"La vérité est pareille à l'eau, qui prend la forme du vase qui la contient" (Ibn Khaldoun) /// «La vérité est le point d’équilibre de deux contradictions » (proverbe chinois). /// La vérité se cache au mitan du fleuve de l'info médiatique (JM).

PENSÉES SINGULIÈRES


Singulières pensées d'un Huron sur la France.


Curieux sujets que les Français, me confiait récemment un ami Huron de passage dans notre beau pays :
Ils croient avoir une claire vision de la démocratie lorsqu'ils considèrent celle des pays étrangers, mais ils sont étrangement privés de discernement lorsqu'ils considèrent la leur propre.
Ils glosent à perte de temps sur les insuffisances ou les dénis démocratiques des autres nations, mais oublient de considérer que chez eux la démocratie est plus formelle que réelle, plus théorique que concrète, plus galvaudée que respectée, plus célébrée que pratiquée, et qu'elle est en définitive aussi illusoire qu’incantatoire. 







Problématique sécuritaire.

 

La sécurité, contrainte sociale incontournable, est porteuse de périls lorsqu'elle est érigée en "valeur" ou lorsque son instrumentalisation sert à moissonner les suffrages électoraux.

Les moyens de l'assurer ou de la garantir ne peuvent se définir à partir de simples "Faut qu'on ! Y-a qu'à ! "

"Of course", la problématique sécuritaire est étroitement liée aux contingences économiques, sociales, culturelles et politiques du moment.

Mais la Droite sera toujours plus à l'aise que la Gauche pour tenir en ce domaine un discours répressif.

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Logiques révolutionnaires.

 
Seules les contre-révolutions, autrefois clairement et crûment appelées « contras », se font actuellement avec des fleurs (factices et trompeuses) et s’abritent derrière des paravents démocratiques.
 
Toute révolution ou toute guerre de libération s’accompagne d’excès répressifs. 
 
Cf. la révolution française, la révolution bolchevique, la révolution khmère rouge (liste non exhaustive, cela va de soi). 

- La violence est parfois théorisée et proclamée comme un moyen incontournable pour faire prévaloir le changement. 
- Elle est utilisée pour contrecarrer la réaction des ennemis déclarés, et des tenants de l’ordre précédent, ce qui peut aisément se concevoir.
- Elle est utilisée pour « prévenir » ou anticiper toute réaction (cela constitue en soi une dérive). 
- Elle est utilisée pour affermir la prise de pouvoir. Mais le pouvoir, c’est bien connu, corrompt. Il arrive même à ceux qui se sont installés au pouvoir de « liquider » ceux de leurs compagnons restés fidèles aux idéaux initiaux alors qu’eux-mêmes les oublient, les dénaturent ou les transgressent (cf. la répression de la révolte des marins de Cronstadt ou l’envoi au goulag des révolutionnaires de la première heure). 
- Elle est utilisée enfin pour jouir des délices du pouvoir en faisant perdurer un discours révolutionnaire qui se transforme vite en slogans creux, en « langue de bois », voire en mensonge permanent. 
Pour autant, cela ne saurait absoudre, justifier ou légitimer les « contre-révolutions » et les « réactions » .

 

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- La "passion idéologique" est aussi dangereuse que la passion religieuse. Les extrémismes, quels qu'ils soient, et quelles que soient leurs finalités, ne peuvent avoir de traduction concrète qu'à travers des dérives totalitaires. 

- Quand l'organisation prime sur l'individu, toutes les horreurs sont possibles. Etre légitimées par leurs auteurs ne leur confère pas de justification honorable. 
- Nazisme et communisme ont eu les mêmes effets, même si les finalités annoncées, proclamées et clamées, étaient différentes.

 

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Du pédagogisme.
 

Je ne rejoins pas le camp des "pédagogistes" qui ont ruiné l'apprentissage des bases élémentaires de la langue française.
Je fus dans ma jeunesse instituteur dans une montagne algérienne "au temps (soi-disant) béni des colonies" comme le chante un troubadour que j'apprécie plutôt modérément, puis j'ai très passagèrement exercé dans mon île natale (la Corse).
C'était l'époque où l'enseignement primaire était encore "traditionnel" et privilégiait les "fondamentaux" tant décriés, tout en étant finalement plus égalitaire que celui d'aujourd'hui.
Par la suite, il m'a été donné, dans les années 70/75, de connaître les nouvelles méthodes en usage dans le primaire à travers l'enseignement subi (je ne trouve pas d'autre terme) par ma fille. Quels mots employer pour le qualifier ? Abscons, abstrus, impénétrable, énigmatique, ésotérique, hermétique ? Je "séchais" autant qu'elle devant la néo-terminologie en vigueur et la phraséologie abracadabrantesque de manuels censés éclairer les petits élèves de cette glorieuse période révolutionnaire.
J'étais pourtant politiquement proche des idées qui avaient engendré la "révolution culturelle" de mai 68.
Mais je n'ai pas compris grand-chose à la néo-pédagogie développée dans les années qui ont suivi.
Alors, devant le constat du désastre et du naufrage qui caractérise l'école de ces 30 dernières années, je me réjouirais d'un retour à plus de sagesse, de mesure et de raison.
M'accusera-t-on d'être devenu un vieux réac au motif que j'approuverais le retour à un enseignement du français et du "calcul" qui les rende accessibles et intelligibles? J'assume.

