Cartes d'identié kabyle (Photo/Site de l'Anavad, Gouvernement provisoire kabyle)
Opinion: L’identité Kabyle et le sens du rassemblement citoyen à Tizi-Ouzou du 3 août 2013
Par Fatima M
Les légendes, mythes et histoires berbères profondément liés à l’histoire antique grecque devraient nous faire réfléchir à cette identité kabyle. Culture et identité souvent incomprises par les arabes avec lesquelles les kabyles partagent pourtant le même pays.
A l’heure où l’arabisation règne sur l’ensemble du Maghreb (NDLR: Afrique du Nord), il est nécessaire d’expliquer pourquoi les Kabyles se battent pour légitimer la reconnaissance d’une culture authentique par la richesse de son histoire et de ses traditions.
Il semble que la culture kabyle s’articule autour de 3 piliers fondamentaux :
- L’éducation (des enfants) tourné vers l’esprit critique
- une rébellion légendaire qui se traduit souvent par l’usage de la provocation afin de mettre en marche auprès de la population un processus de décollement entre l’acte et le sujet (ce que l’on nomme plus communément la prise de conscience)
- Une tradition orale afin de préserver les préceptes de la culture tout en permettant une adaptation à l’évolution de la société.
A l’image des grecs de l’antiquité du Vème siècle avant J-C (dont le peuple kabyle a subit une influence connue) nos ancêtres kabyles ont fait le choix éclairé de transmettre une culture et un mode de vie par une tradition orale et non écrite afin de laisser une possibilité d’évolution de la culture. Armé d’un alphabet original (ressemblant par ailleurs fortement à l’alphabet grec) et d’une richesse de textes poétiques laissés par les Sages ; les kabyles possèdent un héritage intellectuel qu’il est nécessaire de protéger et de ne pas détruire. La richesse d’une langue à part ; un mode de vie séculaire et simple que chaque kabyle aime à revendiquer ; ainsi que le partage en famille des histoires d’antan caractérise ce peuple.
Ce que chacun aime est bel et bien cette joie de vivre typique des kabyles sans pour autant qu’il soit demandé aux femmes de se cacher le visage ou le corps d’un voile que le Coran lui-même ne revendique pas et que l’arabisation souhaite ardemment lui faire porter (sourate XXIV « La lumière » : on conseille à la femme de se couvrir la poitrine uniquement. Rien d’autre n’est ajouté dans le livre sacré. Quant à la sourate LXXXVIII « Le voile » : on parle du « voile » au sens de « l’alètheia » grec à savoir le voile qui cache la vérité et qui invite donc au « découvrement ». Le sens compris par les théologiens et hommes de lettres est donc le « dé-voilement » des cœurs et la poursuite d’une quête de la Vérité et de la révélation–à prendre au sens de connaissance véritable).
Par Fatima M
Les légendes, mythes et histoires berbères profondément liés à l’histoire antique grecque devraient nous faire réfléchir à cette identité kabyle. Culture et identité souvent incomprises par les arabes avec lesquelles les kabyles partagent pourtant le même pays.
A l’heure où l’arabisation règne sur l’ensemble du Maghreb (NDLR: Afrique du Nord), il est nécessaire d’expliquer pourquoi les Kabyles se battent pour légitimer la reconnaissance d’une culture authentique par la richesse de son histoire et de ses traditions.
Il semble que la culture kabyle s’articule autour de 3 piliers fondamentaux :
- L’éducation (des enfants) tourné vers l’esprit critique
- une rébellion légendaire qui se traduit souvent par l’usage de la provocation afin de mettre en marche auprès de la population un processus de décollement entre l’acte et le sujet (ce que l’on nomme plus communément la prise de conscience)
- Une tradition orale afin de préserver les préceptes de la culture tout en permettant une adaptation à l’évolution de la société.
A l’image des grecs de l’antiquité du Vème siècle avant J-C (dont le peuple kabyle a subit une influence connue) nos ancêtres kabyles ont fait le choix éclairé de transmettre une culture et un mode de vie par une tradition orale et non écrite afin de laisser une possibilité d’évolution de la culture. Armé d’un alphabet original (ressemblant par ailleurs fortement à l’alphabet grec) et d’une richesse de textes poétiques laissés par les Sages ; les kabyles possèdent un héritage intellectuel qu’il est nécessaire de protéger et de ne pas détruire. La richesse d’une langue à part ; un mode de vie séculaire et simple que chaque kabyle aime à revendiquer ; ainsi que le partage en famille des histoires d’antan caractérise ce peuple.
