Les affiches du MAK arrachées. elles signifient "c'est un leurre, pas de vote". PH/DR
La Kabylie vit les dernières heures d’une campagne qui a suscité le plus faible intérêt de la population depuis l'ouverture dite démocratique en 1989. Les pouvoirs publics, que tout le monde en Kabylie soupçonne d’être au service du régime en place, ont mobilisé leurs employés pour déchirer toutes les affiches du MAK appelant au rejet des élections. De même que les murs arborant les graffitis du mouvement autonomiste ont été repeints par les services des APC. A Tizi Ouzou, des brigades spéciales anti-affiches de boycott (et donc des autonomistes) se sont évertués à nettoyer la ville de tout appel au rejet des élections. Dans d’autre localités, comme à Michelet ou à Tikuvεine (chef lieu de Daira d'At Wagnun), les services de L'APC ont carrément repeints les murs, pourtant abandonnés depuis des années, et les ont débarrassés des graffitis : Ulac lvot ulac / d’aƔurru, tous signés MAK et/ou GPK.
Le désintérêt de la Kabylie pour les élections algériennes n’est pas une nouveauté en soi. Mais d’élections en élections, la difficulté à « faire avaler la pilule de la pseudo démocratie au brave peuple dont on se souvient uniquement lorsqu’il s’agit de mettre un bulletin dans l’urne » est de plus en plus évidente, selon l’expression d’un jeune citoyen de Tizi-Ouzou Ville qui se définit comme « un diplômé en chômage technique depuis des années ».
Au cours de ces élections locales, la difficulté à convaincre du bien fondé de la participation s’est traduite jusque dans les listes électorales des partis en lice. En effet, ces partis ont eu de grosses difficultés à compléter leurs propres listes électorales. Ces derniers ont été jugés « absents ou inopérants » durant les intempéries de l'hiver dernier ou encore durant les feux de forêts qui ravagent chaque année la Kabylie dans une pseudo-lutte contre le terrorisme.
L’incapacité des élus à protéger les intérêts de la population a été vécue comme un « désintérêt manifeste aux problèmes de la société » comme nous le précise le jeune « diplômé en chômage » que nous avons rencontré à Tizi-Ouzou. « Comment expliquez-vous que ces partis soient complètement démunis lorsqu’il s’agit de venir en aide aux villageois en difficulté alors qu’ils arrivent, aujourd’hui, à soulever des sommes faramineuses pour leur campagne électorales ?» nous a-t-il dit.
Nous sommes allés sur les hauteurs de Kabylie où nous avons rencontré Mourad Imache, responsable de la coordination locale du MAK, à At Dwala. Il nous a fait part de la campagne de nettoyage dont le mouvement autonomiste a été victime : « à la suite de la campagne de détérioration, par les services de l’APC, de nos affiches appelant au rejet de la mascarade électorale du 29 novembre, nous avons été contraints de refaire les affichages » nous a-t-il dit, « Cependant, n’étant pas un mouvement subventionné par l’Etat, nous n’avons pas les moyens de refaire indéfiniment les tirages des affiches anti-élections. Aussi, nous avons préféré mener une campagne de proximité au plus près de la population qui n’est, du reste, pas dupe que toute cette fièvre électorale des partis en lice retombera très vite dès la mise à disposition du siège convoité » a-t-il rajouté.
Nous avons demandé à Monsieur Imache comment s’était déroulé la campagne de rejet de ces élections ; « Nous sommes restés aussi loin que possible des tentions provoquées par cette campagne électorale parce qu’elle travaille pour les intérêts de ce pouvoir qui fait tout pour diviser le peuple kabyle. » nous a-t-il répondu. « La population locale s'est montré très attentive à nos arguments pour la simple raisons que nous développons un argumentaire qui tombe sous le sens. On ne fait que poser les vrais mots sur les vrais maux et notre discours n’est pas électoraliste »
Enfin Mourad Imache a tenu à nous faire part de son inquiétude quant à « la tournure de ces élections qui prennent plus une dimension tribale que politique ». Pour lui « Ces élections vont passer comme les précédentes, c'est-à-dire sans suite pour le peuple kabyle, mais c’est la société kabyle qui risque d’être déstructurée par la résurrection de rivalités tribales réactivées par le régime d’Alger ». « Sur le terrain, cette campagne a attisé les luttes intestines et les dérapages de tout genre au point de discréditer complètement l’exercice de la politique qui n’avait déjà plus beaucoup de crédit » a-t-il précisé.