Quant au "mammouth" qui causa la perte de ce ministre qui eût voulu le dégraisser, je ne suis pas loin de penser qu'il se porte toujours de manière fort allègre.

P.S : Je constate qu'en cette année 2014 finissante, l'intégrisme pédagogique sévit encore et survit à ses échecs.

 
 

 

 

 

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ENTRE MESINTERPRETATIONS et AVATARS.

 

Communisme = goulag.

Christianisme = inquisition.

Islam =  terrorisme.

Franc-maçonnerie = affairisme.

Quand les mésinterprétations d'un terme tiennent lieu de positionnement idéologique,elles deviennent des avatars

 

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Interview de Guillaume Gallienne

"Styles" ( supplément de l'Express) – Propos recueillis par Géraldine Catalano. 07/04/2010.

 

"Ma mère est à moitié géorgienne, à moitié russe. Je lui dois un sens de la mesure pas vraiment franchouillard, la haine du jacobinisme et la conviction que le plus important n'est pas le but, mais le chemin qui nous y mène. En religion, c'est la même chose: ce n'est pas Dieu, mais la foi, qui relève du mystère."

Une révolte ? "Contre l'intégrisme. Il réunit tout ce que je déteste: la connerie, la violence, l'humiliation, la soumission, le sectarisme."

Une devise ?  " On ne renie rien, on n'usurpe rien on ne se justifie jamais", de ma très russe grand-mère.

 

u zinu : Je pourrais faire miennes ces pensées.

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Communisme et trotskysme.

 

Pour les avoir côtoyés du temps de ma jeunesse folle, je suis contraint de renvoyer dos à dos les restes du P.C.F, et les trotskystes (dans toutes leurs composantes "groupusculaires"). Quand l'organisation prime sur l'individu, toutes les dérives sont possibles, même les plus sectaires.
Reste le choix du socialisme libertaire.

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De la "justice populaire."

 

Toute justice "populaire" est hélas porteuse de dérives.

Il convient de méditer à ce propos la célèbre réplique de Maître Vincent de Moro Giafferi au procès de la "bande à Bonnot" :

 

"L'opinion publique délibère à vos côtés ? L'opinion publique est parmi vous ? Chassez là, cette intruse, cette prostituée qui tire le juge par la manche !

C'est elle qui au pied de la croix criait: "crucifie-le" ! C'est elle qui d'un geste de la main renversée, immolait le gladiateur agonisant dans l'arène; c'est elle qui applaudissait aux autodafés d'Espagne, comme au supplice de Calas; c'est elle enfin qui a déshonoré la révolution française par les massacres de septembre, lorsque la farandole ignoble accompagnait la Reine au pied de l'échafaud et, qui, un siècle plus tard, crevait du bout de son ombrelle les yeux des communards blessés…. "

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DU POPULISME
 
Est souvent qualifié de "populiste" celui (ou celle) qui sait parler au peuple en un langage accessible, débarrassé des convenances artificielles d'une "bien-pensance" hypocrite.
L'adjonction du suffixe "iste" sert en outre à stigmatiser de manière pernicieuse ceux qui s'attachent simplement à défendre la cause du peuple.
Le populisme a connu son heure de gloire en Russie, avec le mouvement dit narodnitchetsvo (Народничество), mouvement d'opposition d'élites et d'intellectuels (années 1850-1880) qui porta ces derniers à entreprendre une "croisade" en direction du peuple pour l'éduquer et lui faire prendre conscience de ses droits face au conservatisme, voire à la réaction tsariste.
Il est à noter que Lénine, au nom d'une doxa intransigeante et dogmatique, n 'hésita pas à dénigrer ce mouvement, voire à le "diaboliser".


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DE LA CONSTANCE IDÉOLOGIQUE 

 
Il est bon de manifester une certaine circonspection par rapport aux "endosphères", en d’autres termes aux sphères dans lesquelles des groupes humains s'enferment ou se replient.  Elles justifient leur existence par la nécessité d’organiser « le bien » ou «  le mieux », mais elles sont susceptibles de produire le mal, par excès de zèle perfectionniste ou par souci d’efficacité maximale.   
Qu’il s’agisse de religion ou de politique, l'histoire abonde en tragiques dérives doctrinales, car un tel processus guette toutes les idéologies qui s'organisent en groupements de pensée et d’action, surtout lorsqu'elles se donnent un chef suprême. Rappelons les dérives de l'inquisition, celles des restaurations réactionnaires, celles du fascisme, celles du bolchevisme, celles tragiquement actuelles de l’islamisme. 
Les associations, les syndicats, les partis, les sociétés initiatiques, les sectes, illustrent le bonheur procuré par le partage des mêmes objectifs, et - plus paradoxalement-  des mêmes concessions, des mêmes contraintes, des mêmes règles.  Toutefois chacun, pour peu qu'il ait milité ou qu'il milite dans une organisation déterminée, connaît bien le processus qui stigmatise et condamne celui qui « déserte la cause » ou s'en éloigne. 
Apostasie et traîtrise sont les moindres des crimes qui leur sont reprochés.



