De l'autonomie à l'autodétermination. PH/DR
Ce rendez-vous historique qui a vu la participation de toute la représentation humaine du peuple kabyle a été présidé par Mouloud Mebarki, Mohand-Ouamar Hachim, Farid Djennadi et Rachida Ider. Dans la grande et vaste salle archi bondée de monde (Participants et participantes), les débats qui ont duré plusieurs heures ont été non seulement houleux mais aussi et surtout de haute volée. La démocratie étant sacrée chez les représentants légitimes du peuple kabyle, chaque intervenant a pu s’exprimer et développer sa vision en toute liberté. Il serait superfétatoire et peut même un pléonasme d’écrire que si les débats ont été houleux, c’est par ce que le changement d’appellation du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie en Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabyle n’a pas requis l’anonymat. La majorité écrasante était certes favorable à ce changement mais pas la totalité des participants.
Conseil national du MAK le 04 octobre
En effet, un courant était favorable à la continuité de la lutte en conformité stricte des textes et règlements du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie et un autre s’était réclamé carrément « Indépendantiste ». C’est le vote qui a tranché – et largement – en faveur du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie. Les arguments pour cette option, comme il fallait s’y attendre, étaient nombreux, forts et puissants. La première raison se trouve dans l’une des résolutions arrêtées lors du second congrès du MAK. D’autres suivront aussi comme « une pluie d’hallebardes ». Et c’est surtout Bouaziz Aït-Chebib qui, encore une fois, rappellera à l’assistance que l’internationalisation de la question kabyle dépend fondamentalement du changement de « notre option de lutte et la nature de notre revendication ». « En effet, réitère l’intervenant, la revendication du droit à « l’autonomie » est considérée par l’instance onusienne comme une affaire « interne » à un pays et, par conséquent, la prendre en charge équivaudrait à une ingérence dans les affaires internes du pays en question ; ce qui est contraire aux principes régissant les missions et le rôle de l’ONU. En revanche, le concept de « l’autodétermination » a une autre dimension juridique internationale. En effet, les textes internationaux que même l’Algérie a ratifiés précisent que chaque peuple a droit, s’il le désire, à jouir de son autodétermination. Et dès lors que notre mission est d’arracher la liberté à notre peuple, de ce fait, l’instance onusienne se trouve désormais concernée et impliquée dans cette question ».
Un autre intervenant, Mohand Boukla en l’occurrence lequel est très connu pour ses grandes analyses, a signalé que « dès lors le pouvoir algérien fait la sourde oreille depuis plus de douze années à notre revendication, c’est désormais la communauté internationale qui devient notre interlocutrice ! ». Plusieurs dizaines d’autres interventions ont abondé dans ce même sens avec toutefois le changement du vocable et la tonalité de la voix. S’agissant des raisons qui ont fait que le peuple kabyle a décidé de prendre sa destinée en main, c’est encore Bouaziz Aït-Chebib qui prendra la parole. Son discours sera éloquent. Il dira : « Benaï Ouali, Abane Ramdane, Hocine Aït-Ahmed, Saïd Sadi, Ferhat M’henni et tant d’autres personnages, a indiqué l’orateur, ont fait preuve d’intelligence, d’honnêteté et de persévérance mais sans pour autant réussir à obtenir des résultats tant escomptés. Leur « tort » est d’être non seulement des Kabyles mais d’avoir pensé à une « Algérie « plurielle ».
Il faut que nous les Kabyles comprenions une bonne fois pour toutes que les autres Algériens nous voient comme « un peuple à part entière ». Ce ne sont pas les autres Algériens qui n’ont pas compris la réalité algérienne mais ce sont certains Kabyles qui n’ont pas compris cela. Si aucune voix algérienne n’a pas dénoncé les crimes perpétrés en Kabylie en 2001 alors des centaines crient au scandale quand un Palestinien meure d’une balle israélienne, ce n’est certainement pas par lâcheté ou par haine. Tout simplement, les Kabyles sont vus par ces Algériens comme un peuple avec qui ils n’ont rien de commun ».
S’agissant de la légitimité « institutionnelle » qu’on pourrait « exiger » des représentants du peuple kabyle, Bouaziz Aït-Chebib fera une déclaration fracassante : « Quand Charles de Gaules a pris les devants de la France en 1940, certaines voix de France lui ont demandé si les Français l’ont mandaté légalement à cette effet. Pour toute réponse, Charles de Gaules leur dira : « L’homme choisi légalement à diriger la France est le Maréchal Philippe Pétain mais cette « légitimité » a remis la France aux mains des Allemands. Autrement dit celui qui veut une France libre n’a qu’à me suivre moi ». En 1933, Adolf Hitler s’est retrouvé légitimement à la tête de l’Allemagne. Lors des élections législatives de décembre 1991, l’ex-FIS aussi a gagné électoralement les sièges de l’APN ». Bouaziz Aït-Chebib a démontré que dans certaine circonstance, la légitimité morale prime sur la légitimité institutionnelle.
