Combattants du MNLA.PH/DR
Les 23 et 24 juillet, une rencontre des états-majors politique et militaire du MNLA a eu lieu à Ouagadougou. Cette rencontre s'est déroulée à l'initiative du MNLA en présence de médiateurs burkinabés et de facilitateurs suisses.
Le Burkina, tout comme la Mauritanie, sont connus pour être pleinement engagés dans la résolution de la crise dans l'Azawad (Nord-Mali). C'est donc en accord avec son rôle dans la résolution de la crise dans la région de l'Azawad que le Burkina a été partie prenante de cette rencontre.
La Suisse, quant à elle est engagée depuis plus de cinq ans auprès des Touaregs de l'Azawad dans le cadre de la lutte contre l'insécurité et les narcotrafics qui sévissent dans les territoires touaregs. La Suisse a été et demeure le principal partenaire des réseaux des plaidoyers pour la paix et la sécurité ainsi que la lutte contre les narcotrafics dans ce qui était le Nord-Mali. Par conséquent, dans cette rencontre, ils inscrivent leur rôle de facilitateur dans la continuité de leurs actions menées sur le terrain depuis des années.
La rencontre en question a eu pour objectif l'évaluation de la situation du pays après l'invasion islamiste de l'Azawad qui met en péril l'indépendance de la jeune république de l'Azawad. C'est la lecture que fait le MNLA de la nouvelle donne djihadiste qui a brusquement fait apparition sur le terrain en s'attaquant aux populations civiles et aux positions du MNLA.
En effet, selon les propos recueillis auprès de Mossa Ag Attaher, qui a participé à la rencontre de Ouagadougou, « le MNLA, s'interroge sur le fait que ce soit immédiatement après la la libération du territoire par les unités du MNLA et la proclamation de l'indépendance de l'Azawad, que les Djihadistes de tous bords, restés jusque-là en dehors du conflit, sont brusquement sortis de l’ombre et se sont manifestés par des actes d’hostilité envers la population, le MNLA et le patrimoine historique et culturel de l'Azawad ».
Selon notre interlocuteur,« Ce sont là des faits d'autant plus suspects que ces djihadistes avaient très largement l'opportunité de se manifester bien avant la libération de l'Azawad ». Et effectivement, auparavant, les actions des islamistes de la région se limitaient à la pratique de leurs activité de kidnapping d'étrangers et de trafic de dogue, au vu et au su des autorités maliennes qui n'ont jamais rien fait pour les en empêcher, comme cela a été dénoncé et rapporté de nombreuses fois, y compris dans la presse malienne.
Pour le MNLA, la question est donc « Pourquoi, ce n’est que maintenant, c'est à dire après la proclamation d'indépendance, que ces divers groupes islamistes se donnent à des actions d'hostilité spectaculaires envers les populations azawadiennes et le MNLA ? »
Mossa Ag Attaher a également fait état du fait que « la situation politique et militaire du MNLA suite à ces derniers développements était la question centrale de cette rencontre et que les discussions et les débats ont essentiellement portés sur les moyens à mettre en œuvre pour venir à bout de cette nouvelle guerre imposé à l'Azawad, via une coalition de groupes islamistes regroupant Ansar Dine, le Mujao et AQMI, tous armés et financés par des puissances occultes ».
Le chargé de communication du MNLA a par ailleurs expliqué que « l'armée de libération de l’Azawad ne peut pas mener à elle seule une guerre contre l’ensemble des mouvements djihadistes qui sévissent dans le Sahel ». Il a également rappelé que « les pays du Champs, avec en son sein la puissante Armée algérienne, n’ont pas réussi à venir à bout des activités de terrorisme et de banditisme des groupes islamistes dans le Sahel. Comment alors le MNLA, qui a mis toutes ses forces dans l’affrontement avec l’armée malienne pourrait en venir à bout seul ».
Il y a là, effectivement, une question de cohérence élémentaire qui se pose, ou alors il faudrait se poser de sérieuses questions sur la nature exacte des échecs des pays du champs dans la lutte contre le terrorisme islamiste et le banditisme dans le Sahel.
Concernant les positions actuelles du MNLA et ce qu'il envisage de faire pour se sortir du guet-apens islamiste dans lequel se trouve le mouvement révolutionnaire, notre interlocuteur a tenu à préciser que « le MNLA avait pour l’instant quitté les villes mais qu'il n'a ni abandonné, ni fuit ses responsabilités, loin de là. ». « Le MNLA se retrouve dans l'obligation de revoir sa stratégie, car nous ne sommes pas habitués au combat déloyal des islamistes. Nous ne connaissons pas la guerre par population interposée et, de toute façon, nous la refusons. Notre armée est une armée régulière qui refuse de prendre en otage son propre peuple. La donne Djihadiste est nouvelle pour nous. Il nous faut donc revoir nos stratégie de combat » dira-t-il. Enfin, rajoutera-t-il, « Bien sur, nous envisageons une contre offensive mais nous ne communiquerons pas sur cette question. Il reviendra à l'état-major militaire du MNLA de communiquer sur la question et il ne le souhaite pas pour l’instant ».
Le chargé de communication du MNLA a conclu sur les aspects de réorganisation et d'orientation politiques « et sur les aspects politiques. Une réorganisation des taches et des responsabilité au sein du MNLA a été mise en place au cours de la réunion de Ouagadougou. Aussi, un certain nombre de clarifications, sur des éléments qui ont pu prêter à confusion, seront très prochainement rendues publiques. ».