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LES DOCTRINAIRES


 
Les doctrinaires assagis ou repentis connaissent bien ce vieil adage : on trouve toujours plus extrémiste que soi. Pour qui s'intéresse à la révolution française, à la révolution russe, aux révoltes coloniales (et inversement bien sûr aux "réactions" de tous ordres, (type Restauration, fascismes, répressions, etc.) il est aisé de conclure que les initiateurs d'un mouvement sont toujours dépassés par une autre vague lorsqu'ils s'installent dans le confort de la respectabilité ou du pouvoir.

Prenons un exemple "actuel",celui de Marine Le Pen :
Disons que ses efforts de dé-diabolisation seront toujours contrariés par l'ardeur d'inspirateurs et de militants déçus de la voir passer d'une réac-politique à une real-politique dès lors qu'elle s'approchera des allées du Pouvoir ou s'y promènera.



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PENSÉES SINGULIÈRES



DE LA DERIVE DES IDEOLOGIES


Ou : quand ARAGON chantait .......

 http://www.fonjallaz.net/Communisme/Appareil%20ideologique/Aragon-GPU.html
 
Poème d'Aragon à la gloire  de la Guépéou

Il s'agit de préparer le procès monstre
d'un monde monstrueux
Aiguisez demain sur la pierre
Préparez les conseils d'ouvriers et soldats
Constituez le tribunal révolutionnaire
J'appelle la Terreur du fond de mes poumons
Je chante le Guépéou qui se forme
en France à l'heure qu'il est
Je chante le Guépéou nécessaire de France

Je chante les Guépéous de nulle part et de partout
Je demande un Guépéou pour préparer la fin d'un monde
Demandez un Guépéou pour préparer la fin d'un monde
pour défendre ceux qui sont trahis
pour défendre ceux qui sont toujours trahis
Demandez un Guépéou vous qu'on plie et vous qu'on tue
Demandez un Guépéou
Il vous faut un Guépéou

Vive le Guépéou véritable image de la grandeur matérialiste
Vive le Guépéou contre Dieu Chiappe et la Marseillaise
Vive le Guépéou contre le pape et les poux
Vive le Guépéou contre la résignation des banques
Vive le Guépéou contre les manoeuvres de l'Est
Vive le Guépéou contre la famille
Vive le Guépéou contre les lois scélérates
Vive le Guépéou contre le socialisme des assassins du type
Caballero Boncour Mac Donald Zoergibel
Vive le Guépéou contre tous les ennemis du prolétariat.
 
("Prélude au temps des cerises"  dans Persécuté-Persécuteur, Ed Denoel, 1931)
 
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http://www.contreculture.org/AG%20Aragon.html
 
A propos des bagnes soviétiques :

 "Je veux parler de la science prodigieuse de la rééducation de l'homme, qui fait du criminel un homme utile, de l'individu déformé par la société d'hier, par les forces des ténèbres, un homme du monde de demain, un homme selon l'Histoire. L'extraordinaire expérience du canal de la mer Blanche à la Baltique, où des milliers d'hommes et de femmes, les bas-fonds d'une société, ont compris, devant la tâche à accomplir, par l'effet de persuasion d'un petit nombre de tchékistes (3)   qui les dirigeaient, leur parlaient, les convainquaient que le temps est venu où un voleur, parexemple, doit se requalifier, dans une autre profession – Cette extraordinaire expérience joue par rapport à la nouvelle science le rôle l'histoire de la pomme qui tombe devant Newton par rapport à la physique. Nous sommes à un moment de l'histoire de l'humanité qui ressemble en quelque chose à la période du passage du singe à l'homme. Nous sommes au moment où une classe nouvelle, le prolétariat, vient d'entreprendre cette tâche historique d'une grandeur sans précédent : la rééducation de l'homme par l'homme".
(Pour un réalisme socialiste. Ed Denoël et Steele, Paris1935)
 
A propos du pacte germano-soviétique (1939-1941) :

 " Le pacte de non-agression avec l'Allemagne, imposé à M. Hitler qui n'avait pas d'autre possibilité que de capituler ainsi ou de faire la guerre, c'est le triomphe de cette volonté de paix soviétique. (…)
Et que ne vienne pas ici comparer le pacte de non-agression germano-soviétique qui ne suppose aucun abandon de la part de l'URSS aux pactes « d'amitié » qu'ont signés les gouvernements toujours en exercice en France et en Angleterre avec M. Hitler : ces pactes d'amitié avaient pour base la capitulation de Munich…
L'URSS n'a jamais admis et n'admettra jamais de semblables crimes internationaux. Silence à la meute antisoviétique ! Nous sommes au jour de l'effondrement de ses espérances. Nous sommes au jour où l'on devra reconnaître qu'il y a quelque chose de changé dans le monde et que, parce qu'il y a l'URSS, on ne fait pas la guerre comme on veut."
 
