Lever du drapeau kabyle à Philadelphie le 29/05/2015 (PH/DR)
New York le 5 Mars 2016
Lettre ouverte à l’attention de :
Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations unies,
America Kabylia Friendship & Union (AKFU), avec tous ses membres écrivains, artistes, chercheurs et professeurs des universités représenter par son président Mansour Bansahnoune Ulhadi et son adjoint des relations extérieures Rabah Arkam, qui suivont de près la situation dans la région de Kabylie, avons décidé, par la présente, de nous adresser directement à vous sur une question dont dépendent la sécurité et le mieux-être de millions d’hommes et de femmes kabyles mais aussi la stabilité de toute la région de l’Afrique du Nord. Nous souhaitons avant tout, par notre geste, attirer votre attention sur une lecture que nous jugeons partiale et réductrice de la situation actuelle en Kabylie. Cette interprétation orientée, porteuse de tous les dangers, est condamnée à être contre-productive en l’absence d’une vision globale du problème kabyle, prenant en compte toutes ses ramifications politiques, économiques et socioculturelles.
Monsieur le Secrétaire général,
La présence des pouvoirs publics algériens, censée protéger la population et assurer son bien-être, ne se manifeste que par la répression des contestataires qui expriment leur ras-le-bol devant l’insécurité, les bavures et provocations militaires ainsi que la misère socio-économique qui atteint son paroxysme. Le terrorisme sécuritaire et bureaucratique, la pression fiscale et la faillite de l’appareil bancaire sont les mécanismes mis en œuvre par l’Algérie pour anéantir l’économie en Kabylie, affamer son peuple et réduire ainsi à néant sa capacité de résistance à la politique de dépersonnalisation en vue de la faire disparaître définitivement. La contestation sociale ne cesse de se généraliser et dénote à quel point le Peuple Kabyle rejette la politique coloniale incarnée par Bouteflika, comme elle le fut par ses prédécesseurs.
Monsieur le Secrétaire général,
Le peuple kabyle sera condamné à subir la politique discriminatoire, raciste et criminelle digne des pires colonialismes.
Devant le vaste projet d’implantation de brigades de gendarmerie, les collectivités locales ont brillé par un silence que nous jugeons coupable car « qui ne dit mot consent ». Partant de ce constat, il va de soi que ceux et celles qui occupent des mandats communaux et départementaux ne sont que des commis de l’Etat algérien. Le fait que la Kabylie ait été encore une fois à l’opposé du sentiment « national algérien », nous renseigne encore une fois sur le fossé culturel, identitaire et idéologique qui sépare la Kabylie du « reste de l’Algérie », victime d’un véritable lavage de cerveau à travers l’école arabo-islamique. Il convient de préciser que si la Kabylie a réussi à ne pas sombrer dans ce fanatisme destructeur pour les populations qui en sont victimes, c’est parce qu’elle est restée viscéralement attachée à son identité, à sa culture, à ses valeurs ancestrales et qu’elle refuse obstinément le "suicide arabo-islamiste".
Monsieur le Secrétaire général,
La Kabylie a toujours refusé de se fondre dans le moule arabo-islamique et refuse, à ce jour, de se dissoudre dans un magma idéologique qui incarne la négation de ce qu’elle a toujours été. La Kabylie, désignée depuis toujours par l’appellation de « Tamurt n Leqvayel », constitue le pays des kabyles, un pays à part entière et non une région dans un autre pays, et encore moins une province dans un vaste empire arabo-islamique.
Monsieur le Secrétaire général,
« Tamurt n Leqvayel » incarne bel et bien l’existence de la nation kabyle, qui a perdu sa souveraineté sous l’occupation française, après la défaite de 1857 face aux armées françaises du général Randon, avant de la perdre une nouvelle fois en 1963, face à l’armée des frontières du « colonel » Boumediene, après 7 ans de guerre contre le colonialisme français auquel allait succéder le colonialisme arabo-islamique. Pour le commun des kabyles, la guerre de 1963, sous la chapelle du FFS, était la guerre de la Kabylie contre le négationnisme arabo-islamique, contre l’usurpation et la confiscation d’une indépendance arrachée au prix d’un lourd sacrifice.
La Kabylie a été trahie, dans sa chaire et dans son sang. Depuis, faute de pouvoir l’assimiler, la Kabylie ne cesse de faire l’objet de projets macabres, visant à sa destruction totale.
