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Relance aujourd'hui de la Carte d’identité kabyle (communiqué de l'Anavad)

12/03/2012 - 00:08

PARIS (SIWEL) — Annoncée la semaine dernière par Arezqi At Ḥemmuc, ministre des Institutions et de la Sécurité au sein du Gouvernement provisoire kabyle, la reprise de la délivrance de la carte d’identité kabyle est d'ores et déjà opérationnelle dès ce lundi 12 mars 2012 à minuit. Pour les personnes qui ont déjà fait leur demande pendant la période d'arrêt soit en ligne soit auprès du MAK, elles seront contactées pour la finalisation de la procédure.


Relance aujourd'hui de la Carte d’identité kabyle (communiqué de l'Anavad)
Communiqué du ministre des institutions et de la sécurité :


ANAVAḌ AQVAYLI UΣḌIL
GOUVERNEMENT PROVISOIRE KABYLE
PROVISIONAL GOVERNMENT OF KABYLIA


Ministère des Institutions et de la Sécurité

Reprise de la délivrance de la carte d’identité kabyle


Après un arrêt de plusieurs mois pour des raisons techniques, l’Anavad a le plaisir de reprendre la délivrance de la Takarḍa n tnekkit taqvaylit (carte d’identité kabyle) en Kabylie et dans la diaspora.

Le projet de création d’une carte d’identité kabyle a cheminé un long parcours. Il a été abordé pour la première fois le 18 janvier 2009 lors de l’Assemblée générale du MAK-France. A l’occasion de la Fête de l’humanité qui a eu lieu le 12 septembre 2009 à Paris, M. Ferhat Mehenni, alors président du MAK, a évoqué ce projet lors d’une conférence. Un débat riche s’en est suivi sur la nécessité de sauvegarder nos référents identitaires dont la perte avait été entamée sous le colonialisme français pour s’accentuer encore dans l’Algérie indépendante.

Les patronymes kabyles en sont un premier exemple. Eux qui répondent à une forme unique depuis les temps immémoriaux différents de ceux que nous portons officiellement depuis seulement la fin du 19e siècle. Ces derniers ont été créés par les « bureaux arabes » installés par le colonialisme français dans le but d’établir un état civil commun à tous les « indigènes » sans tenir compte de leurs spécificités linguistiques et culturelles.

L’autre exemple concerne le découpage administratif kabyle. La Kabylie avait son propre découpage basé sur le village taddart, le canton lɛerc et la confédération taqvilt. Ce système politico-administratif ancestral a été remplacé par celui de la France coloniale à partir de 1871 pour briser la cohésion politique kabyle qui venait de déclencher une insurrection ayant failli venir à bout de la présence coloniale en Kabylie. C’est ce même système qui a été reconduit par l’Algérie indépendante. Aujourd’hui, taddart (le village), structure politique de base de la Kabylie, n’a plus aucun statut officiel et les Aârchs ou tiqvilin sont remplacés par la commune (baladiya), la préfecture (daïra) et le département (wilaya).

La raison qui justifie par excellence cette entreprise reste ce sentiment national kabyle que nos devanciers n’ont jamais pu décoder pour lui donner corps. L’on sait que les Kabyles qui étaient souverains jusqu’à la colonisation française (1857), partagent la même culture, la même langue, les mêmes traditions, la même mémoire collective et forment ainsi une même communauté de destin, soit en termes politiques : un peuple et une nation. Cependant, les exigences de la lutte pour la décolonisation au début du 20e siècle ont amené la Kabylie à initier le mouvement national algérien en taisant son identité devant les besoins de la lutte anticoloniale. Cela avait sérieusement affecté le sentiment national kabyle que nous n’avons pas cessé de reconquérir depuis avril 2001.

C’est pour ces raisons qu’une carte d’identité kabyle conservant nos référents identitaires importants est devenue une nécessité. C’est une entreprise laborieuse mais nécessaire que celle qui consiste à remettre sur pied notre organisation politique et notre état-civil autochtones de manière officielle. L’institution de la carte d’identité kabyle n’est qu’un pas dans la bonne direction.

En novembre 2009, le MAK a lancé un concours pour la réalisation de la première carte d’identité kabyle. Les candidats devaient soumettre leurs modèles entre le 01/12/2009 et le 31/01/2010. Une trentaine de modèles ont été reçus par la commission d’organisation du concours et 17 d’entre eux ont été soumis au vote des internautes qui devaient élire leur modèle préféré entre le 31/01/2010 et le 28/02/2010.

Le 1er juillet 2010 furent rendus publiques les 3 meilleurs modèles et leurs auteurs qui sont : Ilelli et V.A-V en première position, Mohand Hadj Amar, en seconde position et Aghilès Touahri en troisième position. Des noms que l’histoire de la Kabylie retiendra. La 4ème université d’été du MAK, tenue le 29 Juillet 2010, fut l’occasion de remettre les prix aux lauréats : la somme de 500 euros au 1er, 300 euros au 2e et 200 euros pour le 3e.

Depuis l’installation du Gouvernement provisoire kabyle le 1er juin 2010, la réalisation de la carte d’identité selon le modèle gagnant du concours est échue au Ministère des institutions et de l’administration de l’Anavad. Il en a commencé l’émission dès le 8 novembre 2010. Toutefois, des raisons techniques en ont entravé la délivrance depuis le mois d’avril dernier.

Aujourd’hui, l’Anavad a l’immense plaisir de reprendre l’émission de ce document plus qu’essentiel pour la reconquête et l’affirmation de notre identité où que nous soyons. Il est du devoir de tout Kabyle soucieux de notre devenir collectif de solliciter sa carte d’identité kabyle et de l’afficher fièrement chaque fois qu’il est nécessaire d’exercer son droit fondamental à l’existence !

Que vivent la Kabylie et le peuple kabyle !

Londres, le 12 mars 2012

Areẓqi At Ḥemmuc

Ministre des institutions et de la sécurité


wbw
SIWEL 120008 MAR 12




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