"La vérité est pareille à l'eau, qui prend la forme du vase qui la contient" (Ibn Khaldoun) /// «La vérité est le point d’équilibre de deux contradictions » (proverbe chinois). /// La vérité se cache au mitan du fleuve de l'info médiatique (JM).
S’agissant de la critique du dernier prix Goncourt, décerné à Éric Vuillard pour son roman historique « L’ORDRE DU JOUR », « u zinu » s’abritera (une fois n’est pas coutume) derrière quelques éminents chroniqueurs de la presse mainstream pour évoquer les compromissions de la grande industrie et de la finance allemandes avec Hitler à partir de 1933.
Dans de précédents articles, « u zinu » avait relevé le « virage » intervenu dans l’expression hitlérienne du national-socialisme, passé à partir de 1933 du national-socialisme antérieur à un nationalisme ne conservant de socialiste que l’appellation du parti (National sozialistische Deutsche Arbeiter partei).
L’épisode évoqué par Eric Vuillard évoque en quelque sorte le pacte conclu entre les milieux d’affaires, la finance, et Hitler pour faciliter et préparer une conquête du pouvoir par ce dernier, conquête sinon pacifique, du moins « légale », et surtout pour évacuer du programme nazi les réformes sociales susceptibles de « contrarier » les grands industriels.
L’organisation paramilitaire du parti nazi, la Sturmabteilung, connue sous l’abréviation de S.A, dirigée par Ernst Röhm, avait depuis 1926 constitué pour Hitler une troupe de choc dans sa politique d’intimidation civique et de terreur visant à une prise de pouvoir basée sur la violence.
Mais désormais les milieux conservateurs avaient besoin de « paix civile » et l’armée régulière de la République de Weimar, la Reichswehr, désirait retrouver un rôle de garante de l’ordre intérieur.
Milieux d’affaires et grands industriels, appuyés par les conservateurs se sont donc accordés pour aider Hitler dans son ascension, moyennnant entre autres l'élimination de l’aile plus ou moins « socialiste » du parti nazi et de son bras armé, la Sturmabteilung.
La « nuit des Longs Couteaux » (fin juin 1934), épisode historique déterminant, marque le point de rupture entre Hitler et ses compagnons de route antérieurs, les populistes partisans d’une révolution sociale autant que nationale.
À propos de cet épisode il est permis de relever quelques légères similitudes entre le changement de ligne idéologique survenu en 1933 au sein du parti national-socialiste allemand et les évolutions intervenues récemment au sein du Front National en France, lequel Front national comporte une aile nettement libérale-identitaire et une aile (amoindrie par le départ de Philippot) à connotation « sociale-populiste », ceci dit en précisant, comme il se doit, qu'une telle comparaison comporte des limites, notamment en ce qui concerne l'utilisation de la violence et les péripéties du changement.
Mais revenons à l’ouvrage d’Eric Vuillard et aux commentaires qu’il a suscités dans la presse française. Les médias sont contraints de reconnaître que les milieux d’affaires, la grande industrie et la finance allemande ont largement contribué à la prise de pouvoir par Hitler sur la base d’un compromis, voire d’une compromission historique.
Les quelques extraits qui suivent ne laissent pas d’être éclairants.
Dans de précédents articles, « u zinu » avait relevé le « virage » intervenu dans l’expression hitlérienne du national-socialisme, passé à partir de 1933 du national-socialisme antérieur à un nationalisme ne conservant de socialiste que l’appellation du parti (National sozialistische Deutsche Arbeiter partei).
L’épisode évoqué par Eric Vuillard évoque en quelque sorte le pacte conclu entre les milieux d’affaires, la finance, et Hitler pour faciliter et préparer une conquête du pouvoir par ce dernier, conquête sinon pacifique, du moins « légale », et surtout pour évacuer du programme nazi les réformes sociales susceptibles de « contrarier » les grands industriels.
L’organisation paramilitaire du parti nazi, la Sturmabteilung, connue sous l’abréviation de S.A, dirigée par Ernst Röhm, avait depuis 1926 constitué pour Hitler une troupe de choc dans sa politique d’intimidation civique et de terreur visant à une prise de pouvoir basée sur la violence.
Mais désormais les milieux conservateurs avaient besoin de « paix civile » et l’armée régulière de la République de Weimar, la Reichswehr, désirait retrouver un rôle de garante de l’ordre intérieur.
Milieux d’affaires et grands industriels, appuyés par les conservateurs se sont donc accordés pour aider Hitler dans son ascension, moyennnant entre autres l'élimination de l’aile plus ou moins « socialiste » du parti nazi et de son bras armé, la Sturmabteilung.