Monsieur le Secrétaire général,
Les kabyles en ont marre qu’on leur raconte des fadaises sur une unité qui ne se construit que sur la négation de la Kabylie : on ne peut pas être kabyle et en même temps arabe, on ne peut pas être africain et en même temps oriental.
Quant à l’Etat algérien, lui aussi a fait son choix, depuis bien plus longtemps que les kabyles, qui dans leur naïveté et leur sincérité croyaient pouvoir construire un pays pluriel, ouvert et tolérant. La suite leur prouva que l’arabo-islamisme n’est compatible ni avec la pluralité, ni avec la tolérance ni avec l’ouverture sur le monde. L’arabo-islamisme n’est compatible avec rien d’autre qu’avec lui-même, à l’exclusion, y compris par la liquidation physique, de toute voix discordante. Les exemples en la matière sont d’une telle actualité que le nier relèverait d’une « mauvaise foi » évidente, pour ne pas dire d’une « complicité » évidente.
Monsieur le Secrétaire général,
La situation en Kabylie est dramatique, derrière ces sempiternelles fuites en avant se cache, malheureusement, une volonté politique négationniste nourrie par les années de discrimination sévissant à l’encontre de la population kabyle en particulier et la région de Kabylie en général.
La région de Kabylie est marginalisée, exclue par les tenants du pouvoir, continue de faire peur aux arabistes et islamistes. Conscient de la forte poussée des indépendantistes Kabyles, de leur volonté d’indépendance politique maximale, le régime tente d’accélérer l’arabisation de masse, l’islamisation de la société, s'intensifient. Tout un processus d'anéantissement a été programmé avec l'endoctrinement des enfants à l’école, la multiplication des instituts coraniques et des mosquées en Kabylie, ainsi que des menaces de mort et des intimidations que subissent les défenseurs de l’identité Kabyle à ce jour.
Monsieur le Secrétaire général,
Excellence, il ne faut plus tergiverser. Il faut agir. Et vite. Les Kabyles se sentent délaissés, abandonnés par la communauté internationale.
En attendant que vous usiez de votre haute autorité pour que justice soit rendue, nous vous prions, Excellence, de croire à notre haute considération.
America Kabylia Friendship and Union (AKFU), avec tous ses membres écrivains, artistes, chercheurs et professeurs des universités
SIWEL 062330 MAR 16
Lettre ouverte à l’attention de :
Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations unies,
America Kabylia Friendship & Union (AKFU), avec tous ses membres écrivains, artistes, chercheurs et professeurs des universités représenter par son président Mansour Bansahnoune Ulhadi et son adjoint des relations extérieures Rabah Arkam, qui suivont de près la situation dans la région de Kabylie, avons décidé, par la présente, de nous adresser directement à vous sur une question dont dépendent la sécurité et le mieux-être de millions d’hommes et de femmes kabyles mais aussi la stabilité de toute la région de l’Afrique du Nord. Nous souhaitons avant tout, par notre geste, attirer votre attention sur une lecture que nous jugeons partiale et réductrice de la situation actuelle en Kabylie. Cette interprétation orientée, porteuse de tous les dangers, est condamnée à être contre-productive en l’absence d’une vision globale du problème kabyle, prenant en compte toutes ses ramifications politiques, économiques et socioculturelles.
Monsieur le Secrétaire général,
La présence des pouvoirs publics algériens, censée protéger la population et assurer son bien-être, ne se manifeste que par la répression des contestataires qui expriment leur ras-le-bol devant l’insécurité, les bavures et provocations militaires ainsi que la misère socio-économique qui atteint son paroxysme. Le terrorisme sécuritaire et bureaucratique, la pression fiscale et la faillite de l’appareil bancaire sont les mécanismes mis en œuvre par l’Algérie pour anéantir l’économie en Kabylie, affamer son peuple et réduire ainsi à néant sa capacité de résistance à la politique de dépersonnalisation en vue de la faire disparaître définitivement. La contestation sociale ne cesse de se généraliser et dénote à quel point le Peuple Kabyle rejette la politique coloniale incarnée par Bouteflika, comme elle le fut par ses prédécesseurs.
Monsieur le Secrétaire général,
Le peuple kabyle sera condamné à subir la politique discriminatoire, raciste et criminelle digne des pires colonialismes.
