En dépit de l’interdiction du ministère algérien de l’intérieur de toute activité contre les élections du 17 avril, le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) a entamé sa campagne anti-vote, hier, en fin de matinée, dans la localité d’At Dwala à travers un meeting populaire organisée par la confédération locale et animé par Bouaziz Ait Chebib, président du mouvement, Me Hachim Mohand Ouamer , Hocine Azem, membres de la direction et Boussad Becha, membre du conseil national.
Avant le début du meeting, le président du MAK s’est rendu au siège communal du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) d’At Dwala afin de souhaiter un bon anniversaire à ce parti qui fête sa 25e année d’existence.
Il y a lieu de noter que plusieurs commerçants ont mis à la disposition du MAK l’électricité pour faire marcher la sonorisation. Les transporteurs ont évacué leurs véhicules de l’arrêt pour permettre au MAK d’animer son meeting sur ce même lieu. Les dirigeants du MAK ont salué ce geste qui cadre avec la citoyenneté kabyle.
Plusieurs drapeaux amazighs et banderoles ont orné le lieu du meeting. On pouvait y lire : « la Kabylie est solidaire du peuple mozabite », « pour l’autodétermination du peuple kabyle », « ad yidir ughref aqvayli di tlelli ».
Le Projet pour un Etat Kabyle (PEK) ainsi que la charte des valeurs kabyles "TILISA" ont été distribués à la foule.
Le président du MAK a ouvert le meeting en rendant hommage à Imache Amar, décédé le 07 février 1960 en déclarant que « Le premier secrétaire général de l’ENA est banni par l’histoire officielle de l’Algérie pour la simple raison que ses idées ne cadraient pas avec ceux des tenants de l’Algérien arabo-islamique. Sa pensée politique reposait sur les valeurs kabyles. Il voulait une Afrique du Nord fondée sur la démocratie ancestrale et tournée vers le progrès et la modernité. De ce fait, l’Algérie arabe qui a pris le relais de l’Algérie française ne peut se reconnaître dans un Imache Amar qui s’inspirait de la Kabylité pour mener un vrai combat libérateur ».
En mettant en relation le combat d’Imache Amar avec celui du MAK, l’orateur déclare « c’est le même combat ». Les valeurs défendues par ce pionnier de la pensée kabyle révolutionnaire ne peuvent se concrétiser que dans le cadre d’un Etat Kabyle.
Poursuivant son argumentaire, le président du MAK a insisté sur le fait que « l’avènement de notre mouvement n’est pas un choix mais une exigence de l’histoire. Nous nous sommes rendus compte de la pluralité des peuples en Algérie durant les événements du printemps noir où les autres algériens ont apporté leur solidarité aux palestiniens en ignorant la Kabylie qui a été réprimée dans le sang. La conclusion est simple. Ces algériens qui s’identifient à l’orient ne peuvent pas constituer un même peuple que les kabyles, de ce fait, les kabyles constituent un peuple à part entière avec des aspirations, des valeurs, une culture et une langue propres. Et en tant que peuple, nous avons droit à disposer de nous-mêmes et l’avènement d’un Etat kabyle est inéluctable ».
Continuant sur sa lancée, Bouaziz Ait Chebib, déclare que« l’histoire nous a donné raison. En Algérie il y a plusieurs peuples. Ce que les mozabites subissent actuellement en est une preuve irréfutable ».
Pour le président du MAK, « parler d’affrontements inter-communautaire ne reflète pas la vérité de ce qui se passe à Gherdaia. Nous assistons à une guerre déclarée par les arabes de Chaâmbas avec le soutien du pouvoir contre le peuple mozabite. Les morts sont mozabites. Les magasins, les maisons et les sites historiques incendiés et détruits appartiennent aux mozabites. L’agresseur est protégé par le régime et c’est la raison pour laquelle les chaâmbas redoublent de férocité. Le pire, ce sont les victimes qui sont traduits en justice pour la simple raison qu’elles ont essayé de se défendre ».
L’orateur continua en précisant « nous qui avions connu le printemps noir, nous ne pouvons pas rester indifférents devant la barbarie des arabes qui sont en train de perpétrer avec la bénédiction du régime raciste d’Alger un génocide au pays Mzab. Le peuple kabyle apporte son soutien indéfectible aux mozabites. Il est temps de dire « halte à la colonisation des pays amazighs ». Le peuple mozabite, à l’instar du peuple kabyle, est condamné à instaurer son propre Etat pour ne pas disparaître ».
