Dda Salem, le vieux maquisard, membre fondateur de l'Etoile Nord africaine. Sur la photo de droite en compagnie de Hocine Ait-Ahmed (PH/B.A-A)
Quand Ould Ali El-Hadi est nommé ministre de la Jeunesse et des Sports par le régime algérien, le maquisard Ould Ali Mohamed Ousalem de la région des At Ouacif n'est pas reconnu en qualité de combattant et sa famille reste toujours sans ressource.
Membre fondateur de l’Etoile Nord-Africaine avec Imache Amar et ses autres camarades, compagnon de prison de Hocine Aït Ahmed, du 28 juillet 1964 au 24 juin 1965, le nom du maquisard Ould Ali Mohamed Ousalem, natif de Ouacif, a été barré en rouge du registre de l’ONM, l’Organisation nationale des moudjahidines (maquisards, ndlr) de Tizi Ouzou malgré toutes les pièces justifiant son statut d'ancien combattant de la guerre d’Algérie.
Dda Salem est né le 17 Janvier 1903 au village Tikidount dans la commune des Ouacif. En 1920, il a connu l’émigration en prenant pour la France, le fameux bateau Duc d’Aumale. "Michelin", le grand empire du caoutchouc, l’accueille dans son sacré fief de Clermont-Ferrand où il flirte avec le syndicalisme et le communisme. Il adhéra en 1920, au Parti Communiste de Marcel Cachin «Pour aiguiser mes premières armes politiques – disait-il». Membre fondateur de l'Etoile nord-africaine (ENA), militant actif du Mouvement national algérien, maquisard de première heure, appelé sous les drapeaux en 1924, Dda Salem rejoignit sa Kabylie natale.
Après la dissolution de l’ENA en 1936 et l’emprisonnement du patriote Imèche Amar dit Amar Aissiou, Dda Salem continua à lutter au sein du PPA créé en 1937. Maquisard de la première heure, il fut membre de l’OCFLN de 1954 à 1962 en qualité de Chef de Front,
Responsable financier et ravitailleur dans la Wilaya 3. Ould Ali Mohamed Ousalem était recherché par le commandant du sous quartier des Ouacifs en 1957 car collecteur de fonds et principal membre du Front.
Compagnon de prison de Hocine Aït Ahmed, du 28 juillet 1964 au 24 juin 1965 à Berrouaguia dans le cadre du mouvement du Front des Forces Socialistes (FFS).Dda Salem décéda le 18 Janvier 1997 à Tikidount, dans son village natal à l’âge de 94 ans, il a laissé une veuve et deux enfants adultes handicapés mentaux dans le dénuement.
En entamant les démarches administratives nécessaires pour l’obtention d’une pension, sa femme a été surprise d’apprendre que le nom de son défunt mari ne figure pas parmi les noms des maquisards. Pourtant, un message de condoléances, émanant du wali (préfet, ndlr) de Tizi Ouzou de l’époque, a été adressé à la famille du révolutionnaire au lendemain de sa mort.
Pour réparer l’injustice commise à l’encontre de la mémoire de son mari, Mohamed Oussalem Ould Ali, très connu tant en Kabylie que dans les autres régions d'Algérie, Mme veuve Ould Ali a même saisi le président de la République algérienne, Abdelaziz Bouteflika, le ministère des Moudjahidines et toutes les autorités concernées, mais en vain. Ses doléances sont restées lettre morte.
Aucun parmi les anciens "amis de combat" du défunt, en particulier Said Sadi et Hocine Ait Ahmed n’ont voulu répondre à la demande d’aide pour réhabiliter le maquisard dans ses droits et surtout aider la famille. Celle-ci a d'ailleurs sollicité le témoignage de l’ami de son père, Hocine Aït Ahmed, sur la participation de feu Mohamed Oussalem Ould Ali, dit Si Salem, à la Révolution algérienne, mais la requête était restée sans réponse de sa part.
Après avoir frappé à toutes les portes, la famille du maquisard a décidé de faire appel à travers une lettre ouverte au président de la République algérienne. Dans cette correspondance, la veuve Ould Ali Mohamed Oussalem, qui était elle aussi responsable financier au FLN, s'est demandée «comment un authentique héros de la guerre de Libération algérienne disparaît des tablettes de l’histoire?»
Ayant trop attendu sans avoir la moindre réponse, sa famille a adressé un courrier au chef du gouvernement algérien pour dénoncer le silence des responsables concernés, dans l’espoir de voir leur famille recouvrer leurs droits légitimes.
Aujourd’hui, près de 10 ans après le décès Dda Salem, sa famille frappe encore à toutes les portes pour que justice soit rendue.
