Les autorités égyptiennes ont décrété dimanche soir un couvre-feu dans le centre du Caire. (Crédits photo : AMR ABDALLAH DALSH/REUTERS)
Des milliers de Coptes qui s'estiment discriminés par la majorité musulmane, s'étaient rassemblés pour protester contre l'incendie d'une église dans le gouvernorat d'Assouan (sud).
« La réaction de l’armée a été violente : après les tirs de sommations et les habituelles bastonnades, des véhicules blindés ont zigzagué au milieu des manifestants affolés, fauchant plusieurs personnes. Les soldats ont tiré à balle réelle sur la foule, au hasard. » témoigne Sherif Azer, un militant des droits de l’homme.
Dans la morgue, l’air est irrespirable. Une douzaine de corps sont allongés, épaules contre épaules. L’un a le crâne défoncé, les yeux exorbités. « Tantawi assassin ! » [NDLR, le maréchal Tantawi dirige le Conseil suprême des forces armées, au pouvoir depuis la chute de Hosni Moubarak, le 11 février dernier], hurlent les femmes et hommes qui se pressent pour voir et embrasser les « martyrs ».
La foule est hystérique : les femmes lèvent les bras au ciel en pleurant, les hommes aux habits tachés du sang des blessés scandent des slogans hostiles à l’armée. « Est-ce que l’on n’est pas égyptien ? Est-ce que l’on n’est pas des humains ? », s’exclame Samir Romani, trentenaire. « Ils ne veulent plus de chrétiens en Égypte ! Que n’importe quel pays nous offre l’asile et nous partirons ! ».
« La télévision d’État a tout de suite choisi sa version : les coptes sont arrivés armés et ont tiré les premiers sur les soldats qui n’ont fait que se défendre », fulmine Bola Abdu. Il semble clair que des groupes de « baltaguis », des hommes de main payés pour provoquer des violences, ont attaqué les coptes présents.
Un Egyptien condamné pour le meurtre de six chrétiens coptes et un musulman a été exécuté ce lundi à Alexandrie. Son exécution intervient au lendemain de ces violences, jugées par nombre d'observateurs comme les plus meurtrières en Egypte depuis le renversement d'Hosni Moubarak en février par un soulèvement populaire.
Les élections législatives, les premières depuis le départ de Moubarak, doivent se tenir le 28 novembre, avec un début d'enregistrement des candidatures à partir de mercredi.
En marge d'une réunion des ministres des Affaires étrangères européens à Bruxelles, l'Union européenne a unanimement condamné lundi les violences à l'encontre des chrétiens coptes en Egypte, rappelant en substance que la liberté de culte était une valeur universelle qui devait être protégée par les autorités civiles et militaires égyptiennes.
Les Coptes ont été visés par plusieurs attentats ces derniers mois, en particulier celui du Nouvel an contre une église à Alexandrie qui avait fait 23 morts.
Le 7 mai, 15 personnes avaient été tuées et plus de 200 blessées au Caire lorsque des islamistes avaient attaqué deux églises, affirmant qu'une chrétienne convertie à l'islam était détenue dans l'un de leurs lieux de culte.
Les coptes d'Egypte constituent la communauté chrétienne la plus nombreuse et l'une des plus anciennes du Moyen-Orient. Ils représentent 6 à 10% de la population égyptienne en grande majorité de confession musulmane sunnite.
wbw
SIWEL 102027 OCT 11
« La réaction de l’armée a été violente : après les tirs de sommations et les habituelles bastonnades, des véhicules blindés ont zigzagué au milieu des manifestants affolés, fauchant plusieurs personnes. Les soldats ont tiré à balle réelle sur la foule, au hasard. » témoigne Sherif Azer, un militant des droits de l’homme.
Dans la morgue, l’air est irrespirable. Une douzaine de corps sont allongés, épaules contre épaules. L’un a le crâne défoncé, les yeux exorbités. « Tantawi assassin ! » [NDLR, le maréchal Tantawi dirige le Conseil suprême des forces armées, au pouvoir depuis la chute de Hosni Moubarak, le 11 février dernier], hurlent les femmes et hommes qui se pressent pour voir et embrasser les « martyrs ».
La foule est hystérique : les femmes lèvent les bras au ciel en pleurant, les hommes aux habits tachés du sang des blessés scandent des slogans hostiles à l’armée. « Est-ce que l’on n’est pas égyptien ? Est-ce que l’on n’est pas des humains ? », s’exclame Samir Romani, trentenaire. « Ils ne veulent plus de chrétiens en Égypte ! Que n’importe quel pays nous offre l’asile et nous partirons ! ».
« La télévision d’État a tout de suite choisi sa version : les coptes sont arrivés armés et ont tiré les premiers sur les soldats qui n’ont fait que se défendre », fulmine Bola Abdu. Il semble clair que des groupes de « baltaguis », des hommes de main payés pour provoquer des violences, ont attaqué les coptes présents.
Un Egyptien condamné pour le meurtre de six chrétiens coptes et un musulman a été exécuté ce lundi à Alexandrie. Son exécution intervient au lendemain de ces violences, jugées par nombre d'observateurs comme les plus meurtrières en Egypte depuis le renversement d'Hosni Moubarak en février par un soulèvement populaire.
Les élections législatives, les premières depuis le départ de Moubarak, doivent se tenir le 28 novembre, avec un début d'enregistrement des candidatures à partir de mercredi.
En marge d'une réunion des ministres des Affaires étrangères européens à Bruxelles, l'Union européenne a unanimement condamné lundi les violences à l'encontre des chrétiens coptes en Egypte, rappelant en substance que la liberté de culte était une valeur universelle qui devait être protégée par les autorités civiles et militaires égyptiennes.
Les Coptes ont été visés par plusieurs attentats ces derniers mois, en particulier celui du Nouvel an contre une église à Alexandrie qui avait fait 23 morts.
Le 7 mai, 15 personnes avaient été tuées et plus de 200 blessées au Caire lorsque des islamistes avaient attaqué deux églises, affirmant qu'une chrétienne convertie à l'islam était détenue dans l'un de leurs lieux de culte.
Les coptes d'Egypte constituent la communauté chrétienne la plus nombreuse et l'une des plus anciennes du Moyen-Orient. Ils représentent 6 à 10% de la population égyptienne en grande majorité de confession musulmane sunnite.
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SIWEL 102027 OCT 11