Abordant le sujet des élections présidentielles, le président du MAK rappelle que la Kabylie n’est pas concernée par ce simulacre d’élections organisé par le pouvoir assassin. « Nous ne reconnaissons pas ce pouvoir donc nous ne sommes pas concernés par ces élections. Le 17 avril sera une journée ordinaire où chaque kabyle va vaquer à ses occupations quotidiennes. Et nous appelons le peuple kabyle à les rejeter. Voter signifie reconnaître le pouvoir assassin donc trahir la mémoire des martyrs de 1963, du printemps noir et de toutes celles et ceux qui se sont sacrifiés pour la liberté et la dignité du peuple kabyle ».
Et d’ajouter, « les élections en Algérie sont faites pour la pérennité du régime. Voter le 17 avril, c’est choisir son bourreau parmi les candidats issus du même régime ». « L’enjeu des élections algériennes est le taux de participation. Les résultats sont décidés longtemps à l’avance. Une Kabylie qui participe c’est une Kabylie normalisée qui donnera plus de force à son colonisateur. Donc participer en tant que kabyles revient à crédibiliser le ridicule vis-à-vis de la communauté internationale en servant de caution démocratique à un régime raciste ».
Bouaziz Ait Chebib a clos ce chapitre en arguant « de la même façon que Bouteflika n’est pas le président du peuple kabyle, la Kabylie ne reconnaîtra pas son successeur. La seule élection qui nous intéresse et pour laquelle nous luttons c’est le référendum d’autodétermination qui permettra au peuple kabyle d’accéder à son propre Etat pour se libérer du joug de l’Algérie arabo-islamique. Et nous sommes confiants du choix du peuple Kabyle qui optera sans le moindre doute pour sa liberté ».
Concernant la lutte des clans au sommet de l’Etat, Bouaziz Aït Chebib a été clair en précisant qu’ « à la veille de chaque élection présidentielle ou à chaque fois que le régime se sent en danger, il met en avant ce scénario de lutte des clans entre Bouteflika et Toufiq pour duper les citoyens et les détourner des questions vitales. Ces deux clans sont les deux faces d’une même pièce. Leur soit disant lutte ne concerne en rien la Kabylie qu’il faut libérer justement de leurs griffes. Entre ces deux clans, nous avons choisi la voie de la raison et de la dignité : disposer de nous-même en fondant un Etat kabyle qui assurera la prospérité et la pérennité de la Kabylie en tant que peuple et nation ».
Concernant le volet sécuritaire, le président du MAK a incombé la responsabilité de tous les attentats terroristes, des kidnappings, des assassinats, des incendies au régime algérien qui entretient l’insécurité pour faire abdiquer un peuple qui est intraitable sur sa dignité et son identité. « La Kabylie est sous occupation militaire. El Qaida en Kabylie est une création du pouvoir. Le Peuple kabyle triomphera de tous ses bourreaux ».
Le président a tenu à saluer le peuple kabyle qui démontre du jour en jour sa capacité de se prendre en charge : « la Kabylie est livrée à elle-même. Elle a pris le dessus sur ses malheurs grâce à son organisation socio-politique. Durant l’intempérie de l’hiver 2012, elle a évité un désastre humanitaire grâce à la mobilisation de sa population conjuguée à la solidarité de sa diaspora sous l’égide du Gouvernement Provisoire Kabyle. Plusieurs cas de maladies graves qui nécessitent des sommes colossales pour être traités à l’étranger, sont pris en charge par la population pendant que les autorités algériennes brillent par une indifférence infâme et une absence coupable ».
Plusieurs autres sujets ont été abordés. Bouaziz Ait Chebib a tenu à rendre hommage à Zeddak Mulud auquel il apporte son soutien indéfectible suite aux menaces dont il avait fait l’objet après le rassemblement historique du 03 aout 2013. Et dans le même ordre d’idée, il déclare « la Kabylie libre sera une Kabylie laïque ou elle ne sera pas. Nous ne luttons pas pour édifier un Etat kabyle à l’image de l’Etat algérien que nous combattons ».
