Le président du Congrès national général libyen, Mohamed Magarief (Photo Zuwara Média)
Le Forum des droits constitutionnel pour les Amazighs de Libye s'est tenu au siège du Congrès national général libyen le samedi, 12 janvier 2013, le jour du Nouvel An amazigh 2963. Fathi Khelifa, président du Congrès mondail Amazigh, le principal organisateur de cette rencontre officielle avec les autorités de transition libyenne, a tenu a organiser l’évènement au siège du Congrès national libyen et à le faire coïncider avec la très symbolique fête de Yennayer.
Le président du Congrès national général libyen, Mohamed Magarief, qui a inauguré les prises de paroles de la rencontre, a dit que « la langue amazighe devrait être une langue officielle dans la nouvelle constitution libyenne aux côtés de la langue arabe ». Il a cependant pris la précaution de souligner que ses propos n’engageaient que lui. Mohamed Magarief a rappelé que personne ne pouvait oublier ce que le peuple amazigh a fait pour la révolution libyenne et que la langue amazighe est une langue libyenne qui devrait être reconnue dans la Constitution. « Il n'y a rien à craindre en faisant cela », a-t-il dit.
Parmi les officiels libyens, ont également assisté le ministre de la Culture des autorités de transition libyennes, Habib Mohammed Al-Amin, qui a apporté un franc soutien à l’officialisation de Tamazight. Il y avait également plusieurs membres du Congrès national libyen qui sont venus apporter leur soutien au projet par leur simple présence. En outre, Il y avait des représentants diplomatiques de plusieurs pays mais ils se sont abstenus de prendre la parole. Rappelons que le jour même de la conférence internationale sur les droits des amazighs, le consul d'Italie à Benghazi a échappé à un attentat qui n’a fait aucune victime du fait que la voiture du consul était un véhicule blindé.
Le forum a réunit une très forte concentration de mouvements amazighs dont les touaregs, les kabyles et les Amazighs de Tunisie. Il y avait bien sur une forte présence des amazighs libyens qui ont livré un message très clair aux nouvelles autorités libyennes. Ils ont informé le Congrès national libyen que « c’était la dernière fois qu’ils discutaient du droit constitutionnel de Tamazight », « qu’ils exigeaient des moyens conséquent pour la protection et la promotion de la langue, de culture et de l’identité Amazighe en Libye » et que « si la constitution ne reconnaissait pas Tamazight, ils ne reconnaitraient ni la constitution ni le pouvoir libyen ». Les amazighs de Libye ont également affirmé qu’ils étaient « attaché à une reconnaissance globale des droits des Amazighs dans toute la Libye mais qu’en cas de refus d’une reconnaissance officielle, ils se dirigeraient vers un système de large autonomie ou de fédéralisme pour les régions amazighes »
Les Touaregs du MNLA n’ont pu être présents à cette rencontre en raison de la très grande difficulté de la situation dans l’Azawad mais plusieurs autres représentants touaregs ont participé à la rencontre, comme les Touaregs du Niger et ceux de Libye qui ont exprimé la nécessité d’une reconnaissance pleine et entière de la dimension amazighe.
La Kabylie était fortement présente. Il y avait des organisations politiques telles que le MAK, représenté par son porte-parole à l'étranger, des ONG telle que le CMA, représenté par Kamira Nait-Sid pour les amazighs d'Algérie et par la fondation Tiregwa basée au Canada qui a été représentée par le professeur Rachid Beguenan et Fawzi At Hmed. Tous ont exprimé leur point de vue sur la question et ont apporté un soutien indéfectible aux Amazighs de Libye. Seule Kamira Nait-Sid, la Vice présidente du Congrès mondial amazigh (CMA) pour l’Algérie n’a pas pu prendre la parole faute de temps, le CMA ayant déjà pris la parole par la voix de son président Fathi Khlifa. des linguistes berbérisant se sont également exprimés sur la question de l'institutionalisation de Tamazight. Il y avait notamment 2 éminents linguistes, Ramdane Achab de Kabylie et Vermondo Brugnatelli d'Italie.
