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Gestion de la prise d'otages par l'Algérie : Fiasco humain et politique à In Amenas

18/01/2013 - 15:55

PARIS (SIWEL) — Le « fiasco de l’intervention algérienne » a été publiquement critiqué par le Royaume-uni et le Japon. Mais, à l’inverse des capitales occidentales, telles que Londres et Tokyo, Paris n'a pas condamné l'assaut sanglant mené par les forces algériennes contre les terroristes qui occupent toujours le site gazier d'In Amenas. L’intervention d’une extrême violence s’est soldée par une trentaine de victimes parmi les otages et une quinzaine parmi les terroristes. Les bilans restent provisoires et confus. Reuters et l'AFP citent des sources algériennes qu'elles n'identifient pas. Paris, de son coté, reconnait « ne pas disposer de suffisamment d'informations pour faire des commentaires sur la situation ».


Flou et ambiguité des relations internationales. Des questions sans réponses ? (PH/DR)
Flou et ambiguité des relations internationales. Des questions sans réponses ? (PH/DR)
Entravé par l’ambigüité des liens entre la France et l’Algérie, François Hollande a simplement estimé que la prise d’otages en Algérie semblait «se dénouer dans des conditions dramatiques», pendant qu’à Londres on parle de véritable fiasco. Officiellement, la France se refuse à tout commentaire sur la gestion algérienne de la crise et encore plus sur l’intervention des militaires algériens à l’origine de la mort d’une trentaine d’otages. Hier encore, officiellement, la France disait « faire une totale confiance aux autorités algériennes » pour dénouer la crise en tenant compte de la « sécurité des otages ».

Entre-temps, les forces algériennes ont mené un assaut qui s’est avéré sanglant. Citant des sources algériennes non précisées, les agences Reuters et AFP ont annoncé une trentaine de victimes parmi les otages et une quinzaine parmi les terroristes. Tout comme le président François Hollande, Manuel Valls s’est abstenu de tout commentaire. Mais, en coulisse, certaines langues se délient pour dire que la « France paye l’ambigüité de ses relations avec l’Algérie qui joue avec le feu dans ses relations troubles avec l’islamisme ». « Comment, sur un territoire aussi sécurisé que le sud de l’Algérie, un commando de plusieurs dizaines de terroristes a-t-il pu investir et occuper une base pétrolière ? ». Une question qui ne trouve pas de réponse. La pilule a du mal à passer…

En effet, comment une action terroriste d’une telle envergure a-t-elle pu se produire alors que l’Algérie affirme avoir résolu le problème du terrorisme qui ne subsiste plus que de manière «résiduelle» et dont l’action, j'usqu'à cette action spectaculaire, était «circonscrite à la seule Kabylie». Rappelons que l’Algérie officielle a, à travers sa loi d’amnistie, blanchi les terroristes du GIA et du GSPC qui ont donné par la suite naissance à l’AQMI. La loi d’amnistie des terroristes islamistes, pudiquement appelée « Concorde civile », a permis le redéploiement des terroristes dans la société civile avec des casiers judiciaires vierges leur permettant ainsi de continuer à « travailler » la société et l’entrainer dans le radicalisme religieux.

En Algérie, la principale victime de la gestion étatique de l’islamisme et du terrorisme est la Kabylie : Celle-ci est militairement quadrillée tout en étant livrées pieds et poings liés à l’islamisme, au terrorisme, au banditisme et au matraquage idéologique des imams-repentis fraichement promus par le ministère des affaires religieuses.

Au niveau international, la principale victime est l’Azawad : Les Touaregs font les frais du laxisme français (et international) aussi bien vis-à-vis de l’Algérie officielle, qui manipule et crée des groupes islamo-terroristes à l’image d’Ansar Dine, que du Mali qui a laissé s’installer les djihadistes sur le territoire des Toauregs pourvu qu’ils contribuent à désamorcer le « problème Touareg » en faisant de leur territoire un terrain de prédilection pour le banditisme et le terrorisme. Ce sont les islamistes d’Ansar Dine et du Mujao, deux organisations islamo-terroristes à composante locale, toutes deux affiliées à l’AQMI, qui ont ruiné le combat de libération de l’Azawad, un combat résolument laïque que le monde a cyniquement ignoré, préférant prêter main forte à l’Algérie et au Mali, deux Etats qui ont joué de l’islamisme et du terrorisme pour museler, et au besoin assassiner toute velléité de justice, de démocratie et de liberté pour les peuples qui lutte pour leurs droits légitimes.

Par son laxisme et sa complaisance, la communauté internationale, et plus particulièrement la France, pour ce qui concerne l'Afrique du Nord et le Sahel, porte une lourde responsabilité dans ces tragédies que fait subir le terrorisme islamiste à des peuples sacrifiés sur l'autel d'intérêts purement économiques.

zp,
SIWEL 181555 JAN 13

NB : Un détail qui pourrait sembler insignifiant a attiré notre attention. Curieusement, en faisant référence aux terroristes tués par l’armée algérienne sur le site d’In Amenas, l'AFP parle de 15 "rebelles" tués et non de 15 "terroristes" tués. Il y a lieu de rappeler que le terme «rebelles» est systématiquement employé, et ce depuis le premier soulèvement Touareg, pour désigner les combattants Touaregs (actuellement ceux du MNLA). De ce fait l'ambigüité de la dénomination « rebelle » utilisée par certaines dépêches de l’AFP pour désigner les terroristes étonne. On pourrait se demander si l’usage de ce terme n’est pas volontaire et s’il n’a pas pour but de "faire échos" aux déclarations de François Hollande qui justifie son intervention au Mali par un combat contre le terrorisme (AQMI, Ansar Dine et Mujao) mais aussi par la restauration de l’intégrité territoriale du Mali au détriment de l'Azawad (MNLA).




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