A propos du dictateur :

" La France doit à Staline tout ce que, depuis qu'il est à la tête du parti bolchevik, il a fait pour rendre invincible le peuple soviétique, et dans son armée rouge, et dans sa confiance en Staline, l'homme qui disait que gouverner c'est prévoir, et qui a toujours prévu juste… La France doit à Staline son existence de nation pour toutes les raisons que Staline a données aux hommes soviétiques d'aimer la paix, de haïr le fascisme, et particulièrement pour la constitution stalinienne, qui est une de ces raisons, pour lesquelles un grand peuple peut également vivre et mourir. (…)  Merci à Staline pour ces hommes qui se sont forgés à son exemple, selon sa pensée, la théorie et la pratique stalinienne ! Merci à Staline qui a rendu possible la formation de ces hommes, garants de l'indépendance française, de la volonté de paix de notre peuple,de l'avenir d'une classe ouvrière, la première dans le monde montée à l'assaut du ciel et que l'on ne détournera pas de sa destinée en lui faisant voir trente-six étoiles étrangères, quand elle a de tels hommes à sa tête !"
(Les lettres françaises, mars 1953)
 
A propos de l'invasion de la Hongrie en 1956 par les troupes soviétiques (25 000 morts et 200 000 exilés en deux mois). Communiqué du Bureau politique du PCF où siégeait Aragon qui fut, selon tous les témoins, le plus âpre à défendre les troupes d'invasion :

" Barrant la route à ceux qui furent les alliés de Hitler, aux représentants de la réaction et du Vatican que le traître Nagy avait installé au gouvernement, la classe ouvrière hongroise, dans un sursaut énergique, a formé un gouvernement ouvrier et paysan qui a pris en main les affaires du pays. Ce gouvernement prolétarien (…) a demandé à l'armée soviétique de contribuer à la restauration de la paix intérieure. Le Parti Communiste Français approuve pleinement la conduite du gouvernement ouvrier de Hongrie (…). Face à l'offensive acharnée et bestiale des fascistes, des féodaux et de leurs alliés les princes de l'Église, pour restaurer en Hongrie le régime terroriste de Horthy, il eut été inconcevable que l'armée des ouvriers et des paysans de l'URSS ne répondit pas à l'appel qui lui était adressé alors que les meilleurs fils de la classe ouvrière hongroise étaient massacrés, pendus, ignoblement torturés."
(Journal l'Humanité du 27 octobre 1957)



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A PROPOS DE LOUIS FERDINAND CELINE


 

Est-il tout à la fois possible de s'enthousiasmer pour le Céline de "Mort à crédit" et s'indigner des outrances de l'auteur de "Bagatelles..." ?

u zinu :

 

J'avais à peu près 17 ans dans les années cinquante, lorsque l'un de mes voisins, en la bonne ville de Sétif, alors française, m'offrit, pensant en cela me complaire, un exemplaire de "Bagatelles". J'avais lu précédemment l'incomparable "Mort à crédit" et "Voyage au bout de la nuit". Cet aimable voisin, officier supérieur demeuré vichyssois, faute de m'avoir converti à une idéologie qu'il cultivait désormais dans un cercle restreint, m'a, du moins, permis de connaître les deux faces de celui qui était devenu, après guerre, un damné, ou , à tout le moins, un pestiféré.

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VOLINE : 

 "Le vrai sens de notre époque n’est pas la lutte entre le capitalisme, d’une part, et le bolchevisme, d’autre part, mais la lutte entre le capitalisme sous toutes ses formes (le "socialisme" autoritaire ou bolchevisme en est une) et le socialisme libre, anti-autoritaire. Le véritable problème de notre époque n’est pas celui d’un choix entre la dictature blanche et la dictature rouge, mais celui d’un choix entre la dictature et la liberté".

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DE LA DEMOCRATIE


La démocratie américaine  est devenue en quelque sorte schizophrène : elle relève de plus en plus d’un monde orwellien tout en laissant vivre une presse non serve.
La nôtre se prétend irréprochable mais elle pratique, au nom de la raison d’État, un culte du secret qui couvre bien des turpitudes.

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DE  "LA MANIF POUR TOUS"


Selon que vous pratiquerez les prières de rue en qualité de musulman intégriste ou de catholique intégriste, les jugements partisans vous rendront blanc ou noir. 


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HENRI GUILLEMIN



Signalons un brillant article d'Antoine PERRAUD ( Mediapart - 23/12/2012) , paru sous le titre :
Henri Guillemin, l'indigné de la première heure

Une video intitulée "Napoléon démythifié" permet de constater le brio et la fougue de Guillemin lorsqu'il s'attache à "déboulonner" une statue ou à abattre un chêne. 
Cf.  http://www.dailymotion.com/video/xqoe6t_guillemin-napoleon-demythifie_webcam

Je préciserai pour ma part, en n'engageant que moi-même :
Ses diatribes iconoclastes à l'encontre de Napoléon ne lui ont pas valu l'indulgence des historiens de "l'establishment",  et moins encore la sympathie des "Bonapartistes" locaux, inconditionnels en leur béate admiration.
Rappelons qu'un de nos compatriotes, l'encyclopédiste Roger CARATINI, a également produit un ouvrage polémique (controversé) sur Napoléon, n'hésitant pas à le comparer à Hitler, ce qui lui a valu l'indignation , voire une sorte d'excommunication de la part des "bien pensants" qui font autorité dans les cénacles d'historiens.
Mais Napoléon devant être appréhendé, non pas sous le seul l'angle de son hagiographie, mais dans sa totale réalité, nous pensons qu'il n'est pas inutile ou inopportun de le "relire" à la lumière des écrits qui le dépeignent de manière moins complaisante ou laudative que ne le fait l'histoire officielle qui nous est administrée. 

