Je tiens à témoigner ce que j'ai subi moi et mes frères, militants du MAK, qui n'avons pas seulement répondu à l'appel du MAK à marcher pour revendiquer l'indépendance de la Kabylie, mais étions là pour s'assurer du bon dérouelement de la marche.
À 7h du matin, nous étions déjà plus de 50 organisateurs sur les lieux afin d'assurer la sécurité et le bon déroulement de la marche. Comme les autres militants de la commission vigilance et sécurité, j’ai essayé d’observer un par un les arrivants pour identifier d’éventuelles anomalies. Mais, dès que la foule devenait nombreuse, nous ne pouvions plus avoir un œil sur tout le monde. Des policiers en civil sortaient de nulle part. Ces derniers ont utilisé même des voyous pour saboter et perturber la marche pacifique du MAK.
La police coloniale a aussi bouclé toute la ville de Tizi Wezzu. Ils ont bloqué toutes les routes et n'ont laissé que celle de l'itinéraire de la marche du MAK, c'est-à-dire de Hesnaoua jusqu'à l'ancienne Mairie. Ainsi, tous les véhicules qui se trouvaient dans la ville de Tizi Wezzu, se sont retrouvés sur notre itinéraire, ce qui a provoqué d’énormes embouteillages. Malgré cette stratégie des autorités coloniales d’essayer d’opposer les automobilistes aux marcheurs, sans compter les centaines d’arrestations de frères et sœurs militants, nous avons réussi une marche spectaculaire ! Les véhicules, bloqués par notre marche, ont dû faire demi-tour devant la foule qui avançait vers elle.
Nous avons identifié des « indicateurs » de la police. Nous les avons surveillés. Ils étaient là, eux aussi, pour rapporter l'information, en temps réel, à leurs supérieurs. Même s’ils pouvaient la voir en direct sur nos sites d'information. Nous avons tenu à ne pas faire de problèmes avec eux, puisqu’ils étaient là comme spectateurs.
Arrivés devant l’ancienne mairie, lieu du rassemblement final, des cadres et militants du mouvement ont pris la parole pendant plus d'une demi-heure. Un sentiment de soulagement nous a parcourus, en tant que responsables à la sécurité. Nous avons réussi notre marche dans le respect, la fraternité et la joie. Mais, il nous restait encore le matériel de sonorisation, qui a servi pendant la marche, à transporter dans un endroit sûr. Nous savions que les services de répression allaient nous suivre. Ils nous ont effectivement interceptés, moi, Yidir Ben Atsou et Ghiles Remidi quelques minutes après avoir pris la route pour nous éloigner de la marche. Ils étaient deux fourgons blindés et un 4X4 NISSAN. Ils nous ont forcés à descendre du véhicule. L'un d'eux a déchiré ma veste en me tirant du véhicule. Ils ont même donné un coup à l'un de mes amis qui ne voulait pas descendre. Avant de nous transférer à la 6ème (commissariat qui se trouve près des bâtiments de l'EPLF), tout le matériel qui était à notre disposition (baffles, badges, banderoles, drapeaux, gilets, haut-parleurs, etc) nous a été confisqué
Nous avons quitté le commissariat pour partir avec eux à l’Hôpital afin de prouver qu’ils ne nous ont pas agressés physiquement. Ensuite, nous avons été embarqués au commissariat central de Tizi-Wezzu. Ils ont pris nos empreintes digitales. Ils nous ont pris en photo dans les trois positions classiques (de face et de profil) en tenant une pancarte, avec notre nom inscrit dessus.
À la fin, ils nous ont jetés dans des cellules, qu’ils ont fermées, après nous avoir confisqué nos téléphones et nos papiers.
À 19h30, ils nous ont relâchés après nous avoir sortis de cette "prison des innocents". Là où nous avons été maltraités parce que nous avons transporté du matériel appartenant au MAK.
Nous sommes prêts à affronter les arrestations et la répression, pourvu que notre mouvement, qui lutte pour notre liberté et notre indépendance, prêche l'union des militants kabyles et amorce la dynamique nécessaire. Notre confiance en vous est totale.
