En Irak, le Kurdistan n'a jamais été aussi proche de son indépendance. Cette région du nord irakien, qui bénéficie d’une semi-autonomie, s'est dotée mercredi d'un nouveau gouvernement. En effet, après neuf mois de tractions et sous la pression de la crise provoquée en Irak par l’offensive de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), les partis politiques kurdes sont enfin parvenus à s’entendre. S'il est encore trop tôt pour parler d'indépendance, toutes les conditions en semblent désormais réunies à la faveur du chaos actuel.
Un chaos qui profite indéniablement aux Kurdes qui ont conquis davantage de territoires, dont certains qu'ils revendiquaient de longue date. Ainsi, la semaine dernière, les peshmerga, principale force combattante kurde, ont pris le contrôle des champs pétroliers de Kirkouk (à 240 km au nord de Bagdad) et de Mossoul, abandonnés par l'armée irakienne.
"Maintenant qu'ils sont sous le contrôle du gouvernement kurde, il lui sera très facile de les rouvrir et d'exporter le pétrole produit, explique à FRANCE 24 Khider Domle, professeur à l’Université de Dohuk. Cela va aussi considérablement augmenter les réserves pétrolières du Kurdistan". Ce qui lui permettra de renforcer sensiblement son indépendance économique par rapport à Bagdad.
Et si les hommes politiques kurdes hésitent encore à parler ouvertement d'indépendance, une grande partie de la population s'y prépare déjà. "Aujourd'hui, nous avons une opportunité en or, une de ces opportunités historiques qui n'arrivent que très rarement, souligne Sabr Hassan, un habitant d’Erbil. Nous avons le sentiment de cette fois nous nous dirigeons vraiment vers l'indépendance".
Reste maintenant à savoir combien de temps le drapeau irakien continuera à flotter, au côté du drapeau kurde, sur le parlement d'Erbil.
Source France 24
SIWEL 170114 JUIN 14