Place maintenant à l'article d'Antoine Perraud :



Henri Guillemin, l'indigné de la première heure
23 DÉCEMBRE 2012 |  PAR ANTOINE PERRAUD

L'éditeur landais Utovie fait reparaître tous les livres d'Henri Guillemin (1903-1992), qui s'avèrent un viatique de choix en notre époque rageante. Retour sur ce contemporain capital, rebelle éternel d'une incroyable jeunesse, qui pointa nos citadelles à démanteler...
En prêtant l'oreille à cet homme de 64 ans, vous n'êtes pas sûrs de décrocher au bout de trois minutes, comme vous en aviez peut-être l'intention au moment de lancer la vidéo ci-dessous : vous risquez d'être happés par le magnétisme, le verbe et la conviction du tribun – Henri Guillemin (1903-1992).

Henri Guillemin fut un proto-indigné. Un Stéphane Hessel avant la lettre. Un produit de la méritocratie française vomissant l'imposture de nos élites. Issu de l'École normale supérieure, agrégé de lettres, docteur d'État – sa thèse était consacrée à Lamartine –, Henri Guillemin, professeur à la faculté de Bordeaux et résistant, se réfugia en Suisse pendant l'occupation nazie. Après la guerre, ce chrétien robespierriste allait exercer une fonction diplomatique (attaché culturel auprès de notre ambassade à Berne), alors que la diplomatie n'était pas son fort. Nulle trace, chez lui, de cette molle courtoisie propre aux chancelleries. Il n'avait rien de crayeux, il était métallique.
Il était surtout inclassable. Catholique révolté aux accents de Jupiter tonnant, enfermé dans sa thébaïde d'où il prenait le parti des masses, il pratiquait une histoire traditionnelle, positiviste, cette “petite histoire” à la papa (André Castelot) habituellement bonne à distraire et à endormir le peuple. Pourtant, il en faisait un instrument d'intelligence et de mobilisation. Ses recherches le situaient dans le sillage du monarchiste Emmanuel Beau de Loménie (1896-1976), qui montra comment les« dynasties bourgeoises », à la faveur de l'Empire, jetèrent leurs filets sur une France pillée par leurs soins effrénés. Toutefois, Henri Guillemin était un républicain solidaire des révolutionnaires de 1792, toujours du bon côté des barricades de 1830, 1848 et 1871. Guillemin chérissait la justice, au point de haïr ceux qui la confisquaient.
Il pourrait, dans les limbes et la naphtaline, en une poignée de survivants, luire comme un ostensoir. Or il fait son chemin dans les consciences de tous âges, grâce à utovie, une petite maison en passe de rééditer l'ensemble de son œuvre. Il faut se jeter, en particulier, sur son étude incomparable, Nationalistes et nationaux : la droite française de 1870 à 1940, dans laquelle il traque « la question d'argent », reconstituant les« pistes brouillées » par ceux « résolus à prendre sans rien donner et à charger la multitude de payer pour eux ». Il sait, écrit-il dans sa postface, qu'il sera traité de« tendancieux » pour avoir porté un « éclairage trop vif ».
Cette lecture s'avère formidable chambre d'échos, tant surgissent de ce passé des lambeaux de notre présent. Guillemin rappelle les sarcasmes dirigés contre l'ancêtre de l'ONU, la SDN, « comme si tout effort en faveur d'un commencement d'ordre, dans le monde, était une trahison de la patrie ». La crise mondiale y est résumée de la plus pertinente façon : « L'effondrement de 1929 avait été causé non point, comme il convenait de le répéter, par une “surproduction” ; mais, les besoins des pauvres restant immenses – des besoins dont on ne peut payer la satisfaction sont tenus pour inexistants dans une économie de marché –, par l'insuffisance, simplement, d'une consommation solvable. La crise américaine constituait la démonstration même des résultats inévitables auxquels conduit le “libéralisme économique”. »

Le Front populaire est réduit à sa tragique expression : « La courte expérience d'un gouvernement socialiste (qui n'osait même pas être tel et, dès le 13 février 1937, annonçait la “pause”, c'est-à-dire le renoncement) »... La force des possédants, de leurs mercenaires et de leurs auxiliaires, est fustigée avec une ironie bienvenue, comme à propos du Cartel des gauches de 1924, emmené par le radical Herriot : « Une France honnête ne saurait se concevoir avec un gouvernement que les socialistes soutiennent de leurs voix et qui, non content de donner à l'impôt sur le revenu une existence un peu plus sérieuse que sous Poincaré, se propose, paraît-il, de réfréner la fraude fiscale. »
Vous n'êtes pas convaincus par la concordance des temps ? Voici un dernier extrait :« Bainville, dans L'Action française du 14 février 1926, avoue ne rien trouver de surprenant, ni de reprochable, à ce que passent les frontières “ceux qui possèdent et à qui la vie est rendue impossible”, et le journal de Maurras a répercuté en décembre le juste cri poussé par Bokanowski  à la tribune : “On nous a dit qu'il faut prendre l'argent où il est ? Je dis qu'il faut d'abord le laisser où il est.” »
 

« Le Front de gauche tartine Internet de Guillemin ! »

Henri Guillemin choisit la proie contre le prédateur. Il magnifie les vaincus de l'Histoire, qui eussent mérité de l'emporter. Un jour, ils en auront raison. D'ici là, les livres de Guillemin stationnent comme des abris : 1789 : silence aux pauvres ! ; Robespierre, politique et mystique ; Lamartine et la question sociale ; Réflexions sur la Commune ;Jules Vallès, du courtisan à l'insurgé ; L'Arrière-Pensée de Jaurès...