Muhand-Wamar At Aali (état civil Hachim), appelé communément Dda-muh, conseiller du président est le deuxième intervenant. Après avoir fait un dithyrambe à la région d’At Dwala « qui nous a donné d’illustres personnages comme repère à l’image d’Imache amar, Lmouloud n’At chaâvan, Fadma n’At mansour, Matoub lounas, Guermah Massinissa…, Dda Muh a mis en avant une série d’arguments, aussi bien politiques qu’historiques, justifiant la demande du peuple Kabyle de son autodétermination.
Par le verbe qui lui est propre, Muhand-wamar a démontré la volonté délibérée du régime d’Alger quant à la mise en place des plans d’anéantissement de la Kabylie qui datent du coup de force de l’été 1962 dont les conséquences apparaissent au grand jour. Ces plans concernent aussi le peuple Mozabite, auquel le MAK et le peuple kabyle portent un soutien indéfectible, qui subit ces derniers temps les attaques sanglantes du régime d’Alger et de ses alliés, les Banu Hillal de 2014. Il ne manquera pas aussi de citer la portée historique du Projet pour un Etat Kabyle ( P.E.K), adopté par la conférence nationale des cadres du MAK le 24 janvier 2014 qui constitue les fondements de cet état en construction grâce aux efforts conjugués du MAK et du GPK, que dirige Mass Ferhat Mehenni, dont les efforts diplomatiques ont été salués lors de ce meeting.
Dda Muh a mis l’accent sur le fait que pour le MAK, il ne s’agit pas de boycotter les élections présidentielles algériennes mais de les rejeter, « en d’autres termes, nous ne sommes pas concernés par cette élection ».
Hocine Azem, secrétaire national aux relations extérieures a accès sont interventions sur le projet de contre-développement instauré en Kabylie par le Pouvoir algérien pour anéantir toutes les valeurs et la culture du peuple kabyle dans toutes leurs dimensions ...
l'orateur déclare: Ce triste projet se décline sous plusieurs formes en Kabylie dont notamment le processus d’arabisation forcée depuis l’école maternelle jusqu’au lycée, les tribunaux et les cours de justice qui travaillent avec la langue et les valeurs arabo-islamistes au mépris de la langue kabyle, les corps de sécurités qui auditionnent et rédigent tous leurs documents en relation avec le citoyen en langue arabe qui n’est pas toujours maîtrisée par les Kabyles, les festivals et les carnavals arabo-islamistes dirigés et orientés contre la Kabylie par les Maisons de la Culture, les Centres culturels ainsi que le Maisons de Jeunes implantés en Kabylie par les Institutions de l’Etat algérien pour dékabyliser la jeunesse et dompté les artistes en les orientant vers des thématiques plutôt folkloriques et fantaisistes.
Hocine Azem ajoute: "En outre, l’Etat algérien livre le peuple kabyle à une alternative de l’islamisme et de l’alcoolisme et en cautionnant l’insécurité et la délinquance de tous genres pour annihiler toutes velléités politiques sur son droit à l’autodétermination en l’empêchant ainsi d’accéder à un Etat kabyle pour réaliser pleinement et proprement son développement.
Les Radios régionales et TV dites 04 amazighe sont des canaux de destruction et d’acculturation du peuple kabyle pour ridiculiser et « négativiser » notre culture et nos valeurs en se focalisant sur des invités-liges de complaisance et de médisance contre nos personnalités et vaillants hommes et femmes de culture. Ces médias d’Etat algérien contre la Kabylie s’inscrivent dans une stratégie de démolition et démantèlement de tout le patrimoine de la Kabyle en tant que société, nation et peuple.
Il termine son allocution par un appel aux Hommes et aux Femmes de la culture kabyles "de refuser de cautionner par leurs participations aux activités conçues et organisées par les agents de la dékabylisation qui agissent et sévissent dans les Institutions de l’Etat algérien en Kabylie et aussi nous interpellons les militants associatifs de refuser de se rendre complices par leurs présences actives dans les espaces et dans les ondes du Pouvoir algérien auquel il faut opposer une résistance légendaire que le peuple kabyle avait toujours opposé à ses négationnistes".
Le mot de la fin reviendra à Boussad becha, de la confédération d’At Dwala qui a de son côté appelé les kabyles à ne pas voter le 17 avril prochain. « celui qui ira voter, c’est le sang de nos martyrs qui l’interpellera contre cette trahison. Il n’y a pas un peuple qui n’est pas prêt à se sacrifier pour sa liberté. Nous marcherons tous dans la dignité dans les trois départements kabyles : Tuviret, Vgayet et Tizi Wezzu pour exiger notre droit à l’autodétermination ».