Brahim Ait-Amer
SIWEL 021442 FEV 16
NB: Voir cette vidéo témoignage à la Mairie d’At Ouacif sur le rôle de Dda Salem durant la lutte de libération algérienne. L’auteur rajoute qu’il existe un autre témoignage, notamment de Ben Hanafi, passé sur BRTV mais dont nous ne disposons pas de copie.
Membre fondateur de l’Etoile Nord-Africaine avec Imache Amar et ses autres camarades, compagnon de prison de Hocine Aït Ahmed, du 28 juillet 1964 au 24 juin 1965, le nom du maquisard Ould Ali Mohamed Ousalem, natif de Ouacif, a été barré en rouge du registre de l’ONM, l’Organisation nationale des moudjahidines (maquisards, ndlr) de Tizi Ouzou malgré toutes les pièces justifiant son statut d'ancien combattant de la guerre d’Algérie.
Dda Salem est né le 17 Janvier 1903 au village Tikidount dans la commune des Ouacif. En 1920, il a connu l’émigration en prenant pour la France, le fameux bateau Duc d’Aumale. "Michelin", le grand empire du caoutchouc, l’accueille dans son sacré fief de Clermont-Ferrand où il flirte avec le syndicalisme et le communisme. Il adhéra en 1920, au Parti Communiste de Marcel Cachin «Pour aiguiser mes premières armes politiques – disait-il». Membre fondateur de l'Etoile nord-africaine (ENA), militant actif du Mouvement national algérien, maquisard de première heure, appelé sous les drapeaux en 1924, Dda Salem rejoignit sa Kabylie natale.
Après la dissolution de l’ENA en 1936 et l’emprisonnement du patriote Imèche Amar dit Amar Aissiou, Dda Salem continua à lutter au sein du PPA créé en 1937. Maquisard de la première heure, il fut membre de l’OCFLN de 1954 à 1962 en qualité de Chef de Front,
Responsable financier et ravitailleur dans la Wilaya 3. Ould Ali Mohamed Ousalem était recherché par le commandant du sous quartier des Ouacifs en 1957 car collecteur de fonds et principal membre du Front.
Compagnon de prison de Hocine Aït Ahmed, du 28 juillet 1964 au 24 juin 1965 à Berrouaguia dans le cadre du mouvement du Front des Forces Socialistes (FFS).Dda Salem décéda le 18 Janvier 1997 à Tikidount, dans son village natal à l’âge de 94 ans, il a laissé une veuve et deux enfants adultes handicapés mentaux dans le dénuement.
En entamant les démarches administratives nécessaires pour l’obtention d’une pension, sa femme a été surprise d’apprendre que le nom de son défunt mari ne figure pas parmi les noms des maquisards. Pourtant, un message de condoléances, émanant du wali (préfet, ndlr) de Tizi Ouzou de l’époque, a été adressé à la famille du révolutionnaire au lendemain de sa mort.
Pour réparer l’injustice commise à l’encontre de la mémoire de son mari, Mohamed Oussalem Ould Ali, très connu tant en Kabylie que dans les autres régions d'Algérie, Mme veuve Ould Ali a même saisi le président de la République algérienne, Abdelaziz Bouteflika, le ministère des Moudjahidines et toutes les autorités concernées, mais en vain. Ses doléances sont restées lettre morte.
Aucun parmi les anciens "amis de combat" du défunt, en particulier Said Sadi et Hocine Ait Ahmed n’ont voulu répondre à la demande d’aide pour réhabiliter le maquisard dans ses droits et surtout aider la famille. Celle-ci a d'ailleurs sollicité le témoignage de l’ami de son père, Hocine Aït Ahmed, sur la participation de feu Mohamed Oussalem Ould Ali, dit Si Salem, à la Révolution algérienne, mais la requête était restée sans réponse de sa part.
Après avoir frappé à toutes les portes, la famille du maquisard a décidé de faire appel à travers une lettre ouverte au président de la République algérienne. Dans cette correspondance, la veuve Ould Ali Mohamed Oussalem, qui était elle aussi responsable financier au FLN, s'est demandée «comment un authentique héros de la guerre de Libération algérienne disparaît des tablettes de l’histoire?»
Ayant trop attendu sans avoir la moindre réponse, sa famille a adressé un courrier au chef du gouvernement algérien pour dénoncer le silence des responsables concernés, dans l’espoir de voir leur famille recouvrer leurs droits légitimes.
Aujourd’hui, près de 10 ans après le décès Dda Salem, sa famille frappe encore à toutes les portes pour que justice soit rendue.
Brahim Ait-Amer
SIWEL 021442 FEV 16
NB: Voir cette vidéo témoignage à la Mairie d’At Ouacif sur le rôle de Dda Salem durant la lutte de libération algérienne. L’auteur rajoute qu’il existe un autre témoignage, notamment de Ben Hanafi, passé sur BRTV mais dont nous ne disposons pas de copie.