M. IMACHE a rappelé que la présence de son mouvement à At Dwala n'est pas conjoncturelle. « notre présence n’est pas liée à une quelconque élection. Nous sommes un mouvement et non un parti, nous ne briguons aucun mandat ni aucun pouvoir ». « A At-Dwala, en une année, nous avons organisé une campagne de sensibilisation avec plusieurs meetings. Par exemple, au mois de ramadan dernier, nous sommes les seuls à avoir fait un rassemblement de solidarité avec la victime de la répression policière de l'Etat arabo-islamique. Nous ne nous sommes pas contenté de simples déclarations. Les déclarations de bonne foi ne suffisent plus et les actes doivent suivre les paroles »a-t-il conclu.
zp,
SIWEL 281438 NOV 12
Le désintérêt de la Kabylie pour les élections algériennes n’est pas une nouveauté en soi. Mais d’élections en élections, la difficulté à « faire avaler la pilule de la pseudo démocratie au brave peuple dont on se souvient uniquement lorsqu’il s’agit de mettre un bulletin dans l’urne » est de plus en plus évidente, selon l’expression d’un jeune citoyen de Tizi-Ouzou Ville qui se définit comme « un diplômé en chômage technique depuis des années ».
Au cours de ces élections locales, la difficulté à convaincre du bien fondé de la participation s’est traduite jusque dans les listes électorales des partis en lice. En effet, ces partis ont eu de grosses difficultés à compléter leurs propres listes électorales. Ces derniers ont été jugés « absents ou inopérants » durant les intempéries de l'hiver dernier ou encore durant les feux de forêts qui ravagent chaque année la Kabylie dans une pseudo-lutte contre le terrorisme.
L’incapacité des élus à protéger les intérêts de la population a été vécue comme un « désintérêt manifeste aux problèmes de la société » comme nous le précise le jeune « diplômé en chômage » que nous avons rencontré à Tizi-Ouzou. « Comment expliquez-vous que ces partis soient complètement démunis lorsqu’il s’agit de venir en aide aux villageois en difficulté alors qu’ils arrivent, aujourd’hui, à soulever des sommes faramineuses pour leur campagne électorales ?» nous a-t-il dit.
Nous sommes allés sur les hauteurs de Kabylie où nous avons rencontré Mourad Imache, responsable de la coordination locale du MAK, à At Dwala. Il nous a fait part de la campagne de nettoyage dont le mouvement autonomiste a été victime : « à la suite de la campagne de détérioration, par les services de l’APC, de nos affiches appelant au rejet de la mascarade électorale du 29 novembre, nous avons été contraints de refaire les affichages » nous a-t-il dit, « Cependant, n’étant pas un mouvement subventionné par l’Etat, nous n’avons pas les moyens de refaire indéfiniment les tirages des affiches anti-élections. Aussi, nous avons préféré mener une campagne de proximité au plus près de la population qui n’est, du reste, pas dupe que toute cette fièvre électorale des partis en lice retombera très vite dès la mise à disposition du siège convoité » a-t-il rajouté.
Nous avons demandé à Monsieur Imache comment s’était déroulé la campagne de rejet de ces élections ; « Nous sommes restés aussi loin que possible des tentions provoquées par cette campagne électorale parce qu’elle travaille pour les intérêts de ce pouvoir qui fait tout pour diviser le peuple kabyle. » nous a-t-il répondu. « La population locale s'est montré très attentive à nos arguments pour la simple raisons que nous développons un argumentaire qui tombe sous le sens. On ne fait que poser les vrais mots sur les vrais maux et notre discours n’est pas électoraliste »
Enfin Mourad Imache a tenu à nous faire part de son inquiétude quant à « la tournure de ces élections qui prennent plus une dimension tribale que politique ». Pour lui « Ces élections vont passer comme les précédentes, c'est-à-dire sans suite pour le peuple kabyle, mais c’est la société kabyle qui risque d’être déstructurée par la résurrection de rivalités tribales réactivées par le régime d’Alger ». « Sur le terrain, cette campagne a attisé les luttes intestines et les dérapages de tout genre au point de discréditer complètement l’exercice de la politique qui n’avait déjà plus beaucoup de crédit » a-t-il précisé.
M. IMACHE a rappelé que la présence de son mouvement à At Dwala n'est pas conjoncturelle. « notre présence n’est pas liée à une quelconque élection. Nous sommes un mouvement et non un parti, nous ne briguons aucun mandat ni aucun pouvoir ». « A At-Dwala, en une année, nous avons organisé une campagne de sensibilisation avec plusieurs meetings. Par exemple, au mois de ramadan dernier, nous sommes les seuls à avoir fait un rassemblement de solidarité avec la victime de la répression policière de l'Etat arabo-islamique. Nous ne nous sommes pas contenté de simples déclarations. Les déclarations de bonne foi ne suffisent plus et les actes doivent suivre les paroles »a-t-il conclu.
zp,
SIWEL 281438 NOV 12