Ce que chacun aime est bel et bien cette joie de vivre typique des kabyles sans pour autant qu’il soit demandé aux femmes de se cacher le visage ou le corps d’un voile que le Coran lui-même ne revendique pas et que l’arabisation souhaite ardemment lui faire porter (sourate XXIV « La lumière » : on conseille à la femme de se couvrir la poitrine uniquement. Rien d’autre n’est ajouté dans le livre sacré. Quant à la sourate LXXXVIII « Le voile » : on parle du « voile » au sens de « l’alètheia » grec à savoir le voile qui cache la vérité et qui invite donc au « découvrement ». Le sens compris par les théologiens et hommes de lettres est donc le « dé-voilement » des cœurs et la poursuite d’une quête de la Vérité et de la révélation–à prendre au sens de connaissance véritable).
Illustration de la Reine des Berbère, Kahina (de son vrai nom Dihiya) (PH/DR)
Les valeurs clés de respect, de l’égalité, a fait naître ce désir de liberté qui est devenue une revendication forte. L’idée de démocratie que véhicule l’idée de liberté a toujours été portée au plus profond par les kabyles sans jamais avoir eu les moyens de la mettre en place politiquement. Or l’apparition du phénomène de l’arabisation par les pouvoirs politiques successifs et de l’uniformisation de la société algérienne a étouffé, voir fait reculer, ces aspirations chez certains. Les Kabyles ne doivent donc pas oublier et vivre leur religion ou leur athéisme guidé par ces préceptes qui ne sont ni en contradiction avec la religion monothéiste, ni en contradiction avec l’athéisme.
Ainsi, à l’image de la reine guerrière berbère Kahina qui unifia les tribus berbères et qui trouve écho au sein de la Déesse de la Sagesse et de la stratégie guerrière grecque Athéna ; les kabyles doivent tous retrouver l’inspiration et porter leur identité de manière forte. C’est cette soif de liberté et de respect des consciences qui a conduit au rassemblement du 3 août 2013 à Tizi-Ouzou. Les intégristes-islamistes ont ainsi réagi comme des êtres ayant « ni yeux ni oreilles » dont les cœurs sont fermés et aveuglés par la haine de la liberté et du respect des autres consciences. Le combat est donc à la fois idéologique et pédagogique.
Rompre le jeûne pour ces citoyens kabyles fût un acte à la fois solidaire et de détresse face à l’extrémisme de l’arabisation imposé par le pouvoir. Cet acte de rébellion devait être suffisamment fort pour alerter sur une situation critique touchant à la liberté de conscience et physique des citoyens. Quel être doué de raison et d’intelligence peut décemment accepter qu’on laisse d’un côté des terroristes en liberté qui assassinent des enfants de Dieu et de l’autre que l’on mette en prison des non-jeûneurs ? Si chacun a lu le Coran (et non entendu les paroles déformées des Imams intégristes) chacun saura alors reconnaître les imposteurs.
Fatima M.
SIWEL 071315 Aout 13
Ainsi, à l’image de la reine guerrière berbère Kahina qui unifia les tribus berbères et qui trouve écho au sein de la Déesse de la Sagesse et de la stratégie guerrière grecque Athéna ; les kabyles doivent tous retrouver l’inspiration et porter leur identité de manière forte. C’est cette soif de liberté et de respect des consciences qui a conduit au rassemblement du 3 août 2013 à Tizi-Ouzou. Les intégristes-islamistes ont ainsi réagi comme des êtres ayant « ni yeux ni oreilles » dont les cœurs sont fermés et aveuglés par la haine de la liberté et du respect des autres consciences. Le combat est donc à la fois idéologique et pédagogique.
Rompre le jeûne pour ces citoyens kabyles fût un acte à la fois solidaire et de détresse face à l’extrémisme de l’arabisation imposé par le pouvoir. Cet acte de rébellion devait être suffisamment fort pour alerter sur une situation critique touchant à la liberté de conscience et physique des citoyens. Quel être doué de raison et d’intelligence peut décemment accepter qu’on laisse d’un côté des terroristes en liberté qui assassinent des enfants de Dieu et de l’autre que l’on mette en prison des non-jeûneurs ? Si chacun a lu le Coran (et non entendu les paroles déformées des Imams intégristes) chacun saura alors reconnaître les imposteurs.
Fatima M.
SIWEL 071315 Aout 13