Le 23 avril 1981 à Bab Ezzouar ‘Alger), l'époque bénie des cours dits « sauvages » de Tamazight qui connaissaient un immense succès. Sur la photo, on voit Ferhat Mehenni, Mustapha Benkhemou et Salem Chaker (respectivement 2èm, 3èm et 4èm en partant de la gauche).
Au cours de ce séminaire sur « l’évaluation de l’enseignement de tamazight », le constat d’un très net recul de l’enseignement de tamazight a été reconnu à l’unanimité. Seules les régions kabyles de Tizi-Wezzu, Vgayet et Tuvirett font exception, malgré les lamentables conditions d’enseignement aussi bien pour les élèves que pour les enseignants.
Les participants, y compris les membres du HCA, ont reconnu que l’absence de volonté politique dans la promotion de Tamazight constituait « un obstacle majeur » au développement de Tamzight. L’autisme dont fait preuve le pouvoir algérien face aux préoccupations maintes fois exprimées par les linguistes et les enseignants décourage sérieusement les enseignants à poursuivre dans l’enseignement de la langue dans ce cadre-là. Un représentant du ministère de l’Education nationale algérienne a bien tenté de mettre en avant les « efforts déployés par l’Etat » pour la promotion de Tamazight, mais ses propos ont très vite été démentis par la réalité des faits qui témoignent de l’exact contraire : l’enseignement de tamazight est catastrophique et est en recul partout. En Kabylie, sa « survie » est uniquement due à une profonde et ancienne lutte pour la reconnaissance de Tamazight.
Le séminaire a également porté sur « le choix des caractères pour l’enseignement de tamazight », un « problème » qui n’est pas prêt d’être résolu. En effet, Kabylie, un siècle et demi de tradition berbérisante ont complètement ancré la graphie latine dans laquelle ont été transcris tous les travaux berbérisants, allant de Si Ammar Boulifa, jusqu’à Mouloud Mammeri, Salem Chaker et toute les nouvelles générations de berbérisants.
Chez les mozabites, ce sont plutôt les caractères arabes qui sont en usage, tandis que chez les Touaregs ce sont les Tifinagh qui ont la primauté. Les Kel Tamashekd (ceux de la langue Tamashek) réclament en effet l’usage des Tifinagh, l’alphabet historique de tous les amazighs mais complètement perdu d’usage dans le Nord de Tamazgha alors qu’il est resté très présent chez les touaregs qui ont été relativement épargnés par les invasions successives et les acculturations qui s’en sont suivies.
Les Tifinaghs jouissent cependant de l’attachement des amazighs qui lui accordent une très forte valeur symbolique tout en préférant, pour une pratique usuelle, la graphie latine pour les kabyles ou la graphie arabe pour les mozabites. Aussi, les linguistes et les enseignants restant partagés sur la question du choix de la transcription, le secrétaire général du HCA a proposé «la territorialisation des caractères de l’enseignement de tamazight», les kabyles se refusant de toute façon à faire table rase d’un siècle et demi de travaux et d’aménagements linguistiques.
Abordant la question de « la normalisation de la langue amazighe » Abderrezak Dourrari, directeur du centre national pédagogique et linguistique pour l’enseignement de tamazight, considère que la langue tamazight est une langue «fictive», une « invention de l’Etat qui refuse la diversité (des langues amazighes. NDLR) et qui reproduit le schéma de l’unicité de la langue arabe». Il a également estimé nécessaire de « doter Tamazight d’une autorité académique et d’une autorité morale» et regrette que « le texte pour la création de l’académie de langue amazighe ait été « déprogrammé » à trois reprises au niveau du Conseil des ministres». Pour Mohand Tilmatine, enseignant chercheur à l’université de Cadix (Espagne), « l’enseignement de la langue amazighe en Algérie est un échec». Il a estimé à quant à lui « nécessaire » la mise en place d’un « plan général de développement » pour Tamazight.
zp,
SIWEL 031541 AVR 13
Les participants, y compris les membres du HCA, ont reconnu que l’absence de volonté politique dans la promotion de Tamazight constituait « un obstacle majeur » au développement de Tamzight. L’autisme dont fait preuve le pouvoir algérien face aux préoccupations maintes fois exprimées par les linguistes et les enseignants décourage sérieusement les enseignants à poursuivre dans l’enseignement de la langue dans ce cadre-là. Un représentant du ministère de l’Education nationale algérienne a bien tenté de mettre en avant les « efforts déployés par l’Etat » pour la promotion de Tamazight, mais ses propos ont très vite été démentis par la réalité des faits qui témoignent de l’exact contraire : l’enseignement de tamazight est catastrophique et est en recul partout. En Kabylie, sa « survie » est uniquement due à une profonde et ancienne lutte pour la reconnaissance de Tamazight.
Le séminaire a également porté sur « le choix des caractères pour l’enseignement de tamazight », un « problème » qui n’est pas prêt d’être résolu. En effet, Kabylie, un siècle et demi de tradition berbérisante ont complètement ancré la graphie latine dans laquelle ont été transcris tous les travaux berbérisants, allant de Si Ammar Boulifa, jusqu’à Mouloud Mammeri, Salem Chaker et toute les nouvelles générations de berbérisants.
Chez les mozabites, ce sont plutôt les caractères arabes qui sont en usage, tandis que chez les Touaregs ce sont les Tifinagh qui ont la primauté. Les Kel Tamashekd (ceux de la langue Tamashek) réclament en effet l’usage des Tifinagh, l’alphabet historique de tous les amazighs mais complètement perdu d’usage dans le Nord de Tamazgha alors qu’il est resté très présent chez les touaregs qui ont été relativement épargnés par les invasions successives et les acculturations qui s’en sont suivies.
Les Tifinaghs jouissent cependant de l’attachement des amazighs qui lui accordent une très forte valeur symbolique tout en préférant, pour une pratique usuelle, la graphie latine pour les kabyles ou la graphie arabe pour les mozabites. Aussi, les linguistes et les enseignants restant partagés sur la question du choix de la transcription, le secrétaire général du HCA a proposé «la territorialisation des caractères de l’enseignement de tamazight», les kabyles se refusant de toute façon à faire table rase d’un siècle et demi de travaux et d’aménagements linguistiques.
Abordant la question de « la normalisation de la langue amazighe » Abderrezak Dourrari, directeur du centre national pédagogique et linguistique pour l’enseignement de tamazight, considère que la langue tamazight est une langue «fictive», une « invention de l’Etat qui refuse la diversité (des langues amazighes. NDLR) et qui reproduit le schéma de l’unicité de la langue arabe». Il a également estimé nécessaire de « doter Tamazight d’une autorité académique et d’une autorité morale» et regrette que « le texte pour la création de l’académie de langue amazighe ait été « déprogrammé » à trois reprises au niveau du Conseil des ministres». Pour Mohand Tilmatine, enseignant chercheur à l’université de Cadix (Espagne), « l’enseignement de la langue amazighe en Algérie est un échec». Il a estimé à quant à lui « nécessaire » la mise en place d’un « plan général de développement » pour Tamazight.
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SIWEL 031541 AVR 13