Devant le vaste projet d’implantation de brigades de gendarmerie, les collectivités locales ont brillé par un silence que nous jugeons coupable car « qui ne dit mot consent ». Partant de ce constat, il va de soi que ceux et celles qui occupent des mandats communaux et départementaux ne sont que des commis de l’Etat algérien. Le fait que la Kabylie ait été encore une fois à l’opposé du sentiment « national algérien », nous renseigne encore une fois sur le fossé culturel, identitaire et idéologique qui sépare la Kabylie du « reste de l’Algérie », victime d’un véritable lavage de cerveau à travers l’école arabo-islamique. Il convient de préciser que si la Kabylie a réussi à ne pas sombrer dans ce fanatisme destructeur pour les populations qui en sont victimes, c’est parce qu’elle est restée viscéralement attachée à son identité, à sa culture, à ses valeurs ancestrales et qu’elle refuse obstinément le "suicide arabo-islamiste".
Monsieur le Secrétaire général,
La Kabylie a toujours refusé de se fondre dans le moule arabo-islamique et refuse, à ce jour, de se dissoudre dans un magma idéologique qui incarne la négation de ce qu’elle a toujours été. La Kabylie, désignée depuis toujours par l’appellation de « Tamurt n Leqvayel », constitue le pays des kabyles, un pays à part entière et non une région dans un autre pays, et encore moins une province dans un vaste empire arabo-islamique.
Monsieur le Secrétaire général,
« Tamurt n Leqvayel » incarne bel et bien l’existence de la nation kabyle, qui a perdu sa souveraineté sous l’occupation française, après la défaite de 1857 face aux armées françaises du général Randon, avant de la perdre une nouvelle fois en 1963, face à l’armée des frontières du « colonel » Boumediene, après 7 ans de guerre contre le colonialisme français auquel allait succéder le colonialisme arabo-islamique. Pour le commun des kabyles, la guerre de 1963, sous la chapelle du FFS, était la guerre de la Kabylie contre le négationnisme arabo-islamique, contre l’usurpation et la confiscation d’une indépendance arrachée au prix d’un lourd sacrifice.
La Kabylie a été trahie, dans sa chaire et dans son sang. Depuis, faute de pouvoir l’assimiler, la Kabylie ne cesse de faire l’objet de projets macabres, visant à sa destruction totale.
Monsieur le Secrétaire général,
Les kabyles en ont marre qu’on leur raconte des fadaises sur une unité qui ne se construit que sur la négation de la Kabylie : on ne peut pas être kabyle et en même temps arabe, on ne peut pas être africain et en même temps oriental.
Quant à l’Etat algérien, lui aussi a fait son choix, depuis bien plus longtemps que les kabyles, qui dans leur naïveté et leur sincérité croyaient pouvoir construire un pays pluriel, ouvert et tolérant. La suite leur prouva que l’arabo-islamisme n’est compatible ni avec la pluralité, ni avec la tolérance ni avec l’ouverture sur le monde. L’arabo-islamisme n’est compatible avec rien d’autre qu’avec lui-même, à l’exclusion, y compris par la liquidation physique, de toute voix discordante. Les exemples en la matière sont d’une telle actualité que le nier relèverait d’une « mauvaise foi » évidente, pour ne pas dire d’une « complicité » évidente.
Monsieur le Secrétaire général,
La situation en Kabylie est dramatique, derrière ces sempiternelles fuites en avant se cache, malheureusement, une volonté politique négationniste nourrie par les années de discrimination sévissant à l’encontre de la population kabyle en particulier et la région de Kabylie en général.
La région de Kabylie est marginalisée, exclue par les tenants du pouvoir, continue de faire peur aux arabistes et islamistes. Conscient de la forte poussée des indépendantistes Kabyles, de leur volonté d’indépendance politique maximale, le régime tente d’accélérer l’arabisation de masse, l’islamisation de la société, s'intensifient. Tout un processus d'anéantissement a été programmé avec l'endoctrinement des enfants à l’école, la multiplication des instituts coraniques et des mosquées en Kabylie, ainsi que des menaces de mort et des intimidations que subissent les défenseurs de l’identité Kabyle à ce jour.
Monsieur le Secrétaire général,
Excellence, il ne faut plus tergiverser. Il faut agir. Et vite. Les Kabyles se sentent délaissés, abandonnés par la communauté internationale.
En attendant que vous usiez de votre haute autorité pour que justice soit rendue, nous vous prions, Excellence, de croire à notre haute considération.
America Kabylia Friendship and Union (AKFU), avec tous ses membres écrivains, artistes, chercheurs et professeurs des universités
SIWEL 062330 MAR 16