Hormis la répression, à quoi servent les services "de sécurités" algériennes ? (PH/DR/Archives)
Déclaration
« Services » de quelle sécurité ?
Notre fille S.T. âgée de 14 ans a fait l’objet d’une tentative d’enlèvement le 10 mars dernier peu avant midi sur le chemin de son collège situé dans la commune des Ait Douala, en haute Kabylie.
Trois individus à bord d’un véhicule léger l’ont violenté et tenté de l’embarquer dans leur voiture alors qu’elle se dirigeait à pied vers l’établissement situé à quelque 900 mètres du domicile pour passer sa dernière composition. Si le plan des trois criminels n’a pas abouti, c’est surtout grâce à sa vigilance, à l’aide de sa camarade et à sa connaissance parfaite des lieux de ce grave délit. Les services de la sûreté de daïra ont été aussitôt informés des faits et les informations récoltées sur le véhicule des malfaiteurs leur ont été communiquées le jour même par le père de la camarade de notre fille afin d’avancer vite.
Le lendemain, notre avocat dépose plainte contre X, au nom des parents des deux petites filles, pour tentative d’enlèvement (article 293 bis du Code pénal) auprès du Procureur de la république du Tribunal de Tizi-Ouzou qui a instruit dans l’après midi la sûreté de daïra des Ait Douala. Le 12 du même mois, la camarade de notre fille accompagnée de son père est entendue par la police et le lendemain, c’est au tour de notre fille de répondre aux questions de la police.
Si au début nous avons choisi de rester discret sur cette affaire, c’est dans l’idée de ne pas gêner les enquêteurs dont la mission est d’identifier et de retrouver le plutôt possible les bandits et de ne pas rajouter aux réactions parfois exagérées alimentées par la rumeur et la manipulation médiatique d’un sujet aussi attractif que dangereux. Il y a aussi la position du Procureur de la république qui s’est montré « sensible » à l’affaire, selon l’avocat. Mais depuis, nos demandes d’en savoir plus sur l’affaire sont restées sans suite.
Notre enfant est toujours traumatisée, sa liberté contrariée et ses espaces amoindris et rien n’est fait pour apaiser notre inquiétude
A cet effet, on est en droit de nous interroger sur la nonchalance des services concernés malgré les indices formels qui leur sont transmis à ce propos; aussi, aucun déploiement palpable n’a été entrepris pour rassurer les enfants scolarisés et leurs parents aux abords des collèges et des écoles de la région et ce bien après cette tentative d’enlèvement, les mesures annoncées lors du dernier conseil interministériel (CIM) convoqué à ce sujet et la phobie ambiante des kidnappings d’enfants induite par l’enlèvement et l’assassinat de deux enfants à Constantine à la même période.
Que cache cette lenteur de la procédure et de la recherche des auteurs de cette violence sur mineur ? Absence de volonté politique ? Diversion ? Mais avec quoi joue-t-on encore dans ce pays pour se satisfaire et rester toujours le « raïs » ! Manque d’effectifs ? Des centaines de flics ont été actionnés le jour de ces faits graves pour réprimer un rassemblement pacifique du MAK (Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie) prévu à Tizi-Ouzou ! Et des centaines de barrages des services de sécurité, des casernes, des brigades, des campements et des groupements de sécurité déparent les localités déjà déshéritées de la région de Kabylie ! Ou alors c’est la sécurité à la carte politique ou la sécurité suivant le niveau de connivence avec les autorités?
Nous jouissons de la sécurité publique- que vous dites !
Azazga, le 27 mars 2013
P/ la famille/
Lakhdar Siad (journaliste)
« Services » de quelle sécurité ?
Notre fille S.T. âgée de 14 ans a fait l’objet d’une tentative d’enlèvement le 10 mars dernier peu avant midi sur le chemin de son collège situé dans la commune des Ait Douala, en haute Kabylie.
Trois individus à bord d’un véhicule léger l’ont violenté et tenté de l’embarquer dans leur voiture alors qu’elle se dirigeait à pied vers l’établissement situé à quelque 900 mètres du domicile pour passer sa dernière composition. Si le plan des trois criminels n’a pas abouti, c’est surtout grâce à sa vigilance, à l’aide de sa camarade et à sa connaissance parfaite des lieux de ce grave délit. Les services de la sûreté de daïra ont été aussitôt informés des faits et les informations récoltées sur le véhicule des malfaiteurs leur ont été communiquées le jour même par le père de la camarade de notre fille afin d’avancer vite.
Le lendemain, notre avocat dépose plainte contre X, au nom des parents des deux petites filles, pour tentative d’enlèvement (article 293 bis du Code pénal) auprès du Procureur de la république du Tribunal de Tizi-Ouzou qui a instruit dans l’après midi la sûreté de daïra des Ait Douala. Le 12 du même mois, la camarade de notre fille accompagnée de son père est entendue par la police et le lendemain, c’est au tour de notre fille de répondre aux questions de la police.
Si au début nous avons choisi de rester discret sur cette affaire, c’est dans l’idée de ne pas gêner les enquêteurs dont la mission est d’identifier et de retrouver le plutôt possible les bandits et de ne pas rajouter aux réactions parfois exagérées alimentées par la rumeur et la manipulation médiatique d’un sujet aussi attractif que dangereux. Il y a aussi la position du Procureur de la république qui s’est montré « sensible » à l’affaire, selon l’avocat. Mais depuis, nos demandes d’en savoir plus sur l’affaire sont restées sans suite.
Notre enfant est toujours traumatisée, sa liberté contrariée et ses espaces amoindris et rien n’est fait pour apaiser notre inquiétude
A cet effet, on est en droit de nous interroger sur la nonchalance des services concernés malgré les indices formels qui leur sont transmis à ce propos; aussi, aucun déploiement palpable n’a été entrepris pour rassurer les enfants scolarisés et leurs parents aux abords des collèges et des écoles de la région et ce bien après cette tentative d’enlèvement, les mesures annoncées lors du dernier conseil interministériel (CIM) convoqué à ce sujet et la phobie ambiante des kidnappings d’enfants induite par l’enlèvement et l’assassinat de deux enfants à Constantine à la même période.
Que cache cette lenteur de la procédure et de la recherche des auteurs de cette violence sur mineur ? Absence de volonté politique ? Diversion ? Mais avec quoi joue-t-on encore dans ce pays pour se satisfaire et rester toujours le « raïs » ! Manque d’effectifs ? Des centaines de flics ont été actionnés le jour de ces faits graves pour réprimer un rassemblement pacifique du MAK (Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie) prévu à Tizi-Ouzou ! Et des centaines de barrages des services de sécurité, des casernes, des brigades, des campements et des groupements de sécurité déparent les localités déjà déshéritées de la région de Kabylie ! Ou alors c’est la sécurité à la carte politique ou la sécurité suivant le niveau de connivence avec les autorités?
Nous jouissons de la sécurité publique- que vous dites !
Azazga, le 27 mars 2013
P/ la famille/
Lakhdar Siad (journaliste)