S’agissant de la consultation populaire, l’intervenant a fait référence au référendum sur l’autodétermination. A ce moment, Farid Djennadi intervient pour dire que « nous les cadres et militants ne sommes en réalité que les serviteurs du peuple kabyle et notre objectif est d’arracher la tenue de ce référendum ». « En définitive, précise Farid Djennadi, le choix final quant à l’autodétermination ou non reviendra au peuple kabyle et pas à nous ses serviteurs ».
En dernier, il y a lieu de noter qu’une fois le choix de la nouvelle appellation, le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabyle (MAK) en l’occurrence, adoptée et largement explicité, la présidence du Conseil National du MAK a procédé à l’installation de deux commissions. L’une aura pour mission de préparer la prochaine rencontre du Conférence nationale des cadres du MAK et l’autre d’adapter les textes et règlements devant servir au fonctionnement du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie ainsi qu’une stratégie politique qui sera mise en œuvre par l’enfant du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie.
st
SIWEL 05 1755 OCT 13
Un autre intervenant, Mohand Boukla en l’occurrence lequel est très connu pour ses grandes analyses, a signalé que « dès lors le pouvoir algérien fait la sourde oreille depuis plus de douze années à notre revendication, c’est désormais la communauté internationale qui devient notre interlocutrice ! ». Plusieurs dizaines d’autres interventions ont abondé dans ce même sens avec toutefois le changement du vocable et la tonalité de la voix. S’agissant des raisons qui ont fait que le peuple kabyle a décidé de prendre sa destinée en main, c’est encore Bouaziz Aït-Chebib qui prendra la parole. Son discours sera éloquent. Il dira : « Benaï Ouali, Abane Ramdane, Hocine Aït-Ahmed, Saïd Sadi, Ferhat M’henni et tant d’autres personnages, a indiqué l’orateur, ont fait preuve d’intelligence, d’honnêteté et de persévérance mais sans pour autant réussir à obtenir des résultats tant escomptés. Leur « tort » est d’être non seulement des Kabyles mais d’avoir pensé à une « Algérie « plurielle ».
Il faut que nous les Kabyles comprenions une bonne fois pour toutes que les autres Algériens nous voient comme « un peuple à part entière ». Ce ne sont pas les autres Algériens qui n’ont pas compris la réalité algérienne mais ce sont certains Kabyles qui n’ont pas compris cela. Si aucune voix algérienne n’a pas dénoncé les crimes perpétrés en Kabylie en 2001 alors des centaines crient au scandale quand un Palestinien meure d’une balle israélienne, ce n’est certainement pas par lâcheté ou par haine. Tout simplement, les Kabyles sont vus par ces Algériens comme un peuple avec qui ils n’ont rien de commun ».
S’agissant de la légitimité « institutionnelle » qu’on pourrait « exiger » des représentants du peuple kabyle, Bouaziz Aït-Chebib fera une déclaration fracassante : « Quand Charles de Gaules a pris les devants de la France en 1940, certaines voix de France lui ont demandé si les Français l’ont mandaté légalement à cette effet. Pour toute réponse, Charles de Gaules leur dira : « L’homme choisi légalement à diriger la France est le Maréchal Philippe Pétain mais cette « légitimité » a remis la France aux mains des Allemands. Autrement dit celui qui veut une France libre n’a qu’à me suivre moi ». En 1933, Adolf Hitler s’est retrouvé légitimement à la tête de l’Allemagne. Lors des élections législatives de décembre 1991, l’ex-FIS aussi a gagné électoralement les sièges de l’APN ». Bouaziz Aït-Chebib a démontré que dans certaine circonstance, la légitimité morale prime sur la légitimité institutionnelle.
S’agissant de la consultation populaire, l’intervenant a fait référence au référendum sur l’autodétermination. A ce moment, Farid Djennadi intervient pour dire que « nous les cadres et militants ne sommes en réalité que les serviteurs du peuple kabyle et notre objectif est d’arracher la tenue de ce référendum ». « En définitive, précise Farid Djennadi, le choix final quant à l’autodétermination ou non reviendra au peuple kabyle et pas à nous ses serviteurs ».
En dernier, il y a lieu de noter qu’une fois le choix de la nouvelle appellation, le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabyle (MAK) en l’occurrence, adoptée et largement explicité, la présidence du Conseil National du MAK a procédé à l’installation de deux commissions. L’une aura pour mission de préparer la prochaine rencontre du Conférence nationale des cadres du MAK et l’autre d’adapter les textes et règlements devant servir au fonctionnement du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie ainsi qu’une stratégie politique qui sera mise en œuvre par l’enfant du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie.
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SIWEL 05 1755 OCT 13