Yasmina Oubouzar, qui s'est exprimée au nom du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) a affirmé au cours de son allocution que l’on « ne peut pas bâtir du vrai sur du faux » et que « la négation de l'amazighité de l'Afrique du Nord aboutira forcement à des tensions entre les Etats et les peuples amazighs, si les Etats persistent dans la négation identitaire ». Elle a précisé « C’est ce que Kadhafi avait voulu réaliser en Libye mais malgré la puissance de son régime, il a fini par chuter ». S’adressant aux autorités libyennes, elle a dit que « Si elles veulent réellement gouverner dans la légitimité populaire, les nouvelles autorités libyennes devront tenir compte de la dimension inaliénable de l'identité amazighe, seule garantie d'une véritable stabilité pour la nouvelle Libye ». La porte parole du MAK, également chargée des affaires amazighes auprès du GPK, a également livré un message de soutien et de fraternité de la part de Ferhat Mehenni, le Président du Gouvernement provisoire Kabyle en exil, qui n’a pu se rendre en Libye faute de documents de voyage. Ferhat Mehenni ne dispose plus en effet de passeport algérien et est, de fait, bloqué dans ses déplacements. Le président du GPK a tenu à transmettre son message de soutien et de solidarité et surtout à encourager ses frères amazighs de Libye dans leurs avancées politiques sur leurs droits inaliénables en Libye tout en rappelant que concrètement « un droit n’est réel que quand il est exercé » et qu’il faut en somme tenir compte des expériences des autres amazighs et ne pas reproduire les erreurs de la Kabylie qui s’est fourvoyée et épuisée dans des combats qui l’ont desservie et celle des touaregs de l’Azawad qui ont été piégés par les islamistes de Ansar Dine.
Parmi les soutiens non Amazigh, il y avait un représentant du Kurdistan de Syrie, Hassan Salem, qui a tenu à marquer la présence du Kurdistan dans la rencontre internationale malgré la tragédie du triple assassinat qui a endeuillé le mouvement kurde. Etaient présents également des invités européens. Parmi ceux qui se sont exprimés sur la question, il y a eu Gustave Alirol, président de Régions et peuples solidaires et François Alfonsi, député européen et président du groupe d’amitié euro-amazigh au parlement européen. François Alfonsi a salué l’avancée des droits des amazighs en Libye mais il a précisé que la reconnaissance était certes un pas en avant mais qu’une langue avait besoin de vrais moyens d’Etat pour vivre et prospérer.
Il est à signaler que la sécurité du Forum international a été assurée par les militaires amazighs libyens qui arboraient le drapeau Amazigh sur leurs véhicules.
Le soir même, le concert organisé pour fêter Yennayer 2963 a été une grande réussite. Tout au long de la route qui menait au complexe sportif où était organisé le concert, des milliers de drapeau amazighs flottaient sur les véhicules particuliers comme sur les véhicules militaires qui assuraient la sécurité. L’omniprésence du drapeau Amazigh dans la salle était impressionnante et quelques anciens militants amazighs de Libye ont regretté que Mohand Aarab Bessaoud, créateur de ce drapeau qui a réussit à fédéré tous les amazighs, n’ait pas pu assister à cette démonstration de reconquête.
zp,
SIWEL 141931 JAN 13
Le président du Congrès national général libyen, Mohamed Magarief, qui a inauguré les prises de paroles de la rencontre, a dit que « la langue amazighe devrait être une langue officielle dans la nouvelle constitution libyenne aux côtés de la langue arabe ». Il a cependant pris la précaution de souligner que ses propos n’engageaient que lui. Mohamed Magarief a rappelé que personne ne pouvait oublier ce que le peuple amazigh a fait pour la révolution libyenne et que la langue amazighe est une langue libyenne qui devrait être reconnue dans la Constitution. « Il n'y a rien à craindre en faisant cela », a-t-il dit.
Parmi les officiels libyens, ont également assisté le ministre de la Culture des autorités de transition libyennes, Habib Mohammed Al-Amin, qui a apporté un franc soutien à l’officialisation de Tamazight. Il y avait également plusieurs membres du Congrès national libyen qui sont venus apporter leur soutien au projet par leur simple présence. En outre, Il y avait des représentants diplomatiques de plusieurs pays mais ils se sont abstenus de prendre la parole. Rappelons que le jour même de la conférence internationale sur les droits des amazighs, le consul d'Italie à Benghazi a échappé à un attentat qui n’a fait aucune victime du fait que la voiture du consul était un véhicule blindé.
Le forum a réunit une très forte concentration de mouvements amazighs dont les touaregs, les kabyles et les Amazighs de Tunisie. Il y avait bien sur une forte présence des amazighs libyens qui ont livré un message très clair aux nouvelles autorités libyennes. Ils ont informé le Congrès national libyen que « c’était la dernière fois qu’ils discutaient du droit constitutionnel de Tamazight », « qu’ils exigeaient des moyens conséquent pour la protection et la promotion de la langue, de culture et de l’identité Amazighe en Libye » et que « si la constitution ne reconnaissait pas Tamazight, ils ne reconnaitraient ni la constitution ni le pouvoir libyen ». Les amazighs de Libye ont également affirmé qu’ils étaient « attaché à une reconnaissance globale des droits des Amazighs dans toute la Libye mais qu’en cas de refus d’une reconnaissance officielle, ils se dirigeraient vers un système de large autonomie ou de fédéralisme pour les régions amazighes »
Les Touaregs du MNLA n’ont pu être présents à cette rencontre en raison de la très grande difficulté de la situation dans l’Azawad mais plusieurs autres représentants touaregs ont participé à la rencontre, comme les Touaregs du Niger et ceux de Libye qui ont exprimé la nécessité d’une reconnaissance pleine et entière de la dimension amazighe.
