Bilal Ag Acherif, Président du Conseil de la Transition de l'Etat de l'Azawad et neveu de Iyad Ag Ghaly, dirigeant d'Ansar Dine (PH Abou Hassan Hassan - DR)
Après avoir repris le territoire de l'Azawad à l'armée malienne, le MNLA (Mouvement national de Libération de l'Azawad) s'est retrouvé supplanté sur le terrain par les hommes de Ansar Dine et de ses alliés de l’AQMI et du MUJAO qui recevait, selon les sources du MNLA, des renforts considérables en armes, en munitions, en hommes et en argent du Qatar, mais également de l'Algérie.
Perdant du terrain face à Ansar Dine, des dirigeants du MNLA, dont le secrétaire général, Bila Ag Acherif, ont cherché des accords avec le mouvement salafiste, allant jusqu'à un projet de fusion entre les deux organisations, l'une sécessionniste et laïque et l'autre djihadiste, prônant la Charia sur l'ensemble du Mali.
Pourtant, l'annonce de l'accord avec Ansar Dine avait jeté l'effroi dans la classe politique du MNLA, soulevé l'ensemble de ses cadres ainsi que la majorité de ses dirigeants. Le rejet total de cet accord par l'organisation de la société civile et les manifestations des azawadiens avait fait reculer les islamistes de Ansar Dine pour un temps.
Mais Ansar Dine est à nouveau revenu dans le débat à travers notamment une déclaration fracassante de Bilal Ag Acherif, Président du Conseil de transition, qui annonçait que « Ansar Dine ne serait pas rejeté », précisant que « le MNLA accepte Ansar Eddine à ses côtés, pas Aqmi. Et si Ansar Eddine fait appel à Aqmi, c’est son problème ».
Le secrétaire général du MNLA a par ailleurs affirmé au journal Jeune Afrique que la « Constitution sera basée sur le Coran ainsi que sur d’autres principes issus des traités internationaux qui ne vont pas à l’encontre de l'islam », contredisant ainsi les déclarations des cadres et des dirigeants du MNLA. Ces derniers avaient exprimé avec force le refus de toute application de la charia, contraire aux cultures et valeurs ancestrales en pratique dans l'Azawad.
Les forces en présence au sein du MNLA livrent actuellement une féroce bataille interne en vue de déterminer le courant qui imprimera la nature de la nouvelle république de l'Azawad, démocratique et laïque ou islamique.
Entre-temps, ce nouveau Conseil de transition, qui semble déjà battre de l'aile, dispose curieusement d'un « chargé de l'orientation et de la prédication islamique », d'un porte-parole, Hamma Ag Sid Ahmed, qui affirme que « certaines préoccupations de Ansar Dine seront prises en compte ».
En réalité, les raisons de ce positionnement idéologique du Président du conseil de transition sont assez simples. Bilal Ag Acherif n'est autre que le neveu de Iyad Ag Ghaly, le dirigeant d'Ansar Dine.
Selon les explications d'un responsable du MNLA contacté à Gao, la démarche des grandes puissances de la région consiste à remettre au-devant de la scène les salafistes, et à en faire des interlocuteurs incontournables.
La finalité est ainsi de couper le MNLA de ses soutiens internationaux et de briser les élans de sympathie qu'il avait réussi à catalyser en bouleversant l'ordre injuste du tracé des frontières héritées du colonialisme.
zp/mau/aai/Maks
SIWEL 182344 JUIN12
Perdant du terrain face à Ansar Dine, des dirigeants du MNLA, dont le secrétaire général, Bila Ag Acherif, ont cherché des accords avec le mouvement salafiste, allant jusqu'à un projet de fusion entre les deux organisations, l'une sécessionniste et laïque et l'autre djihadiste, prônant la Charia sur l'ensemble du Mali.
Pourtant, l'annonce de l'accord avec Ansar Dine avait jeté l'effroi dans la classe politique du MNLA, soulevé l'ensemble de ses cadres ainsi que la majorité de ses dirigeants. Le rejet total de cet accord par l'organisation de la société civile et les manifestations des azawadiens avait fait reculer les islamistes de Ansar Dine pour un temps.
Mais Ansar Dine est à nouveau revenu dans le débat à travers notamment une déclaration fracassante de Bilal Ag Acherif, Président du Conseil de transition, qui annonçait que « Ansar Dine ne serait pas rejeté », précisant que « le MNLA accepte Ansar Eddine à ses côtés, pas Aqmi. Et si Ansar Eddine fait appel à Aqmi, c’est son problème ».
Le secrétaire général du MNLA a par ailleurs affirmé au journal Jeune Afrique que la « Constitution sera basée sur le Coran ainsi que sur d’autres principes issus des traités internationaux qui ne vont pas à l’encontre de l'islam », contredisant ainsi les déclarations des cadres et des dirigeants du MNLA. Ces derniers avaient exprimé avec force le refus de toute application de la charia, contraire aux cultures et valeurs ancestrales en pratique dans l'Azawad.
Les forces en présence au sein du MNLA livrent actuellement une féroce bataille interne en vue de déterminer le courant qui imprimera la nature de la nouvelle république de l'Azawad, démocratique et laïque ou islamique.
Entre-temps, ce nouveau Conseil de transition, qui semble déjà battre de l'aile, dispose curieusement d'un « chargé de l'orientation et de la prédication islamique », d'un porte-parole, Hamma Ag Sid Ahmed, qui affirme que « certaines préoccupations de Ansar Dine seront prises en compte ».
En réalité, les raisons de ce positionnement idéologique du Président du conseil de transition sont assez simples. Bilal Ag Acherif n'est autre que le neveu de Iyad Ag Ghaly, le dirigeant d'Ansar Dine.
Selon les explications d'un responsable du MNLA contacté à Gao, la démarche des grandes puissances de la région consiste à remettre au-devant de la scène les salafistes, et à en faire des interlocuteurs incontournables.
La finalité est ainsi de couper le MNLA de ses soutiens internationaux et de briser les élans de sympathie qu'il avait réussi à catalyser en bouleversant l'ordre injuste du tracé des frontières héritées du colonialisme.
zp/mau/aai/Maks
SIWEL 182344 JUIN12