Avant le début du meeting, le président du MAK s’est rendu au siège communal du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) d’At Dwala afin de souhaiter un bon anniversaire à ce parti qui fête sa 25e année d’existence.
Il y a lieu de noter que plusieurs commerçants ont mis à la disposition du MAK l’électricité pour faire marcher la sonorisation. Les transporteurs ont évacué leurs véhicules de l’arrêt pour permettre au MAK d’animer son meeting sur ce même lieu. Les dirigeants du MAK ont salué ce geste qui cadre avec la citoyenneté kabyle.
Plusieurs drapeaux amazighs et banderoles ont orné le lieu du meeting. On pouvait y lire : « la Kabylie est solidaire du peuple mozabite », « pour l’autodétermination du peuple kabyle », « ad yidir ughref aqvayli di tlelli ».
Le Projet pour un Etat Kabyle (PEK) ainsi que la charte des valeurs kabyles "TILISA" ont été distribués à la foule.
Le président du MAK a ouvert le meeting en rendant hommage à Imache Amar, décédé le 07 février 1960 en déclarant que « Le premier secrétaire général de l’ENA est banni par l’histoire officielle de l’Algérie pour la simple raison que ses idées ne cadraient pas avec ceux des tenants de l’Algérien arabo-islamique. Sa pensée politique reposait sur les valeurs kabyles. Il voulait une Afrique du Nord fondée sur la démocratie ancestrale et tournée vers le progrès et la modernité. De ce fait, l’Algérie arabe qui a pris le relais de l’Algérie française ne peut se reconnaître dans un Imache Amar qui s’inspirait de la Kabylité pour mener un vrai combat libérateur ».
En mettant en relation le combat d’Imache Amar avec celui du MAK, l’orateur déclare « c’est le même combat ». Les valeurs défendues par ce pionnier de la pensée kabyle révolutionnaire ne peuvent se concrétiser que dans le cadre d’un Etat Kabyle.
Poursuivant son argumentaire, le président du MAK a insisté sur le fait que « l’avènement de notre mouvement n’est pas un choix mais une exigence de l’histoire. Nous nous sommes rendus compte de la pluralité des peuples en Algérie durant les événements du printemps noir où les autres algériens ont apporté leur solidarité aux palestiniens en ignorant la Kabylie qui a été réprimée dans le sang. La conclusion est simple. Ces algériens qui s’identifient à l’orient ne peuvent pas constituer un même peuple que les kabyles, de ce fait, les kabyles constituent un peuple à part entière avec des aspirations, des valeurs, une culture et une langue propres. Et en tant que peuple, nous avons droit à disposer de nous-mêmes et l’avènement d’un Etat kabyle est inéluctable ».
Continuant sur sa lancée, Bouaziz Ait Chebib, déclare que« l’histoire nous a donné raison. En Algérie il y a plusieurs peuples. Ce que les mozabites subissent actuellement en est une preuve irréfutable ».
Pour le président du MAK, « parler d’affrontements inter-communautaire ne reflète pas la vérité de ce qui se passe à Gherdaia. Nous assistons à une guerre déclarée par les arabes de Chaâmbas avec le soutien du pouvoir contre le peuple mozabite. Les morts sont mozabites. Les magasins, les maisons et les sites historiques incendiés et détruits appartiennent aux mozabites. L’agresseur est protégé par le régime et c’est la raison pour laquelle les chaâmbas redoublent de férocité. Le pire, ce sont les victimes qui sont traduits en justice pour la simple raison qu’elles ont essayé de se défendre ».
L’orateur continua en précisant « nous qui avions connu le printemps noir, nous ne pouvons pas rester indifférents devant la barbarie des arabes qui sont en train de perpétrer avec la bénédiction du régime raciste d’Alger un génocide au pays Mzab. Le peuple kabyle apporte son soutien indéfectible aux mozabites. Il est temps de dire « halte à la colonisation des pays amazighs ». Le peuple mozabite, à l’instar du peuple kabyle, est condamné à instaurer son propre Etat pour ne pas disparaître ».