La Kabylie était fortement présente. Il y avait des organisations politiques telles que le MAK, représenté par son porte-parole à l'étranger, des ONG telle que le CMA, représenté par Kamira Nait-Sid pour les amazighs d'Algérie et par la fondation Tiregwa basée au Canada qui a été représentée par le professeur Rachid Beguenan et Fawzi At Hmed. Tous ont exprimé leur point de vue sur la question et ont apporté un soutien indéfectible aux Amazighs de Libye. Seule Kamira Nait-Sid, la Vice présidente du Congrès mondial amazigh (CMA) pour l’Algérie n’a pas pu prendre la parole faute de temps, le CMA ayant déjà pris la parole par la voix de son président Fathi Khlifa. des linguistes berbérisant se sont également exprimés sur la question de l'institutionalisation de Tamazight. Il y avait notamment 2 éminents linguistes, Ramdane Achab de Kabylie et Vermondo Brugnatelli d'Italie.
Yasmina Oubouzar, qui s'est exprimée au nom du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) a affirmé au cours de son allocution que l’on « ne peut pas bâtir du vrai sur du faux » et que « la négation de l'amazighité de l'Afrique du Nord aboutira forcement à des tensions entre les Etats et les peuples amazighs, si les Etats persistent dans la négation identitaire ». Elle a précisé « C’est ce que Kadhafi avait voulu réaliser en Libye mais malgré la puissance de son régime, il a fini par chuter ». S’adressant aux autorités libyennes, elle a dit que « Si elles veulent réellement gouverner dans la légitimité populaire, les nouvelles autorités libyennes devront tenir compte de la dimension inaliénable de l'identité amazighe, seule garantie d'une véritable stabilité pour la nouvelle Libye ». La porte parole du MAK, également chargée des affaires amazighes auprès du GPK, a également livré un message de soutien et de fraternité de la part de Ferhat Mehenni, le Président du Gouvernement provisoire Kabyle en exil, qui n’a pu se rendre en Libye faute de documents de voyage. Ferhat Mehenni ne dispose plus en effet de passeport algérien et est, de fait, bloqué dans ses déplacements. Le président du GPK a tenu à transmettre son message de soutien et de solidarité et surtout à encourager ses frères amazighs de Libye dans leurs avancées politiques sur leurs droits inaliénables en Libye tout en rappelant que concrètement « un droit n’est réel que quand il est exercé » et qu’il faut en somme tenir compte des expériences des autres amazighs et ne pas reproduire les erreurs de la Kabylie qui s’est fourvoyée et épuisée dans des combats qui l’ont desservie et celle des touaregs de l’Azawad qui ont été piégés par les islamistes de Ansar Dine.
Parmi les soutiens non Amazigh, il y avait un représentant du Kurdistan de Syrie, Hassan Salem, qui a tenu à marquer la présence du Kurdistan dans la rencontre internationale malgré la tragédie du triple assassinat qui a endeuillé le mouvement kurde. Etaient présents également des invités européens. Parmi ceux qui se sont exprimés sur la question, il y a eu Gustave Alirol, président de Régions et peuples solidaires et François Alfonsi, député européen et président du groupe d’amitié euro-amazigh au parlement européen. François Alfonsi a salué l’avancée des droits des amazighs en Libye mais il a précisé que la reconnaissance était certes un pas en avant mais qu’une langue avait besoin de vrais moyens d’Etat pour vivre et prospérer.
Il est à signaler que la sécurité du Forum international a été assurée par les militaires amazighs libyens qui arboraient le drapeau Amazigh sur leurs véhicules.
Le soir même, le concert organisé pour fêter Yennayer 2963 a été une grande réussite. Tout au long de la route qui menait au complexe sportif où était organisé le concert, des milliers de drapeau amazighs flottaient sur les véhicules particuliers comme sur les véhicules militaires qui assuraient la sécurité. L’omniprésence du drapeau Amazigh dans la salle était impressionnante et quelques anciens militants amazighs de Libye ont regretté que Mohand Aarab Bessaoud, créateur de ce drapeau qui a réussit à fédéré tous les amazighs, n’ait pas pu assister à cette démonstration de reconquête.
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SIWEL 141931 JAN 13