Quelque quarante-cinq titres sont déjà au catalogue des éditions utovie. Une vingtaine d'autres sont à paraître. Le responsable de cette maison familiale sise dans les Landes, Jean-Marc Carité, qui a la tripe environnementale, qui publie un guide du vin bio, vient d'un milieu démocrate-chrétien devenu catho de gauche après la guerre (sauf pour les brebis engluées dans les allées du pouvoir !). Son père, le journaliste Maurice Carité (1906-1979), avait fréquenté ce monde où gravitaient les Marc Sangnier, Francisque Gay, Georges Bidault, Stanislas Fumet, Jacques Madaule, Étienne Borne et autres Georges Hourdin. Henri Guillemin, avec plus d'éclat, de constance et de courage qu'un François Mauriac, compte parmi les rares hommes, engagés dans le furieux XXe siècle, ayant vu juste sur tous les plans : l'anti-fascisme, l'anti-stalinisme, l'anti-colonialisme. Sans oublier sa critique acerbe du Charles de Gaulle de 1958, nonobstant son admiration pour l'homme du 18-Juin.
Jean-Marc Carité a commencé, à la fin des années 1970, du vivant d'Henri Guillemin, par réimprimer certains textes indisponibles, comme Napoléon légende et vérité, ouRappelle-toi, petit, qui raconte le coup d'État du 2 décembre 1851 vu d'un village du Mâconnais. Les éditeurs historiques abandonnaient les droits d'un volume par-ci ou d'un autre par-là. À la mort de l'auteur, prodigieux batteur d'estrades dont chaque apparition relançait les ventes, Gallimard décréta que Guillemin était devenu « de l'histoire ancienne » et libéra tous les droits en sa possession au profit de Jean-Marc Carité, qui continuait sa lente et ample mission d'exhumation. Le Seuil fut moins sensible à cette façon d'entretenir la flamme. Au point de lâcher l'affaire seulement après que les enfants Guillemin eurent fait constater que les livres de leur père étaient épuisés.
Jean-Michel Carité ne sanctifie pas son auteur de prédilection, reconnaît même volontiers que son Nietzsche est « mauvais », mais constate avec intérêt qu'il rencontre l'air du temps protestataire : « Le Front de gauche tartine Internet de Guillemin ! » Loin du mécénat (« nous n'avons pas les moyens d'imprimer des livres qui ne se vendent pas »), utovie diffuse bon an mal an de 10 Flaubert à 500 Robespierre signés Guillemin ; l'ensemble du fonds actuellement disponible de l'écrivain (donc une petite cinquantaine de titres) atteignant chaque année les 3 000 exemplaires écoulés, soit autant que le Guide du vin bio, vache à lait de la maison...

L'une des façons de délégitimer Henri Guillemin consiste à ringardiser son approche historique, davantage obsédée par la vengeance des peuples que par les avancées scientifiques. Parmi les abonnés de Mediapart, un agrégé d'histoire ensuite passé par l'Idhec puis la télévision, Jean Chérasse, 80 ans, quitient blog  et commente sous le pseudonyme de Vingtras, en hommage au héros de la trilogie (L'EnfantLe BachelierL'Insurgé) de Jules Vallès, auquel il est apparenté. En se fondant notamment sur les analyses d'Henri Guillemin, dont la présence illumine ces documentaires, Jean Chérasse a réalisé deux maîtres films : Dreyfus l'intolérable vérité  (1975, que la télévision, dans son immense étourderie, n'a jamais diffusé), ainsi que La Prise de pouvoir par Philippe Pétain (1979).
« Henri Guillemin, nous explique Jean Chérasse, était davantage dans le sillage d'un Lamennais, député de 1848 en rupture avec l'Église, que d'un Marc Sangnier, qui finit à l'Assemblée sous l'étiquette MRP après la guerre. C'était un formidable dénonciateur et un compilateur de génie, qui se livrait, la plume à la main, à d'intenses activités intellectuelles. Il réveillait la présence du passé, faisait parler les morts sans déformer leurs propos ni leurs pensées, retrouvait la vérité des accents de tel ou tel à la Convention pendant la Révolution. Il atteignait jusqu'à la respiration des êtres, tout en sachant distance garder. Nous avons correspondu quasiment quotidiennement jusqu'à sa mort à propos des tragédies de la société française : le cléricalisme, le nationalisme, la “gauche de gestion” incapable d'entreprendre les réformes pour lesquelles elle a reçu mandat... J'étais marxiste, j'adhérais à l'École des Annales (Bloch, Lefebvre, Braudel, Duby...) et j'ai fait cause commune avec ce chrétien démystificateur, qui se considérait davantage comme une “sentinelle de l'histoire” que comme un historien. »
Henri Guillemin prenait des libertés avec Clio, en fonction de ses détestations ou de ses enthousiasmes. Il prisait Céline au plus haut point, pour des raisons stylistiques dont il parlait bien (juste avant sa mort, dans un entretien recueilli par Pierre Lepape pour LeMonde, il évoquait encore la « science des échos » zébrant la prose de Céline). Mais il faut bien convenir que dans la vidéo qui suit, il commence par dédouaner l'auteur duVoyage en commettant des erreurs manifestes. Il oublie le pamphlet Les Beaux Draps(1941), il affirme à tort que Céline ne dénonça personne pendant la guerre et surtout pas les Juifs – alors que l'écrivain fut un délateur haineux, compulsif et délirant, participant avec son ami Robert Le Vigan à l'émission de Radio-Paris “Les Juifs contre la France”, s'en prenant même, dans Au Pilori, à Ramon Fernandez qui avait salué Bergson mort en janvier 1941... Bref, Henri Guillemin était aussi capable d'aveuglement fougueux, jugez plutôt.
 