Abordant le sujet des élections présidentielles, le président du MAK rappelle que la Kabylie n’est pas concernée par ce simulacre d’élections organisé par le pouvoir assassin. « Nous ne reconnaissons pas ce pouvoir donc nous ne sommes pas concernés par ces élections. Le 17 avril sera une journée ordinaire où chaque kabyle va vaquer à ses occupations quotidiennes. Et nous appelons le peuple kabyle à les rejeter. Voter signifie reconnaître le pouvoir assassin donc trahir la mémoire des martyrs de 1963, du printemps noir et de toutes celles et ceux qui se sont sacrifiés pour la liberté et la dignité du peuple kabyle ».
Et d’ajouter, « les élections en Algérie sont faites pour la pérennité du régime. Voter le 17 avril, c’est choisir son bourreau parmi les candidats issus du même régime ». « L’enjeu des élections algériennes est le taux de participation. Les résultats sont décidés longtemps à l’avance. Une Kabylie qui participe c’est une Kabylie normalisée qui donnera plus de force à son colonisateur. Donc participer en tant que kabyles revient à crédibiliser le ridicule vis-à-vis de la communauté internationale en servant de caution démocratique à un régime raciste ».
Bouaziz Ait Chebib a clos ce chapitre en arguant « de la même façon que Bouteflika n’est pas le président du peuple kabyle, la Kabylie ne reconnaîtra pas son successeur. La seule élection qui nous intéresse et pour laquelle nous luttons c’est le référendum d’autodétermination qui permettra au peuple kabyle d’accéder à son propre Etat pour se libérer du joug de l’Algérie arabo-islamique. Et nous sommes confiants du choix du peuple Kabyle qui optera sans le moindre doute pour sa liberté ».
Concernant la lutte des clans au sommet de l’Etat, Bouaziz Aït Chebib a été clair en précisant qu’ « à la veille de chaque élection présidentielle ou à chaque fois que le régime se sent en danger, il met en avant ce scénario de lutte des clans entre Bouteflika et Toufiq pour duper les citoyens et les détourner des questions vitales. Ces deux clans sont les deux faces d’une même pièce. Leur soit disant lutte ne concerne en rien la Kabylie qu’il faut libérer justement de leurs griffes. Entre ces deux clans, nous avons choisi la voie de la raison et de la dignité : disposer de nous-même en fondant un Etat kabyle qui assurera la prospérité et la pérennité de la Kabylie en tant que peuple et nation ».
Concernant le volet sécuritaire, le président du MAK a incombé la responsabilité de tous les attentats terroristes, des kidnappings, des assassinats, des incendies au régime algérien qui entretient l’insécurité pour faire abdiquer un peuple qui est intraitable sur sa dignité et son identité. « La Kabylie est sous occupation militaire. El Qaida en Kabylie est une création du pouvoir. Le Peuple kabyle triomphera de tous ses bourreaux ».
Le président a tenu à saluer le peuple kabyle qui démontre du jour en jour sa capacité de se prendre en charge : « la Kabylie est livrée à elle-même. Elle a pris le dessus sur ses malheurs grâce à son organisation socio-politique. Durant l’intempérie de l’hiver 2012, elle a évité un désastre humanitaire grâce à la mobilisation de sa population conjuguée à la solidarité de sa diaspora sous l’égide du Gouvernement Provisoire Kabyle. Plusieurs cas de maladies graves qui nécessitent des sommes colossales pour être traités à l’étranger, sont pris en charge par la population pendant que les autorités algériennes brillent par une indifférence infâme et une absence coupable ».
Plusieurs autres sujets ont été abordés. Bouaziz Ait Chebib a tenu à rendre hommage à Zeddak Mulud auquel il apporte son soutien indéfectible suite aux menaces dont il avait fait l’objet après le rassemblement historique du 03 aout 2013. Et dans le même ordre d’idée, il déclare « la Kabylie libre sera une Kabylie laïque ou elle ne sera pas. Nous ne luttons pas pour édifier un Etat kabyle à l’image de l’Etat algérien que nous combattons ».
Muhand-Wamar At Aali (état civil Hachim), appelé communément Dda-muh, conseiller du président est le deuxième intervenant. Après avoir fait un dithyrambe à la région d’At Dwala « qui nous a donné d’illustres personnages comme repère à l’image d’Imache amar, Lmouloud n’At chaâvan, Fadma n’At mansour, Matoub lounas, Guermah Massinissa…, Dda Muh a mis en avant une série d’arguments, aussi bien politiques qu’historiques, justifiant la demande du peuple Kabyle de son autodétermination.
