ARELACOR




Malgré l'hermétisme de sa poésie,

impossible de rester insensible

à la force évocatrice des images,

au souffle, au rythme

de l’œuvre de Saint-John Perse






Témoignage en l'honneur de la Mer, l'amour est intronisé au cœur du poème,

Amers, où la voix de l'Amante répond à celle de l'Amant :



"Amour et mer de même lit, amour et mer au même lit"



III
"Je t'ouvrirai ma nuit de femme, plus claire que ta nuit d'homme.

Licence alors aux jeux du corps ! Offrande, offrande...

La nuit t'ouvre une femme : son corps, ses havres, son rivage;

et sa nuit antérieure où gît toute mémoire.


- Ô femme haute dans sa crue et comme prise dans son cours !

je me lèverai encore en armes dans la nuit de ton corps et ruissellerai

encore de tes années de mer.

Et toi Sibylle ouverte sur son roc comme la fille d'Erythrée,

tu fréquenteras encore le vrai du songe : cette autre mer

plus vaste et proche, que nul n'enseigne ni ne nomme.

Tu es l'offrande de haute mer aux morts

qui bercent les vivants.


- A ton côté rangée, comme la rame à fond de barque;

à ton côté roulée, comme la voile à la vergue,

au bas du mât liée...

Et la mer elle-même, notre songe, comme une seule et vaste ombelle...

La mer égale m'environne et m'ouvre la cime de ses palmes.

Et ma lèvre est salée du sel de ta naissance,

et ton corps est salé du sel de ma naissance...

Tu es là, mon amour, et je n'ai lieu qu'en toi.

Vivre n'aurait-il sa fin?

Que nul ne meure qu'il n'ait aimé !




Etroits sont les vaisseaux, étroite notre couche...


C'est plus un idéal qu'un être réel que propose

Fréderick Ruckstull.

Une silhouette voluptueuse aux courbes pleines,

respirant le souffle de la vague.

Vague ruisselante dans la nef de mon ventre, profond est le désir qui transcende nos âmes....
Vague ruisselante dans la nef de mon ventre, profond est le désir qui transcende nos âmes....

Bernard Bouisset Dimanche 11 Novembre 2018