Maliens et touaregs signent un énième accord: l'« Accord préliminaire à l'élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali ».

18/06/2013 20:07

OUAGADOUGOU (SIWEL) — Après plusieurs jours de tergiversations de Bamako qui voulait coute que coute en découdre avec les Touaregs de Kidal, les putschistes de la transition Bamakoise et les touaregs du MNLA et du HCUA ont paraphé ce mardi 18 juin un accord intitulé « Accord préliminaire à l'élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali ». Contrairement à la volonté du peuple touareg, l’armée malienne entrera bel et bien à Kidal, même si son « ardeur » à commettre ses actes coutumiers de massacres collectifs sur des civils désarmés est sensée être freinée par un encadrement des forces de la Minusma et de Serval. Il faut espérer que les soldats de Serval seront cette fois plus efficaces que dans les régions de Gao et de Tinbouctou où les massacres se sont étalés dans la durée et dans les chiffres macabres.


Les négociations entre le Mali et les Touaregs ont abouti à un accord signée par les deux partis, en espérant que ce ne soit pas un nouveau "marché de dupes" pour le peuple touareg .(PH/DR)
L'objectif réel de cet accord est en fait de permettre à François Hollande de faire tenir ses élections présidentielles même si tout le monde sait qu’elles seront totalement dépourvue de crédibilité, mais peu importe seule la tenue de ses élections compte et le temps presse : François Hollande a prévu le premier tour pour le 28 juillet alors tous le monde va le signer cet accord et advienne que pourra.

Le premier article de cet accord est d’ailleurs suffisamment explicite. Il s’agit de réaliser le souhait de François Hollande : « permettre l'organisation de l'élection présidentielle à Kidal ». Le fait que le MNLA et le HCUA, crée de toute pièce pour noyer le MNLA, aient tous deux signé cet accord est une chose mais reste le peuple touareg, principale victime des exactions maliennes. Ce dernier, à travers la population civile et même les jeunes combattants du MNLA, ne voient pas d’un bon œil le retour des maliens et il faut admettre qu’ils ont de très bonnes raisons de ne pas être d’accord.

Cet accord prévoit t la mise en en place d'une commission mixte qui devra travailler au retour de l'armée et de l'administration. Le MNLA aura beaucoup de mal à faire rentrer les réfugiés des pays limitrophes qui refusent toujours de rentrer dans l’Azawad, tant que l’armée malienne est « dans les parages ».

Le MNLA a obtenu un « cessez-le-feu immédiat », mais que vaut la parole des putschistes de Bamako ? Le Mali a en revanche obtenu le « cantonnement du MNLA » et les forces de la Minusma et surtout de Serval, incapables depuis le début de garantir la sécurité des civils Touaregs le « redéploiement des forces de sécurité du Mali ». Il faut dire qu’il y a de quoi être sceptique quand on a vu que l’armée malienne s’est justement redéployée dans le sillage de Serval. Cet encadrement est sensé éviter « le moindre débordement ». Le MNLA va devoir convaincre Serval d’être plus efficace qu’à Gao et Tinbouctou

En contrepartie de cet énorme risque, les putschistes de Bamako s'engagent à organiser des « pourparlers de paix pour définir le statut administratif de l'Azawad et les stratégies de développement de la zone, soixante jours après l’élection du président du Mali», autant dire qu’il ne s’agit là que de promesses, comme toutes celles qui ont suivis les 3 révoltes précédentes et le nouveau président aura déjà été « démocratiquement » élu et par tous les maliens, dans lesquels il faudra inclure les touaregs, bien sur, c’est justement le but de la manœuvre.

Espérons que le suivi de ce processus douteux soit effectivement suivi par les Nations Unies, indépendamment de la France, de son étrange théorie des "Droits de l’Homme à géométrie variable" et de son gout immodéré pour l'Uranium. Quant au MNLA, il faut espérer qu’il ait pensé à toutes les éventualités, même si tout le monde aura bien compris qu’aucun autre choix ne lui a été laissé. Personne n'aurait pu combattre à la fois, les bandes armées du Mali, de l'Aqmi et de tous ses petits, l'Algérie et la France, tous deux fortement engagé à ruiner le peuple touareg. Mais si cet accord est un "marché de dupes" qui aura pour conséquence de nouveaux massacre des populations civiles et un retour à la case départ, le MNLA aura alors tout perdu, étape par étape, comme savent si bien le faire les stratèges de la spoliation, de Paris, d'Alger et d'ailleurs.

nbb,
SIWEL 182007 JUIN 13



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