« Secouer le respect pontifiant ou bêtifiant... »

Un autre abonné de Mediapart se trouve être le neveu d'Henri Guillemin : Patrick Rödel, normalien, agrégé de philosophie, longtemps professeur de khâgne à Bordeaux ; en 1999, Alain Minc puisa plus que de raison  dans son Spinoza ou le masque de la sagesse(Climats, 1997). Patrick Rödel admire Guillemin, ainsi qu'en témoigne son blog. Mais il est lucide sur « la mauvaise foi triomphale » du gaillard, « fascinant, envoûtant, persuasif, séducteur, extraordinaire comédien fait de “sincérités successives” comme disait Hugo ». Le neveu ne suit pas toujours l'oncle dans ses démonstrations littéraires :« Il ne sauve rien de George Sand qu'il déteste, il oublie parfois l'essentiel, c'est-à-dire le texte lui-même. En revanche, ses interventions dans le domaine de l'Histoire me semblent plus fondées, plus sérieuses, marquées par une grande lucidité, même si ce fils de cantonnier règle perpétuellement ses comptes avec la bougeoisie, non sans ambivalence parfois, comme tout ce qui procède de la répugnance... »
Henri Guillemin a toujours mêlé quelques douces complaisances à ses exécrations tenaces. François Mitterrand trouvait grâce à ses yeux : les deux hommes rivalisaient d'érudition lamartinienne et de sentiments chaque jour plus éblouis face à la nature. À l'opposé, Georges Pompidou, qui avait trahi la direction de l'esprit pour les offres publiques d'achat, cet ulmien  passé du côté de la banque révulsait l'incorruptible écrivain, que ses corruptibles détracteurs rabaissaient au rang de “pamphlétaire”. Une telle forme de dégradation froisse l'éditeur Jean-Marc Carité, qui insiste sur la solidité du travail de recoupement des sources accompli par Guillemin et rappelle comment Pompidou lui rendit méchamment la monnaie de sa pièce. C'était en août 1969 et le tout nouveau président devait, dans la bonne ville d'Ajaccio, honorer Napoléon pour le bicentenaire de la naissance de l'Empereur, en lieu et place du grandiose duo Malraux-de Gaulle qui aurait dû officier, comme pour Jean Moulin au Panthéon, si le “non” ne l'avait pas emporté lors du référendum d'avril. Pompidou s'acquitta d'un discours puissamment convenu, déclarant avoir « tout lu, y compris ce fouilleur de poubelles d'Henri Guillemin ».
Guillemin, et c'est peut-être une cause de la tendresse qu'il nous inspire à Mediapart, refusait le conformisme, les normes, les codes, les compromissions et le mutisme qu'impose tout pouvoir. François Mauriac, dans une lettre de 1961, lui reproche d'avoir vendu la mèche au sujet de Benjamin Constant. Celui-ci avait bassement manœuvré en 1797, à Luzarches (Val-d'Oise actuel), pour se faire élire président de l'administration municipale du canton ! Guillemin exhibe la preuve de cette mauvaise action (voir la vidéo sous l'onglet “Prolonger” à 15'30). Eh bien, François Mauriac tient grief à son cadet de s'indigner à coups d'archives. Celles-ci démontreraient simplement, selon Mauriac, « que le fait d'avoir un document massue ne change rien au fond du problème et que ledit document est une arme entre les mains de la passion de la prévention qui la rend plus odieuse encore. Mais nous ne nous entendrons jamais sur ce point. » Voilà très exactement, certes mieux rédigée que chez certains de nos contemporains, la rhétorique propre à ceux qui refusent de voir le scandale bousculant l'ordre établi : ils haïssent les “affaires” qui nous ont fait tant de mal...


