Non, il n'y a aucun paradoxe quand l'état algérien interdit au peuple de revendiquer la mémoire du Rebelle tout en se l’accaparant. C'était lors du match du MOB contre le TP Mazambe, le 29 octobre dernier, que des dizaines de portraits de Matoub Lounes ont été saisis, pour la première fois, par la police coloniale algérienne. Cette dernière a refait la même opération à Tizi Wezzu, hier 24 décembre. Dans ce stade du 1er Novembre, où le Rebelle kabyle a chanté à maintes reprises, devant des dizaines de milliers de personnes, la police algérienne vient d'interdire, pour la première fois, les portraits de Matoub Lounes.
Parallèlement à cela, les autorités coloniales, à travers le ministère de la Culture, veut récupérer la maison de Matoub Lounès pour la classer comme patrimoine de l'État algérien. Cette manœuvre a choqué la Kabylie, d’autant plus qu'elle a été encouragée par la sœur du Rebelle. Malika Matoub, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, a d'ailleurs été huée par des centaines de citoyens lors de la commémoration de l'assassinat du Rebelle kabyle, le 24 Juin dernier.
Malgré l'opposition de la veuve du chanteur, Nadia Matoub, à ce projet maléfique, le pouvoir algérien semble vouloir aller jusqu'au bout de son entreprise.
Encore plus récemment, début décembre, la salle de cinéma de Michelet, fermée dans les années 90, a réouvert ses portes. Elle a été baptisée par les autorités coloniales algériennes au nom de Matoub Lounes.
Également, Le Rebelle a fait son apparition dans un livre scolaire de Tamazight, celui des 3e année du lycée. Lounès Matoub a été réduit pour son combat pour "tamazight". Une façon de dire que maintenant que "tamazight" a été rendue officielle dans la constitution coloniale algérienne, Matoub peut se reposer en paix, son but est atteint. Et quand il a fallu choisir un poème de Matoub Lounès dans ce livre scolaire, c'est celui de Lɣerva, qui parle de l'exil. Une des rares chansons où le rebelle n'a pas descendu son ennemi de toujours, l'État algérien.
Parallèlement à cela, les autorités coloniales, à travers le ministère de la Culture, veut récupérer la maison de Matoub Lounès pour la classer comme patrimoine de l'État algérien. Cette manœuvre a choqué la Kabylie, d’autant plus qu'elle a été encouragée par la sœur du Rebelle. Malika Matoub, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, a d'ailleurs été huée par des centaines de citoyens lors de la commémoration de l'assassinat du Rebelle kabyle, le 24 Juin dernier.
Malgré l'opposition de la veuve du chanteur, Nadia Matoub, à ce projet maléfique, le pouvoir algérien semble vouloir aller jusqu'au bout de son entreprise.
Encore plus récemment, début décembre, la salle de cinéma de Michelet, fermée dans les années 90, a réouvert ses portes. Elle a été baptisée par les autorités coloniales algériennes au nom de Matoub Lounes.
Également, Le Rebelle a fait son apparition dans un livre scolaire de Tamazight, celui des 3e année du lycée. Lounès Matoub a été réduit pour son combat pour "tamazight". Une façon de dire que maintenant que "tamazight" a été rendue officielle dans la constitution coloniale algérienne, Matoub peut se reposer en paix, son but est atteint. Et quand il a fallu choisir un poème de Matoub Lounès dans ce livre scolaire, c'est celui de Lɣerva, qui parle de l'exil. Une des rares chansons où le rebelle n'a pas descendu son ennemi de toujours, l'État algérien.
Quels uns de ces faits, pris séparément, peuvent paraître anodins. Pris ensemble, ils peuvent susciter des interrogations. En effet, pourquoi interdire les portraits du Rebelle dans les stades et l'accepter dans un livre scolaire édité par le ministère algérien de l'éducation ?
Il s'agit ici d'une entreprise transversale et globale de "domestication du rebelle", de récupération de sa mémoire.
À travers les faits relatés ci-dessous, on voit qu'il y a au moins trois ministères algériens qui ont été coordonnés pour mener ce travail. Le ministère de l'Intérieur, à travers sa police, empêche au Peuple kabyle de faire du Rebelle une de ses icônes. Le ministère de l'éducation et celui de la culture, travaillent à faire de Lounès, ennemi public numéro 1 de son vivant, un produit de l'État algérien.
nbb/wbw
SIWEL 251349 DEC 16
Il s'agit ici d'une entreprise transversale et globale de "domestication du rebelle", de récupération de sa mémoire.
À travers les faits relatés ci-dessous, on voit qu'il y a au moins trois ministères algériens qui ont été coordonnés pour mener ce travail. Le ministère de l'Intérieur, à travers sa police, empêche au Peuple kabyle de faire du Rebelle une de ses icônes. Le ministère de l'éducation et celui de la culture, travaillent à faire de Lounès, ennemi public numéro 1 de son vivant, un produit de l'État algérien.
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