Matoub Lounès à été assassiné, des mutants lui ont ôté la vie, sa tache absoute de haine a été violée. Le renoncement, la démission et les trahisons le condamnent à nous revenir inopportunément comme un apatride dans les insolences groupées des folles ambitions des kabyles soumis et félons. Les amis prescrits à Matoub après sa mort nous déroutent, à croire qu’il a vécu parmi d’étranges créatures. Dire que Lounès est mort, pour paraphraser Brel, dire qu’il est mort Lounès, dire qu’ils lui ont inventé des amis après son enterrement.
Mort et sa mémoire nous offre toujours le miel d’une beauté musicale qui se laisse encore aller aux aveux dans le secret du mendole lacérée par tant de déboires sentimentaux. Le mendole, interlocuteur en qui il trouvait approbation et refuge le mettait à l’abri des griefs de l’illusion quand tourbillonnait dans d’émouvantes norias le nom de sa Kabylie. L’air embaumé du Djurjura aide à faire reculer la langueur de l’ébène et l’obscurité que provoque la folie politique. Quand on entend aujourd’hui des enfants seriner les refrains de Matoub en lui empruntant le timbre, on réalise ce qui reste vivant de la mort quand humiliée elle s’en va sans avoir réussi à tout emporter.
Matoub est mort et ses expressions prennent désormais le caractère italique de la typographie quand nous les reprenons pour donner du mordant à notre combat, nous fredonnons ses airs pour donner de l’éclat à notre reconnaissance, à notre gratitude envers les martyrs du printemps noir. Sa voix accompagne la ligne continue de la résistance.
"Yibbwass lemer a neddukel, idurar ad rmimzen", qu’il disait à l’adresse de kabyles (si un jour, nous arrivons à nous unir, les montagnes frémiront). Matoub est parti sans être absent, il reste parmi les bonnes volontés qui donnent un contenu fécond au combat et son chant assure le renouvellement de sa consistance. Son souffle demeure porteur de couleurs d’espoir, il porte la colère des revendications légitimes et justes d’une Kabylie libre. Il est vraiment le verbe de la résistance.
Djaffar Benmesbah.
SIWEL 251238 JUIN 15
Mort et sa mémoire nous offre toujours le miel d’une beauté musicale qui se laisse encore aller aux aveux dans le secret du mendole lacérée par tant de déboires sentimentaux. Le mendole, interlocuteur en qui il trouvait approbation et refuge le mettait à l’abri des griefs de l’illusion quand tourbillonnait dans d’émouvantes norias le nom de sa Kabylie. L’air embaumé du Djurjura aide à faire reculer la langueur de l’ébène et l’obscurité que provoque la folie politique. Quand on entend aujourd’hui des enfants seriner les refrains de Matoub en lui empruntant le timbre, on réalise ce qui reste vivant de la mort quand humiliée elle s’en va sans avoir réussi à tout emporter.
Matoub est mort et ses expressions prennent désormais le caractère italique de la typographie quand nous les reprenons pour donner du mordant à notre combat, nous fredonnons ses airs pour donner de l’éclat à notre reconnaissance, à notre gratitude envers les martyrs du printemps noir. Sa voix accompagne la ligne continue de la résistance.
"Yibbwass lemer a neddukel, idurar ad rmimzen", qu’il disait à l’adresse de kabyles (si un jour, nous arrivons à nous unir, les montagnes frémiront). Matoub est parti sans être absent, il reste parmi les bonnes volontés qui donnent un contenu fécond au combat et son chant assure le renouvellement de sa consistance. Son souffle demeure porteur de couleurs d’espoir, il porte la colère des revendications légitimes et justes d’une Kabylie libre. Il est vraiment le verbe de la résistance.
Djaffar Benmesbah.
SIWEL 251238 JUIN 15