Les lycéens de Boudjima sont sans lycée et mènent une scolarité de vagabonds

29/12/2016 13:38

BOUDJIMA (SIWEL) — 87 %, c'était le taux de la réussite à l'épreuve du Baccalauréat de 2015 au lycée de Vujimaɛ (Boudjima), se classant ainsi premier lycée à Tizi Wezzu, sauf qu'à Boudjima il n'y a pas de Lycée. En 2014, celui-ci a pris feu après avoir été fragilisé, quelques mois avant, par la neige. Depuis les élèves du secondaire sont partagés entre deux CEM (collèges). Ils signent alors une déclaration sous le titre « les lycéens réclament un lycée » pour dénoncer une situation intenable.


Le lycée de Boudjima détruit par le feu en 2014
En effet, le lycée de Boudjima n'en porte que le nom. Élèves, enseignants et administrateurs sont contraints de mener une scolarité de vagabonds et à se déplacer quotidiennement entre deux CEM pour avoir des salles.

Déception et désarroi chez ces élèves qui attendaient impatiemment la réouverture de leur lycée, qui a été reporté plusieurs fois. Le délai donné par les autorités algériennes n'est donc, pour la énième fois, non respecté. Chose qui a poussé l'ensemble des élèves à réagir publiquement à cette situation.

À cet effet, en plus de la déclaration que nous reproduisons ci-dessous, une marche est prévue le 8 janvier 2017 afin de dénoncer ce silence maîtrisé par des autorités irresponsables qui les ont conduits à cette situation catastrophique.

LES LYCÉENS DE BOUDJIMA RÉCLAMENT UN LYCÉE !

N'est t-il pas scandaleux que les élèves du premier lycée de la wilaya de Tizi Ouzou aux résultats du baccalauréat 2015, à plus de 87% de réussite, soient aujourd'hui réduits à manifester pour réclamer un LYCÉE ?

Si tous ont salué la persévérance des élèves et l'effort des enseignants, l'effarement quant à leurs conditions ignobles est moindre, la situation est pourtant des plus alarmantes : sans aucune infrastructure, le lycée de Boudjima n'en porte que le NOM. Les élèves, le corps enseignant et administratif sont quant à eux, acculés à mener une scolarité de vagabonds.

Il est bien inutile de rappeler à tous les effroyables circonstances que nous afflige cette errance entre deux CEM. Il nous paraît en effet plus important de vous communiquer ce sentiment de désarroi et de déception que partagent tous les élèves faceà ce énième délai d'ouverture du nouveau lycée, encore une fois non respecté.

Un chantier de SIX ANS! Mais dans combien d'années ce lycée ouvrira-t-il enfin ses portes ? Nous condamnons les autoentrepreneurs pour leur manque d'engagement, nous condamnons l'académie de l'éducation de Tizi Ouzou pour son inactivité, nous condamnons l'APC de Boudjima pour son silence et nous condamnons également l'association des parents d'élèves pour leur infime combativité.

Nous portons à votre connaissance qu'une marche de protestation sera organisée le "08 janvier 2017" afin de dénoncer l'insouciance et l'insensibilité à notre égard de toutes les structures liées de près ou de loin à l'éducation et de réclamer auprès de toutes les autorités concernées d'oeuvrer pour l'ouverture dans les délais les plus proches du nouveau lycée.

À cette occasion, tous les futurs et anciens élèves du lycée de Boudjima, le corps enseignant et administratif, les parents d'élèves, ainsi que tous les citoyens sensibles à notre cause, sont invités à se joindre à nous.

Nous les lycéens, nous voulons un LYCÉE!

NB : l'horaire et l'itinéraire de la marche vous seront communiqués ultérieurement.

Le collectif des élèves du lycée de Boudjima.

Hakim K
SIWEL 291340 DEC 16



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