Par le verbe qui lui est propre, Muhand-wamar a démontré la volonté délibérée du régime d’Alger quant à la mise en place des plans d’anéantissement de la Kabylie qui datent du coup de force de l’été 1962 dont les conséquences apparaissent au grand jour. Ces plans concernent aussi le peuple Mozabite, auquel le MAK et le peuple kabyle portent un soutien indéfectible, qui subit ces derniers temps les attaques sanglantes du régime d’Alger et de ses alliés, les Banu Hillal de 2014. Il ne manquera pas aussi de citer la portée historique du Projet pour un Etat Kabyle ( P.E.K), adopté par la conférence nationale des cadres du MAK le 24 janvier 2014 qui constitue les fondements de cet état en construction grâce aux efforts conjugués du MAK et du GPK, que dirige Mass Ferhat Mehenni, dont les efforts diplomatiques ont été salués lors de ce meeting.
Dda Muh a mis l’accent sur le fait que pour le MAK, il ne s’agit pas de boycotter les élections présidentielles algériennes mais de les rejeter, « en d’autres termes, nous ne sommes pas concernés par cette élection ».
Hocine Azem, secrétaire national aux relations extérieures a accès sont interventions sur le projet de contre-développement instauré en Kabylie par le Pouvoir algérien pour anéantir toutes les valeurs et la culture du peuple kabyle dans toutes leurs dimensions ...
l'orateur déclare: Ce triste projet se décline sous plusieurs formes en Kabylie dont notamment le processus d’arabisation forcée depuis l’école maternelle jusqu’au lycée, les tribunaux et les cours de justice qui travaillent avec la langue et les valeurs arabo-islamistes au mépris de la langue kabyle, les corps de sécurités qui auditionnent et rédigent tous leurs documents en relation avec le citoyen en langue arabe qui n’est pas toujours maîtrisée par les Kabyles, les festivals et les carnavals arabo-islamistes dirigés et orientés contre la Kabylie par les Maisons de la Culture, les Centres culturels ainsi que le Maisons de Jeunes implantés en Kabylie par les Institutions de l’Etat algérien pour dékabyliser la jeunesse et dompté les artistes en les orientant vers des thématiques plutôt folkloriques et fantaisistes.
Hocine Azem ajoute: "En outre, l’Etat algérien livre le peuple kabyle à une alternative de l’islamisme et de l’alcoolisme et en cautionnant l’insécurité et la délinquance de tous genres pour annihiler toutes velléités politiques sur son droit à l’autodétermination en l’empêchant ainsi d’accéder à un Etat kabyle pour réaliser pleinement et proprement son développement.
Les Radios régionales et TV dites 04 amazighe sont des canaux de destruction et d’acculturation du peuple kabyle pour ridiculiser et « négativiser » notre culture et nos valeurs en se focalisant sur des invités-liges de complaisance et de médisance contre nos personnalités et vaillants hommes et femmes de culture. Ces médias d’Etat algérien contre la Kabylie s’inscrivent dans une stratégie de démolition et démantèlement de tout le patrimoine de la Kabyle en tant que société, nation et peuple.
Il termine son allocution par un appel aux Hommes et aux Femmes de la culture kabyles "de refuser de cautionner par leurs participations aux activités conçues et organisées par les agents de la dékabylisation qui agissent et sévissent dans les Institutions de l’Etat algérien en Kabylie et aussi nous interpellons les militants associatifs de refuser de se rendre complices par leurs présences actives dans les espaces et dans les ondes du Pouvoir algérien auquel il faut opposer une résistance légendaire que le peuple kabyle avait toujours opposé à ses négationnistes".
Le mot de la fin reviendra à Boussad becha, de la confédération d’At Dwala qui a de son côté appelé les kabyles à ne pas voter le 17 avril prochain. « celui qui ira voter, c’est le sang de nos martyrs qui l’interpellera contre cette trahison. Il n’y a pas un peuple qui n’est pas prêt à se sacrifier pour sa liberté. Nous marcherons tous dans la dignité dans les trois départements kabyles : Tuviret, Vgayet et Tizi Wezzu pour exiger notre droit à l’autodétermination ».