Le MNLA semble avoir repris son panache après la mauvaise surprise islamiste. Il se réorganise et se redéfinit aussi bien sur le plan politique que militaire en vue de reprendre le contrôle sur le territoire qu'il a libéré.
zp/maks
SIWEL 252335 JUIL 12
Le Burkina, tout comme la Mauritanie, sont connus pour être pleinement engagés dans la résolution de la crise dans l'Azawad (Nord-Mali). C'est donc en accord avec son rôle dans la résolution de la crise dans la région de l'Azawad que le Burkina a été partie prenante de cette rencontre.
La Suisse, quant à elle est engagée depuis plus de cinq ans auprès des Touaregs de l'Azawad dans le cadre de la lutte contre l'insécurité et les narcotrafics qui sévissent dans les territoires touaregs. La Suisse a été et demeure le principal partenaire des réseaux des plaidoyers pour la paix et la sécurité ainsi que la lutte contre les narcotrafics dans ce qui était le Nord-Mali. Par conséquent, dans cette rencontre, ils inscrivent leur rôle de facilitateur dans la continuité de leurs actions menées sur le terrain depuis des années.
La rencontre en question a eu pour objectif l'évaluation de la situation du pays après l'invasion islamiste de l'Azawad qui met en péril l'indépendance de la jeune république de l'Azawad. C'est la lecture que fait le MNLA de la nouvelle donne djihadiste qui a brusquement fait apparition sur le terrain en s'attaquant aux populations civiles et aux positions du MNLA.
En effet, selon les propos recueillis auprès de Mossa Ag Attaher, qui a participé à la rencontre de Ouagadougou, « le MNLA, s'interroge sur le fait que ce soit immédiatement après la la libération du territoire par les unités du MNLA et la proclamation de l'indépendance de l'Azawad, que les Djihadistes de tous bords, restés jusque-là en dehors du conflit, sont brusquement sortis de l’ombre et se sont manifestés par des actes d’hostilité envers la population, le MNLA et le patrimoine historique et culturel de l'Azawad ».
Selon notre interlocuteur,« Ce sont là des faits d'autant plus suspects que ces djihadistes avaient très largement l'opportunité de se manifester bien avant la libération de l'Azawad ». Et effectivement, auparavant, les actions des islamistes de la région se limitaient à la pratique de leurs activité de kidnapping d'étrangers et de trafic de dogue, au vu et au su des autorités maliennes qui n'ont jamais rien fait pour les en empêcher, comme cela a été dénoncé et rapporté de nombreuses fois, y compris dans la presse malienne.
Pour le MNLA, la question est donc « Pourquoi, ce n’est que maintenant, c'est à dire après la proclamation d'indépendance, que ces divers groupes islamistes se donnent à des actions d'hostilité spectaculaires envers les populations azawadiennes et le MNLA ? »
Mossa Ag Attaher a également fait état du fait que « la situation politique et militaire du MNLA suite à ces derniers développements était la question centrale de cette rencontre et que les discussions et les débats ont essentiellement portés sur les moyens à mettre en œuvre pour venir à bout de cette nouvelle guerre imposé à l'Azawad, via une coalition de groupes islamistes regroupant Ansar Dine, le Mujao et AQMI, tous armés et financés par des puissances occultes ».
Le chargé de communication du MNLA a par ailleurs expliqué que « l'armée de libération de l’Azawad ne peut pas mener à elle seule une guerre contre l’ensemble des mouvements djihadistes qui sévissent dans le Sahel ». Il a également rappelé que « les pays du Champs, avec en son sein la puissante Armée algérienne, n’ont pas réussi à venir à bout des activités de terrorisme et de banditisme des groupes islamistes dans le Sahel. Comment alors le MNLA, qui a mis toutes ses forces dans l’affrontement avec l’armée malienne pourrait en venir à bout seul ».
Il y a là, effectivement, une question de cohérence élémentaire qui se pose, ou alors il faudrait se poser de sérieuses questions sur la nature exacte des échecs des pays du champs dans la lutte contre le terrorisme islamiste et le banditisme dans le Sahel.
Concernant les positions actuelles du MNLA et ce qu'il envisage de faire pour se sortir du guet-apens islamiste dans lequel se trouve le mouvement révolutionnaire, notre interlocuteur a tenu à préciser que « le MNLA avait pour l’instant quitté les villes mais qu'il n'a ni abandonné, ni fuit ses responsabilités, loin de là. ». « Le MNLA se retrouve dans l'obligation de revoir sa stratégie, car nous ne sommes pas habitués au combat déloyal des islamistes. Nous ne connaissons pas la guerre par population interposée et, de toute façon, nous la refusons. Notre armée est une armée régulière qui refuse de prendre en otage son propre peuple. La donne Djihadiste est nouvelle pour nous. Il nous faut donc revoir nos stratégie de combat » dira-t-il. Enfin, rajoutera-t-il, « Bien sur, nous envisageons une contre offensive mais nous ne communiquerons pas sur cette question. Il reviendra à l'état-major militaire du MNLA de communiquer sur la question et il ne le souhaite pas pour l’instant ».
Le chargé de communication du MNLA a conclu sur les aspects de réorganisation et d'orientation politiques « et sur les aspects politiques. Une réorganisation des taches et des responsabilité au sein du MNLA a été mise en place au cours de la réunion de Ouagadougou. Aussi, un certain nombre de clarifications, sur des éléments qui ont pu prêter à confusion, seront très prochainement rendues publiques. ».
Le MNLA semble avoir repris son panache après la mauvaise surprise islamiste. Il se réorganise et se redéfinit aussi bien sur le plan politique que militaire en vue de reprendre le contrôle sur le territoire qu'il a libéré.
zp/maks
SIWEL 252335 JUIL 12