Ma neddukel ad naweḍ am yizmawen, ma nebḍa ad nuɣal am leɛṛuṛ
Amsdrar Aqbayli
SIWEL 172137 JAN 17
À 7h du matin, nous étions déjà plus de 50 organisateurs sur les lieux afin d'assurer la sécurité et le bon déroulement de la marche. Comme les autres militants de la commission vigilance et sécurité, j’ai essayé d’observer un par un les arrivants pour identifier d’éventuelles anomalies. Mais, dès que la foule devenait nombreuse, nous ne pouvions plus avoir un œil sur tout le monde. Des policiers en civil sortaient de nulle part. Ces derniers ont utilisé même des voyous pour saboter et perturber la marche pacifique du MAK.
La police coloniale a aussi bouclé toute la ville de Tizi Wezzu. Ils ont bloqué toutes les routes et n'ont laissé que celle de l'itinéraire de la marche du MAK, c'est-à-dire de Hesnaoua jusqu'à l'ancienne Mairie. Ainsi, tous les véhicules qui se trouvaient dans la ville de Tizi Wezzu, se sont retrouvés sur notre itinéraire, ce qui a provoqué d’énormes embouteillages. Malgré cette stratégie des autorités coloniales d’essayer d’opposer les automobilistes aux marcheurs, sans compter les centaines d’arrestations de frères et sœurs militants, nous avons réussi une marche spectaculaire ! Les véhicules, bloqués par notre marche, ont dû faire demi-tour devant la foule qui avançait vers elle.
Nous avons identifié des « indicateurs » de la police. Nous les avons surveillés. Ils étaient là, eux aussi, pour rapporter l'information, en temps réel, à leurs supérieurs. Même s’ils pouvaient la voir en direct sur nos sites d'information. Nous avons tenu à ne pas faire de problèmes avec eux, puisqu’ils étaient là comme spectateurs.
Arrivés devant l’ancienne mairie, lieu du rassemblement final, des cadres et militants du mouvement ont pris la parole pendant plus d'une demi-heure. Un sentiment de soulagement nous a parcourus, en tant que responsables à la sécurité. Nous avons réussi notre marche dans le respect, la fraternité et la joie. Mais, il nous restait encore le matériel de sonorisation, qui a servi pendant la marche, à transporter dans un endroit sûr. Nous savions que les services de répression allaient nous suivre. Ils nous ont effectivement interceptés, moi, Yidir Ben Atsou et Ghiles Remidi quelques minutes après avoir pris la route pour nous éloigner de la marche. Ils étaient deux fourgons blindés et un 4X4 NISSAN. Ils nous ont forcés à descendre du véhicule. L'un d'eux a déchiré ma veste en me tirant du véhicule. Ils ont même donné un coup à l'un de mes amis qui ne voulait pas descendre. Avant de nous transférer à la 6ème (commissariat qui se trouve près des bâtiments de l'EPLF), tout le matériel qui était à notre disposition (baffles, badges, banderoles, drapeaux, gilets, haut-parleurs, etc) nous a été confisqué
Nous avons quitté le commissariat pour partir avec eux à l’Hôpital afin de prouver qu’ils ne nous ont pas agressés physiquement. Ensuite, nous avons été embarqués au commissariat central de Tizi-Wezzu. Ils ont pris nos empreintes digitales. Ils nous ont pris en photo dans les trois positions classiques (de face et de profil) en tenant une pancarte, avec notre nom inscrit dessus.
À la fin, ils nous ont jetés dans des cellules, qu’ils ont fermées, après nous avoir confisqué nos téléphones et nos papiers.
À 19h30, ils nous ont relâchés après nous avoir sortis de cette "prison des innocents". Là où nous avons été maltraités parce que nous avons transporté du matériel appartenant au MAK.
Nous sommes prêts à affronter les arrestations et la répression, pourvu que notre mouvement, qui lutte pour notre liberté et notre indépendance, prêche l'union des militants kabyles et amorce la dynamique nécessaire. Notre confiance en vous est totale.
Ma neddukel ad naweḍ am yizmawen, ma nebḍa ad nuɣal am leɛṛuṛ
Amsdrar Aqbayli
SIWEL 172137 JAN 17