Fatima BEDAR, une jeune kabyle assassinée à 15 ans pour la liberté de l’Algérie.PH/DR
La mémoire de Fatima Bedar noyée dans la Seine à l’âge de 15 ans a été honorée par la mairie communiste de Saint-Denis. Le futur jardin public du quartier Gare Confluence, dont l’ouverture est prévue en 2014, portera le nom de l’adolescente kabyle assassinée par la police de Maurice Papon, un certain 17 octobre 1961.
Les falsifications de l’Histoire, qui ont opposé une résistance acharnée à peine croyable, ont dépossédé les peuples de leur Histoire mais, tel le corps de Fatima BEDAR, remontant à la surface du canal Saint-Denis après avoir été assassinée par la police française, le temps finit par faire remonter à la surface toutes les vérités. On aura beau noyer l’histoire de la révolution algérienne, inexorablement, la vérité finira par remonter à la surface.
Qui est Fatima BEDAR ?
Fatima BEDAR est née le 5 août 1946 en Kabylie, dans le village maritime de Tichy, une superbe localité à 15 km de Bgayet (Bejaia). En 1951, elle a 5 ans, quand elle quitte la Kabylie et part rejoindre, avec sa mère, son père, Hocine, ouvrier à Gaz de France. La famille qui a d’abord habité à Sarcelles s’installe en 1961 à Stains dans la banlieue de Saint-Denis. Fatima, aînée de la famille BEDAR, est alors élève du collège commercial et industriel féminin de Saint-Denis.
Comme la plupart de l’immigration kabyle de cette période, Fatima grandit au sein d’une famille de militants nationalistes. Son père, Hocine, est militant à la Fédération de France du FLN. Toute la famille vit dans un climat d’incertitude permanente. Fatima avait 8 ans lorsque la guerre d’Algérie, déclenchée le premier novembre 1954, franchit les portes de la métropole française. Elle avait atteint les foyers d’immigration, là où 27 ans plus tôt, était née l’Etoile Nord-africaine (ENA). Dès le déclenchement officiel de la guerre de libération algérienne, les ouvriers et leurs familles vivaient au rythme des maquis de Kabylie. Partout, dans les foyers ou les bidonvilles, ils étaient perquisitionnés de nuit, subissaient des contrôles d’identité, des rafles, des séquestrations, des tortures et des assassinats camouflés sous le vocable de « disparitions ».
Les autorités françaises en guerre contre les « fellagas » avait multiplié toutes ces actions bien avant le 17 octobre. Certains articles de presse, notamment dans le journal Le Monde et Témoignage chrétien, avaient plusieurs fois signalé des disparitions, des noyades et des pendaisons sauvages, notamment au Bois de Boulogne. Tous ces crimes « inexpliqués » semaient la terreur dans les foyers et les bidonvilles de la banlieue parisienne. Comme toutes les autres familles, les BEDRA baignent dans un climat d’angoisse perpétuel. C’est dans ce climat qu’à grandit Fatima, l’ainée de la famille.
En 1961, Fatima a 15 ans et a déjà un solide sens des responsabilités. Elève du collège commercial et industriel féminin de Saint-Denis, elle seconde admirablement sa mère pour s’occuper de ses jeunes frères et sœurs et aider aux taches ménagères. Elle assure en particulier le suivi scolaire de sa jeune sœur Louisa et accompagne quotidiennement son petit frère Djoudi à la maternelle. Jeune fille au visage doux et au sourire angélique, elle se sentait partie prenante du combat contre le colonialisme, un combat relayé en France par la Fédération de France du FLN où son père militait. Aussi quand la Fédération de France lance l’appel à une manifestation pacifique le 17 octobre 1961, contre l'instauration du couvre feu par Maurice Papon, Fatima, malgré l’opposition de ses parents décide de braver l’interdit et d’y prendre part.
Le matin du 17 octobre, la jeune collégienne prend son cartable et quitte le domicile familial après une violente dispute avec sa mère qui tentait vainement de la dissuader de participer à la manifestation. Fatima, petite kabyle au visage doux et angélique, ne rentrera plus jamais à la maison, elle sera noyée par la police française dans le canal de Saint-Denis.