Patrick Berthier, son biographe (Le Cas Guillemin, paru en 1979 chez Gallimard et bientôt réédité par utovie qui a déjà publié du même un Henri Guillemin, légende et vérité), situe l'écrivain dans un champ de forces et de contradictions apparu dès le berceau : « Il a reçu, sans pression pour autant, une double éducation, entre un père agnostique et une mère grenouille de bénitier. Toute sa vie, les journalistes n'ont pas su par quel bout le prendre et les universitaires n'ont jamais compris sur quel pied danser face à ses livres. » Patrick Berthier, lui-même normalien, agrégé, docteur ès lettres, professeur émérite à l'université de Nantes, s'entendit souvent reprocher, au lieu de préparer sa thèse, de perdre son temps à étudier le parcours d'un Guillemin ayant eu le toupet de répondre, en 1959, à une enquête menée par Maurice Nadeau pour Les Lettres nouvelles, vouloir « décaper certaines statues de leur patine académique », ou encore« secouer le respect pontifiant ou bêtifiant dont sont entourés, comme d'une gaine protectrice, tant de grands hommes ».
Henri Guillemin aura été à la fois heureux et marri d'échapper à un poste à la Sorbonne, intéressé – tout en mimant l'accablement – par les activités diplomatiques en Suisse jusqu'à sa retraite en 1962 (tristesse du cocktail quand on ne consomme pas une goutte d'alcool !), mais Patrick Berthier ne lui connaît aucune fierté déplacée : « Je garde le souvenir d'un orateur sidérant qui n'aimait pas les vacances mais qui souffrit que son asthme lui interdît, sur la fin de sa vie, d'aller aux champignons, l'une de ses passions avec les westerns et tant d'autres enthousiasmes privés de cet homme ordinaire à l'idéal extraordinaire, mélange de spiritualisme et de radicalisme social, ne se cabrant que lorsque surgit la guillotine. »
Son fils aîné, Philippe Guillemin, né en 1932, nous parle du chrétien qui évolua lentement de la foi absolue à la contestation hérétique : « Le Christ était pour lui un grand bonhomme, même si le doute lui vint quant à son statut de fils de Dieu... »Catholique dérouté, pratiquant le baiser au lépreux Robespierre, fréquentant le très stalinien balzacien André Wurmser  (1899-1984), Henri Guillemin avait résumé son intransigeance en instruisant ainsi son fils : « Si j'étais proposé à l'Académie, promets-moi de me tuer ; j'aurais peut-être la faiblesse d'accepter, ce serait un déshonneur suprême ! »
“Guillemin intime”, une émission en direct de la TSR (4 janvier 1971). Journalistes : Jean Dumur et Claude Torracinta. Réalisateur : Michel Soutter.
Henri Guillemin donne sa vision de la Révolution en général et de Robespierre en particulier (enregistrement audio en deux parties d'une conférence d'anthologie) :
Dans la première vidéo de l'article, Henri Guillemin cite les historiens Jacques Bainville (1879-1936, fidèle de Charles Maurras), Louis Madelin (1871-1956), Jean Tulard (né en 1933, auteur, en 1964, de L'Anti-Napoléon, la légende noire de Napoléon) et Frédéric Masson (1847-1923), qui publia en 1912 un Napoléon à Sainte-Hélène.
D'autre part, Henri Guillemin récite un quatrain (heptasyllabique) d'un magnifique poème de Victor Hugo, Depuis six mille ans la guerre  :
Et cela pour des altesses
Qui, vous à peine enterrés,
Se feront des politesses
Pendant que vous pourrirez



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DE L'ANTISEMITISME

Janvier 2016
 
1. Il y eut, en pays chrétien, un antisémitisme séculaire. Inutile de torturer l'Histoire pour en convenir.
2. Il y eut, en France, des années 30 aux années 44 un antisémitisme alimenté par une extrême droite dans laquelle nombre d'élites se distinguèrent.
3. Cet antisémitisme "traditionnel", que l'on pourrait qualifier de résiduel, subsiste dans certains cercles héritiers de l'extrême droite française "d'avant-guerre".
Le FN, dans un souci de "dédiabolisation", le rejette avec vigueur, et préfère cultiver un terreau électoralement plus fructifère, celui de l'islamophobie, islamophobie qui du reste lui vaut l'adhésion (tout au moins idéologique) d'une frange de la communauté juive.
4. L'antisémitisme actuel est essentiellement un antisémitisme "des cités" davantage alimenté par le conflit israélo-palestinien que par des considérations religieuses basiques, encore que ces dernières soient volontiers utilisées par les prédicateurs pro-djihad. Cet antisémitisme est largement dénoncé, mais sa cause première est volontiers occultée par les politiciens de tous bords et par les médias dominants.





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VARIATIONS SUR LES " ISMES"


janvier 2016
 
Les "ismes" abondent en tous domaines.
Par une extension courante, "isme" permet d'ajouter une connotation négative ou péjorative ....... à certains substantifs ...... et pas à d'autres.
Exemple: christianisme et islamisme.
Exemple faisant exception : "marxisme" ....... terme que chacun charge d'appréciations contradictoires selon qu'il en est adepte ou contempteur.
 
"islamisme" permet plus facilement qu'islam les proclamations d'islamophobie.
"catholicisme" ne contient pas de connotation péjorative (sauf pour les extrémistes de la laïcité ou les fondamentalistes d'autres monothéismes)
"sionisme" est clairement idéologique.
"laïcisme" pose un problème de sens.
"socialisme" ....... n'a plus grand sens.




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