue aux dés, deux enfants nus et jouant de même aux dés (ce morceau... regardé généralement comme un des plus parfaits que l'art ait produits...), un Mercure... un Hercule qui est à Rome... et Artémon, surnommé Périphorète (en litière).
Polyclète passe pour avoir porté son art au plus haut point, et pour avoir perfectionné la toreutique inventée par Phidias. Une de ses découvertes, est d'avoir posé ses statues sur une seule jambe.
PLINE L’ANCIEN
Histoire Naturelle, XXXIV, 19, 55-56

Doryphore
Doryphore

Ce jeune homme nu, au repos, tenait à l'origine une lance dans sa main gauche, d'où son nom de Doryphore, qui, en grec, signifie " porteur de lance".
Certains pensent que cette statue représentait le héros Achille.

Cette posture, le contrapposto, consiste à représenter un homme dont seule une des deux jambes est porteuse du poids du corps (ici la jambe droite), alors que l'autre au repos est légèrement repliée et reportée vers l'arrière.

La posture des jambes a une conséquence sur le reste du corps : alors que le bassin est incliné dans un sens, les épaules le sont dans l'autre pour former un équilibre. Le sculpteur a ainsi réussi à représenter avec un grand naturalisme un état de repos qui reste dynamique et vivant. Il a transformé le corps humain en une architecture parfaite, conciliant force et élégance formelle.

Dans un traité de sculpture qu'il avait écrit, le Canon (Κανών / Kanốn, littéralement la « règle ») Polyclète énonçait les principes d'harmonie et de proportions du corps humain à la beauté idéale. Ces principes étaient fondés sur des rapports numériques empruntés à la doctrine pythagoricienne : la tête correspond à un septième de la taille du personnage. Les principes du Canon reposent sur un ensemble de rapports numériques entre les différentes parties du corps : le torse et les jambes ont la même hauteur, c'est-à-dire trois fois la hauteur de la tête ; le bassin et les cuisses mesurent respectivement les deux tiers du torse et des jambes. Le Canon descend dans le détail : Galien parle de la proportion « du doigt au doigt, de tous les doigts à la main et au poignet, de ceux-là à l'avant-bras, de l'avant-bras au bras, et de tout à tout. »

Le Canon montre que le corps humain est régi par les nombres et par la symétrie, comme le reste de la nature.


Galien indique que "Polyclète a confirmé son traité par une œuvre, en créant une statue selon les principes de son discours, et en nommant la statue elle-même, tout comme son ouvrage, le Canon". Pline identifie cette statue au Doryphore, statue en marbre découverte à Pompéi en 1863.
Cette œuvre, considérée comme un des chefs d'œuvre de la période classique, eut par la suite une grande popularité puisqu'on retrouve ce schéma dans les portraits d'empereurs romains ou ceux de souverains de la Renaissance.


Un doryphore baroudeur
Un doryphore baroudeur

Les deux frères jumeaux canadiens Dean et Dan qui ont habillé Madonna, Beyoncé etc. ont débuté leur carrière avec une gamme masculine. Défilé Dsquared2 Homme Printemps-été 2014 Milan