La « nuit des Longs Couteaux » (fin juin 1934), épisode historique déterminant, marque le point de rupture entre Hitler et ses compagnons de route antérieurs, les populistes partisans d’une révolution sociale autant que nationale.
À propos de cet épisode il est permis de relever quelques légères similitudes entre le changement de ligne idéologique survenu en 1933 au sein du parti national-socialiste allemand et les évolutions intervenues récemment au sein du Front National en France, lequel Front national comporte une aile nettement libérale-identitaire et une aile (amoindrie par le départ de Philippot) à connotation « sociale-populiste », ceci dit en précisant, comme il se doit, qu'une telle comparaison comporte des limites, notamment en ce qui concerne l'utilisation de la violence et les péripéties du changement.
Mais revenons à l’ouvrage d’Eric Vuillard et aux commentaires qu’il a suscités dans la presse française. Les médias sont contraints de reconnaître que les milieux d’affaires, la grande industrie et la finance allemande ont largement contribué à la prise de pouvoir par Hitler sur la base d’un compromis, voire d’une compromission historique.
Les quelques extraits qui suivent ne laissent pas d’être éclairants.
LE FIGARO.fr
REVUE DE PRESSE
Amaury Giraud
Publié le 06/11/2017 à 17:1
Dans L'Ordre du jour, Éric Vuillard décrypte la mécanique politique, les petites lâchetés et les compromissions ayant conduit à la montée en puissance du pouvoir nazi et au succès du projet mortifère de l'Anschluss hitlérienne. 160 pages durant, l'écrivain et réalisateur, né en mai 1968 à Lyon, tente de démontrer combien le « triomphe» de la Wehrmacht aurait été moindre sans le concours de «marchandages, de vulgaires combinaisons d'intérêts» des milieux d'affaires allemands.
La scène maîtresse du livre campe une réunion qui se tint le 20 février 1933 à Berlin dans les salons parlementaires du Reichstag entre Adolf Hitler et les dirigeants de grandes entreprises allemandes comme BASF, Siemens, Allianz…etc.
Pour La Croix, sous la plume de Sabine Audrerie, «Éric Vuillard montre l'incongruité de situations, l'aveuglement derrière l'écran des intérêts»
Selon Baptiste Liger, dans L'Express , toutes ces rencontres entre le monde économique et les agents du nazisme, qu'Éric Vuillard décrit comme «le nirvana de l'industrie et de la finance», sont décortiquées dans L'Ordre du jour
L’EXPRESS.fr
Le prix Goncourt 2017 décerné à Eric Vuillard pour "L'Ordre du jour"
Publié le 06/11/2017
Sorti au printemps, L'ordre du jour récit retrace de façon saisissante l'arrivée au pouvoir d'Hitler, raconte l'Anschluss et dissèque le soutien sans faille des industriels allemands à la machine de guerre nazie.
LE MONDE
http://www.lemonde.fr/livres/article/2017/11/06/le-prix-goncourt-recompense-eric-vuillard-pour-l-ordre-du-
LE MONDE DES LIVRES | 06.11.2017 à 12h54
Par Raphaëlle Leyris
« Moment unique »
Le premier, c’est une réunion du 20 février 1933, où vingt-quatre puissants patrons allemands (Krupp, Opel, Siemens…), reçus par Hermann Göring et Adolf Hitler, devenu chancelier un mois plus tôt, sont exhortés à financer la campagne du parti nazi pour les législatives, et s’exécutent. « Ce moment unique de l’histoire patronale, une compromission inouïe avec les nazis, n’est rien d’autre pour les Krupp, les Opel, les Siemens, qu’un épisode assez ordinaire de la vie des affaires, une banale levée de fonds. Tous survivront au régime et financeront à l’avenir bien des partis à proportion de leur performance », écrit, grinçant, l’auteur.
TELERAMA
TELERAMA LIVRES
http://www.telerama.fr/livre/eric-vuillard,-prix-goncourt-2017-et-olivier-guez,-prix-renaudot-2017,n5326284.php
Publié le 06/11/2017
Voici un extrait de notre critique de L’Ordre du jour :
« Nous voici d'abord projetés le 20 février 1933, un lundi de froid et de brume. Ce jour-là, vingt-quatre barons de l'industrie allemande ont rendez-vous au Reichstag, à l'invitation de son président, Goering, pour y rencontrer Hitler. Vuillard décrit le ballet des berlines noires qui s'avancent une à une dans la cour, les vingt-quatre messieurs qui successivement en sortent, puis arpentent les salons... Au terme de leur visite, les nobles messieurs verseront leur généreuse obole au parti nazi.
Liste de liens.