Le lendemain, son père, affolé, signale la disparition de sa fille à la police et toute la famille sillonne chaque matin les rues de Saint-Denis. Finalement, un jour, le père rentre avec le cartable de l'adolescente à la main. Le 31 octobre, le corps noyé de Fatima remonte à la surface du canal. Le corps de la collégienne, en état de décomposition avancée est découvert par les pompiers dans le canal de St-Denis. L’adolescente n’a pu être identifient que grâce à ses longues nattes châtains. Elle sera enterrée le 4 novembre 1961 au cimetière communal de Stains avant d’être rapatriée en Kabylie, le 17 octobre 2006 et inhumée une seconde fois en compagnie des martyrs de la révolution algérienne dans le cimetière de Tichy, son village natal.
zp,
SIWEL 261538 DEC 12
Les falsifications de l’Histoire, qui ont opposé une résistance acharnée à peine croyable, ont dépossédé les peuples de leur Histoire mais, tel le corps de Fatima BEDAR, remontant à la surface du canal Saint-Denis après avoir été assassinée par la police française, le temps finit par faire remonter à la surface toutes les vérités. On aura beau noyer l’histoire de la révolution algérienne, inexorablement, la vérité finira par remonter à la surface.
Qui est Fatima BEDAR ?
Fatima BEDAR est née le 5 août 1946 en Kabylie, dans le village maritime de Tichy, une superbe localité à 15 km de Bgayet (Bejaia). En 1951, elle a 5 ans, quand elle quitte la Kabylie et part rejoindre, avec sa mère, son père, Hocine, ouvrier à Gaz de France. La famille qui a d’abord habité à Sarcelles s’installe en 1961 à Stains dans la banlieue de Saint-Denis. Fatima, aînée de la famille BEDAR, est alors élève du collège commercial et industriel féminin de Saint-Denis.
Comme la plupart de l’immigration kabyle de cette période, Fatima grandit au sein d’une famille de militants nationalistes. Son père, Hocine, est militant à la Fédération de France du FLN. Toute la famille vit dans un climat d’incertitude permanente. Fatima avait 8 ans lorsque la guerre d’Algérie, déclenchée le premier novembre 1954, franchit les portes de la métropole française. Elle avait atteint les foyers d’immigration, là où 27 ans plus tôt, était née l’Etoile Nord-africaine (ENA). Dès le déclenchement officiel de la guerre de libération algérienne, les ouvriers et leurs familles vivaient au rythme des maquis de Kabylie. Partout, dans les foyers ou les bidonvilles, ils étaient perquisitionnés de nuit, subissaient des contrôles d’identité, des rafles, des séquestrations, des tortures et des assassinats camouflés sous le vocable de « disparitions ».
Les autorités françaises en guerre contre les « fellagas » avait multiplié toutes ces actions bien avant le 17 octobre. Certains articles de presse, notamment dans le journal Le Monde et Témoignage chrétien, avaient plusieurs fois signalé des disparitions, des noyades et des pendaisons sauvages, notamment au Bois de Boulogne. Tous ces crimes « inexpliqués » semaient la terreur dans les foyers et les bidonvilles de la banlieue parisienne. Comme toutes les autres familles, les BEDRA baignent dans un climat d’angoisse perpétuel. C’est dans ce climat qu’à grandit Fatima, l’ainée de la famille.
En 1961, Fatima a 15 ans et a déjà un solide sens des responsabilités. Elève du collège commercial et industriel féminin de Saint-Denis, elle seconde admirablement sa mère pour s’occuper de ses jeunes frères et sœurs et aider aux taches ménagères. Elle assure en particulier le suivi scolaire de sa jeune sœur Louisa et accompagne quotidiennement son petit frère Djoudi à la maternelle. Jeune fille au visage doux et au sourire angélique, elle se sentait partie prenante du combat contre le colonialisme, un combat relayé en France par la Fédération de France du FLN où son père militait. Aussi quand la Fédération de France lance l’appel à une manifestation pacifique le 17 octobre 1961, contre l'instauration du couvre feu par Maurice Papon, Fatima, malgré l’opposition de ses parents décide de braver l’interdit et d’y prendre part.
Le matin du 17 octobre, la jeune collégienne prend son cartable et quitte le domicile familial après une violente dispute avec sa mère qui tentait vainement de la dissuader de participer à la manifestation. Fatima, petite kabyle au visage doux et angélique, ne rentrera plus jamais à la maison, elle sera noyée par la police française dans le canal de Saint-Denis.
Le lendemain, son père, affolé, signale la disparition de sa fille à la police et toute la famille sillonne chaque matin les rues de Saint-Denis. Finalement, un jour, le père rentre avec le cartable de l'adolescente à la main. Le 31 octobre, le corps noyé de Fatima remonte à la surface du canal. Le corps de la collégienne, en état de décomposition avancée est découvert par les pompiers dans le canal de St-Denis. L’adolescente n’a pu être identifient que grâce à ses longues nattes châtains. Elle sera enterrée le 4 novembre 1961 au cimetière communal de Stains avant d’être rapatriée en Kabylie, le 17 octobre 2006 et inhumée une seconde fois en compagnie des martyrs de la révolution algérienne dans le cimetière de Tichy, son village natal.
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SIWEL 261538 DEC 12